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Vocabulaire: CHAUD, CHAUDE, adjectif, adverbe et substantif.

Publié le 11/11/2015

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Vocabulaire: CHAUD, CHAUDE, adjectif, adverbe et substantif. I.— Adjectif. A.— [En parlant d'un inanimé concret ou abstrait] 1. Qui a ou qui dégage une température relativement élevée; où règne une telle température. Eau, serre chaude; vent chaud. L'aube déjà tiède d'une chaude journée d'été (ÉMILE ZOLA, Le Rêve, 1888, page 111 ). À Laroche, je voulus lui faire prendre quelque chose de chaud (GASTON LEROUX, Le Parfum de la dame en noir, 1908, page 167 ). SYNTAXE : Air, climat, sable chaud; nuit, soupe chaude; chaud soleil, chaude lumière. — Par métaphore. Cette vengeance (...) était prête, elle était chaude, elle bouillonnait (HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, page 292 ). — Expression figurée. · (Il faut) battre le fer quand (pendant qu') il est chaud. Sans tarder (confer battre1 I A 1 b technologie exemple 6). Par plaisanterie. Je disais : Il faut battre le coup d'État quand il est chaud (VICTOR HUGO, Histoire d'un crime, 1877, page 203 ). Achève ton travail pendant que nous sommes chauds tous les deux! (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1944, 4e. journée, 2, page 854 ). · Il ne trouve rien de trop chaud (ni de trop froid), il n'y a rien de trop chaud (ni de trop froid) pour lui. Il veut tout avoir, sans qu'aucune difficulté l'arrête. Les cosaques forçaient les portes, et rien ne leur était ni trop chaud, ni trop lourd (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, page 142 ). · Si vous n'avez rien de plus chaud, vous n'avez que faire de souffler. Vous perdez votre peine, vous comptez sur une vaine espérance. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et dans Larousse du xxe. siècle en six volumes. 2. [En parlant de vêtements] Qui préserve du froid, qui tient chaud. Manteau chaud. 3. Spécialement. a) GÉOGRAPHIE. [En parlant d'une partie du globe] Qui est situé dans une région où la température est élevée, en raison de sa position proche de l'équateur. Pays chauds. Croisières en mers chaudes (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 63 ). b) GÉOLOGIE. [En parlant d'un sol] Qui a une certaine température en raison de sa nature ou de son exposition. Cette terre est chaude, (...) la craie réfléchit le soleil et laisse passer l'eau (JULES MICHELET, Journal, 1833, page 113 ). c) MÉDECINE, PHYSIOLOGIE. — [En parlant d'une personne, d'un animal, d'une plante ou d'une partie de leur être] Qui a une température naturelle déterminée, correspondant aux fonctions organiques, à la vie, ou dont la température s'élève sous l'action de différents facteurs (soleil, maladies, émotions diverses). Animaux à sang chaud. S'il est un peu chaud, un peu fiévreux, (...), ne t'inquiète pas. Ce sont les dents qui le travaillent (MARCEL PAGNOL, Fanny, 1932, III, 2, page 173 ). — [En parlant d'une qualité, etc.] Qui s'accompagne d'une certaine température, naturelle ou provoquée, qui donne de la chaleur ou une impression de chaleur. Le visage de Félicité s'empourpra d'une joie chaude (ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 86 ). d) PHYSIQUE NUCLÉAIRE. [En parlant d'une substance ou d'un lieu] Dont la radio-activité élevée exige des précautions spéciales. Laboratoire chaud (BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 225 ). B.— Au figuré. 1. [En parlant d'une chose qui exerce un effet particulier sur les sens] Qui est agréable aux sens par sa richesse, ses qualités propres, l'impression de vie qu'il donne. Le timbre chaud et expressif du nouveau jeu de clarinette (VINCENT-PAUL-MARIE-THÉODORE D'INDY, César Franck, 1908-21, page 141 ). L'odeur chaude-amère [des genêts] (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 303 ). — Spécialement. a) [En parlant d'une teinte] Qui présente une dominante jaune ou rouge, qui plaît à l'oeil par son harmonie. Les cimes des bois commençaient à se dorer, à prendre des tons chauds et bruns (HONORÉ DE BALZAC, L'Auberge rouge, 1831, page 282 ). — Par analogie. dans le domaine artistique ou littéraire Où l'on sent le génie, l'inspiration, le coeur de l'auteur; expressif, harmonieux : Ø 1.... l'atmosphère sonore pénétrante et chaude, la poésie et l'ardeur expressive de toute la partie intermédiaire en mi majeur ne sont pas sans quelque liberté de diction... ALFRED CORTOT, Douze études pour piano, opus 25, de Frédéric Chopin. 1917, page 33. b) [En parlant d'un vin] Gorgé de soleil, riche en alcool, qui fait tourner la tête. Je le soupçonne [votre vin] (...) d'être un peu plus chaud que vous ne dites (ANDRÉ GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 852 ). Remarque : Ne pas confondre avec l'expression vin chaud, vin cuit avec des épices (cannelle, etc.), parfois mélangé de thé, et que l'on boit chaud en hiver. — Par métonymie, régionalisme (Ouest et Canada). Ivre. Les convives le trouvèrent un peu chaud à la seconde bouteille (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 352 ). · (Être) chaud de vin (ou de tout autre alcool). Avoir bu avec un certain excès. Tenir en bride un Roméo... même chaud de gin (MAURICE GENEVOIX, Match à Vancouver, Laframboise et Bellehumeur, 1942, page 24 ). · Se mettre chaud. S'enivrer (Confer Louis Hémon, Maria Chapdelaine, 1916, page 93). 2. Domaine de la personnalité humaine. a) [En parlant d'une personne, de son tempérament, d'un aspect de son comportement et parfois, par comparaison, en parlant d'un animal] Qui est animé de sentiments vifs, favorables, parfois défavorables, qui traduit de tels sentiments, ardent, passionné. Chaud partisan, chaud patriote. Drôle de type : tantôt si amical et si chaud, tantôt glacé, presque cynique (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 244 ). · N'être pas chaud pour quelque chose N'en être pas chaud partisan, y être défavorable. SYNTAXE : Regard, tempérament chaud; voix chaude. — Emploi comme substantif. Personne ardente, passionnée, animée de sentiments vifs d'amour ou de haine (Confer Emmanuel Mounier, Traité du caractère, 1946, page 365). — Expressions. · Chaud comme braise. Ardents, chauds comme braises Mes ennemis sont des gens sérieux (PAUL VERLAINE, Dédicaces, Ballade, 1890, page 191 ). · Tout chaud, tout bouillant Empressé : Ø 2.... tout chaud tout bouillant, il voulait, sans même changer de chemise ni quitter ses galoches montagnardes, rejoindre (...) la route royale... LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs, 1879, page 151. · [Par allusion au Nouveau Testament, Apocalypse III, 15-16] N'être ni chaud ni froid. Rester indifférent, ne pas prendre parti : Ø 3. Bienheureux qui se lève, et, luttant, irrité, Pour la justice en peine et pour la charité, Applique sur le mal l'efficace remède! Et malheur à qui n'est ni chaud ni froid, mais tiède! CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes barbares, Les Paraboles de dom Guy, 1878, page 345. · Avoir les mains froides et le coeur chaud (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)). Froides mains, chaudes amours. Des mains froides vont souvent de pair avec un tempérament ardent. · Tête chaude. Personne passionnée, prompte à s'emporter. C'était une tête chaude, un esprit faible (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail, 1897, page 93 ). Avoir le sang chaud, la tête chaude. Se mettre facilement en colère. Il n'avait pas (...) un sang chaud et vicieux, il était animé d'une haine sourde et froide (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1844-50, page 339 ). · VÉNERIE. Avoir le fusil chaud. Utiliser son fusil de façon dangereuse dans la passion d'une partie de chasse. Ton grand d'Espagne dont tu dis qu'il a le fusil chaud (PAUL VIALAR, L'Homme de chasse, 1961, page 355 ). Par métonymie. Fusil chaud. Chasseur qui, perdant son sang-froid dans la passion d'une partie de chasse, est un tireur dangereux (Confer Dictionnaire de la chasse (PIERRE-LOUIS DUCHARTRE)). b) [En parlant d'une qualité, d'un sentiment, d'une activité humaine, etc.] Qui est rempli de sympathie, d'amitié, qui est agréable au coeur humain. Ces souvenirs chauds qui font, (...), sourire les lèvres et frémir le coeur (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Ma femme, 1882, page 667) : Ø 4. Lisant la mort de Turenne et le procès de Fouquet, il remarquait, pour celui-ci, que l'intérêt de Mme. de Sévigné était bien chaud, bien vif, bien tendre pour de la simple amitié. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 316. — Par litote. N'être pas chaud. Ne pas être amical. Entre eux, ça n'avait jamais été chaud, chaud (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 66 ). c) Domaine de la sensualité et de l'instinct sexuel. [Très souvent avec une nuance péjorative] — [En parlant d'une personne] Qui a les sens ardents, porté aux choses de l'amour. C'était une chaude femelle. Impudique et imprudente, elle prenait partout son plaisir (JULES MICHELET, Journal, 1849-60, page 577 ). · Expression familière ou populaire. Chaud de la pince. Coureur. Synonyme : chaud lancier. Le grand patron (...) chaud de la pince et qui pelotait (...) les femmes de ses collaborateurs (LÉON DAUDET, La Vie orageuse de Clemenceau, 1942, page 128 ). Remarque : On rencontre en ce sens dans la documentation les mots composés. a) Chaud-de-la-couche (Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 324). b) Chaud-de-la-pince (confer PAUL BOURGET, Un Crime d'amour, 1886, page 226). Chaud lapin. Homme qui a les sens ardents. Le vieux étant encore un chaud lapin, malgré ses 75 ans et plus (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 150 ). Chaud comme une caille. Confer caille1 B 2 b. — [En parlant d'un inanimé] Sensuel, empreint de sensualité et, plus largement, de réalisme : Ø 5. Moi qui ne suis pas prude, et qui n'ai pas de gaze Ni de feuille de vigne à coller à ma phrase, Je ne passerai rien. — Les dames qui liront Cette histoire morale auront de l'indulgence Pour quelques chauds détails... THÉOPHILE GAUTIER, Albertus ou l'Âme et le péché, 1833, page 172. · Langage populaire. [En parlant d'un lieu] Où se pratique la prostitution, la débauche. Visiter les garnis les plus douteux, les « cabarets chauds » (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 106 ). — Spécialement. ZOOLOGIE. [En parlant d'un animal, plus particulier d'une femelle] Ardent à s'accoupler, en état de le faire. C'est Aude, encline à s'accoupler Ainsi qu'une chienne chaude (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Sylves, 1896, page 20 ). d) Par métonymie. — D'un point de vue favorable. [En parlant d'une chose qui reflète, exprime une personnalité] Plein de chaleur humaine. Atmosphère chaude. Le café Lipp, tout chaud d'âme et d'intimité (LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 56 ). — D'un point de vue défavorable. [En parlant d'une chose qui a trait à l'activité humaine (événement, période, lieu)] Où il y a de l'animation, des disputes, des oppositions d'idées, d'intérêts. La campagne du referendum fut des plus chaudes (GEORGES VEDEL, Manuel élémentaire de droit constitutionnel, 1949, page 305 ). · Spécialement. Où il y a des échanges de coups, du sang qui coule. Après deux heures d'un combat très chaud, Dégo fut repris (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 351 ). Où il y a des tensions sociales, politiques, de l'agitation, un climat de crise. Point chaud. « Chaud, chaud, le printemps sera chaud », répétaient-ils [des lycéens manifestant] (La Croix. 14 mars 1975, page 8, colonne 4 ). Argot. Dangereux. Les communistes je ne m'en occupe pas; c'est trop chaud. Le Soudi ne peut pas les encaisser (HERVÉ BAZIN, Le Bureau des mariages, 1951, page 106 ). 3. [Avec une valeur ou une nuance particulier] a) [Avec une valeur intensive] Fort, grave, sérieux. Nous avons eu, cette nuit, une chaude alerte (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 469 ). · Donner une alarme bien chaude, la donner bien chaude. Donner l'alarme en présentant la situation pire qu'elle n'est. · Locution prépositive. Au plus chaud de. Au plus fort de. Au plus chaud de notre passion (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 471 ). · Pleurer à chaudes larmes. Pleurer beaucoup et sous l'empire d'une vive douleur surtout morale. Maman pleurait à chaudes larmes en pansant mon sauveteur (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, page 80 ). — PATHOLOGIE. Chaud mal, fièvre chaude. Forte température avec délire. Il y en a plus d'un (...) que votre père arracha à la fièvre chaude (GÉRARD DE NERVAL, Le second Faust, 1840, page 53 ). · Par métaphore. Et l'Empire qui était si fier de cette fièvre chaude de l'industrie! (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1311 ). · Expression vieillie. Tomber de fièvre en chaud mal. Passer d'une situation difficile à une situation pire : Ø 6.... un très grand nombre de propriétaires, (...), travaillent, épargnent, capitalisent. C'est tomber de fièvre en chaud mal. (...) le propriétaire (...) qui reçoit des appointements pour son travail, est un fonctionnaire qui se fait payer deux fois :... PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce que la propriété? 1840, page 288. b) [Avec une nuance temporelle] — [En parlant d'une chose] Qui, par la proximité d'un fait (présence d'une personne, événement, etc.) garde une certaine chaleur, réelle ou supposée. Prendre la place toute chaude de quelqu'un. Des lèvres encore chaudes d'injures (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 379 ). Faire l'histoire immédiate et toute chaude de ce qui vient de se passer (VICTOR HUGO, Correspondance, 1851, page 32 ). — [En parlant d'une personne] Qui est sous le coup d'un événement récent, d'une situation, qui en garde de vives impressions. Il débarquait de la campagne encore tout chaud des événements qu'il avait lus (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 656 ). — Expressions. · Le rendre tout chaud, le rendre chaud comme braise. Se venger immédiatement d'un mauvais coup, d'une parole méchante, en particulier par une répartie. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et dans Larousse du XXe. siècle en six volumes. · Cet ouvrage est encore tout chaud de la forge. Cet ouvrage vient d'être terminé. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et dans Larousse du XXe. siècle en six volumes. · Rare. N'avoir rien de plus chaud que de. N'avoir rien de plus pressé que de. Mes petits-enfants, (...) n'ont eu rien de plus chaud que d'en parler à tout le monde (HONORÉ DE BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, page 474 ). II.— Emplois comme adverbe et interjectifs. A.— Emplois comme adverbe. 1. Locutions verbales. a) Boire, manger, servir, tenir chaud, etc. — Par métaphore. [Avec une nuance temporelle] Écrire vite et servir chaud (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 4, 1950, page 204 ). Remarque : On rencontre dans la documentation, également employé par métaphore, le mot composé chaud-servi. Adeptes de l'art éruptif et tout chaud-servi (ANDRÉ LHOTE, La Peinture d'abord, 1942, page 157). — Domaine de la personnalité humain Avec ardeur, passion. L'admirable Après-midi d'un faune (...), jouée plus chaud (...) que dimanche dernier (HENRI GAUTHIER-VILLARS, DIT WILLY, Notes sans portées, par l'ouvreuse du Cirque d'été. 1896, page 17 ). — Expression particulière, rare. · Coûter chaud. Coûter cher. Je m'occupe d'un home pour enfants de déportés, et ça coûte chaud (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 250 ). Au figuré. Avoir de fâcheuses conséquences. Il en coûte chaud, chez nous, d'être trouvé porteur d'un pistolet : ce sont les travaux forcés (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 317 ). · Tenir chaud à quelqu'un. Le laisser sans repos ni trêve. Ce drame... qui lui avait tenu chaud pendant l'hiver (ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 178 ). · Souffler chaud (Charles-Augustin Sainte-Beuve, Correspondance générale, tome 5, 1818-69, page 311); Confer III A 1 expressions figées). · Prendre chaud et froid (Jules Michelet, Journal, 1857, page 346; confer III A 1 médecine physiologique). b) [À la 3e. personne du singulier] Faire chaud. Il fait chaud dans cette chambre comme dans un four (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). Il fait grand chaud (MAURICE DE GUÉRIN, Journal intime, 1833, page 160 ). — Langue parlée. Il fait trop chaud marcher (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 815 ). — Domaine de la personnalité humain Faire chaud au coeur (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 141 ). — Expression au figuré et familière. · Cela ne fait ni chaud ni froid à quelqu'un. Cela le laisse indifférent. Il m'écoutait à peine! ça lui faisait ni chaud ni froid (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 453 ). Cela ne fait ni chaud ni froid à quelque chose Cela n'y change rien, n'a aucune influence sur. Cela ne faisait ni chaud ni froid à mon avancement (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 2, 1836, page 453 ). · Il fait chaud (à une bataille). Il y a du danger, des risques sérieux : Ø 7. De grandes batailles, il n'y en a pas; mais ce qu'ils appellent des affaires de poste. Ce n'est pas qu'il n'y fasse chaud aussi; mais tout le monde n'en est pas,... GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1893. · Il fera chaud (avec une proposition temporelle ou conditionnelle). Il ne se produira pas de sitôt que. Si jamais je vous cède ma place, eh bien, il fera chaud! (RAOUL PONCHON, La Muse au cabaret, La Politesse est morte, 1920, page 284 ). c) Avoir chaud. Une rose, qui a trop chaud, se dévêt de ses feuilles, une à une (JULES RENARD, Journal, 1902, page 762 ). — Domaine de la personnalité humain Autrefois son âme avait froid, maintenant elle avait chaud (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 506 ). · Spécialement. domaine de la sensualité. Vous vous êtes abandonnée à lui comme une servante qui a trop chaud (PAUL CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 1re. version, 1892, page 517 ). — Familier. Avoir eu chaud. Avoir évité de peu un malheur, des ennuis. Mais, « il s'épongea le front », on a eu chaud! (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, page 33 ). 2. Locution adverbiale. a) À chaud. Pendant que s'exerce l'action d'une température plus ou moins élevée. Dorure à chaud (confer Hippolyte Fontaine, Électrolyse, 1885, page 124). — Domaine de la personnalité humain : Ø 8. Tout épanchement de coeur se doit faire, il me semble à « chaud », c'est-à-dire dans un mouvement de confiance et d'affection. GEORGES BERNANOS, Lettres inédites, 1905, page 1726. — Spécialement. CHIRURGIE, PATHOLOGIE. En période de fièvre, d'inflammation. Une appendicite aiguë à opérer à chaud, avec menace de péritonite (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 19 ). · Par métaphore. Cette visite artistique ne prenait pas subitement le caractère urgent d'une intervention « à chaud » (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 684 ). · Au figuré. En période de crise : Ø 9. La rébellion d'Algérie a éclaté non par hasard, à ce moment précis, alors qu'au Maroc et en Tunisie il fallait régler « à chaud » le passage d'un état à l'autre. FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 385. b) Tout chaud. — [Avec une nuance temporelle] Immédiatement, sur le vif. Il écrit tout chaud, sans réfléchir (ANDRÉ GIDE, Journal, 1907, page 255 ). — Très rare. Tout compris, au maximum. Tout chaud, cela ferait 19 000 francs (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1830, page 379 ). B.— Emplois interjectifs. 1. [Indique une température élevée] Chaud! chaud! Le Marchand de marrons. — Chaud! chaud! les marrons! (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Crainquebille, 1905, page 291 ). 2. Familier. Chaud! (chaud!), parfois (chaud-là). Allons! Vite! Agissons vite et bien! Chaud! chaud!... Passons au calembour! (HENRI MEILHAC, LUDOVIC HALÉVY, La Belle Hélène, 1865, I, 11, page 205 ). 3. Chaud-là! Attention. Je me pensais (...) : « Chaud là, Bélisaire!... Prenons garde qu'il n'arrive pas malheur au moutard » (ALPHONSE DAUDET, Contes du lundi, 1873, page 84 ). III.— Emplois comme substantif (pour désigner des inanimés) A.— Substantif masculin invariable. 1. Température élevée provenant de différentes sources et plus particulièrement du soleil. Souffrir le chaud et le froid (Dictionnaire de l'Académie Française). Tenir, mettre un plat au chaud (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). Se tenir au chaud. Il faisait un grand chaud, (...) il lui montra devant eux un ombrage de sapins (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, 1858, page 234 ). Tout sent l'étuve, la vapeur, le chaud (ALPHONSE DAUDET, Jack, tome 1, 1876, page 247 ). · Vieilli. Crever de chaud; mourir, étouffer de chaud (Dictionnaire de l'Académie Française). — Par métonymie. Effet produit dans l'air par une forte température. Plaines où de ce temps on voit trembler le chaud (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 14 ). — Expression figurée. · (Tout) au chaud. En état de quiétude, de paix, à l'abri de tout ennui. Tout au chaud, volets clos, elle [la conscience] s'anéantit (JEAN-PAUL SARTRE, Situations I, 1947, page 33) : Ø 10. [Le curé de Torcy] . — (...) les pauvres écrivains bien pensants (...) s'imaginent qu'un bonhomme est à l'abri dans l'extase, qu'il s'y trouve au chaud et en sûreté comme dans le sein d'Abraham. En sûreté!... GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1041. · Souffler le chaud et le froid. Changer alternativement d'avis, d'opinions (Confer Stendhal, Vie de Henry Brulard, tome 2, 1836, page 261). Remarque : On rencontre dans la documentation les mots composés. a) Chaud-boire, langue régionale (Ouest, vraisemblablement). Boisson chaude (confer JEAN DE LA VARENDE, Contes sauvages, 1938, page 48). b) Chaud-et-froid. Alternance de fortes et de faibles températures. La fournaise d'Almeria, le chaud-et-froid de Tanger (HENRI DE MONTHERLANT, La Petite Infante de Castille, 1929, page 588). — Spécialement. MÉDECINE, PHYSIOLOGIE. Température propre à un corps, à une plante, à une de ses parties, ou provoquée par des causes extérieures (maladies, émotions). Se sentant le chaud l'un de l'autre, ils se parleraient doux (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Derborence, 1934, page 179 ). · Chaud et froid. Refroidissement pouvant entraîner diverses maladies (rhume, grippe, bronchite) : Ø 11. L'orateur funèbre, ayant pris un chaud et froid au dernier enterrement, traînait un mauvais rhume à fièvre et à grosse toux creuse... ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste, 1883, page 278. Par métaphore. En littérature, il faut arriver doucement, de peur d'attraper un chaud et froid (JULES RENARD, Journal, 1895, page 264 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le régionalisme (Centre-Ouest) chaud-ferdis. Refroidissement (confer MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 56). 2. Domaine de la personnalité humain. a) État moral d'une personne, fait d'ardeur intérieure, de sentiments vifs favorables ou défavorables. Ainsi passons-nous du froid au chaud, (...), tantôt bouillants d'ardeur, (...), tantôt froids et las (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 301 ). b) Ce qui est sensuel, empreint de sensualité, de réalisme. Lecture (...) du voyage pornographique de Gautier, (...); du chaud, du cru, du dru (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1857, page 427 ). c) Domaine de l'activité humain (Confer I B 2 d; l'adjectif est employé comme neutre). Oh! ça (sic) été d'un chaud! On a crié à faire venir les sergents de ville! (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 225 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin composé chaud-vif, dans lequel chaud a une valeur intensive. À mesure qu'il entrait dans le chaud-vif de son malheur (JEAN GIONO, Un de Baumugnes, 1929, page 45). d) Locution prépositive. [Avec une nuance temporelle] Sur le chaud de. Instantanément, sur le coup de. J'ai encore mon habit au dos et j'écris sur le chaud de la soirée (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1248 ). B.— Substantif féminin. 1. TECHNOLOGIE. Degré de température nécessaire à certaines matières (fer, verre) pour les travailler, variable suivant le but recherché : Ø 12. On corroie son étoffe de fer au gros marteau, on lui flanque deux autres chaudes suantes; si le fer a été surchauffé, on le rétablit par des chaudes grasses, et à petits coups. Et puis on étire l'étoffe,... VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, pages 171-172. 2. Familier. Flambée qui réchauffe rapidement, chaleur qui en résulte. Une rentrée par le brouillard, une promenade dans les prés mouillés, tout devient prétexte à une chaude (PAUL ARÈNE, Contes de Paris et de Provence, 1887, page 61 ). 3. [Avec une nuance temporelle] À la chaude, sur la chaude. Sur le champ, immédiatement. Franz partit tout de suite, à la chaude (ÉLÉMIR BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 150) : Ø 13. Le soir même du passage de Monseigneur, ayant ainsi appris que le Barthaut ignorait le latin, elle alla sur la chaude en faire bruit au pas des portes. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 169.

« Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle et dans Larousse du xxe.

si?cle en six volumes.

2.

[En parlant de v?tements] Qui pr?serve du froid, qui tient chaud.

Manteau chaud.

3.

Sp?cialement.

a) G?OGRAPHIE.

[En parlant d'une partie du globe] Qui est situ? dans une r?gion o? la temp?rature est ?lev?e, en raison de sa position proche de l'?quateur.

Pays chauds.

Croisi?res en mers chaudes (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 63 ).

b) G?OLOGIE.

[En parlant d'un sol] Qui a une certaine temp?rature en raison de sa nature ou de son exposition.

Cette terre est chaude, (...) la craie r?fl?chit le soleil et laisse passer l'eau (JULES MICHELET, Journal, 1833, page 113 ).

c) M?DECINE, PHYSIOLOGIE.

? [En parlant d'une personne, d'un animal, d'une plante ou d'une partie de leur ?tre] Qui a une temp?rature naturelle d?termin?e, correspondant aux fonctions organiques, ? la vie, ou dont la temp?rature s'?l?ve sous l'action de diff?rents facteurs (soleil, maladies, ?motions diverses).

Animaux ? sang chaud.

S'il est un peu chaud, un peu fi?vreux, (...), ne t'inqui?te pas.

Ce sont les dents qui le travaillent (MARCEL PAGNOL, Fanny, 1932, III, 2, page 173 ).

? [En parlant d'une qualit?, etc.] Qui s'accompagne d'une certaine temp?rature, naturelle ou provoqu?e, qui donne de la chaleur ou une impression de chaleur.

Le visage de F?licit? s'empourpra d'une joie chaude (?MILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 86 ).

d) PHYSIQUE NUCL?AIRE.

[En parlant d'une substance ou d'un lieu] Dont la radio-activit? ?lev?e exige des pr?cautions sp?ciales.

Laboratoire chaud (BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 225 ).

B.? Au figur?.

1.

[En parlant d'une chose qui exerce un effet particulier sur les sens] Qui est agr?able aux sens par sa richesse, ses qualit?s propres, l'impression de vie qu'il donne.

Le timbre chaud et expressif du nouveau jeu de clarinette (VINCENT-PAUL-MARIE-TH?ODORE D'INDY, C?sar Franck, 1908-21, page 141 ).

L'odeur. »

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