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domination par deux campagnes : l'une en Nubie, en l'an 1, pour mater une révolte de Kouch ; l'autre en Palestine : menée contre les bédouins Chosou du Sud palestinien, elle l'avait conduit jusqu'à Niya en Naharina (la future Apamée, aujourd'hui Qalât el-Moudik).

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

palestine
domination par deux campagnes : l'une en Nubie, en l'an 1, pour mater une révolte de Kouch ; l'autre en Palestine : menée contre les bédouins Chosou du Sud palestinien, elle l'avait conduit jusqu'à Niya en Naharina (la future Apamée, aujourd'hui Qalât el-Moudik). La gloire de Thoutmosis III houtmosis III doit tout de suite faire face à une révolte des principautés asiatiques, coalisées autour du prince de Qadech sous l'influence du Mitanni, qui se produit à la mort d'Hatchepsout. Il ne lui faudra pas moins de dixept campagnes pour arriver à maîtriser la situation. Le Mitanni est la désignation politique de la civilisation ourrite contemporaine des Kassites de Babylonie. Il constitue son empire des dépouilles de celui d'Hammurapi t atteint son apogée au XVe siècle. Son noyau se situe entre le Tigre et l'Euphrate, au sud du Taurus, et il 'étend sur la Syrie et le Kurdistan au nord pour atteindre la région palestinienne. C'est le lieu d'affrontement vec l'Égypte depuis Ahmosis : le but des Égyptiens est de repousser le plus loin possible les « Asiatiques » usceptibles de menacer les frontières ; celui du Mitanni d'engluer ces dangereux rivaux dans des luttes ocales, qui ne doivent pas dépasser la Syrie sous peine de menacer directement leur empire. Pour ce faire, les itanniens attisent les rivalités qui opposent depuis toujours ces petites principautés entre elles en jouant un eu subtil de retournements d'alliances. L'affrontement entre Égyptiens et Mitanniens se déroule en cinq étapes, que l'on peut suivre à travers les Annales que Thoutmosis III fit graver dans le temple d'Amon-Rê de Karnak, à proximité du sanctuaire de la arque sacrée. Le but de ces textes est à la fois commémoratif et pratique. Il s'agit d'une énumération de faits, présentés selon un mode dramatique propre au récit royal traditionnel, accompagnée d'un état, campagne par campagne, du butin rapporté par les armées égyptiennes et consacré à Amon-Rê. ans un premier temps, Thoutmosis III pare au plus pressé : en l'an 22-23, il entreprend une campagne qui doit lui permettre de reconquérir le Retenou. Il part du Delta oriental et remonte par Gaza vers Yhem (aujourd'hui Imma, au sud-ouest du mont Carmel) et atteint par un défilé la plaine de Megiddo. Il met le siège pendant sept mois devant la ville, qui finit par tomber. Il peut alors remonter vers Tyr et s'emparer au passage des villes de Yenoam, Nougès (Nuhasse, au sud d'Alep) et Méhérenkarou. Il brise ainsi la branche occidentale de la coalition et progresse vers le débouché portuaire traditionnel de l'Égypte sur la Méditerranée. Il organise cette conquête pendant les trois campagnes suivantes, de l'an 22 à l'an 24, en conduisant chaque année une tournée d'inspection qui permet d'assurer la collecte des tributs que versent les vaincus, au nombre desquels sont comptés les princes d'Assur et du Retenou. Il saisit également la récolte de blé de la plaine de Megiddo, qu'il fait transporter en Égypte, ainsi que de nombreux exemplaires de la faune et de la flore de Syrie. Il commémore cet aspect de la campagne de l'an 25 en faisant représenter sur les murs d'une des pièces qu'il fait aménager à Karnak à l'est de sa salle des fêtes un véritable « jardin botanique ». Celui-ci est en quelque sorte le pendant de la description de la faune et de la flore de Pount du temple d'Hatchepsout à Deir el-Bahari. Tous deux jouent probablement le même rôle que les « scènes des saisons » de Niouserrê : affirmer l'universalité du culte solaire auquel ils sont liés. De l'an 29 à l'an 32, Thoutmosis III s'attaque au Djahy et à Qadech. Il s'assure d'abord de la façade maritime en prenant Oullaza, à l'embouchure du Nahr el-Barid, que tenait le prince de Tounip, allié de Qadech et du Naharina, et Ardata, à quelques kilomètres au sud-ouest de Tripoli. Après avoir ravagé la région d'Ardata en y détruisant récoltes et vergers, les troupes égyptiennes occupent le Djahy, que les textes décrivent comme une véritable Capoue syrienne : « Sa Majesté découvrit alors les arbres du pays de Djahy tout entier croulant sous leurs fruits. Et ce fut la découverte des vins qu'ils font dans leurs pressoirs, si gouleyants ! Et leur blé, amoncelé en tas sur les aires, plus abondant que le sable du bord de mer ! L'armée en prit à satiété. » (Urk. IV 687,9-688,1.) Lors de la sixième campagne, l'année suivante, les Égyptiens arrivent par la mer en Syrie. Ils remontent jusqu'à Qadech dont ils dévastent la région, puis se tournent à nouveau vers la côte, marchent sur Simyra au nord de l'embouchure du Nahr el-Kébir et se portent contre Ardata qui s'était probablement révoltée entre-temps. Afin d'éviter de nouvelles révoltes, Thoutmosis III a recours à une politique que reprendra Rome plus tard : il emmène à la Cour d'Égypte trente-six fils de chefs qui serviront d'otages et seront élevés à l'égyptienne avant d'être renvoyés dans leur pays prendre la succession de leurs pères. Mais la pacification n'est pas achevée pour autant. L'année suivante, le roi mène une septième campagne à nouveau contre Oullaza que les coalisés avaient retournée. La chute d'Oullaza amène la soumission des ports phéniciens, dont le roi assure l'approvisionnement à partir de l'arrière-pays afin d'éviter un nouveau renversement de situation. À son retour en Égypte, il reçoit une ambassade d'un pays asiatique non identifié qui vient lui rendre hommage. Jusque-là, les Annales ne citaient que les combats de Syro-Palestine. Pour la première fois en l'an 31, il est question des tributs versés par Kouch et Ouaouat. Ils apparaîtront jusqu'en l'an 38, puis moins régulièrement ensuite, sans qu'il y ait vraiment de troubles. Thoutmosis III se bornera à une campagne vers la fin de son règne, en l'an 50, qui ne visera d'ailleurs qu'à l'extension de l'Empire jusqu'à la Quatrième Cataracte où l'influence égyptienne s'étendait déjà : le plus ancien document connu du Gebel Barkal date en effet de l'an 47 de Thoutmosis III. En l'an 33 commence une nouvelle phase des guerres d'Asie : l'affrontement direct avec le Mitanni. Pour y arriver, il fallait s'assurer les moyens de franchir la barrière naturelle qui protégeait l'adversaire : l'Euphrate. Thoutmosis III fait construire des bateaux fluviaux que son armée traîne à travers la Syrie. Les Égyptiens atteignent Qatna, c'est-à-dire Mishrifé, à l'est de l'Oronte, et l'occupent. Puis ils se dirigent vers l'Euphrate. Thoutmosis III le franchit et consacre une stèle commémorative à côté de celle érigée naguère par son grandpère. Il remonte ensuite vers le nord, ravage la région située au sud de Karkémish, défait un parti ennemi et repasse à l'ouest. Il retourne sur l'Oronte à la hauteur de Niya, qui marquera désormais la limite septentrionale de l'influence égyptienne, Alep étant la place forte la plus avancée des Mitanniens. Là, il se livre à une chasse à l'éléphant, comme l'avait sans doute fait avant lui Thoutmosis Ier, et rentre en Égypte après avoir assuré, omme il le fera désormais à chaque campagne, l'approvisionnement des ports phéniciens. Cette année-là, il eçoit tribut du Retenou, mais aussi de ceux que le franchissement de l'Euphrate a théoriquement placés sous a domination : la Babylonie, Assur et les Hittites. es neuf campagnes suivantes seront consacrées à essayer de réduire les forces mitanniennes en Naharina. n l'an 34, lors de sa neuvième campagne, Thoutmosis III mate une révolte du Djahy et prend Nougès. Il doit evenir l'année suivante pour affronter une nouvelle coalition mitannienne au nord-ouest d'Alep. Le succès en st peut-être un peu plus grand que l'année précédente, puisque, à la suite de cette victoire égyptienne, les ittites versent un tribut. Le récit des campagnes des deux années suivantes est perdu. Sans doute n'ont-elles pas été beaucoup plus décisives que les précédentes : l'armée égyptienne doit à nouveau razzier la région de Nougès. Cette fois, Alalah fait partie des peuples payant tribut : le prince d'Alep est donc réduit à son seul omaine, et l'année suivante, Thoutmosis III se contente de réprimer une révolte des bédouins Chosou. Ce 'est qu'en l'an 42 qu'il fera une seizième et dernière campagne en Djahy, où les principautés phéniciennes vaient à nouveau basculé du côté mitannien. Il s'empare du port d'Arqata à proximité de Tripoli et ravage ounip. Il se rend ensuite dans la région de Qadech où il prend trois cités, tuant un fort parti mitannien. Cette ictoire, qui clôt pour une dizaine d'années les démêlés de l'Égypte et du Mitanni, a un certain retentissement, uisqu'à sa suite une cité de Cilicie, Adana, paye tribut à l'Égypte. La fin du règne est plus calme : la suprématie gyptienne est provisoirement reconnue au Proche-Orient et les relations avec la mer Égée cordiales. houtmosis III n'est pas seulement un grand guerrier. Il poursuit les programmes de construction entrepris epuis Thoutmosis Ier, qui avait fait commencer par l'architecte Inéni la transformation du temple d'Amon-Rê de arnak, et entreprend également des travaux à Deir el-Bahari et Medinet Habou, sur lesquels nous reviendrons lus loin. Son activité de bâtisseur se développe surtout vers la fin de son règne et recoupe celle 'Hatchepsout. Mais il a beau faire marteler le nom de celle-ci sur les monuments, de façon à la condamner à la ire des morts pour un Égyptien, celle de l'oubli, elle reste présente à Ermant, dans le temple de Montou que houtmosis III agrandit, dans la région de Béni Hassan, où elle a consacré à la déesse Pakhet un temple upestre que les Grecs, assimilant Pakhet à la déesse guerrière Artémis, appelleront Spéos Artémidos. houtmosis III en termine la décoration, à l'exception du fond du sanctuaire, qui le sera par Séthi Ier. C'est à 'entrée de ce spéos qu'Hatchepsout énumère les constructions qu'elle a consacrées aux dieux en Moyennegypte: restauration des temples de Cusae, Antinoe et Hermopolis (Urk. IV 386,4-389,17). Elle a fait onstruire d'autres temples rupestres : une chapelle consacrée à Hathor à Faras au nord de Ouadi Halfa, une utre à Qasr Ibrim et au Gebel el-Silsile. Toujours en Nubie, le temple de Bouhen date des premiers temps de on règne ainsi que la fondation de celui de Satis à Éléphantine et de Chnoum à Koumna. Thoutmosis III, lui, onstruit avec la même énergie que celle qu'il a dépensée contre le Mitanni : en Nubie, à Bouhen, Saï, Faras, akké, Argo, Kouban, Semna, au Gebel Barkal, dans la Vallée, à part Thèbes, à Kôm Ombo, Ermant, Tôd, édamoud, Esna, Dendara, Héliopolis et encore sur d'autres sites du Delta qui n'ont pas conservé la trace de es travaux. Amenhotep II et Thoutmosis IV l associe au trône deux ans avant sa mort Amenhotep II, le fils qu'il a eu de sa seconde épouse, Hatchepsout II érirê. C'est celui-ci qui assure, en tant que successeur, son culte funéraire lorsqu'on l'enterre dans la Vallée es Rois (VdR 34). Il laisse le souvenir d'un grand roi, qui devient vite légendaire. Le souvenir du ranchissement de l'Euphrate, en particulier, restera impérissable pour les Égyptiens. Les campagnes syriennes erviront même de toile de fond à un conte relatant la prise de Joppé par le célèbre général Djéhouty. Ce conte, rapporté par le Papyrus Harris 500, expose la façon dont le général prit le port de Joppé, la moderne Jaffa, grâce à un subterfuge qui appartient à la littérature mondiale, de la prise de Babylone par Darius aux jarres des Mille et Une Nuits, en passant par le Cheval de Troie. Il tue par ruse le prince de Joppé venu en ambassade, puis introduit dans la ville, afin de s'en emparer, deux cents soldats dissimulés dans des paniers. Certes, ses hauts faits et ses nombreuses constructions assurent son immortalité. Mais la tradition lui en reconnaît une autre, dont les scribes disaient qu'elle est plus durable que celle des monuments. Nous avons déjà noté son amour pour la botanique. Il pratiquait aussi l'art de la poterie et ne dédaignait pas de tenir luimême le calame, comme nous l'apprend son vizir Rekhmirê, qui fut l'un des beaux esprits de son temps et dont la tombe de Cheikh Abd el-Gourna (TT 100), l'une des plus remarquables de tout le Nouvel Empire, associe l'art de la littérature à celui de la décoration. Ce fin lettré qui se plongeait volontiers dans la lecture des textes du passé remit au goût du jour le souci des ancêtres : la liste qu'il en établit à Karnak et le soin qu'il prend de leurs monuments témoignent certes d'une piété profonde, mais aussi du sens aigu de l'Histoire qui est le propre d'un grand roi. Aakhépérourê Amenhotep II qui lui succède a laissé le souvenir d'un souverain beaucoup moins intellectuel -- ce qui ne l'a pas empêché d'assurer lui aussi la prospérité et la puissance de son pays. Son principal titre de gloire était une force physique hors du commun. On raconte que lors de la première campagne qu'il mena en Syrie en l'an 3 de son règne, il tua à Qadech sept princes de sa propre main. Sans doute ajoutait-il à la force une certaine cruauté propre à frapper l'esprit des ennemis, car il fit accrocher leurs corps aux murs de Thèbes et de Napata... pour l'exemple. Cette attitude est à rapprocher de la pratique des sports militaires qu'il met à l'honneur : tir à l'arc, chasse, équitation -- autant d'activités liées à une influence asiatique également sensible dans la religion avec la montée des cultes d'Astarté, la déesse cavalière, et de Rechef. Cet apport, venu du couloir syro-palestinien, continue le mouvement amorcé au Moyen Empire et accentué par l'afflux depuis ces régions des matières premières devenues nécessaires à l'économie égyptienne, passée à la technologie du bronze : étain syrien, cuivre de Chypre, argent de Cilicie. De ces régions vient aussi la main-d'oeuvre spécialisée : les prisonniers vont grossir les rangs des artisans étrangers installés dans des communautés ouvrières du type de celle qui se développe déjà à Deir el-Médineh. Le sport est aussi inscrit dans une tradition royale largement représentée après lui (Decker : 1971). La chasse au lion, qu'il pratique à pied, ou celle des animaux sauvages en général remonte à l'aube de l'histoire de l'Égypte et participe, comme nous l'avons vu, de la mise en ordre de la création. On retrouve ce goût de la force dans sa titulature : il est l'Horus « Taureau puissant à la grande force » ou « aux cornes acérées » et l'Horus d'Or « Celui qui s'empare de tous les pays par la force ». Cette force, il la dépense dans trois campagnes en Syrie. La première, celle de l'an 3, que nous venons d'évoquer, a eu pour cause une révolte du Naharina tentée à l'occasion du changement de pharaon. La chute de Qadech qui la conclut n'a pas réglé la situation : deux nouvelles expéditions sont nécessaires, directement dirigées contre le Mitanni. Elles ont lieu en l'an 7 et en l'an 9, à la suite de la révolte de la Syrie, fomentée depuis Karkémish. L'affrontement se produit à la hauteur de Niya et se solde pour l'Égypte par la perte de toute la zone comprise entre l'Oronte et l'Euphrate, même si les Égyptiens rapportent un abondant butin de leurs pillages en Retenou. Au nombre des prisonniers figurent 3600 Apirou. Cette ethnie, différente des Chosou mentionnés à leur suite, est signalée au XIXe siècle en Cappadoce, puis au XVIIIe à Mari, ensuite à Alalah. Ce sont les Hébreux dont parlent les tablettes d'Amarna, qui semblent, à cette époque, s'intégrer dans les sociétés où ils s'expatrient en exerçant des fonctions marginales de mercenaires ou de serviteurs, que l'on trouve évoquées dans la Prise de Joppé. En Égypte, ils apparaissent, sous Thoutmosis III, dans les tombes du Second Prophète d'Amon Pouiemrê (TT 39) et du héraut Antef (TT 155), comme vignerons. Ces deux campagnes sont les dernières qui opposent le Mitanni à l'Égypte. Sous Thoutmosis IV, en effet, les relations changent du tout au tout, et le Mitanni tente un rapprochement avec l'ennemi d'hier. Le nouvel empire hittite fondé par Tudhaliya II menace les positions mitanniennes. Déjà Alep a changé de camp, et seules les guerres anatoliennes empêchent les Hittites d'être plus dangereux. Il est également vraisemblable que Mitanniens et Égyptiens sont arrivés à un accord acceptable pour les deux parties : les premiers laissent aux seconds la Palestine et une partie du littoral méditerranéen en échange du Nord syrien. La tournée qu'entreprend Thoutmosis IV en Naharina confirme cette répartition : il abandonne Alalah au Mitanni. Le roi d'Égypte pousse même plus loin le rapprochement en demandant la main d'une fille d'Artatama Ier. Le fait d'avoir envisagé cette union montre assez quel tour nouveau ont pris les relations entre les deux anciens ennemis. En Nubie, l'héritage de Thoutmosis III est léger à assumer : la paix règne sous Amenhotep II, qui nomme comme vice-roi son compagnon d'armes Ousersatet, dont on suit les activités de constructeur de Qasr Ibrim à emna. Il semblerait que quelques troubles aient éclaté au changement de règne. Ils auraient peut-être rovoqué l'expédition que Thoutmosis IV monte en l'an 8 contre des tribus infiltrées dans le pays de Ouaouat, si u moins on en croit la relation qui en est faite sur une stèle érigée à Konosso (Urk. IV 1545 sq.). Mais cela ne alentit ni le commerce ni la construction de sanctuaires : Amenhotep II décore en partie Kalabcha et poursuit es travaux entrepris par Thoutmosis III à Amada. Thoutmosis IV y construit une cour à colonnes à l'occasion de on second jubilé. menhotep II a également beaucoup construit en Thébaïde : à Karnak, Médamoud, Tôd et Ermant. Il s'est ussi fait élever un temple funéraire, qui ne nous est pas parvenu. Sa tombe de la Vallée des Rois (VdR 35) est ort peu décorée : quelques scènes divines et un exemplaire complet du Livre de l'Amdouat. Elle est ntéressante à un autre titre : V. Loret y a retrouvé en 1898, outre la momie intacte de son propriétaire, celles de houtmosis III (VdR 43), Mineptah-Siptah (VdR 47), Séthi II (VdR 15), Sethnakht (VdR 14), Ramsès III (TT 11) et Ramsès IV (TT 2), qui y avaient été mises à l'abri des pillards à la XXIe dynastie par le Grand Prêtre Pinedjem. Fig. 90 Hathor allaitant et protégeant Thoutmosis III. Détail. Statue usurpée par Amenhotep II. Deir el-Bahari. Grès polychrome. L = 2,25 m H = 2,20 m. CGC 445. Lorsque Amenhotep II meurt, Thoutmosis IV lui succède. Le pouvoir lui est échu vraisemblablement à la suite u décès prématuré d'un frère aîné auquel il était destiné. Le roi, en effet, a fait graver entre les pattes du phinx de Gîza une stèle pour commémorer un acte de piété de sa part d'un type un peu particulier. Le grand ieu était, alors comme de nos jours, régulièrement recouvert par le sable du désert que le vent accumule jour après jour contre son corps. Or le jeune prince aimait à chasser sur le plateau de Gîza, et il lui arrivait de faire la ieste à l'ombre du sphinx : « Un jour, il arriva que le fils royal Thoutmosis alla se promener à l'heure de midi ; il s'assit à l'ombre de ce grand dieu ; le sommeil et le rêve s'emparèrent de lui au moment où le soleil était au zénith. Il trouva la Majesté de ce dieu vénérable qui parlait de sa propre bouche comme un père parle à son fils : " Regardemoi, jette un regard sur moi, ô mon fils Thoutmosis ; c'est moi, ton père Harmachis-Khepri-Rê-Atoum. Je te donnerai ma royauté sur terre à la tête des vivants ; tu porteras la couronne blanche et la couronne rouge sur le trône de Geb, l'héritier ; le pays t'appartiendra dans sa longueur et sa largeur ainsi que tout ce qu'illumine l'oeil du maître de l'univers (...). Vois, mon état est celui d'un homme dans la souffrance, tandis que mon corps tout entier est ruiné. Le sable du désert sur lequel je me dresse se rapproche de moi (...) " » (C. Zivie : 1976, 130-131.)
palestine

« présentés selonunmode dramatique propreaurécit royal traditionnel, accompagnée d'unétat, campagne par campagne, dubutin rapporté parlesarmées égyptiennes etconsacré àAmon-Rê. Dans unpremier temps,Thoutmosis IIIpare auplus pressé :en l'an 22-23, ilentreprend unecampagne quidoit lui permettre dereconquérir leRetenou.

Ilpart duDelta oriental etremonte parGaza versYhem (aujourd'hui Imma, ausud-ouest dumont Carmel) etatteint parundéfilé laplaine deMegiddo.

Ilmet lesiège pendant sept mois devant laville, quifinit partomber.

Ilpeut alors remonter versTyrets'emparer aupassage desvilles de Yenoam, Nougès(Nuhasse, ausud d'Alep) etMéhérenkarou.

Ilbrise ainsilabranche occidentale delacoalition et progresse versledébouché portuairetraditionnel del'Égypte surlaMéditerranée. Il organise cetteconquête pendantlestrois campagnes suivantes,del'an 22àl'an 24,enconduisant chaque année unetournée d'inspection quipermet d'assurer lacollecte destributs queversent lesvaincus, aunombre desquels sontcomptés lesprinces d'Assur etdu Retenou.

Ilsaisit également larécolte deblé delaplaine de Megiddo, qu'ilfaittransporter enÉgypte, ainsiquedenombreux exemplaires delafaune etde laflore deSyrie. Il commémore cetaspect delacampagne del'an 25enfaisant représenter surlesmurs d'une despièces qu'il fait aménager àKarnak àl'est desasalle desfêtes unvéritable «jardin botanique ».Celui-ci estenquelque sorte lependant deladescription delafaune etde laflore dePount dutemple d'Hatchepsout àDeir el-Bahari. Tous deux jouent probablement lemême rôleque les«scènes dessaisons »de Niouserrê :affirmer l'universalité duculte solaire auquel ilssont liés. De l'an 29àl'an 32,Thoutmosis IIIs'attaque auDjahy etàQadech.

Ils'assure d'aborddelafaçade maritime en prenant Oullaza, àl'embouchure duNahr el-Barid, quetenait leprince deTounip, alliédeQadech etdu Naharina, etArdata, àquelques kilomètres ausud-ouest deTripoli.

Aprèsavoirravagé larégion d'Ardata eny détruisant récoltesetvergers, lestroupes égyptiennes occupentleDjahy, quelestextes décrivent commeune véritable Capouesyrienne :« Sa Majesté découvrit alorslesarbres dupays deDjahy toutentier croulant sousleurs fruits.

Etce fut ladécouverte desvins qu'ils fontdans leurspressoirs, sigouleyants !Et leur blé,amoncelé entas sur lesaires, plusabondant quelesable dubord demer !L'armée enprit àsatiété.

»(Urk.

IV687,9-688,1.) Lors delasixième campagne, l'annéesuivante, lesÉgyptiens arriventparlamer enSyrie.

Ilsremontent jusqu'à Qadech dontilsdévastent larégion, puissetournent ànouveau verslacôte, marchent surSimyra aunord de l'embouchure duNahr el-Kébir etse portent contreArdata quis'était probablement révoltéeentre-temps.

Afin d'éviter denouvelles révoltes,Thoutmosis IIIarecours àune politique quereprendra Romeplustard:il emmène àla Cour d'Égypte trente-six filsdechefs quiserviront d'otagesetseront élevés àl'égyptienne avant d'être renvoyés dansleurpays prendre lasuccession deleurs pères.

Maislapacification n'estpasachevée pour autant.

L'année suivante, leroi mène uneseptième campagne ànouveau contreOullaza quelescoalisés avaient retournée.

Lachute d'Oullaza amènelasoumission desports phéniciens, dontleroi assure l'approvisionnement àpartir del'arrière-pays afind'éviter unnouveau renversement desituation.

Àson retour en Égypte, ilreçoit uneambassade d'unpays asiatique nonidentifié quivient luirendre hommage. Jusque-là, lesAnnales necitaient quelescombats deSyro-Palestine.

Pourlapremière foisenl'an 31,ilest question destributs versés parKouch etOuaouat.

Ilsapparaîtront jusqu'enl'an38,puis moins régulièrement ensuite, sansqu'ilyait vraiment detroubles.

Thoutmosis IIIse bornera àune campagne verslafin de son règne, enl'an 50,quinevisera d'ailleurs qu'àl'extension del'Empire jusqu'àlaQuatrième Cataracteoù l'influence égyptienne s'étendaitdéjà:le plus ancien document connuduGebel Barkal dateeneffet del'an 47 de Thoutmosis III. En l'an 33commence unenouvelle phasedesguerres d'Asie:l'affrontement directavecleMitanni.

Poury arriver, ilfallait s'assurer lesmoyens defranchir labarrière naturelle quiprotégeait l'adversaire :l'Euphrate. Thoutmosis IIIfait construire desbateaux fluviauxquesonarmée traîneàtravers laSyrie.

LesÉgyptiens atteignent Qatna,c'est-à-dire Mishrifé,àl'est del'Oronte, etl'occupent.

Puisilsse dirigent versl'Euphrate. Thoutmosis IIIlefranchit etconsacre unestèle commémorative àcôté decelle érigée naguère parson grand- père.

Ilremonte ensuiteverslenord, ravage larégion situéeausud deKarkémish, défaitunparti ennemi et repasse àl'ouest.

Ilretourne surl'Oronte àla hauteur deNiya, quimarquera désormais lalimite septentrionale de l'influence égyptienne, Alepétant laplace fortelaplus avancée desMitanniens.

Là,ilse livre àune chasse à l'éléphant, commel'avaitsansdoute faitavant luiThoutmosis Ier , et rentre enÉgypte aprèsavoirassuré, comme ille fera désormais àchaque campagne, l'approvisionnement desports phéniciens.

Cetteannée-là, il reçoit tributduRetenou, maisaussi deceux quelefranchissement del'Euphrate athéoriquement placéssous sa domination :la Babylonie, Assuretles Hittites. Les neuf campagnes suivantesserontconsacrées àessayer deréduire lesforces mitanniennes enNaharina. En l'an 34,lors desaneuvième campagne, Thoutmosis IIImate unerévolte duDjahy etprend Nougès.

Ildoit revenir l'année suivante pouraffronter unenouvelle coalitionmitannienne aunord-ouest d'Alep.Lesuccès en est peut-être unpeu plus grand quel'année précédente, puisque,àla suite decette victoire égyptienne, les Hittites versent untribut.

Lerécit descampagnes desdeux années suivantes estperdu.

Sansdoute n'ont-elles. »

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