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SPINOZA (Baruch) _

Publié le 02/04/2015

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spinoza

SPINOZA (Baruch) _______________________________________________

Né en 1632, fils d'un marchand juif d'Amsterdam, il reçoit l'édu­cation hébraïque d'un futur rabbin ; il dirige la maison paternelle de 1654 à 1656 ; exclu de la communauté juive, il se retire à la Haye où il vit en polissant les lunettes ; fuyant les honneurs, il refuse une pension et une chaire de philosophie. Une vie sobre lui permet, malgré une santé fragile, d'élaborer son oeuvre, inspirée tant du carté­sianisme que de certaines sectes chrétiennes tolérantes (mennonites, collégiants). Il publia peu de son vivant : un exposé des Principes de la philosophie de Descartes, 1663, avec en appendice des Pensées métaphysiques, et un Traité théologico-politique, 1670, commencés en 1656 et 1665. Outre les exposés de sa doctrine, le Court Traité, 1660, et son oeuvre principale : L'Éthique (écrite de 1661 à 1675), il avait rédigé un traité (inachevé) De la Réforme de l'entendement, 1665-1670, et un Traité politique, 1675-1677, également inachevé. Les Opéra posthuma parurent en 1677, l'année de sa mort.

1. Spinoza conteste le caracare sacré des Ecritures, leur authenticité, la valeur des miracles et des prophéties ainsi que la Providence d'un Dieu transcendant (le recours à un

Dieu inintelligible est l'asile des ignorants). Sa théorie poli­tique est fondée sur la passion (le rapport des forces est un droit naturel) et affirme qu'un Etat qui supposerait la bonne foi de ses membres aurait une base précaire. Ceci explique qu'on y ait vu un athéisme et une conception perverse de la nature humaine. Le spinozisme est pourtant une doctrine du Salut, pour laquelle la connaissance n'est que le moyen de la béatitude, amour divin dont l'esprit éprouve la plus grande joie.

Des trois genres de connaissance, l'anonymat de l'expérience vague et du ouï-dire, la raison de l'enchaînement logique et l'intuition, le premier (imagination) est l'unique cause de la fausseté, le second et le troisième sont nécessairement vrais. L'entendement part d'idées simples qui ne sauraient être que vraies, la méthode, idée de l'idée, n'est qu'une réflexion sur l'idée vraie, en tant que cette idée est un instrument ou une règle pour acquérir d'autres connaissances.

La force du spinozisme est d'affirmer dans l'Éthique, démontrée selon l'ordre des géomètres, l'intelligibilité totale de l'Être. Dieu est une substance, c'est-à-dire un être cause de soi et conçu par soi, disposant d'une infinité d'attributs infinis. La pensée et l'étendue sont deux attributs de Dieu, qui n'ont aucune action l'un sur l'autre et dont les idées et les corps constituent des modes finis. Tout ce qui est, est en Dieu et rien sans Dieu ne peut ni être ni être conçu. Dieu, c'est-à-dire la nature, n'étant qu'une cause immanente, le fini nécessite pour exister ou produire un effet, la médiation d'un autre fini ; il n'existe qu'inséré dans un ordre de causes que Spinoza est le premier a formuler en termes mécanistes.

2. L'homme est un mode fini de Dieu, c'est un corps dont l'idée correspondante dans la pensée constitue l'âme ; l'ordre et la connexion des idées sont les mêmes que l'ordre et la connexion des choses ; les parties de l'âme humaine (ses idées) sont donc les idées de ses affections corporelles, ses sentiments sont les affections du corps et leurs idées en tant qu'elles changent la puissance d'agir de ce corps. On n'a d'idée adéquate, c'est-à-dire nécessairement vraie, qu'autant qu'on en connaît toutes les causes, c'est-à-dire les idées partielles qui la composent et correspondent aux causes de l'affection du corps, conjointe à cette idée. Nous sommes passifs en tant que nous ne sommes pas la cause complète de nos actions, nous ne sommes donc actifs qu'en tant que nous avons des idées adéquates, puisqu'alors nous en possédons toutes les déterminations. Comprendre la possibilité pour notre connaissance d'être adéquate, c'est donc expliquer comment nous échappons à la passion, c'est-à-dire à la servi­tude. Nous ne pouvons avoir qu'une idée adéquate des idées communes qui sont également dans la partie et dans le tout, c'est-à-dire qui sont identiques dans nos affections et leurs causes ; toutes nos idées qui naissent d'idées adéquates sont également adéquates. En Dieu, toutes les idées sont

adéquates. Nos idées adéquates sont donc celles-là mêmes que nous possédons telles qu'elles sont en Dieu ; l'homme n'étant libre que dans la mesure où il a des idées adéquates, n'est libre que dans la connaissance et l'amour de Dieu. Le sage seul assure l'éternité à la tendance de tout être à persévérer dans son être, « l'ignorant, outre qu'il est poussé de mille façons par les causes extérieures, et ne possède jamais la vraie satisfaction de l'âme, vit presque inconscient de lui-même, de Dieu et des choses, et sitôt qu'il cesse de pâtir, il cesse aussi d'être «.

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