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faux nom fait ça pour vous.

Publié le 06/01/2014

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faux nom fait ça pour vous. Un gars me devait un service, c'est tout. Il s'est même débrouillé pour qu'on se orte garant pour moi. Il a payé une fille pour jouer le rôle de la soeur de Frye. La vraie, c'est une pute qui arche au crack. Elle ne sait pas quel jour on est, encore moins si son frère est vivant ou mort. Si je pouvais 'amener ici, je le ferais mais elle ne veut pas lâcher la drogue. C'est le problème. Il faut le vouloir, même si on pense qu'on n'y arrivera pas. Quelques-uns de nos patients replongent, mais la plupart réussissent. Huit sur dix. Mieux que n'importe quel programme gouvernemental. -- On dirait que t'es en train de gagner ta propre petite guerre à la drogue, hein ? commenta Munro, sans tenter cette fois de masquer son ton sarcastique. Pennebaker inclina la tête sur le côté. Il pouvait faire aussi dans le sarcasme. -- Walker et moi, on était mêlés à une connerie de guerre totale. Et la « guerre à la Drogue » est une aussi grosse connerie que la guerre pour le pétrole. Criminaliser et emprisonner, ça ne sert à rien, mais personne n'a le courage de changer quoi que ce soit. Un quart de la population carcérale purge une peine pour un délit mineur lié à la drogue et tout le monde s'en bat les couilles. J'avais déjà entendu ces arguments mais je n'avais pas de réponse à donner. C'était le genre de problématique morale qui pouvait vraiment vous ébranler. Tout ce que je savais - et dont j'étais chaque année plus convaincu -, c'était que le système en place ne fonctionnait pas et que la prétendue « guerre à la Drogue » était ingagnable. Il y avait beaucoup trop de demande, trop de gens qui se faisaient de l'argent facile en fournissant la marchandise, et nous aurions beau en arrêter en grand nombre, il s'en trouverait toujours davantage, prêts à chausser leurs bottes. C'était une bête invincible, omnipotente. Je le savais parce que j'avais été un fantassin dans cette guerre. Nous n'avions apparemment pas tiré les leçons de la Prohibition. Alors qu'on dépensait plus d'argent que jamais dans cette guerre, la production, la distribution et la consommation de drogues comme la coke, l'héroïne et la meth, en particulier, croissaient chaque année. Je connaissais les statistiques - les vraies - et la triste ironie de l'histoire, c'était que cette « guerre à la Drogue » - bon Dieu, cette formule me sortait par les yeux - faisait maintenant plus de dégâts que la toxicomanie. Nous avions simplement créé un immense marché noir international, donné du pouvoir à des armées de criminels organisés, attisé la violence chez nous, dévasté quelques pays étrangers et saccagé la vie d'innombrables consommateurs inoffensifs. Ce qui ne veut pas dire que j'aurais préféré que tout le monde passe son temps à se tirer dessus et à se détruire avec du crack et de la meth. D'un autre côté, je n'aimais pas non plus les souffrances causées par l'alcool et l'oxycodone. Il fallait que quelqu'un se lève et reconnaisse que cette prohibition-là ne servait à rien. Il fallait briser ce tabou, mettre cartes sur table et entamer une discussion lucide, sans préjugés, sur des approches alternatives. Mais je ne comptais pas trop là-dessus. L'histoire ne regarde pas d'un oeil favorable ceux qui reconnaissent qu'ils sont en train de perdre une guerre, même si elle est déjà perdue depuis longtemps. D'un ton méprisant, Pennebaker poursuivait : -- On a eu ici une femme qui avait fait six ans de prison pour avoir vendu trente dollars d'herbe. On lui avait pris ses enfants, elle s'était mise au crack dès sa sortie. Sa façon de laisser tomber. 1-0 pour le système, hein ? Même la Commission des Nations unies sur la drogue reconnaît maintenant que l'interdiction est un échec et réclame la légalisation. Ces mêmes Nations unies qui nous ont envoyés dans le Golfe. Vous croyez que quelqu'un à Washington a les couilles d'écouter ? La seule façon de traiter le problème est d'affronter les raisons de notre conduite et d'éduquer les gens, de leur faire connaître toutes les possibilités. Ils feront peutêtre alors de meilleurs choix. Je suis maintenant content des choix que j'ai faits. C'est la première fois que je peux dire ça. Je jugeai le moment propice pour inciter Pennebaker à répondre à la question que nous étions venus lui oser : -- Aidez-nous et nous vous ficherons la paix. Nous savons que vous et d'autres gars du club avez assuré la sécurité du réseau d'un narco mexicain, à l'époque. Qui c'était ? Son expression s'assombrit. -- Pourquoi ? -- C'est peut-être le même type qui a embauché les Aigles... et les a ensuite liquidés. Pennebaker grimaça, comme si ce souvenir était curieusement plus pénible que tous les autres réunis. -- Ce mec était un vrai dingue, ça se voyait dans son regard. Je connais ce genre de regard. Il engageait oujours d'anciens soldats. Américains et mexicains. Il pensait que ça lui donnait un avantage. D'ailleurs c'était rai, je crois. On faisait ce qu'il demandait et il payait bien. Nos gouvernants sont peut-être naïfs, pas très erspicaces, incompétents, mal conseillés et parfois tout simplement stupides, mais ce mec, là, c'est le mal à 'état pur. -- Il s'appelle comment ? -- Navarro. Raoul Navarro. 41 Ils étaient de nouveau à Balboa Park : Tess, Alex et Julia, traversant nonchalamment la place, entourés 'une foule de gens, profitant d'une autre superbe journée californienne et contemplant la profusion d'attractions ue le parc avait à leur offrir. Tess n'avait trouvé aucun psychologue de la région prénommé Jim. Ou James. Renonçant à chercher plus vant, elle avait décidé qu'Alex avait besoin d'une autre sortie, cette fois au musée de l'Air et de l'Espace. Ils avaient laissé le Ford Explorer de Julia au parking, derrière le Starlight Theatre, et tandis qu'ils ongeaient un massif de fleurs colorées qui bordait l'allée, Tess repensait à sa conversation avec l'institutrice 'Alex et à la fleur qui tue. Sa première réaction avait été de conclure que cette histoire provenait d'un dessin nimé qu'Alex regardait à la télévision, peut-être un odieux extraterrestre avec le rire du Dr Denfer tentant de 'attaquer à un monde sans méfiance pour être finalement terrassé au dernier moment par Ben et sa erveilleuse Omnitrix. Mais Tess y songeait de nouveau, maintenant, et se demandait pourquoi cette fleur u'elle avait chassée de ses préoccupations revenait la titiller au lieu de rester au tapis pour le compte. -- Alex, tu te souviens de la fleur que tu as dessinée pour ton institutrice ? La fleur blanche ? Il hocha distraitement la tête. -- Tu l'avais vue où ? Dans le parc ? -- Non. -- Où, alors ? Il lui coula un curieux regard et répondit : -- Je... je sais pas. -- Mais tu as dit quelque chose sur cette fleur. Tu te rappelles ? Il acquiesça. Tess s'arrêta, s'accroupit pour mettre son visage au niveau de celui de l'enfant et passa un bras autour de es épaules avec douceur. -- Explique-moi ce qu'elle a de spécial, cette fleur. Il la regarda comme s'il la découvrait et répondit : -- Elle peut guérir les gens mais elle les tue aussi. Alors, 'est pas bien. Après une pause, il ajouta : -- Je leur ai dit. -- A qui, Alex ? A qui tu l'as dit ? -- Aux gens. A Brooks et aux autres. Ça leur a pas plu. Tess se sentit totalement déroutée par cette réponse puis quelque chose derrière elle attira le regard de 'enfant, dont le visage s'illumina. -- Regarde ! Elle se retourna pour suivre des yeux la direction indiquée par le doigt d'Alex. Devant eux se trouvait le usée de l'Air et de l'Espace, dont deux avions chasseurs profilés flanquaient l'entrée. Le petit garçon échappa l'étreinte d'Alex et se mit à courir. Elle n'était pas de taille à lutter contre le musée. Tess se tourna vers Julia, haussa les épaules et les deux femmes s'élancèrent derrière lui. La fleur meurtrière devrait attendre. 42 Navarro. Ce nom me tomba dessus comme une vague géante. Pennebaker et Walker avaient fait du trafic pour Navarro ? ! J'étais emporté par un ouragan de pensées, d'associations, d'hypothèses, et je n'écoutais qu'à moitié tandis que Pennebaker fournissait des détails sur le travail des motards pour le Mexicain. C'était à peu près ce que Karen Walker nous avait raconté. Les deux hommes étaient à l'avant de la voiture transportant la drogue - la drogue de Navarro -, une fois que la marchandise avait passé la frontière. Du fric facilement gagné, jusqu'au jour où ils avaient eu connaissance d'un cartel rival cherchant à supplanter le narco mexicain avec l'aide d'une taupe infiltrée dans son entourage. -- ... et il arrange une réunion pour discuter d'une nouvelle livraison, il convoque tout le monde pour ne pas alerter le type, était en train d'expliquer Pennebaker. On passe la frontière, on se retrouve tous dans un bar tranquille de Playas. On parle gentiment, tout le monde est cool, et d'un seul coup le mec s'écroule par terre comme si le Dr Spock lui avait fait sa prise vulcaine. Sauf qu'il est pas dans les pommes. Il est comme paralysé. Dans la seconde suivante, les pistoleros de Navarro sortent leurs flingues et dézinguent les gardes du corps u traître. Navarro prend un couteau et se met à charcuter calmement le gars. Il lui ouvre le ventre, il lui sort les intestins, il les coupe en morceaux devant lui et les balance aux chiens en lui expliquant qu'il va crever. C'était ingue. -- Et t'as gerbé, dit Munro d'un ton dédaigneux. Pennebaker secoua la tête avec une expression où se mêlaient la gêne et l'admiration apeurée. -- Ouais, j'ai dégueulé tripes et boyaux. El Brujo le vidait comme un poisson... -- Le Sorcier, marmonna Munro. -- Le Sorcier, le Magicien, comme vous voudrez. El Loco, ça lui aurait mieux convenu. Totalement barré, le onhomme. J'ai compris ce qui nous attendait, j'ai décidé qu'il fallait arrêter de bosser pour ce type et chercher autre chose, mais j'ai pas eu à le faire parce que Marty s'est fait buter... Je n'arrivais pas à me concentrer sur ce que Pennebaker disait, je ne captais que des bribes. Mon esprit tait ailleurs, tapi dans de sombres tranchées. Je dus finalement l'interrompre : -- Vous nous accordez un instant ? dis-je à l'ancien motard. Je fis signe à Munro de me suivre. Pennebaker me regarda, l'air à la fois indifférent et dérouté, tandis que 'entraînais Munro hors de la pièce. -- C'est lié à ce qui est arrivé il y a cinq ans au Mexique, murmurai-je. Il plissa le front. -- Ouais, d'accord. Mais comment ? Et pourquoi maintenant ? Ça ne m'aidait pas d'avoir ce salaud avec moi. Je n'avais jamais vraiment pu l'encadrer et ça ne s'était pas rrangé après l'opération foirée au Mexique. En le regardant, je sentis un picotement dans mon doigt, celui qui vait pressé la détente pour descendre McKinnon, et même si je rejetais sur moi toute la responsabilité de cet cte, j'en voulais encore à Munro pour ça. Je devais cependant oublier ma rancoeur et rester concentré. -- Je ne sais pas, mais réfléchis une seconde. On a descendu un chimiste qui mettait au point une ouvelle superdrogue. Les types qui ont tué Michelle ont enlevé deux chimistes, peut-être plus... Mon cerveau tournait à toute vitesse et, comme dans ce jeu pour enfants, traçait mentalement des lignes eliant des points. Je commençais à avoir une idée du tableau final que j'allais obtenir. -- La drogue de McKinnon, on ne l'a pas trouvée, cette nuit-là. Qu'est-ce qui s'est passé, après mon départ J'ai simplement entendu dire qu'on n'a jamais réussi à mettre la main dessus. Munro confirma d'un hochement de tête. -- Son ordinateur... -- Je sais, ça aussi, je l'ai entendu. Deux essais et il a grillé. Cette nuit-là, nous avions réussi à rapporter deux choses que McKinnon avait emballées : un ordinateur ortable et un journal intime à la reliure en cuir déchirée. Ce journal s'était révélé sans intérêt : selon Corliss et n analyste de l'agence, il contenait les divagations d'un missionnaire jésuite nommé Eusebio qui avait vécu ieu sait quand, écrites à la plume en espagnol et à moitié effacées. L'ordinateur, sur lequel McKinnon onservait probablement ses recherches, était protégé non seulement par un mot de passe et une empreinte igitale mais aussi par un logiciel Blowfish de deux cent cinquante-six bits extrêmement efficace qui fit griller le isque dur au second mot de passe incorrect. Au second. Pas dix ni cinq. Les meilleurs techniciens de 'agence ne parvinrent pas à récupérer quoi que ce soit sur le disque après qu'il eut été bousillé. Ce niveau de sécurité n'était pas surprenant puisque les chimistes des narcos travaillaient sur de nouvelles drogues pouvant rapporter des milliards, mais ça ne faisait vraiment pas nos affaires. -- Vous avez pourtant mis le paquet contre Navarro après qu'il s'en est pris à Corliss, arguai-je. Vous 'avez rien trouvé à ce moment-là ? -- Navarro l'avait pas non plus, rétorqua Munro. Pourquoi tu crois qu'il a fait ça à Corliss ? La formule de la rogue est morte avec McKinnon, c'est pour ça que Navarro a pété un câble. Il est devenu fou furieux, il a

« 41 Ils étaient denouveau àBalboa Park:Tess, AlexetJulia, traversant nonchalamment laplace, entourés d’une fouledegens, profitant d’uneautresuperbe journéecalifornienne etcontemplant laprofusion d’attractions que leparc avait àleur offrir. Tess n’avait trouvéaucunpsychologue delarégion prénommé Jim.OuJames.

Renonçant àchercher plus avant, elleavait décidé qu’Alex avaitbesoin d’uneautresortie, cettefoisaumusée del’Air etde l’Espace. Ils avaient laisséleFord Explorer deJulia auparking, derrièreleStarlight Theatre, ettandis qu’ils longeaient unmassif defleurs colorées quibordait l’allée,Tessrepensait àsa conversation avecl’institutrice d’Alex etàla fleur quitue.

Sapremière réactionavaitétédeconclure quecette histoire provenait d’undessin animé qu’Alex regardait àla télévision, peut-êtreunodieux extraterrestre aveclerire duDrDenfer tentant de s’attaquer àun monde sansméfiance pourêtrefinalement terrasséaudernier moment parBen etsa merveilleuse Omnitrix.MaisTessysongeait denouveau, maintenant, etse demandait pourquoicettefleur qu’elle avaitchassée deses préoccupations revenaitlatitiller aulieu derester autapis pourlecompte. — Alex, tutesouviens delafleur quetuas dessinée pourtoninstitutrice ?La fleur blanche ? Il hocha distraitement latête. — Tu l’avais vueoù?Dans leparc ? — Non. — Où, alors ? Il lui coula uncurieux regardetrépondit :— Je… jesais pas. — Mais tuas ditquelque chosesurcette fleur.

Tuterappelles ? Il acquiesça. Tess s’arrêta, s’accroupit pourmettre sonvisage auniveau decelui del’enfant etpassa unbras autour de ses épaules avecdouceur. — Explique-moi cequ’elle ade spécial, cettefleur. Il la regarda commes’illadécouvrait etrépondit :— Elle peut guérir lesgens maisellelestue aussi.

Alors, c’est pasbien. Après unepause, ilajouta : — Je leur aidit. — Aqui, Alex ?A qui tul’as dit? — Aux gens.

ABrooks etaux autres.

Çaleur apas plu. Tess sesentit totalement déroutéeparcette réponse puisquelque chosederrière elleattira leregard de l’enfant, dontlevisage s’illumina. — Regarde ! Elle seretourna poursuivre desyeux ladirection indiquée parledoigt d’Alex.

Devant euxsetrouvait le musée del’Air etde l’Espace, dontdeux avions chasseurs profilésflanquaient l’entrée.Lepetit garçon échappa à l’étreinte d’Alexetse mit àcourir. Elle n’était pasdetaille àlutter contre lemusée. Tess setourna versJulia, haussa lesépaules etles deux femmes s’élancèrent derrièrelui. La fleur meurtrière devraitattendre.. »

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