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guerre d'Amérique (1778-1783).

Publié le 06/01/2014

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guerre d'Amérique (1778-1783). Pour se venger de l'humiliation reçue des Anglais durant la guerre de Sept Ans, la France, avec ses jeunes et brillants généraux, les La Fayette, les Rochambeau, se range au côté des colons des Amériques qui luttent pour leur indépendance et leur liberté. Le geste est admirable, mais ruineux. Dès l'avènement de Louis XVI se succèdent une série de ministres qui, chacun à sa manière, tentent le tout pour le tout. Quelles que soient leurs théories économiques, tous sont d'accord sur un point : pour qu'il y ait plus d'argent dans les caisses, il faut étendre l'impôt à tous, on y revient. C'est toujours ce qui les perd. À coups de manoeuvres, de pamphlets odieux, de médisances, de cabales, les aristocrates, les parlementaires, les prélats, la Cour, tous ceux qui perdraient quelque plume dans l'affaire réussissent à faire chasser les uns après les autres tous les ministres. Tous les livres, à raison, en font le récit navrant. Ils oublient souvent au passage un autre épisode, non moins instructif. Il nous montre à quel point, même avec les meilleures intentions du monde, il est difficile de faire avancer ce qu'on estime être la cause du Bien. Il concerne le plus célèbre réformateur du temps, Turgot. L'homme, ami des philosophes, est droit, honnête, estimable et très décidé à mener sa tâche à bien. Louis XVI le fait entrer « au ministère » juste après son avènement, en 1774. Turgot a déjà en tête de mettre fin à cette vieille société d'ordres, il demande aussi qu'on coupe dans les dépenses, même celles de la Cour ; il supprime des archaïsmes, comme les corvées royales. Il a également des idées économiques nouvelles, il pense qu'il faut sortir la production du carcan qui l'étouffe, la faire respirer, se fier au marché : il est ce que l'on appelle de nos jours un libéral. Précisément, il commence par ordonner la libéralisation du commerce des grains. Dans l'absolu, que dire ? Tout le siècle suivant ira dans ce sens qui semble celui de l'histoire. Sur le moment, cela se traduit par une catastrophe. La récolte de 1774 a été mauvaise, bientôt le blé manque dans certaines provinces. Dans le système bloqué comme il l'était, on aurait attendu le secours du roi pour approvisionner les endroits en disette. Avec la libéralisation, le grain qui abonde ici file là où on pourra le vendre très haut, et du coup il manque partout, et la spéculation fait valser les prix. Bientôt les gens ne peuvent plus acheter le pain, des émeutes terribles éclatent, c'est la « guerre des farines » que le ministre ne réussit à mater qu'en envoyant des milliers de soldats châtier les impudents. Turgot est alors face au peuple, le roi le soutient. Deux ans plus tard, il aura face à lui la Cour, dont il menace les privilèges, le roi le lâchera. Gardons à l'esprit la leçon que nous enseigne son expérience : avec sa « libéralisation des grains », il nous a montré qu'une réforme même nécessaire sur le long terme, mal préparée, et tombant au mauvais moment, peut s'avérer un désastre. Les privilèges Un mot enfin de ceux que l'on a vu passer souvent déjà : les aristocrates, la Cour, le haut clergé, les amies de la reine qui dépensent des millions au jeu ou les jettent par les fenêtres du Trianon, bref, les fameux privilégiés. N'en ajoutons pas trop sur leur compte, pourquoi les accabler ? Plus de deux siècles après 1789, il ne se trouve pas grand monde pour chercher à les défendre. Rappelons simplement un épisode étonnant de leur histoire : contrairement à ce que l'on pourrait penser quand on relit un enchaînement de faits qui nous semble évident, aucun d'entre eux n'a senti le vent de l'histoire. Aucun n'a accepté ce que son intérêt même lui aurait commandé : lâcher un peu pour garder l'essentiel. Au contraire. Juste avant un moment qui leur sera fatal, tous sont saisis d'une folie qui va dans le sens inverse : ils veulent encore plus de privilèges. On appelle cet épisode la « réaction nobiliaire », il se situe à la veille de la Révolution, à 1789 moins le quart, si l'on veut. Il prend des formes diverses. En 1781 encore, alors que la jeunesse, folle d'amour pour La Fayette, rêve de gloire et de batailles, est décrété « l'édit de Ségur » : il pose que seuls les nobles attestés peuvent devenir officiers et humilie un peu plus ceux qui ne le sont pas. Au même moment, partout dans le royaume, alors que les paysans voudraient en terminer enfin avec les charges féodales qui les écrasent, les seigneurs ont la frénésie d'en trouver de nouvelles : ils emploient même à cet effet tout ce que le pays compte d'archivistes pour aller exhumer dans les vieux livres récapitulant leurs droits - on appelle ces livres les terriers - ceux qui y auraient été oubliés. Quelques années après, les terriers brûlaient avec leurs châteaux. 1 Voir cette excellente synthèse de la période : La Monarchie des Lumières, « Points », Le Seuil, 2002. 27 Les Lumières Notre tableau n'était pas complet. Le vieux système est moribond, toutes les béquilles dont on le flanque ne servent à rien. Il faut pour le soulever un levier puissant, une pensée forte qui donne envie de changement et d'action : cette pensée porte un nom de clarté, on l'appelle les Lumières. Qu'est-ce que les Lumières ? La question nous plonge au coeur du sujet. Elle a été posée par un des plus grands noms de ce mouvement intellectuel, le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804). Il répondait : « Les Lumières, c'est la sortie de l'homme hors de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable. » Désormais, on n'acceptera plus ces vérités tombées du ciel et posées comme immuables qui enfermaient la pensée dans un carcan. Désormais, il faut ouvrir : on ne tiendra pour vrai que ce que l'on peut étudier, prouver, comprendre grâce à son propre entendement. Une grande soif de compréhension du monde s'empare de l'Europe. Citons encore Fontenelle - il est né au siècle précédent mais il est mort si vieux, à cent ans, qu'il enjambe largement le temps dont on parle : « Toute la philosophie n'est fondée que sur deux choses : sur ce qu'on a l'esprit curieux et les yeux mauvais. » La curiosité est le beau vice de l'époque. Repères - Les Lumières : all. Aufklärung/angl. Enlightenment/esp. Ilustración/ital. Illuminismo - 1687 : publication à Londres de Principia Mathematica, livre majeur d'Isaac Newton, découvreur de la gravitation universelle - 1689 : publication à Londres du Traité sur l'entendement humain de John Locke - 1716 : mort à Hanovre du philosophe allemand Leibniz - 1748 : première édition à Genève de la grande oeuvre de Montesquieu De l'esprit des lois - 1751 : premier volume de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert - 1759 : publication à Genève de Candide de Voltaire - 1762 : Du contrat social - 1784 : Qu'est-ce que les Lumières ? de Rousseau du philosophe allemand Emmanuel Kant Ainsi posés, ces principes nous paraissent évidents. Ils ne l'étaient pas. La religion était encore braquée dans une opposition frontale à la connaissance. Pour un Bossuet, le grand idéologue du règne de Louis XIV, seule la Providence règle le destin du genre humain. Si les rois gagnent des batailles ou si les peuples souffrent de mauvaises récoltes, il n'y a rien à y comprendre, il faut se contenter de voir à l'oeuvre la main de Dieu. Lui seul dispense les châtiments et les récompenses, selon un dessein qu'il est seul à connaître. Les mentalités de la première moitié du xviiie siècle sont encore imprégnées de cette façon de penser. Un des plus gros succès littéraires d'alors, nous rappelle Hubert Méthivier dans sa savoureuse synthèse du Siècle de Louis XV1, s'intitule le Spectacle de la nature (1732). Il est signé d'un certain abbé Pluche, un brave curé interdit d'enseigner parce qu'il a des tendances jansénistes. Un esprit ouvert et sympathique au demeurant, et d'une splendide candeur. Si Dieu a donné la couleur verte au feuillage, explique-t-il dans un livre que des milliers de lecteurs lisent avec le plus grand sérieux, c'est pour reposer les yeux des hommes. S'Il a fait des marées, c'est pour permettre aux bateaux de rentrer dans les ports. Les Lumières vont nous apprendre à nous passer de Dieu pour poser des questions, et à regarder les choses comme elles sont, sans présupposés sur la façon dont elles ont été faites. Les Lumières vont nous apprendre à renverser les perspectives : en langage scientifique, cela s'appelle opérer une révolution. Droits naturels et Encyclopédie Le mouvement est cosmopolite dans son principe, c'est-à-dire qu'il entend parler à tous les hommes du monde. « Je suis homme avant d'être français », écrit Montesquieu. Se met en place la théorie des « droits naturels » qui, comme leur nom l'implique, appartiennent à tous les humains, sans considération de nation, de race, de culture. Nos « droits de l'homme » modernes en sont issus. Il est clair toutefois que cet embrasement intellectuel nouveau est surtout européen. Dans tout le continent, les esprits éclairés se connaissent, correspondent, se répondent. Les souverains eux-mêmes se montrent avides d'idées nouvelles et prétendent en appliquer les principes, sans rien céder pourtant de leur autorité, d'où leur nom de « despotes éclairés ». Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie ou plus tard Joseph II qui règne sur l'Autriche sont parmi les plus connus. La fougue de renouveau dépasse le seul monde de la philosophie, elle embrasse tous les champs de la connaissance que l'on veut défricher, labourer, ordonner autrement. Le suédois Linné (1707-1778) est le père de la taxinomie moderne, l'art de donner un nom aux plantes, aux animaux, aux minéraux. Son grand rival français, naturaliste hors pair et styliste incomparable, est Buffon (1707-1788), qui comme lui a l'amour de la compréhension et du classement. La science suscite, dans les milieux les plus divers, une vraie passion, qui ferait rêver les scientifiques d'aujourd'hui, bien isolés dans leurs laboratoires. On a parlé déjà de la façon dont Louis XVI s'était investi dans la préparation du voyage autour du monde de La Pérouse. Louis XV assiste lui-même à l'expérience de grande ampleur de l'abbé Nollet, un savant du temps qui travaille sur le courant. Grâce à une bouteille électrique, il réussit à montrer l'onde du spasme qui saisit une ligne entière de deux cents gardes se tenant par la main. Le roi, dit-on, en sera très épaté. Un pays, avec un peu d'avance, comme en toutes choses à l'époque, a ouvert le bal : l'Angleterre. Les idées politiques de Rousseau domineront la deuxième moitié du siècle. Cinquante ans avant lui, alors même qu'en France régnait encore sans partage le principe du « droit divin », le philosophe John Locke (1632-1704) avait déjà posé la nécessité d'un contrat passé entre le souverain et son peuple comme seul moyen d'arriver à la paix sociale. Isaac Newton (1643-1727), au-dessus de tous, est le génie que l'Europe nouvelle admire et commente. Sans doute ne comprend-on pas jusqu'au détail la science complexe de ce grand physicien. Peu nombreux doivent être ceux qui peuvent suivre les polémiques savantes entre ses défenseurs et son concurrent Leibniz à propos de l'invention du calcul infinitésimal. Mais on saisit l'essence de son travail, et sa portée : en formulant sa théorie de la gravitation universelle, en réussissant à poser que des lois physiques simples peuvent expliquer la marche du monde, il a ouvert la voie à cette passion du siècle nouveau : la quête de systèmes, la recherche d'une cohérence. Rapidement, la France reprend le flambeau de ces Lumières naissantes. Elle le tiendra longtemps. Nous pouvons gonfler nos poitrines d'un juste orgueil national : le xviiie est le siècle français par excellence, et pour une fois notre gloire n'est pas assise sur des massacres et des batailles, mais sur l'esprit et la plume. L'Europe entière a ses grands noms : le penseur du libéralisme économique, Adam Smith (1723-1790), est écossais ; Beccaria (17381794), qui refonde la conception du droit pénal, est italien ; Kant, cité plus haut, est de Prusse. On peut même traverser l'Atlantique, pour ne pas oublier le savant américain Benjamin Franklin (1706-1790). Tout ce monde n'a qu'une capitale : Paris. Dès le début du siècle, les fameux salons y bourdonnent d'admiration pour les beaux esprits qui parlent de changer le monde et vont dominer l'époque de leur haute stature : ce sont les « philosophes ». Quelle moisson, une fois encore ! Comment les citer tous ? Ils sont légion et ce livre n'apporterait rien de neuf en les énumérant. Contentons-nous de nous souvenir de ce fait très simple : leurs oeuvres continuent à vivre aujourd'hui, la plupart ont tracé des routes que nous suivons encore. Montesquieu (1689-1755), juriste bordelais, et son Esprit des lois posent le principe de la séparation des pouvoirs sous lequel nos démocraties vivent toujours. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), un des plus célèbres penseurs français qui, comme chacun sait, est suisse, devient une gloire de son vivant car il colle parfaitement à son époque. La première moitié du xviiie aimait l'ironie et les raisonnements. La deuxième aime Jean-Jacques, comme toute l'Europe l'appelle, car comme lui elle est passée de la raison au coeur, elle est tourmentée, sensible, prête à s'exalter devant la nature, à se faire rêveuse comme un promeneur solitaire. Mais les écrits politiques du Genevois - le Contrat social, le Discours sur l'origine de l'inégalité - lui survivent : ils forment l'évangile de la Révolution française, qu'il n'a pas connue, et portent un espoir de régénérer l'homme et la société dont nous aurions tort de faire le deuil. Notre monde est-il si parfait qu'il faille s'abstenir de réfléchir à la façon de le changer ? Comment oublier, à l'heure où l'on croit voir se concrétiser, avec Internet, le rêve d'une bibliothèque mondiale, l'incroyable chantier qui lui a ouvert la voie, et dont l'intrépide Diderot, avec son ami d'Alembert - qui s'occupait de la partie scientifique -, a été le maître d'oeuvre acharné : l'Encyclopédie ? Demander des contributions aux meilleurs spécialistes de toutes les disciplines pour faire entrer toute la connaissance du temps dans un livre, délire grandiose. Et mené à bien dans une lutte épuisante contre les cabales, les dévots, la censure, la police. Nos philosophes, en effet, rayonnent dans l'Europe entière : on les y lit d'autant plus aisément que le français a remplacé le latin comme langue internationale et qu'il est parlé partout. En France, le régime leur montre ses crocs vieillis. Il est vrai que, sans le vouloir vraiment, les penseurs ont commis un véritable crime de lèse-majesté : ils ont ringardisé Versailles. Sous Louis XIV, la Cour était tout. Dès le règne de Louis XV, figée dans son étiquette d'un autre temps, elle est un théâtre d'ombres qui ne signifie plus rien. La vie souffle désormais dans les salons et dans les livres. Et le pouvoir, ce pouvoir brinquebalant et inadapté ne sait trop que faire pour contenir un vent nouveau dont il sent bien qu'il pourrait finir par tout emporter. Parfois il réprime : plus d'un homme de plume connaîtra la prison. Parfois il prétend s'adoucir : Mme de Pompadour s'est laissée convaincre qu'elle se grandirait à s'entourer d'écrivains. Les encyclopédistes viennent lui faire leur cour en espérant que cela leur permettra de publier en paix. Parfois, le régime est d'une brutalité inouïe : en 1766, après une enquête bâclée concernant la profanation d'un

« 27 Les Lumières Notre tableau n’étaitpascomplet.

Levieux système estmoribond, touteslesbéquilles dontonleflanque ne servent àrien.

Ilfaut pour lesoulever unlevier puissant, unepensée fortequidonne enviedechangement et d’action : cettepensée porteunnom declarté, onl’appelle lesLumières. Qu’est-ce quelesLumières ? Laquestion nousplonge aucœur dusujet.

Elleaété posée parundes plus grands noms decemouvement intellectuel,lephilosophe allemandEmmanuel Kant(1724-1804).

Ilrépondait : « Les Lumières, c’estlasortie del’homme horsdel’état detutelle dontilest lui-même responsable. » Désormais,on n’acceptera pluscesvérités tombées duciel etposées comme immuables quienfermaient lapensée dansun carcan.

Désormais, ilfaut ouvrir : onnetiendra pourvraique ceque l’onpeut étudier, prouver, comprendre grâce à son propre entendement.

Unegrande soifdecompréhension dumonde s’empare del’Europe.

Citonsencore Fontenelle –ilest néausiècle précédent maisilest mort sivieux, àcent ans,qu’il enjambe largement letemps dont onparle : « Toute laphilosophie n’estfondée quesurdeux choses : surcequ’on al’esprit curieux etles yeux mauvais. » Lacuriosité estlebeau vicedel’époque.

Repères – Les Lumières : all.

Aufklärung /angl.

Enlightenment /esp.

Ilustración /ital.

Illuminismo – 1687 : publication àLondres de Principia Mathematica , livre majeur d’IsaacNewton, découvreur delagravitation universelle – 1689 : publication àLondres du Traité surl’entendement humain de John Locke – 1716 : mortàHanovre duphilosophe allemandLeibniz – 1748 : première éditionàGenève delagrande œuvredeMontesquieu De l’esprit deslois – 1751 : premier volumedel’ Encyclopédie de Diderot etd’Alembert – 1759 : publication àGenève de Candide de Voltaire – 1762 : Du contrat social de Rousseau – 1784 : Qu’est-ce quelesLumières ? du philosophe allemandEmmanuel Kant Ainsi posés, cesprincipes nousparaissent évidents.Ilsne l’étaient pas.Lareligion étaitencore braquée dansune opposition frontaleàla connaissance.

PourunBossuet, legrand idéologue durègne deLouis XIV, seulela Providence règleledestin dugenre humain.

Siles rois gagnent desbatailles ousiles peuples souffrent de mauvaises récoltes,iln’y arien àycomprendre, ilfaut secontenter devoir àl’œuvre lamain deDieu.

Luiseul dispense leschâtiments etles récompenses, selonundessein qu’ilestseul àconnaître. Les mentalités delapremière moitiéduxviii e  siècle sontencore imprégnées decette façon depenser.

Undes plus gros succès littéraires d’alors,nousrappelle HubertMéthivier danssasavoureuse synthèsedu Siècle de Louis XV 1 , s’intitule le Spectacle delanature (1732). Ilest signé d’uncertain abbéPluche, unbrave curé interdit d’enseigner parcequ’ilades tendances jansénistes.

Unesprit ouvert etsympathique audemeurant, et d’une splendide candeur.SiDieu adonné lacouleur verteaufeuillage, explique-t-il dansunlivre quedesmilliers de lecteurs lisentavecleplus grand sérieux, c’estpour reposer lesyeux deshommes.

S’Ilafait des marées, c’est pour permettre auxbateaux derentrer danslesports.

LesLumières vontnous apprendre ànous passer deDieu pour poser desquestions, etàregarder leschoses comme ellessont, sansprésupposés surlafaçon dontellesont été faites.

LesLumières vontnous apprendre àrenverser lesperspectives : enlangage scientifique, celas’appelle opérer une révolution . Droits naturels et Encyclopédie Le mouvement est cosmopolite dans sonprincipe, c’est-à-dire qu’ilentend parleràtous leshommes du monde.

« Jesuishomme avantd’être français », écritMontesquieu.

Semet enplace lathéorie des« droits naturels » qui,comme leurnom l’implique, appartiennent àtous leshumains, sansconsidération denation, de race, deculture.

Nos« droits del’homme » modernesensont issus.

Ilest clair toutefois quecetembrasement intellectuel nouveauestsurtout européen.

Danstoutlecontinent, lesesprits éclairés seconnaissent, correspondent, serépondent.

Lessouverains eux-mêmes semontrent avidesd’idées nouvelles etprétendent en appliquer lesprincipes, sansriencéder pourtant deleur autorité, d’oùleurnom de« despotes éclairés ». Frédéric II dePrusse, Catherine II deRussie ouplus tard Joseph II quirègne surl’Autriche sontparmi lesplus connus.. »

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