Devoir de Philosophie

Fig. 65 Chapelle de Ti : chasse dans les marais. Fig. 66 Ci-dessous.

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

marais
Fig. 65 Chapelle de Ti : chasse dans les marais. Fig. 66 Ci-dessous. Oies : mastaba d'Itet à Meïdoum, peinture sur stuc recouvert de pisé. L = 1,73 m. Le Caire, Musée égyptien. La majeure partie de ce système décoratif est aussi vraie pour un nouveau type de sépulture qui apparaît à la Ve dynastie, les hypogées, dont les premiers sont creusés dans le plateau de Gîza et qui connaîtront une rande fortune par la suite. La disposition des salles est la même : antichambre, chapelle et serdab; le puits conduisant au caveau part également de la chapelle ou d'une salle spéciale. La seule différence est, bien entendu, le volume extérieur, la façade étant talutée pour donner l'illusion d'une entrée de mastaba. L'hypogée sert de substitut au mastaba là où la nature du terrain rend la réalisation de celui-ci impossible. Les villes de province adoptent en effet le type de sépulture de la capitale ; mais elles ne disposent pas toujours d'emplacements adéquats. C'est le cas tout particulièrement en Moyenne Egypte, où les nécropoles sont ménagées le plus souvent dans la falaise qui borde la vallée, ce qui amène l'adoption du mastaba « rupestre , comme, par exemple, dès la IVe dynastie, dans la nécropole de Tehna. Celui-ci évolue rapidement vers la tombe rupestre proprement dite. Les nomarques de la province du Lièvre ont des tombeaux de ce type à Cheikh Saïd, au sud de Mellaoui : ceux des chefs du palais de la VIe dynastie Mérou, Ouaou ou Ankhtéti. Même chose à Deir el-Gebrawi, et surtout à Assouan, dont la nécropole possède une trentaine de tombes de ce genre. Fig. 67 Plan de la tombe de Sabni et Mékhou à Assouan. La façade, non décorée, est percée d'une porte flanquée de deux pierres levées qui rappellent les grandes stèles ornant, à la même époque, l'entrée des mastabas des gouverneurs de l'oasis de Dakhla à Balat. La chapelle elle-même, plus large que profonde, est séparée en trois travées de six piliers. Dans la travée centrale, une table d'offrandes fait face à la chapelle de culte, dont la fausse-porte est taillée dans la paroi occidentale. La tombe communique avec celle de Mékhou, le père de Sabni. Toutes deux sont ornées des thèmes habituels. Il ne s'agit là que d'une adaptation au terrain. Lorsque celui-ci ne se prête ni au mastaba traditionnel ni à l'hypogée, comme dans l'oasis de Dakhla, où le sol argileux interdit une construction toute en pierre, les architectes adoptent une technique mixte, qui allie un caveau en pierre construit à l'intérieur d'une excavation creusée dans l'argile et une superstructure de brique reposant elle-même sur des fondations et un bourrage réalisé dans le même matériau (Valloggia : 1986, 43-48). L'hypogée finit par l'emporter uniquement parce que, le centre politique s'étant déplacé vers le Sud, les nécropoles n'étaient plus situées sur le plateau, mais dans la falaise même. Les thèmes décoratifs Les scènes des tombeaux sont une source précieuse pour connaître la vie économique et, dans une certaine mesure, bon nombre d'aspects de la vie sociale de l'Ancien Empire. Elles nous renseignent aussi sur les coutumes et les croyances funéraires elles-mêmes. On s'aperçoit, en premier lieu, que, contrairement à son roi qui monte au ciel, le simple particulier reste, lui, dans sa tombe, où il jouit d'une survie décalquée de sa vie terrestre. C'est la proximité du dieu, donc celle du roi, matérialisée par la disposition de la nécropole que nous évoquions plus haut, qui garantit l'intégration du défunt au monde divin. D'où l'omniprésence du roi dans la tombe : d'abord par la concession même du terrain sur le territoire dévolu à son propre devenir funéraire et des éléments architectoniques clefs comme le sarcophage, la fausse-porte, la table d'offrandes, etc., mais aussi dans le récit de la vie du propriétaire de la tombe. Celui-ci dépend totalement du roi, dont il est, comme nous avons vu, un imakhou. L'enfermement même à l'intérieur de la tombe, accompagné du luxe extraordinaire de précautions prises pour multiplier les supports de l'âme, des statues ou des simples « têtes de remplacement » contenues dans le serdab aux textes et aux représentations, fournit une image de l'univers réduite aux réalités terrestres. Les thèmes décoratifs évoluent dans le détail avec le temps, mais ils restent centrés sur les réalités essentielles qui concernent le mort. On y suit toutes les étapes de la vie humaine : celles de la vie proprement dite, à travers les scènes quotidiennes, les dernières aussi, celles qui conduisent le défunt de la maison funèbre à l'éternité. On assiste à la déploration à proximité du cadavre, gestes éternels des pleureuses qui, d'Isis et Nephtys se lamentant sur la mort d'Osiris à nos jours, répètent inlassablement les gémissements et les plaintes nés de la douleur de voir partir l'être cher. Le corps est ensuite conduit, toujours veillé par des deuillantes, dans une barque à baldaquin, vers la maison d'embaumement, placée sous le patronage d'Anubis. Il y reçoit les soins que nous avons décrits plus haut. Une fois embaumé, le mort est censé se rendre, toujours en bateau, à Saïs, dans le Delta. Ce rite constitue une sorte de premier pèlerinage vers un lieu, dont on sait par Hérodote qu'on y jouait plus tard le mystère de la passion osirienne. Il bénéficie à cette occasion d'une offrande dans la « place pure » (ouâbet). Cette offrande est surtout alimentaire et comporte des rites d'abattage auxquels prennent part aussi bien les deuillants que les prêtres embaumeurs et le ritualiste. De là, il entreprend un deuxième voyage, vers la ville sainte de Bouto. En fait, il n'y a pas déplacement réel vers ces lieux : tout se passe dans la nécropole elle-même, en des lieux baptisés « Saïs » et « Bouto ». Après s'être ensuite rendu dans les sanctuaires héliopolitains, le défunt se retrouve devant l'entrée de la nécropole, où l'attendent les rites ultimes qui vont marquer sa séparation définitive d'avec les vivants : une nouvelle purification sous forme de libations et de fumigations pendant que les pleureuses continuent leur office. Puis commence un jeu dont les scènes s'enchaînent. Deux prêtres font mine de se disputer le sarcophage en le tirant chacun à soi : l'un est l'embaumeur, qui tire le défunt vers les vivants, l'autre le prêtre funéraire, auquel il appartient désormais. Ensuite apparaît le tekenou, une forme enveloppée dans une peau et placée sur un traîneau et dont le nom, « le voisin », laisse supposer qu'il s'agit d'une puissance tutélaire de la nécropole qui aide le mort à triompher de ses ennemis au moment d'accéder au tombeau. Il l'entraîne vers l'occident, tandis que derrière eux suivent les vases canopes portés à bras d'hommes. Le cortège arrive à l'entrée de la tombe, devant la fausse-porte où se déroule le banquet funèbre, prototype de l'offrande qui sera renouvelée éternellement. On introduit alors le mobilier dans le caveau, puis le sarcophage et une statue du défunt censée se rendre en pèlerinage à Abydos, la ville sainte d'Osiris. Après l'exécution de rites de protection, le caveau est scellé à jamais : les murs de la chapelle peuvent s'animer pour offrir au mort la jouissance éternelle de ses biens. CHAPITRE VI La lutte pour le pouvoir L'effondrement n appelle le siècle et demi qui sépare l'Ancien du Moyen Empire « Première Période Intermédiaire » : c'est un terme qui ne veut rien dire et tout dire. La notion de période « intermédiaire » n'est, historiquement, pas ecevable : toute période est un lien entre deux états d'une civilisation. Les Égyptiens eux-mêmes n'ont pas onsidéré cette époque comme une rupture dans leur histoire. Bien au contraire. Non seulement il n'y a pas eu e véritable interruption dans le gouvernement, mais en plus c'est sa forme institutionnelle même que evendiquent des dynastes locaux qui ne souhaitent qu'une chose : récupérer à leur compte le pouvoir qui a chappé des mains des souverains memphites. es limites chronologiques de la Première Période Intermédiaire sont aussi un problème. On s'accorde énéralement pour considérer qu'elle s'achève lorsque Montouhotep II Nebhépetrê, un prince thébain qui se oyait, lui et ses ancêtres, non pas comme nomarques mais comme souverains légitimes d'Égypte, mena à ien la réunification des deux royaumes qui avaient recouvré l'indépendance des premiers temps. Cette oupure, si elle correspond à un fait politique indiscutable, n'est pas conforme à l'historiographie égyptienne, ue ce soit celle des princes thébains ou celle de Manéthon qui repose sur un découpage en dynasties. La fin e l'Ancien Empire n'est pas non plus facile à déterminer : est-ce la période de lente décadence de l'autorité oyale, qu'il faut faire remonter au règne de Pépi II, l'effondrement de la VIe dynastie au moment de la difficile uccession de Nitocris ou la crise qui s'abat vers cette époque sur l'Égypte ? anéthon fait de la VIIe dynastie une description qui trahit le désarroi de ses sources : « soixante-dix rois en oixante-dix jours » -- une formulation peut-être faite par jeu sur le numéro de la dynastie pour en souligner le aractère éphémère (Helck : 1956, 32), à moins qu'il ne s'agisse d'une métaphore jouant sur le chiffre soixanteix, qui représente le nombre des forces créatrices de la cosmologie héliopolitaine... Les Égyptiens, eux, sont uasiment muets sur cette période sombre. Le seul témoignage qui en soit connu est une oeuvre littéraire, à l'évidence apocryphe, qui nous est parvenue par un unique manuscrit : un texte qui place dans la bouche d'un ommé Ipouer un tableau apocalyptique des exactions commises de son temps. Ces Lamentations, que l'on a rapprochées du genre de la « prophétie », révèlent par leur ton et le choix des éléments présentés leur intention politique. L'état du pays que dresse Ipouer en regrettant l'ordre qui régnait auparavant montre les ravages que provoque la faiblesse du pouvoir et la nécessité d'avoir un roi fort, qui ne peut être que celui dont la fin de la prophétie, malheureusement perdue, devait annoncer la venue. « Voici que des événements se sont produits, qui n'avaient jamais existés depuis la nuit des temps : le roi a été renversé par la populace ! Oui, celui qui avait été enterré en tant que Faucon, on l'a arraché de son sarcophage ! Le caveau de la pyramide a été violé ! Voici qu'on en est arrivé à ce point qu'une poignée d'individus qui n'entendaient rien au gouvernement a dépouillé le pays de sa royauté. » (Admonitions 7,14.) Le sacrilège est double : non seulement on a privé le pays de son roi, donc de la garantie du maintien de l'ordre tabli, mais encore on a dépouillé les générations précédentes de leur survie en détruisant le corps du roi défunt. C'est, sans jeu de mots, toute la pyramide de l'univers qui s'écroule : l'Égypte est devenue le « monde à l'envers », c'est-à-dire qu'elle est la proie du chaos qui la guette à chaque fois que l'hypostase du démiurge -- e pharaon -- manque à son devoir ou disparaît... Derrière la phraséologie, il y a un fond de réalité, dont on ossède par ailleurs des témoignages indirects. On a voulu voir dans cette crise qui s'abat sur l'Égypte une évolution sociale. C'est improbable, dans la mesure où ce n'est pas une nouvelle forme de gouvernement qui n est sortie : l'ancien système a été maintenu, comme il le sera par la suite à chaque nouvelle « période ntermédiaire ». Les événements relatés par Ipouer ressemblent plutôt à une révolte des couches les plus éshéritées de la société provoquée non pas par le sentiment d'une injustice sociale, qui eût été totalement tranger à l'esprit du système, mais par une cause extérieure à l'Égypte, qui a trouvé un terrain favorable dans n pays affaibli. La fin du IIIe millénaire a connu, en effet, une période climatique de type sahélien qui a articulièrement frappé l'Afrique orientale (Bell : 1971, 1-8). En Égypte, la disette s'est trouvée amplifiée par la arence de l'administration centrale. On peut supposer que celle-ci fut inapte à contraindre les nomarques evenus plus ou moins indépendants dans leur province à maintenir en état les canaux d'irrigation, ndispensables pour assurer une bonne répartition de la crue, à supposer que celle-ci n'ait pas déjà été nsuffisante plusieurs années de suite. Une constatation vient étayer cette théorie en même temps qu'elle llustre la fragilité de la notion de « période intermédiaire » : il semblerait que la famine, en tout cas les troubles ui l'ont accompagnée, se soient limités à la vallée du Nil. La ville agricole de Balat, dans l'oasis de Dakhla, et a nécropole voisine, par exemple, ne connaissent ni destruction ni interruption à la fin de la VIe dynastie Giddy : 1987, 206 sq.). ette période critique n'a pas dû durer plus d'une ou deux générations. Mais la violence qu'elle a engendrée ne 'est pas calmée tout de suite ; elle a même persisté relativement longtemps, si l'on en croit les regrets u'exprime face à des faits semblables le roi d'Hérakléopolis, en qui on voit généralement Khéty III, dans l'Enseignement qu'il donne à son fils, presque un siècle après : « J'ai pris This comme une trombe d'eau (...), mais j'en suis affligé pour l'éternité (...). Une action odieuse arriva de mon temps : la nécropole de This fut mise à sac. Ce n'est pas, bien sûr, une chose que j'ai faite moi, puisque je l'ai apprise après qu'elle fut faite. » (Mérikarê XXVI et XLII.) Les protestations d'innocence de Khéty III montrent que lui-même ne pouvait pas, encore longtemps après la période des troubles, contrôler totalement ses troupes. La famine n'a pas non plus disparu en une année, et l'on s'aperçoit que ces générations affamées et violentes ont marqué durablement les Égyptiens (Vandier : 1936). Une autre difficulté est venue aggraver l'état du pays : la situation extérieure. On ne possède aucune attestation d'activité de l'Égypte, de quelque nature que ce soit, avec ses partenaires de l'Ancien Empire : ni en SyroPalestine, ce qui veut dire que le commerce avec Byblos et la Méditerranée orientale avait cessé, ni dans le Sinaï, où l'exploitation des mines est abandonnée. Pis encore, les Bédouins « habitants-des-sables » contre lesquels Ouni guerroyait naguère envahissent le Delta vers la fin de la VIIIe dynastie. Du côté de la Nubie, les choses ne vont guère mieux : il n'y a, apparemment, ni expéditions ni échanges, et la civilisation du Groupe-C peut se développer en dehors de l'influence égyptienne. Les héritiers La VIIIe dynastie est moins fictive que la VIIe. Sur les dix-sept rois que l'on peut lui attribuer (v. Beckerath : 1984, 58-60), au moins cinq des noms fournis par les listes royales reprennent le nom de couronnement de Pépi II : Néferkarê. On en a déduit qu'il s'agit de certains de ses fils ou petits-fils. C'est peut-être le cas de Néferkaré Nébi, Khendou et Pépiséneb. On connaît un peu les derniers rois de la dynastie grâce à des copies de décrets pris en faveur de la famille du vizir Chémay de Coptos. Le seul roi que l'on identifie avec précision est Qakarê Aba auquel le Canon de Turin n'accorde que deux ans de règne et que l'on place en quatorzième position dans la dynastie. On a retrouvé sa pyramide à Saqqara-sud, à proximité de celle de Pépi II. Bien que de petites dimensions, elle continue la tradition memphite, puisqu'elle est, elle aussi, inscrite. Vers cette époque, c'est-à-dire approximativement 2160-2150 avant notre ère, la situation n'est pas fameuse. Le Delta est aux mains des envahisseurs venus de l'est, que les Égyptiens désignent sous le nom générique d' « Asiatiques ». Le pays échappe à peu près complètement à l'autorité des rois de la VIIIe dynastie, dont le pouvoir doit se limiter à la région de Memphis. En Haute-Égypte, Thèbes n'est pas encore la capitale du 4e nome, et ses princes, les successeurs d'Ikni, en sont à jeter les bases de leur futur royaume. La MoyenneÉgypte, elle, fait sécession autour des princes d'Hérakléopolis, la capitale du riche et fertile 20e nome de Haute-Égypte, Nennesout, l' « Infant royal », aujourd'hui Ahnâs el-Médineh, qui occupe une position stratégique dans les échanges entre le Nord et le Sud sur le Bahr Youssouf, un peu au sud de l'entrée du Fayoum. Cette province, que sa position protège des invasions venues du nord, a bénéficié de l'accroissement des échanges dû à la colonisation de la Nubie. Le pouvoir que s'arroge son prince, Méribrê Khéty Ier, ne semble pas être contesté par les autres nomarques, puisqu'on trouve son nom jusqu'à Assouan. Il fonde une dynastie, la IXe de Manéthon, qui ne dure guère -- une trentaine d'années, de 2160 à 2130 environ --, mais donne une certaine légitimité à la Xe qui lui fait suite. Les noms de couronnement que se choisissent les rois d'Hérakléopolis -- Méribrê, Néferkarê, Nebkaourê -- les posent en successeurs de la lignée memphite. Ils en gardent peut-être le siège administratif (Vercoutter : 1987, 142), puisque Aba s'est fait enterrer à Saqqara où la Mission allemande de Hanovre et Berlin a retrouvé une nécropole contemporaine qui prouve l'activité du site (Leclant & Clerc, Or 55 (1986), 256-257). Saqqara est peut-être encore nécropole royale à la Xe dynastie, puisque la tradition place la pyramide de Mérikarê à proximité de celle de Téti. Mais ce ne sont là que des suppositions, car on ne connaît de ces rois que leurs noms, et l'on ne sait comment interpréter les rares données fournies par l'archéologie. On a trouvé, par exemple, à Dara, à proximité de la ville moderne de Manfalout, c'est-à-dire au débouché de la piste du Darb et-tawil qui conduit à l'oasis de Dakhla, toute une nécropole, manifestement royale. En son centre trône une pyramide appartenant à un roi Khoui, que l'on place, sans aucune certitude, dans la VIIIe dynastie (v. Beckerath : 1984, 60). La reprise des fouilles de Dara, entreprises jadis par l'Institut Français d'Archéologie Orientale du Caire, éclaircira peut-être cet épisode de l'histoire de la Moyenne-Égypte. Hérakléopolitains et Thébains La Xe dynastie, qui a une existence plus longue, puisqu'elle atteint presque un siècle, est moins obscure. Son fondateur, à nouveau un Néferkarê, serait donc le septième du nom. Il est appelé sur un graffito de Hatnoub Méry-Hathor, « aimé d'Hathor » (Vercoutter : 1987, 143), ou, peut-être plus vraisemblablement, Meribrê (LÄ VI 1441 n. 5), ce qui le rattacherait plus étroitement à la tradition memphite dont il se réclame. Son successeur commence à avoir maille à partir avec ses voisins du Sud, qui entreprennent à leur tour la conquête du pouvoir. Car, depuis l'effondrement du gouvernement memphite, les provinces, dans un premier temps avaient joué un jeu d'alliances avec ou contre le pouvoir légitime. Puis elles s'étaient mises à tenter plus ou moins leur chance, en tout cas à conforter leurs positions respectives. On ne croit plus aujourd'hui à l'existence d'un royaume abydénien, ni coptite, que la position un peu excentrique de Coptos au débouché du Ouadi Hammamat rendait plausible. La famille du vizir Chémay que nous évoquions plus haut fit très tôt alliance avec
marais

« ménagées leplus souvent danslafalaise quiborde lavallée, cequi amène l'adoption dumastaba «rupestre », comme, parexemple, dèslaIVe dynastie, danslanécropole deTehna.

Celui-ci évoluerapidement versla tombe rupestre proprement dite.Lesnomarques delaprovince duLièvre ontdes tombeaux decetype à Cheikh Saïd,ausud deMellaoui :ceux deschefs dupalais delaVIe dynastie Mérou,OuaououAnkhtéti. Même choseàDeir el-Gebrawi, etsurtout àAssouan, dontlanécropole possèdeunetrentaine detombes dece genre. Fig. 67 Plandelatombe deSabni etMékhou àAssouan.

La façade, nondécorée, estpercée d'uneporteflanquée dedeux pierres levéesquirappellent lesgrandes stèlesornant, àla même époque, l'entréedesmastabas desgouverneurs del'oasis deDakhla àBalat. Lachapelle elle-même, pluslarge queprofonde, estséparée en trois travées desix piliers.

Danslatravée centrale, unetable d'offrandes faitface àla chapelle deculte, dontla fausse-porte esttaillée danslaparoi occidentale.

Latombe communique aveccelledeMékhou, lepère de Sabni.

Toutes deuxsontornées desthèmes habituels. Il ne s'agit làque d'une adaptation auterrain.

Lorsque celui-cineseprête niau mastaba traditionnel nià l'hypogée, commedansl'oasis deDakhla, oùlesol argileux interdituneconstruction touteenpierre, les architectes adoptentunetechnique mixte,quiallie uncaveau enpierre construit àl'intérieur d'uneexcavation creusée dansl'argile etune superstructure debrique reposant elle-même surdes fondations etun bourrage réalisé danslemême matériau (Valloggia :1986, 43-48).

L'hypogée finitparl'emporter uniquement parceque, le centre politique s'étantdéplacé versleSud, lesnécropoles n'étaientplussituées surleplateau, maisdans la falaise même. Lesthèmes décoratifs Les scènes destombeaux sontunesource précieuse pourconnaître lavie économique et,dans unecertaine mesure, bonnombre d'aspects delavie sociale del'Ancien Empire.Ellesnous renseignent aussisurles coutumes etles croyances funéraireselles-mêmes.

Ons'aperçoit, enpremier lieu,que, contrairement àson roi qui monte auciel, lesimple particulier reste,lui,dans satombe, oùiljouit d'une survie décalquée desavie terrestre.

C'estlaproximité dudieu, donc celleduroi, matérialisée parladisposition delanécropole quenous évoquions plushaut, quigarantit l'intégration dudéfunt aumonde divin.D'oùl'omniprésence duroidans la tombe :d'abord parlaconcession mêmeduterrain surleterritoire dévoluàson propre devenir funéraire etdes éléments architectoniques clefscomme lesarcophage, lafausse-porte, latable d'offrandes, etc.,mais aussi dans lerécit delavie dupropriétaire delatombe.

Celui-ci dépend totalement duroi, dont ilest, comme nous avons vu,un imakhou.

L'enfermement mêmeàl'intérieur delatombe, accompagné duluxe extraordinaire de précautions prisespourmultiplier lessupports del'âme, desstatues oudes simples «têtes deremplacement » contenues dansleserdab auxtextes etaux représentations, fournituneimage del'univers réduiteauxréalités terrestres. Les thèmes décoratifs évoluentdansledétail avecletemps, maisilsrestent centrés surlesréalités essentielles. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles