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Fig. 50 Coupe de la pyramide « rouge » de Snéfrou

Publié le 06/01/2014

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Fig. 50 Coupe de la pyramide « rouge » de Snéfrou à Dahchour. Fig. 51 Coupe de la pyramide de Chéops à Gîza. voûte dite improprement « à encorbellement » (ne possédant pas, en effet, de corbeaux, elle mériterait plutôt e nom de « voûte en tas-de-charge ») qui prend naissance au point de départ de celle menant à la « chambre e la reine », et le caveau proprement dit auquel elle donne accès. La « chambre du roi » mesure 10,50 m d'est n ouest et 5,25 m du nord au sud ; son plafond, constitué de neuf dalles, dont le total pèse environ 400 tonnes, lacées à 5,80 m du sol, est surmonté de cinq chambres de décharge, destinées à répartir la poussée et dont le lafond de la dernière est constitué de lourdes dalles en V renversé. C'est dans ces chambres de décharge que 'on a retrouvé le nom de Chéops : l'ensemble de la pyramide, ayant été pillé dès l'Antiquité, ne recèle aucun utre témoignage sur l'identité de son constructeur. Le caveau, qui contient un sarcophage de granit ébréché, st relié à la grande galerie par un étroit couloir dans lequel coulissaient trois herses de granit destinées à le endre inviolable. À force d'être décrit, analysé et sondé, le bâtiment est bien connu : il est construit sur une base de 230 m, régulière à 25 cm près, dont chaque côté est orienté sur un point cardinal; sa pente est de 51° 52', et il mesure 146,59 m de haut, auxquels il faut ajouter un pyramidion, probablement de granit, qui devait le couronner. Les Égyptiens donnent peu de détails sur les techniques de construction qu'ils employaient, mais l'on arrive quand même à s'en faire une idée d'après quelques représentations, les vestiges archéologiques et l'analyse des monuments eux-mêmes. Celle-ci est conduite aujourd'hui à l'aide de techniques très sophistiquées, qui, malgré leur raffinement extrême ne peuvent, pas plus que les autres, se passer de logique. Le choix du site d'abord. Il se faisait en fonction de la capitale, dont il ne devait pas être éloigné, et aussi du fleuve. Il fallait un socle rocheux capable de supporter la masse énorme de ces constructions, qui fût situé sur la rive occidentale, traditionnellement réservée au royaume des morts que le soleil baigne de ses rayons au couchant, avant de le parcourir pendant la nuit. Il devait être au-dessus du niveau des hautes eaux, qui pouvaient parvenir lors de la crue à moins de 300 m du plateau. Une fois le site déterminé, on procédait à son nivellement -- parfait chez Chéops à 18 mm près --, en réservant éventuellement le noyau rocheux central que l'on comptait inclure dans la maçonnerie, à la fois pour économiser des matériaux et pour conserver l'image du tertre initial dominant jadis le caveau. L'orientation se faisait en fonction des côtés, qui étaient dirigés vers les points cardinaux. Évidente pour l'ouest et l'est, elle l'est moins pour le nord. On doit écarter la possibilité d'une mesure fixe de l'étoile polaire qui eût donné une erreur plus grande que celle constatée sur le terrain. Les Égyptiens ont dû employer une technique assez simple, qui consistait à reporter sur un horizon artificiellement nivelé à l'aide d'un merkhet -- une sorte de fil à plomb attaché à une tige en bois et permettant une visée -- le point de lever et de coucher d'une étoile fixe -- probablement une des étoiles de la Grande Ourse. La bissectrice de l'angle déterminé par ces deux points donnait le nord vrai (Lauer : 1960, 99 sq.). La montée des assises pouvait alors commencer. Les carrières locales fournissaient le matériau rustique utilisé le plus souvent pour le blocage : c'est ainsi que l'on a retrouvé vers le coin nord de la pyramide de Chéphren des traces d'exploitation en carrière du socle rocheux, ainsi que l'emplacement, un peu plus à l'ouest, de casernements pouvant loger environ 5 500 ouvriers, carriers ou artisans de la nécropole. Des installations comparables seront aménagées plus tard à Kahoun et Deir el-Medineh. Le calcaire fin nécessaire au ravalement provenait des carrières proches de Toura ; le granit d'Assouan servait au parement des corridors et des salles intérieures en général, voire des installations cultuelles. Les autres roches, dans lesquelles étaient confectionnés sarcophages, dallages, statues, architraves, etc. devaient parfois être apportées de fort loin, comme la diorite qu'on allait chercher à l'ouest d'Assouan. Les blocs étaient extraits et travaillés dans les carrières, puis transportés à pied d'oeuvre sur des chalands. Le transport s'effectuait au moment des hautes eaux, c'est-à-dire lorsque l'on pouvait approcher les blocs le plus près possible du chantier. C'est ce qu'explique Ouni lorsqu'il relate la dernière mission qu'il effectua, en tant que gouverneur de Haute-Égypte, pour le compte de Mérenrê. Il avait été chargé, en vue de la construction de la pyramide de son souverain, de l'extraction et du transport du sarcophage en basalte, qu'il alla chercher en Nubie, et des éléments en granit et en albâtre, extraits, eux, à Assouan et Hatnoub : « Sa Majesté m'envoya à Ibhat pour transporter le cercueil des vivants qui est seigneur de la vie, avec son couvercle, avec le pyramidion précieux et auguste pour la pyramide " Mérenrê apparaît en perfection", ma souveraine. Sa Majesté m'envoya à Éléphantine pour transporter la fausse-porte en granit rose avec son seuil, les herses et les linteaux en granit rose, pour transporter les portes et les dalles en granit rose de la chambre supérieure de la pyramide " Mérenrê Fig. 52 Schéma de la rampe de construction d'une pyramide (d'après J.-Ph. Lauer). apparaît en perfection", dans six bateaux larges, trois chalands, trois bateaux de 80 coudées (?) en une seule expédition (...). Sa Majesté m'envoya à Hatnoub pour transporter une grande table d'offrande en albâtre de Hatnoub. Je fis descendre pour lui cette table d'offrande, détachée à Hatnoub en dix-sept jours, et je lui fis descendre le fleuve vers le nord sur le même radeau, je coupai pour elle [la table] un radeau en acacia de soixante coudées de long, trente coudées de large, fabriqué en dix-sept jours, le troisième mois de l'été. Au moment où il n'y avait pas d'eau sur les bancs de sable, j'accostai à la pyramide " Mérenrê apparaît en perfection " en paix (...). Sa Majesté m'envoya creuser cinq canaux dans la Haute Égypte, et exécuter trois radeaux et quatre chalands en acacia de Ouaouat (...). Je fis tout en une seule année, le lancement des bateaux et le chargement de granit rose en grande quantité pour la pyramide " Mérenrê apparaît en perfection ". » (Roccati : 1982, 196-197.) La période des hautes eaux était aussi l'époque de l'année où la main-d'oeuvre, essentiellement les paysans, était disponible pour assurer la corvée qu'elle devait à son souverain. Dans ces conditions de travail saisonnier, l'estimation de vingt ans données par Hérodote ne paraît pas déraisonnable, même si des constructions comme les pyramides de Snéfrou ont dû prendre moins de temps. En revanche, la description qu'il donne des techniques de levage est peu vraisemblable. On lui préférera l'explication que propose J.-Ph. Lauer d'une ou plusieurs rampes dont on faisait varier la pente. La rampe est disposée perpendiculairement à la face de la pyramide. Sa largeur, assez importante au départ, diminue au fur et à mesure que montent les assises, tandis que sa longueur augmente, de manière à conserver une pente suffisamment faible -- de l'ordre de 1 pour 12 -- permettant aux traîneaux de charrier les blocs. ette théorie, dont le principe est confirmé par les vestiges de rampes de constructions en brique crue que l'on a retrouvés près du premier pylône du temple d'Amon-Rê de Karnak ou à Meïdoum et Licht, a sur ses concurrentes l'avantage de la simplicité. Le parement, monté par assises comme les installations intérieures, st ravalé à partir du haut une fois le pyramidion posé au sommet de l'édifice. lus aucune pyramide n'atteindra la taille ni la perfection de celle de Chéops. Celle de Djedefrê, qui préféra bou Roach à Gîza, ne nous est pas parvenue dans un état suffisamment bon pour qu'une comparaison soit éellement possible. Celle de Chéphren, en revanche, reprend assez fidèlement le modèle de Chéops, ainsi ue celle de Mykérinos, plus petite de moitié, à l'exception des installations intérieures, incluses dans le oubassement et profondément différentes chez Mykérinos. Fig. 53 Plan d'ensemble de Gîza. Les pyramides des Ve et VIe dynasties reproduisent l'aspect extérieur du modèle de Gîza sans en atteindre la taille. Les seules différences sont dans l'évolution des chambres intérieures, dont le plan se fixe à peu près avec Ounas, et des éléments du complexe funéraire autres que la pyramide proprement dite. La seule exception est Chepseskaf, qui se fait construire à Saqqara-Sud non pas une pyramide, mais un énorme mastaba, connu aujourd'hui sous le nom de mastaba-faraoun. Il s'agit d'un grand sarcophage de maçonnerie de presque 100 m de long sur 75 m de large et haut d'environ 19 m. On ne sait comment expliquer cet apparent retour à des traditions funéraires antérieures -- retour qui n'était pas d'ailleurs total puisque, si le mastabafaraoun est entouré d'une double enceinte, il possède aussi une chaussée montante, qui est un apport de la IVe dynastie. La disposition des appartements funéraires choisie par Chepseskaf est également celle qui sera retenue à la VIe dynastie, dont les rois installeront d'ailleurs leurs tombeaux non loin de celui qui fut peut-être pour eux un précurseur... Quoi qu'il en soit, on peut supposer que ce « recul » architectural trahit le difficile passage politique de la IVe à la Ve dynastie, puisque Khentkaous, la mère de Sahourê et de Néferirkarê, dont nous avons vu qu'elle épousa probablement en secondes noces Chepseskaf, se fit, elle aussi, construire une tombe qui marque un retour en arrière, même si elle fut édifiée après la mort de son mari, à Gîza, entre les chaussées de Chéphren et de Mykérinos. Il s'agit d'une construction bâtarde, mi-mastaba mi-pyramide à deux degrés qui s'élève à 18 m du sol. Khentkaous possède également une pyramide, récemment dégagée à Abousir, au sud de celle de Néferirkarê, qui devait être à peu près aussi haute que sa tombe de Gîza. Dans le temple funéraire de celle-ci, elle reçut, longtemps encore après sa mort, un culte en tant qu'ancêtre de la Ve dynastie. Le complexe funéraire L'organisation générale du complexe funéraire change à la IVe dynastie, en même temps que de nouveaux éléments apparaissent, comme les pyramides destinées à recevoir la dépouille des reines. Elles n'ont pour installation propre qu'un temple de culte et dépendent pour le reste de celles du roi. Trois sont implantées à l'est de la pyramide de Chéops, dont l'une, la plus méridionale, reçut la reine Hénoutsen. Mykérinos possède aussi trois de ces petites pyramides au sud de son tombeau. La plus grande, qui est aussi la plus orientale des trois, joue le même rôle que celle qui flanque la face méridionale de la pyramide de Chéphren. Il s'agit d'une pyramide dite « satellite » destinée au double du roi. Elle apparaît avec la pyramide de Meïdoum et ne comporte ni sarcophage ni installation cultuelle, mais possède une entrée propre et une chambre. Elle rappelle l'ensemble qui avait été aménagé chez Djoser contre l'enceinte méridionale pour le ka du souverain et qui comprenait un cénotaphe dans la tradition thinite et une chapelle de culte. Chez Djoser, l'enceinte est censée reproduire celle qui enfermait le domaine royal. C'est elle que l'on retrouve depuis les premiers temps sous la forme du serekh. Fig. 54 Plan du complexe de Djoser à Saqqara. On accède au complexe près de l'angle sud-est, par la seule porte réelle parmi les quatorze réparties sur le pourtour de l'enceinte. Une fois franchi un couloir bordé de deux rangées de vingt colonnes fasciculées et la petite salle hypostyle sur laquelle il débouche, on se trouve dans une grande cour orientée nord-sud, séparant a pyramide du cénotaphe méridional. De là, on accède à un ensemble consacré à la célébration de la fête-sed : un temple en T, qui devait être un pavillon d'attente, puis une cour bordée de chapelles et comportant une estrade, où le roi défunt était censé pouvoir reproduire les différentes phases de la fête jubilaire en se glissant d'un bâtiment à l'autre par des portes représentées éternellement ouvertes le long des murs (Lauer : 1988, 208 sq.). Les rites accomplis, il allait trôner dans la « Maison du Sud », puis dans la « Maison du Nord », où il recevait sans doute l'hommage de chacun des deux royaumes. La partie septentrionale comprend les installations du culte funéraire proprement dit : un serdab depuis 'intérieur duquel une statue de Djoser, aujourd'hui au Musée du Caire, pouvait assister, grâce à deux trous ménagés à hauteur de ses yeux, au service de l'offrande funéraire qui se déroulait dans le temple qui le ouxte. ette organisation de tous les éléments du complexe funéraire à l'intérieur d'une même enceinte disparaît à la Ve dynastie au profit d'une structure moins ramassée qui s'articule autour de trois points principaux : la yramide elle-même et ses dépendances directes, une chaussée montante et un temple d'accueil.

« À force d'être décrit, analysé etsondé, lebâtiment estbien connu :il est construit surune base de230 m, régulière à25 cm près, dontchaque côtéestorienté surunpoint cardinal; sapente estde51° 52', etilmesure 146,59 mde haut, auxquels ilfaut ajouter unpyramidion, probablement degranit, quidevait lecouronner. Les Égyptiens donnentpeudedétails surlestechniques deconstruction qu'ilsemployaient, maisl'onarrive quand mêmeàs'en faire uneidée d'après quelques représentations, lesvestiges archéologiques etl'analyse des monuments eux-mêmes.

Celle-ciestconduite aujourd'hui àl'aide detechniques trèssophistiquées, qui, malgré leurraffinement extrêmenepeuvent, pasplus quelesautres, sepasser delogique. Le choix dusite d'abord.

Ilse faisait enfonction delacapitale, dontilne devait pasêtre éloigné, etaussi du fleuve.

Ilfallait unsocle rocheux capabledesupporter lamasse énorme deces constructions, quifûtsitué surla rive occidentale, traditionnellement réservéeauroyaume desmorts quelesoleil baigne deses rayons au couchant, avantdeleparcourir pendantlanuit.

Ildevait êtreau-dessus duniveau deshautes eaux,qui pouvaient parvenirlorsdelacrue àmoins de300 mdu plateau. Une foislesite déterminé, onprocédait àson nivellement —parfait chezChéops à18 mm près —,en réservant éventuellement lenoyau rocheux centralquel'oncomptait incluredanslamaçonnerie, àla fois pour économiser desmatériaux etpour conserver l'imagedutertre initialdominant jadislecaveau.

L'orientation se faisait enfonction descôtés, quiétaient dirigésverslespoints cardinaux.

Évidentepourl'ouest etl'est, ellel'est moins pourlenord.

Ondoit écarter lapossibilité d'unemesure fixedel'étoile polaire quieût donné uneerreur plus grande quecelle constatée surleterrain.

LesÉgyptiens ontdûemployer unetechnique assezsimple, qui consistait àreporter surunhorizon artificiellement niveléàl'aide d'unmerkhet —une sorte defilàplomb attaché àune tigeenbois etpermettant unevisée —lepoint delever etde coucher d'uneétoilefixe— probablement unedesétoiles delaGrande Ourse.Labissectrice del'angle déterminé parces deux points donnait lenord vrai(Lauer :1960, 99sq.). La montée desassises pouvaitalorscommencer.

Lescarrières localesfournissaient lematériau rustiqueutilisé le plus souvent pourleblocage :c'est ainsi quel'onaretrouvé verslecoin nord delapyramide deChéphren des traces d'exploitation encarrière dusocle rocheux, ainsiquel'emplacement, unpeu plus àl'ouest, de casernements pouvantlogerenviron 5500 ouvriers, carriersouartisans delanécropole.

Desinstallations comparables serontaménagées plustardàKahoun etDeir el-Medineh.

Lecalcaire finnécessaire au ravalement provenaitdescarrières prochesdeToura ;le granit d'Assouan servaitauparement descorridors et des salles intérieures engénéral, voiredesinstallations cultuelles.Lesautres roches, danslesquelles étaient confectionnés sarcophages,dallages,statues,architraves, etc.devaient parfoisêtreapportées defort loin, comme ladiorite qu'onallaitchercher àl'ouest d'Assouan.

Lesblocs étaient extraits ettravaillés dansles carrières, puistransportés àpied d'œuvre surdes chalands.

Letransport s'effectuait aumoment deshautes eaux, c'est-à-dire lorsquel'onpouvait approcher lesblocs leplus près possible duchantier.

C'estcequ'explique Ouni lorsqu'il relateladernière missionqu'ileffectua, entant que gouverneur deHaute-Égypte, pourlecompte de Mérenrê.

Ilavait étéchargé, envue delaconstruction delapyramide deson souverain, del'extraction etdu transport dusarcophage enbasalte, qu'ilallachercher enNubie, etdes éléments engranit eten albâtre, extraits, eux,àAssouan etHatnoub :« Sa Majesté m'envoya àIbhat pourtransporter lecercueil desvivants quiestseigneur delavie, avec soncouvercle, aveclepyramidion précieuxetauguste pourlapyramide "Mérenrê apparaîtenperfection", masouveraine. SaMajesté m'envoya àÉléphantine pourtransporter lafausse-porte engranit roseavec sonseuil, lesherses etles linteaux engranit rose,pourtransporter lesportes etles dalles engranit rosedelachambre supérieure delapyramide "Mérenrê. »

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