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HEIDEGGER (Martin): Ancien assistant de Husserl

Publié le 02/04/2015

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HEIDEGGER (Martin)
Ancien assistant de Husserl, professeur à Marbourg, il est le successeur de son maitre dans la chaire de philosophie de l'université de Fribourg ; recteur de cette université, il démissionne en raison de son désaccord sur la politique universitaire du national socialisme. Sa première œuvre-la plus célèbre - L'être et le temps, 1927, le situe encore dans la ligne de la phénoménologie ; pourtant la suite annoncée de cet ouvrage ne paraî­tra jamais : dès 1929, dans Qu'est-ce que la métaphysique ?, Heidegger se tourne vers une analyse et une remise en question de la métaphysique occidentale. Cette réflexion se poursuit dans une oeuvre abondante :
Kant et le problème de la métaphysique, 1929 ; De l'Essence de la véri­té, 1932 ; Lettre sur l'humanisme, 1947 ; Chemins qui ne mènent nulle part, 1950 ; Qu'appelle-t-on penser ? , 1954. A de nombreux essais et conférences (cf. Questions I, II, III, trad. franç. 1966-1968), il faut encore ajouter une Approche de Hâlderlin, 1957 ; un Nietzsche monumental 1969, et une thèse de doctorat (Doctrine des catégories de la signification chez Duns Scot, 1916). Né en 1889 Heidegger est mort en 1976.
1,,. L'Être et le temps pose d'emblée la question de l'Etre (1), et de son sens ; mais cette question est orientée : car le sens de l'Être est à lire dans un « étant « particulier, l'être-là (Dasein), cet étant que nous sommes nous-mêmes, et qui a par son être, entre autres choses, la possibilité de poser des questions. Parmi les modes d'être de cet étant qu'est l'homme, il y a la science ; mais la recherche scientifique n'est pas le seul mode d'être qu'adopte cet étant, ni celui qu'il adopte en premier lieu. Si on appelle existence l'être même à l'égard duquel l'être-là se comporte de telle ou telle manière, et toujours en quelque manière, alors on remarque que l'être-là se comprend toujours à partir de son existence, c'est-à-dire à partir de sa possibilité d'être lui-même ou non-lui-même. C'est pourquoi toute analyse ontologique de l'être-là présuppose une vue préalable sur l'existentialité. Heidegser se livre à une étude des modes d'être de l'être-là : la facticité (l'être-là se découvre comme un étant-déjà-là), la déréliction, l'être-au-monde, l'historicité. L'unité de l'homme est une extériorisation de soi qui sans cesse se reprend et se domine : l'existence est « ek-sistence «, c'est-à-dire tempo­ralité et souci. Mais cette existence peut posséder deux modes : l'inauthenticité du « on « (das man) qui consiste dans l'acceptation d'une vie quotidienne et commune (« on « dit, « on « sent, etc.) et l'authenticité de l'existence résolue qui se comprend dans la seule possibilité qui lui appartienne en propre, son être — pour — la mort. C'est dans l'angoisse face à sa mort que tout homme rejoint la particularité de son existence et conçoit ce que c'est qu'être.
2. La critique de la métaphysique repose sur la découverte de l'occultation subreptice que certaines réponses peuvent faire subir à la question « Qu'est-ce que l'Être ? «. Soucieux d'élaborer un savoir, Platon et Aristote créent la métaphy­sique en confondant dans leur réponse l'Être et l'étant (ce qui est) ; c'est pourquoi ils se croient obligés d'expliquer l'Être de l'étant à partir d'un autre étant (Dieu, les principes). Cet oubli de l'Être se prolonge dans la conception médiévale de la vérité (adéquation de 1 esprit et des choses), dans la découverte cartésienne de la subjectivité, et fina­lement dans toute théorie de la représentation. Par là se .conçoit aussi la fin de cette métaphysique : en identifiant l'être à la somme de ce qui est, et dont elle prétend être le
savoir, la métaphysique doit céder la place au véritable savoir des étants, c'est-à-dire à la science. S'il reste une tâche à la pensée, après la fin de la philosophie, c'est de comprendre la différence entre l'Être et les étants : jamais l'Être et l'étant ne peuvent être identiques, pas plus que ne le sont la présence et ce qui est présent. C'est pourquoi Heidegger, après avoir dénoncé dans sa Lettre sur l'flumanisme, le privi­lège exhorbitant que dans sa première oeuvre il accordait à l'etant particulier qu'est l'être-là (l'homme n'est que le berger de l'Être), s'efforce désormais d'être à « l'écoute de l'Être « qui se dit dans l'oeuvre des présocratiques ou dans la poésie.
 
1. Voir ontologie.

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