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46 La planque était une maison de trois chambres, dans le style ranch, non loin du sommet de la colline, à El Cerrito.

Publié le 06/01/2014

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46 La planque était une maison de trois chambres, dans le style ranch, non loin du sommet de la colline, à El Cerrito. Elle ressemblait plus ou moins à ce que j'attendais. Si on était enclin à la générosité, on pourrait dire qu'elle était minimaliste, classique, ou fonctionnelle. Moi, je pense qu'elle sortait tout droit du rayon Goulag 'Ikea. Je ne m'attendais pas vraiment à un confort digne d'un hôtel Four Seasons, mais je me sentais mal à 'aise pour Tess et Alex, d'autant que j'ignorais combien de temps on allait les garder enfermés dans ce trou. 'endroit était sinistre. Pourtant, le salon donnait à l'ouest et offrait une vue plutôt agréable sur les toits de la ville et l'océan auelà, surtout à l'heure où le soleil disparaissait à l'horizon. Des locataires amenés à occuper la maison pour des aisons différentes auraient sans doute trouvé cela excitant. Pas moi. Je restais simplement là, seul, observant ombrement le passage d'un autre jour, en pensant au Mexique, à Michelle, et à la manière dont un seul coup e feu avait créé, on ne savait comment, une sorte d'ondulation cosmique qui, cinq ans plus tard, lui avait valu e recevoir à son tour une balle tout aussi mortelle que la première. -- Belle vue. Tess se glissa près de moi, les yeux fixés sur le paysage. Elle me caressa le dos, puis son bras vint 'enrouler autour de ma taille. -- Rien n'est trop beau pour ma petite femme, tu le sais. Elle eut un petit sourire en coin. -- Vous me gâtez, cher monsieur. Je jetai un coup d'oeil derrière moi, vers les chambres. J'entendais Julia et le nouvel agent, Cal Matsuoka, ui bavardaient tranquillement dans la cuisine. -- Comment va Alex ? -- Pas terrible. Il est encore très perturbé par ce qui s'est passé. Et le fait de s'installer ici n'arrange rien, our lui. Elle regarda autour d'elle. -- Je ne sais plus trop quoi lui dire. -- Nous trouverons un moyen de sortir d'ici, fis-je en hochant la tête. Haussant les épaules, elle regarda à l'extérieur. Ses yeux ternis étaient incapables de dissimuler la rustration et le malaise qui grondaient en elle. -- Qu'arrivera-t-il quand vous aurez arrêté ces types... ceux qui ont tué les motards et l'adjoint ? Que se assera-t-il ? Comment saurons-nous que celui qui les a envoyés ne va pas en lancer d'autres à nos trousses ? Elle se tourna pour me faire face. Elle avait l'air vraiment terrifiée. -- Comment savons-nous si ça finira vraiment un jour ? C'était assurément une bonne question, et c'était aussi le moment de la regarder droit dans les yeux et de rononcer des mots héroïques, rassurants et suprêmement confiants, du style : « Ne t'inquiète pas. Nous les urons. » Mais Tess me connaissait trop bien, et elle savait que le monde ne fonctionnait pas ainsi. Le truc, 'est qu'à ce moment précis je me refusais à imaginer, ne serait-ce qu'une seconde, que ces types puissent ous échapper. J'allais faire en sorte qu'ils sortent de notre vie une fois pour toutes. Alors je le dis tout de ême : -- Nous les aurons. Eux, et quiconque se trouve derrière eux. A son crédit, je dois dire qu'elle ne s'est pas moquée de moi. Elle n'a même pas montré ses doutes. Elle a implement hoché la tête, et son visage s'est tendu, déterminé. Son regard se fixa de nouveau sur le soleil couchant. -- Raconte-moi ce qui s'est passé. Le type que vous avez tué. Le savant. Parle-moi de ça. J'avais évoqué la connexion entre les Aigles et Navarro, et lui avais raconté dans les grandes lignes, en estant délibérément vague, comment tout cela était lié à notre mission au Mexique. Je ne lui en avais jamais arlé, tout comme je n'avais rien dit à Michelle à l'époque. -- Parle-moi, Sean, insista-t-elle en me voyant hésiter. Dis-moi ce qui s'est passé. Quelque chose remua en moi, et je décidai de ne pas commettre la même erreur qu'avec Michelle. J'allais out lui raconter, comme j'aurais dû tout raconter à Michelle, un siècle auparavant. Je regardai dehors. Le soleil n'était plus qu'un disque doré que la mer allait bientôt avaler, et je voyais les vénements défiler dans ma mémoire comme si c'était la veille - mais on ne sait jamais, n'est-ce pas ? L'esprit ous joue des tours. J'ai découvert que certains des souvenirs les plus vifs, ceux que nous sommes sûrs de econnaître avec précision, ne sont pas toujours aussi fidèles que nous le pensons. Le temps passe, l'esprit anipule la vérité. Il déforme, ajuste et ajoute de menus détails, au point qu'il est difficile de faire la part de ce ui est vraiment arrivé et de ce dont on jurerait se souvenir. Mais, là dans le cas qui nous occupait, je crois que a mémoire était d'une acuité absolue. J'aurais été beaucoup plus heureux s'il en avait été autrement. Il n'était pas facile de parvenir jusqu'à lui. Le laboratoire de Navarro se trouvait au milieu de nulle part, très haut dans l'impénétrable et anarchique ierra Madre occidentale, une chaîne de hautes montagnes volcaniques séparées par des gorges escarpées, des ravins et des canyons vertigineux, les barrancas, parfois plus profonds que le Grand Canyon américain. Ni les empereurs aztèques ni les conquistadors espagnols n'étaient parvenus à imposer leur autorité aux villageois violents et farouchement indépendants qui vivent dans les plis de la Sierra, et le gouvernement mexicain 'obtenait pas de meilleurs résultats. Couvertes de champs de marijuana et de pavot, les montagnes étaient contrôlées par les caïds locaux et les mafias en guerre pour le marché de la drogue. Des bandes de hors-la-loi et de renégats armés errent encore aujourd'hui dans l'arrière-pays à dos de cheval et de mule, comme il y a un iècle. Navarro avait bien choisi le lieu de son repaire. Nous n'avions pas trop de problèmes. Nous avions localisé avec précision la position de McKinnon grâce au signal de son téléphone portable. La mission avait été organisée à la hâte, et pour éviter d'alerter des fonctionnaires corrompus par Navarro nous avions nous-mêmes collecté les renseignements dont nous avions besoin à l'aide d'un drone de l'US Air Force, sans faire appel aux autorités mexicaines. Le plan prévoyait qu'on nous larguerait par hélico, mais le paysage ne nous était pas favorable. Le repaire était construit sur une haute mesa, et le terrain alentour était trop hostile et trop inhospitalier pour permettre une invasion par le sol. L'altitude et la possibilité de surveiller les alentours rendaient également toute approche par hélicoptère facilement détectable. Le mieux était de se poser à cinq kilomètres de l'objectif et de parcourir le reste du trajet à pied, sur un terrain que nous savions plein de scorpions, de serpents à sonnette, de pumas, d'ours et de ces bêtes étranges et mythiques évoquant des couguars mutants - les onzas. Du gâteau, donc. Nous nous sommes posés près de trois heures avant l'aube, persuadés que ça nous donnerait le temps de rejoindre le repaire dans l'obscurité, de récupérer McKinnon et retrouver l'hélico avant l'aurore. Nous avancions rapidement et sans accrocs sur les pentes escarpées et rocheuses et dans les lits des torrents, à travers les forêts de pins et les fourrés de jeunes chênes, de genévriers et de cactus. L'équipe d'assaut comptait huit personnes : moi, Munro, deux hommes du groupe de combat de la DEA et quatre militaires des Forces spéciales. Nous étions armés jusqu'aux dents : mitraillettes Heckler & Koch équipées de sound suppressors, pistolets Glock avec silencieux, couteaux Bowie, gilets pare-balles, lunettes à infrarouges pour la vision nocturne. Nous portions également sur nos casques des caméras vidéo miniaturisées qui envoyaient les images en direct au bureau local de la DEA, à notre ambassade à Mexico, et le Predator qui nous survolait en permanence nous communiquait des visuels en temps réel, via les opérateurs du drone de la base aérienne eterson, dans le Colorado. Le plan, bien entendu, était de ne pas engager le combat. Nous étions censés ous introduire dans les lieux, exfiltrer notre homme et disparaître avant qu'ils comprennent que nous étions là. Ça ne s'est pas du tout passé comme prévu. Munro et moi avons passé sans trop de difficulté le poste de sécurité endormi. Il y avait un seul garde, que ous ne pouvions éviter. Munro l'a liquidé avec son poignard. Nous avons trouvé McKinnon là où il nous avait it qu'il serait : dans son labo. C'était un homme proche de la soixantaine, de taille moyenne, un peu maigre, arbiche argentée et yeux bleu clair brillants d'intelligence. Il portait un chapeau de cow-boy en paille blanc où tait fixé un scorpion en argent, et une chemise western à boutons-pression. Une vieille serviette de cuir était osée sur le comptoir à côté de lui. Il a paru effrayé et excité à la fois de nous voir là, et très impatient de s'en ller. Mais il y avait un os. Il n'était pas seul. Une femme se trouvait avec lui, dont il n'avait pas parlé dans son message, une indigène qui lui faisait la uisine et le ménage. Une femme à laquelle il était très lié, de toute évidence, car elle avait risqué sa vie en lui aisant parvenir un téléphone - celui dont il s'était servi pour nous appeler. Elle avait un gosse, son fils à elle, un arçon de trois ou quatre ans... En y repensant, aujourd'hui, j'ai l'impression d'avaler de travers. Et elle était nceinte. De McKinnon. Elle avait déjà le ventre rond. Il ne partirait pas sans elle. Ni sans le gosse. Ce qui posait un problème. Un énorme problème. Aucune limousine ne nous attendait devant la porte. Nous devions sortir sans attirer l'attention des gardes. ans faire le moindre bruit. Puis nous retaper les cinq kilomètres de piste jusqu'à l'hélico. Sur un sol difficile. ans le noir. Munro déclara à McKinnon qu'il était hors de question que la femme et l'enfant fassent le voyage. Ils nous alentiraient et trahiraient immanquablement notre présence, ce qui nous vaudrait à tous de nous faire tuer. Les ieux étaient gardés par une armée de pistoleros bourrés de cocaïne, et Munro n'avait pas envie qu'ils sachent ue nous étions là. McKinnon était furieux. Il refusa purement et simplement de partir sans eux. Munro était intraitable. Il s'est mis en rogne. Et tout a dérapé. McKinnon a déclaré que ce n'était pas négociable. Munro lui a rétorqué que ce n'était pas lui qui décidait du scénario, il railla sa naïveté, lui demanda omment il pouvait être sûr que le bébé était le sien, se moqua de lui : il avait sans doute été dupé par cette emme, qui le voyait comme son ticket de sortie de ce trou à rats et comptait sur lui pour la faire entrer aux Etats-Unis. J'intervins en faveur de la femme et du garçon. Je dis à Munro que nous pouvions porter le gosse, et qu'elle connaissait sans doute le terrain beaucoup mieux que nous. Munro s'en prit à moi, grognant que notre mission ne consistait pas à sauver des otages innocents mais à ramener une fripouille qui se faisait payer pour trouver des moyens inédits de détruire la vie des gens. Nous ne lui devions rien du tout, siffla Munro. Nous n'étions pas là pour le secourir, mais pour nous assurer que le produit de son travail ne verrait jamais le jour, point final. McKinnon l'a envoyé se faire foutre. Il a déclaré qu'il ne partirait pas. Alors Munro a pété les plombs. Il a brandi son Glock. Sans ciller, il a descendu le môme, puis sa mère. Je n'en croyais pas mes yeux. Je vois encore le choc et l'horreur sur le visage de la femme, durant la fraction de seconde qui a suivi la mort de son enfant, et la manière, quand Munro lui a tiré dessus, dont sa tête a valsé en arrière comme si elle avait été secouée par une rafale de vent, juste avant de tomber à terre, déjà morte. McKinnon a pété les plombs à son tour. Il s'est mis à hurler, à nous insulter, à gesticuler frénétiquement, fou furieux, incontrôlable. Puis il a tourné les talons. Nous nous sommes précipités derrière lui, mais il avait atteint la porte du labo avant que nous le rattrapions... il l'a ouverte à la volée, s'est rué à l'extérieur, continuant à hurler à pleins poumons. Et l'enfer s'est déchaîné. Je l'ai attrapé le premier et l'ai tiré en arrière au moment où les premiers coups de feu claquaient dans la uit et que des cris retentissaient autour de nous. Des gardes se précipitaient vers le labo, venant de toutes les directions. Les rafales des Kalachnikov des Mexicains se croisaient en tous sens, les balles pulvérisaient les cloisons de bois. De l'extérieur de l'enceinte se firent entendre les salves de nos gars qui se trouvaient en position pour couvrir notre sortie. A ce chaos général s'ajoutaient les commentaires, secs et péremptoires, qui se déversaient dans mon oreillette. Abrutis par l'herbe, la tequila trafiquée et la cocaïne, les pistoleros n'avaient pas les idées claires, et la ituation dégénérait. Je poussai McKinnon à travers le labo, le bras gauche passé autour de son cou, tenant de 'autre ma mitraillette à canon court que je pointai vers l'entrée quand les premiers gardes firent irruption. Ils taient trois. J'ai descendu le premier, Munro le second. Le troisième s'est planqué derrière un comptoir et s'est is à arroser la pièce. J'ai tiré McKinnon à moi, et nous avons plongé tous les deux pour nous mettre à l'abri derrière une armoire, tterrissant lourdement sous une pluie de débris arrachés par les projectiles qui hachaient littéralement tout ce ui se trouvait là. Munro disparut de mon champ de vision, sa voix dans mon oreillette m'informant qu'il allait ettre à l'abri les dossiers de McKinnon - ils se trouvaient à l'arrière, tout au fond du labo. Un autre pistolero surgit sur le seuil, vira sur sa gauche, à l'opposé de son compadre, et avant d'avoir pu prendre la mesure de ce ui se passait je me retrouvai coupé de Munro et coincé par les deux tireurs. J'entendis McKinnon jurer et gémir, et je baissai les yeux vers lui. Il avait pris une balle, à mi-chemin de l'aine et du genou. Je ne pouvais pas voir si elle était ressortie. Mais même si ce n'était pas joli joli, du moins le sang ne jaillissait-il pas à gros bouillons - ce qui voulait dire que l'artère fémorale n'était peut-être pas touchée. Il avait le visage déformé par la douleur, les yeux luisants d'un mélange de colère et de peur, les mains couvertes de sang, et je compris immédiatement qu'il ne serait pas apable d'aller jusqu'à l'hélico. Je n'étais même pas sûr d'en être moi-même capable - pas avec les deux lingueurs qui venaient de me prendre en tenaille. Munro était lui-même dans le pétrin, acculé par d'autres pistoleros ; je l'entendis grogner dans mon oreillette qu'il allait tenter une sortie pour se mettre à couvert. J'étais seul avec McKinnon, acculé, le savant recroquevillé à côté de moi - et avec deux cinglés de Mexicains qui n'allaient pas tarder à se jeter sur nous des deux côtés à la fois. Dehors, la bataille faisait rage. La vie ne valait pas cher, dans le coin, et Navarro disposait d'une petite armée basée dans l'enceinte, tout un tas de gus totalement défoncés qui ne demandaient qu'à se rouler dans le sang. Nos gars faisaient le maximum, mais le rapport de forces était tel qu'ils essuyaient des pertes, eux aussi. J'entendis que l'un d'eux, puis un second avaient été touchés. Je compris que je devais m'arracher de là, et un peu vite. Je n'étais pas sûr de pouvoir m'en sortir en un seul morceau, mais j'étais foutrement certain de ne pas y arriver en remorquant McKinnon. De toute façon, je ne pouvais pas l'emmener avec moi. Pas dans l'état où il se trouvait. Je ne pouvais pas non plus le laisser là. Il en savait trop. Munro criait dans mon oreille, m'engueulait, me conjurait de faire ce qui devait être fait. Ce fut probablement une erreur terrible. Ou pire, le meurtre inexcusable d'un civil innocent. Ou peut-être était-ce la seule chose à faire. Aujourd'hui, je suis toujours incapable de donner la réponse. En tout cas, je

« des ravins etdes canyons vertigineux, les barrancas , parfois plusprofonds queleGrand Canyon américain.

Ni les empereurs aztèquesniles conquistadors espagnolsn’étaientparvenus àimposer leurautorité auxvillageois violents etfarouchement indépendantsquivivent danslesplis delaSierra, etlegouvernement mexicain n’obtenait pasdemeilleurs résultats.

Couvertes dechamps demarijuana etde pavot, lesmontagnes étaient contrôlées parlescaïds locaux etles mafias enguerre pourlemarché deladrogue.

Desbandes dehors-la-loi et de renégats arméserrentencore aujourd’hui dansl’arrière-pays àdos decheval etde mule, comme ily a un siècle.

Navarro avaitbienchoisi lelieu deson repaire. Nous n’avions pastrop deproblèmes.

Nousavions localisé avecprécision laposition deMcKinnon grâce au signal deson téléphone portable.Lamission avaitétéorganisée àla hâte, etpour éviter d’alerter des fonctionnaires corrompusparNavarro nousavions nous-mêmes collectélesrenseignements dontnous avions besoin àl’aide d’undrone del’US AirForce, sansfaireappel auxautorités mexicaines. Le plan prévoyait qu’onnouslarguerait parhélico, maislepaysage nenous étaitpasfavorable.

Lerepaire était construit surune haute mesa , et leterrain alentour étaittrophostile ettrop inhospitalier pourpermettre une invasion parlesol.

L’altitude etlapossibilité desurveiller lesalentours rendaient également touteapproche par hélicoptère facilementdétectable.

Lemieux étaitdeseposer àcinq kilomètres del’objectif etde parcourir le reste dutrajet àpied, surunterrain quenous savions pleindescorpions, deserpents àsonnette, depumas, d’ours etde ces bêtes étranges etmythiques évoquantdescouguars mutants–les onzas . Du gâteau, donc. Nous noussommes posésprèsdetrois heures avantl’aube, persuadés queçanous donnerait letemps de rejoindre lerepaire dansl’obscurité, derécupérer McKinnon etretrouver l’hélicoavantl’aurore.

Nousavancions rapidement etsans accrocs surlespentes escarpées etrocheuses etdans leslitsdes torrents, àtravers les forêts depins etles fourrés dejeunes chênes, degenévriers etde cactus.

L’équipe d’assautcomptait huit personnes :moi, Munro, deuxhommes dugroupe decombat delaDEA etquatre militaires desForces spéciales.

Nousétions armés jusqu’aux dents:mitraillettes Heckler&Koch équipées de sound suppressors , pistolets Glockavecsilencieux, couteauxBowie,giletspare-balles, lunettesàinfrarouges pourlavision nocturne.

Nousportions également surnos casques descaméras vidéominiaturisées quienvoyaient les images endirect aubureau localdelaDEA, ànotre ambassade àMexico, etlePredator quinous survolait en permanence nouscommuniquait desvisuels entemps réel, via les opérateurs dudrone delabase aérienne Peterson, dansleColorado.

Leplan, bienentendu, étaitdenepas engager lecombat.

Nousétions censés nous introduire dansleslieux, exfiltrer notrehomme etdisparaître avantqu’ilscomprennent quenous étions là. Ça nes’est pasdutout passé comme prévu. Munro etmoi avons passé sanstropdedifficulté leposte desécurité endormi.

Ilyavait unseul garde, que nous nepouvions éviter.Munro l’aliquidé avecsonpoignard.

Nousavons trouvé McKinnon làoù ilnous avait dit qu’il serait :dans sonlabo.

C’était unhomme prochedelasoixantaine, detaille moyenne, unpeu maigre, barbiche argentée etyeux bleuclairbrillants d’intelligence.

Ilportait unchapeau decow-boy enpaille blanc où était fixéunscorpion enargent, etune chemise westernàboutons-pression.

Unevieille serviette decuir était posée surlecomptoir àcôté delui.

Ila paru effrayé etexcité àla fois denous voirlà,ettrès impatient des’en aller.

Maisily avait unos. Il n’était passeul. Une femme setrouvait aveclui,dont iln’avait pasparlé danssonmessage, uneindigène quiluifaisait la cuisine etleménage.

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Elleavait ungosse, sonfilsàelle, un garçon detrois ouquatre ans…Enyrepensant, aujourd’hui, j’ail’impression d’avalerdetravers.

Etelle était enceinte.

DeMcKinnon.

Elleavait déjàleventre rond. Il ne partirait passans elle.Nisans legosse. Ce qui posait unproblème. Un énorme problème. Aucune limousine nenous attendait devantlaporte.

Nousdevions sortirsansattirer l’attention desgardes. Sans fairelemoindre bruit.Puisnous retaper lescinq kilomètres depiste jusqu’à l’hélico.

Surunsol difficile. Dans lenoir. Munro déclara àMcKinnon qu’ilétait hors dequestion quelafemme etl’enfant fassentlevoyage.

Ilsnous ralentiraient ettrahiraient immanquablement notreprésence, cequi nous vaudrait àtous denous fairetuer.

Les lieux étaient gardés parune armée de pistoleros bourrés decocaïne, etMunro n’avait pasenvie qu’ilssachent que nous étions là. McKinnon étaitfurieux.

Ilrefusa purement etsimplement departir sanseux. Munro étaitintraitable.

Ils’est misenrogne. Et tout adérapé. McKinnon adéclaré quecen’était pasnégociable. Munro luiarétorqué quecen’était pasluiqui décidait duscénario, ilrailla sanaïveté, luidemanda comment ilpouvait êtresûrque lebébé étaitlesien, semoqua delui:il avait sansdoute étédupé parcette femme, quilevoyait comme sonticket desortie decetrou àrats etcomptait surluipour lafaire entrer aux. »

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