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Vocabulaire: CHIEN1, CHIENNE1, substantif.

Publié le 11/11/2015

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Vocabulaire: CHIEN1, CHIENNE1, substantif. I.— [Le chien dans son animalité] A.— Langage scientifique, vieux. Genre de mammifères de l'ordre des carnivores digitigrades dont le type est le chien, et qui comprend aussi le loup, le chacal et le renard. Synonyme : canidés* (Confer Georges Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, tome 1, 1805, page 303). B.— Courant. Mammifère carnivore très anciennement domestiqué, dressé à la garde des maisons et des troupeaux, à la chasse ou bien élevé pour l'agrément. Un gros chien de garde, un petit chien d'appartement; la fidélité du chien. Une petite chienne follement caressante, à laquelle tout le monde fait fête (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1884, page 381 ). La domestication du chien précède de plusieurs milliers d'années celle des autres animaux domestiques (ROBERT HARRY LOWIE, Manuel d'anthropologie culturelle, 1936, page 53 ). Il [Raymond] lui a cité des exemples de chiens qui avaient fait des dizaines de kilomètres pour retrouver leur maître (ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1151) : Ø 1.... j'aperçus dans un coin de la cour un grand homme maigre qui faisait obstinément le simulacre d'appeler un chien imaginaire. Il criait, d'une voix douce, d'une voix tendre : « Cocotte, ma petite Cocotte, viens ici, Cocotte, viens ici, ma belle », en tapant sur sa cuisse comme on fait pour attirer les bêtes. GUY DE MAUPASSANT. Contes et nouvelles, tome 2, Mademoiselle Cocotte, 1883, page 809. Ø 2. Le matin j'ouvre au chien et je lui fais manger sa soupe. Le soir je lui siffle de venir se coucher. JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 102. — Par métaphore : Ø 3.... chaque fois qu'une voix libre s'essayera à dire, sans prétention, ce qu'elle (...) pense [des problèmes actuels] , une armée de chiens de garde de tout poil et de toute couleur, aboiera furieusement pour couvrir son écho. ALBERT CAMUS. Actuelles I, 1944-48, page 123. — JOURNALISME. Faire la chronique des chiens écrasés, et par ellipse, familier faire les chiens écrasés. Être chargé de la rubrique des faits divers d'un journal. Je ne suis pas, moi, un rédacteur de chiens écrasés, déclara le jeune Boitabille (GASTON LEROUX, Le Mystère de la chambre jaune, 1907, page 13 ). SYNTAXE : a) Chien de race, chien bâtard; jeune chien, vieux chien infirme; chien méchant, hargneux; chien enragé, chien fou (rare); chien errant, perdu; chien perdu sans collier (confer G. CESBRON, Chiens perdus sans collier, Paris, Laffont, 1954). b) Un chien qui aboie, grogne, jappe, hurle (à la lune, à la mort); un chien qui ronge un os; un chien qui fait le beau « qui se dresse sur ses pattes de derrière »; un chien qui lève la patte (familier) « qui urine »; une odeur de chien mouillé. c) Dressage du chien; chien sauvage; attacher, museler un chien; tenir un chien en laisse (Dictionnaire de l'Académie Française 1878-1932); lâcher un chien (ou les chiens); siffler un chien (pour le faire venir à soi); faire coucher un chien « lui dire : couche (-toi) »; tondre, caresser un chien. d) Chien d'aveugle, de berger, de trait « attelé au traîneau »; chien policier, sanitaire; chien savant (ou chien dressé, chien de cirque). e) Chien de chasse; chien d'arrêt ou couchant (confer arrêt I A 1 a); chien courant « qui poursuit le gibier en donnant de la voix »; chien fou « qui s'emporte après le gibier »; valet de chiens « celui qui s'occupe des chiens d'une meute ». Rompre les chiens « les empêcher de suivre la trace d'un animal ». Au figuré Interrompre une conversation dont le sujet est délicat, embarrassant ou dangereux : Ø 4. — « Après tout, il est peut-être indispensable d'être un imbécile pour bien jouer au tennis. » — « C'est possible. » Elle leva la tête avec impertinence; « vous devez le savoir mieux que personne; vous étiez une excellente raquette, autrefois. » Puis, rompant les chiens, et se tournant vers sa cousine : « Tu ne pars pas encore, petit Nico? » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 921. — Familier, ironique. Chien-chien. Petit chien à qui l'on prodigue des soins exagérément délicats : Ø 5. « Je n'aurai plus d'amis, parce qu'on souffre trop quand on les perd »; c'était le mot des vieilles dames, quand trépasse le chien-chien-à-sa-mémère... HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1213. II.— [Le chien comme figure de l'être humain] Expressions usuelles et généralement familières. A.— [Chien désigne des types humains] 1. [Types sociaux; par référence au rôle du chien gardien de maison] Personne exerçant des fonctions de surveillance sous le contrôle d'une autorité supérieure. Chien de caserne, de quartier. Adjudant Je t'embête? Tu ne disais pas ça, il y a vingt ans, quand j'étais simple chien de quartier à Lunéville (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Les Gaîtés de l'escadron, 1886, page 54 ). Chien du commissaire. Secrétaire du commissaire de police (confer Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1894, page 517). Chien de cour. Surveillant dans un lycée. Les chiens de cour qui les harcelaient naguère au collège (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 2, 1850, page 154 ). — Vieilli. (C'est un) chien au grand collier. (Celui qui) " a le principal crédit dans une compagnie, dans une maison " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe. siècle. 2. [Types moraux ou caractériels; par référence au fait que le chien passait pour un animal vil] Personne âpre au gain, dure en affaires. Son oncle était un vieux chien qui lui avait filouté ses bijoux (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 233 ). — Familier, au féminin. Femme sensuelle et sans moralité : Ø 6. — Les fleuristes, murmura Lorilleux, toutes des Marie-couche-toi-là. — Eh bien! Et moi? reprit la grande veuve, les lèvres pincées. Vous êtes galant Vous savez, je ne suis pas une chienne, je ne me mets pas les pattes en l'air, quand on siffle! ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 681. — [En apostrophe] Chien, fils de chien! Injure très méprisante (Confer Maxime Du Camp, Mémoires d'un suicidé, 1853, page 49). Fils de chienne! (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 203 ). — Locutions proverbiales. C'est un beau chien s'il voulait mordre. C'est quelqu'un qui paraît courageux mais ne l'est pas (confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878). C'est un chien qui aboye à la lune. C'est un présomptueux qui s'attaque inutilement à ce qui est hors d'atteinte (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798, 1835). 3. Un homme quelconque. Un chien coiffé ou le premier chien coiffé. Le premier venu, n'importe qui : Ø 7. Mais quand une fille entend se marier, rien ne saurait la tenir : elle prendrait plutôt un chien coiffé que de rester demoiselle. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 164. B.— [Chien figure dans des expressions spécifiant un aspect physique, moral ou des comportements humains] 1. Phraséologie (classement sémantique : aspects et qualités) a) [Aspect physique] Un air, des yeux de chien battu; une figure de chien : Ø 8. Voici une photographie (...) M'y trouvez-vous assez noire, assez petite, assez chien perdu, avec ces mains croisées et cet air battu?. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 271. — [Par analogie de forme, d'apparence] Cheveux à la chien. Coiffure féminine où les cheveux sont rabattus sur le front en frange lisse. Femmes aux cheveux à la chien peignés sur les sourcils (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 21 ). Cheveux en chien fou. Frisés sur le front (confer Montherlant, Fils de personne, 1943, II, 4, page 305). Cheveux coupés en oreilles de chien (vieilli). Il portait encore les cheveux coupés en oreilles de chien, à la mode de l'an II (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 257 ). Spécialement, au pluriel. Des chiens. Frange lisse de cheveux (Confer Georges Duhamel, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 82). b) [Aspect moral : défauts] (Être) bête, fou comme un jeune chien. — [En parlant d'une chose pénible, excessive ou d'un être détestable] Chienne de vie! un caractère de chien, un métier de chien. Quel chien de voleur! (NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Caractères et anecdotes, 1794, page 96 ). Cette chienne de politique (GEORGES BERNANOS, Lettres inédites, 1906, page 1736 ). Je me donne un mal de chien pour te faire plaisir (MARCEL PAGNOL, Fanny, 1932, I, 1er. tableau, 1, page 11 ). · Par extension. Temps de chien. Très mauvais temps. Quel temps de chien! — il pleut, il neige Les cochers transis sur leur siège, Ont le nez bleu (THÉOPHILE GAUTIER, Émaux et camées, 1852, page 128 ). Froid de chien : Ø 9. Hier, pendant que la pluie tombait le plus fort, les bourgeois qui habitent en face de moi dînaient sur leur terrasse, à l'abri d'une tente, et il faisait un froid de chien! J'avais du feu! GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1869, page 19. Remarque : On rencontre aussi l'expression proverbiale un temps à ne pas mettre un chien dehors (confer Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1263). — Locution. Ne pas attacher son chien avec des saucisses. Être d'une avarice rare. Un de ces bons bourgeois romains qui ne devaient pas, comme de juste, attacher leur chien avec des saucisses (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1068 ). Ne pas jeter sa part aux chiens. Être ardent à défendre ce qui nous revient (confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932). Avoir été mordu d'un chien (enragé). Être très susceptible (Confer François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 238). 2. Phraséologie (attitudes et comportements, généralement péjoratif) a) [Par référence à l'état de domesticité dans lequel se trouve le chien] (Être) comme un chien à l'attache (Confer attache exemple 7). Se cacher comme un chien malade (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 305 ). · (Se) faire le chien couchant (de quelqu'un). Avoir une attitude obséquieuse : Ø 10. Aussi haut, méprisant et dur avec les hommes qu'il était humble avec le docteur, aussi chien couchant avec l'un que chien hargneux avec les autres, l'infirmier, à juste titre, jouissait de l'exécration générale... GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, À l'infirmerie, 1893, I, page 216. · Être, se faire le chien de quelqu'un. Être réduit à un état de dépendance vis-à-vis de quelqu'un ou se mettre dans cette situation. Que m'importe De n'être que le chien couché devant ta porte (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, La Paternité, tome 4, 1877, page 690) : Ø 11. Lange (...) la soigna, la guérit, et vous ne sauriez croire quelle ardente gratitude elle lui en a gardée, jusqu'à être son chien, sa chose... ÉMILE ZOLA, Travail, tome 1, 1901, page 187. Remarque : On rencontre l'expression faire le chien dans un sens particulier : faire le chien, c'est faire le marché avec sa bonne (Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1896, page 1010). — [Par référence au caractère pénible de la vie des chiens] Parler à quelqu'un comme à un chien, traiter quelqu'un comme un chien. Avec le plus profond mépris. C'est là [au collège] que je l'ai vu [mon père] essuyer en cachette des larmes (...) quand le proviseur lui parlait comme à un chien (JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, Le Bachelier, 1881, page 346 ). · Mener une existence de chien errant (PAUL REIDER, Mademoiselle Vallantin, 1862, page 36 ). · Mourir, crever comme un chien. Être malade comme un chien (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 228 ). Si l'ennemi a l'esprit de tourner le village nous sommes tous prisonniers comme des chiens (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 53 ). Il tira et abattit le jardinier comme un chien! (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 225 ). b) [Par référence aux aboiements du chien, pour souligner la mésentente entre personne] Locution familière. · Arriver, recevoir quelqu'un comme un chien dans un jeu de quilles. Arriver mal à propos, faire à quelqu'un mauvais accueil : Ø 12. De là, chez M. Lefèvre, où je fus reçu comme un chien dans un jeu de quilles. D'abord le faquin convint que M. Leclerc lui avait parlé de moi, puis il ne sut pas ce que je voulais dire. JULES MICHELET, Journal, 1820, page 126. · Avoir d'autres chiens à fouetter (ou à peigner). Considérer qu'une personne ou une chose ne mérite aucun intérêt. Synonyme usuel : avoir d'autres chats à fouetter : Ø 13.... malgré la campagne de presse, cette malheureuse décoration ne me sera pas retirée. Ces messieurs du Conseil de l'Ordre ont d'autres chiens à fouetter. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, page 277. · Garder (ou réserver) à quelqu'un un chien de sa chienne. Lui ménager une vengeance : Ø 14. Il [Clemenceau] mit cela dans un coin de sa tête, se promettant bien, le cas échéant, de réserver au matois de Mons-sous-Vaudrey un chien de sa chienne. LÉON DAUDET, La Vie orageuse de Clemenceau, 1942, page 61. · Leurs chiens ne chassent pas ensemble. [En parlant de personnes qui ne s'entendent pas très bien] (Dictionnaire de l'Académie Française 1798, 1878; Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). · S'entendre, vivre comme chien et chat. (Confer chat1 II A 4). L'oncle et la tante vivaient en chien et chat animés l'un contre l'autre d'une antipathie instinctive (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, La Vie de ménage, L'Escalier, 1890, page 63 ). · Se regarder en chiens de faïence. Avec hostilité, en se défiant du regard (Confer Louis Aragon, Les Beaux quartiers, 1936, page 96) : Ø 15. Guitry dîne chez Henry, en face de Forain et de Paul Robert, Ils dînent comme des chiens de faïence. Forain et Guitry ont été des camarades de dèche. Aujourd'hui, ces deux hommes gagnent beaucoup d'argent, dînent à 25 francs, se disent à peine bonjour et se méprisent,... JULES RENARD, Journal, 1901, page 635. c) [Par référence au caractère supposé des chiens] Agir comme un chien fouetté. De mauvaise grâce. (N'est attesté que dans Dictionnaire de l'Académie Française 1932). Être fait à quelque chose comme un chien à aller à pied (ou nu-tête). S'être accoutumé à quelque chose (confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878). Faire comme le chien du jardinier qui ne mange point de choux et n'en laisse point manger aux autres. Interdire à autrui l'usage d'un bien dont on ne peut pas jouir soi-même (Confer Anatole France, La Vie littéraire, tome 3, 1891, page 223). d) [Divers] Nager à la chien, en chien. En ne se servant que des bras. [Poil de Carotte et son frère] oublient leur faim et se mettent à nager en marin, en chien, en grenouille (JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 51 ). · S'étirer comme un jeune chien (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 1, 1868, page 141 ). 3. Locutions (utilisées dans certaines situations) a) Locutions usuelles. · Cela n'est (même) pas bon à jeter aux chiens, cela ne vaut pas les quatre fers d'un chien. Cela n'a aucune valeur, ne jouit d'aucune considération. Aujourd'hui, Wagner, chez ces gens-là, n'est plus bon à jeter aux chiens (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 89) : Ø 16. Jules, qui ne valait pas, comme on dit, les quatre fers d'un chien, devint tout à coup un honnête homme, un garçon de coeur, un vrai Davranche, intègre comme tous les Davranche. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Mon oncle Jules, 1883, page 415. · Cela n'est pas fait pour les chiens. C'est une chose qu'il ne faut pas jeter, qu'il faut utiliser pour soi. Les tribunaux ne sont pas faits pour les chiens (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 66 ). · Donner, jeter sa langue aux chiens (ou, plus usuel, aux chats). Renoncer à deviner quelque chose. Tu donnes ta langue au chien... c'est-à-dire que tu renonces, que tu ne devines pas (EUGÈNE SUE, Atar Gull, 1831, page 13 ). b) Plus rare. Battre un chien devant le loup (ou le lion). " Réprimander une personne inférieure devant une personne supérieure à qui cela doit servir de leçon " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)); (attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878). Ce sont deux chiens après un os. Il n'y a pas d'accord possible entre deux personnes qui se disputent le même objet ou aspirent au même poste. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932). C'est une charrue à chiens. Ce sont des associés qui ne s'entendent pas et nuisent ainsi à leur entreprise. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1878). Il mourrait plutôt un bon chien de berger. Se dit lorsqu'une personne peu appréciée réchappe d'une maladie (Confer Maurice Barrès, Mes cahiers, tome 10, 1913-14, page 13). Il y a trop de chiens après l'os. C'est une entreprise où les participants sont nombreux mais le profit faible (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932). Un chien regarde bien un évêque. Nul ne doit s'irriter d'être regardé (Confer Alfred de Musset, Le Chandelier, 1840, I, 2, page 33). c) [Par allusion à l'histoire] C'est le chien de Jean de Nivelle, il s'enfuit quand on l'appelle. C'est quelqu'un qui se dérobe quand on a besoin de lui (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932). [Par allusion au fait qu'on représente toujours Saint Roch avec un chien] C'est Saint Roch et son chien. Ce sont deux personnes inséparables. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe et du XXe. siècle). [Par allusion à la Bible] C'est un chien qui retourne à son vomissement (confer Proverbes XXVI, 11). C'est quelqu'un qui retombe dans son péché (Confer Henri de Montherlant, Les Lépreuses, 1939, page 1394). d) Jurons. Confer supra II A 2. (Sacré) nom d'un chien. Juron familier (pour éviter de jurer par le nom de Dieu). Vous paierez, nom d'un chien! (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, page 164 ). 4. Proverbes. a) [Par allusion à la Bible] Chien en vie vaut mieux que lion mort (confer Ecclésiaste IX, 4). La vie est le premier des biens (Confer Charles-Marie Leconte de Lisle, Poèmes barbares, L'Ecclésiaste, 1878, page 37). b) Autres proverbes. Bon chien chasse de race. Les enfants héritent des qualités ou des défauts de leurs parents. Il finira mal, ce garçon-là. Il est bien vrai que bon chien chasse de race (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Histoire vraie, 1882, page 337 ). Chien hargneux a toujours l'oreille déchirée. Un querelleur s'attire toujours des ennuis. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932). Chien qui aboie ne mord pas. Celui qui crie beaucoup n'est pas le plus à craindre (Confer Georges Bernanos, Dialogues des Carmélites, 1948, 3e. tableau, 2, page 1615). Il n'est de chasse que de vieux chiens. L'expérience acquise au cours des années ne se remplace pas. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932). Il ne faut point se moquer des chiens qu'on ne soit sorti du village. " Il faut se mettre à l'abri du danger avant de s'en moquer " (Dictionnaire de l'Académie Française). Il vaut autant être mordu d'un chien que d'une chienne. Il n'y a pas à choisir entre deux solutions également mauvaises (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878). Jamais à bon chien il ne vient bon os. Le succès ne récompense pas toujours celui qui le mérite (Dictionnaire de l'Académie Française). Pendant que le chien pisse, le loup s'en va. La moindre hésitation fait perdre une bonne occasion (confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878). Qui m'aime aime mon chien. " Quand on aime quelqu'un, on aime tout ce qui lui appartient " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)); (Confer également Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932). Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage. On trouve toujours un prétexte quand on est décidé à se débarrasser de quelqu'un ou de quelque chose (Confer Henri Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 561). III.— [Par analogie de forme, d'apparence; chien désignant des êtres autres qu'humains ou des inanimés] A.— HISTOIRE NATURELLE. populaire. Chien de mer*, chiendent*. B.— HABILLEMENT. Collier de chien. Ruban, généralement en velours, ou collier exactement adapté à la taille du cou : Ø 17. Un collier de chien, carcan de quatorze rangs, palissé de barrettes en brillants, parlait de fanons ridés, de tendons d'aïeules, peut-être d'écrouelles... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Gigi, 1944, page 138. C.— ALIMENTATION. populaire. Chien chaud. Sandwich comportant une saucisse chaude. D.— BÂTIMENT. Chien-assis*. E.— TECHNOLOGIE. Chien (de fusil). " Pièce qui tient la pierre à feu dans les armes anciennes, ou qui frappe la cheminée garnie d'une capsule dans les armes à percussion " (Dictionnaire du costume et de ses accessoires, des rames et des étoffes des origines à nos jours (MAURICE LELOIR) 1961). Un vieux fusil à chien (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, La Grande peur dans la montagne, 1926, page 83 ). Armer le chien (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 209 ). — Par métaphore : Ø 18. Tous nos héroïsmes viennent de nos femmes. Un homme sans femme, c'est un pistolet sans chien; c'est la femme qui fait partir l'homme. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 457. — Au figuré. [Le sujet désigne une personne] (Dormir, être couché) en chien de fusil. Replié sur soi-même, les genoux ramenés vers le ventre : Ø 19. Tu me parais un peu dégoûté du pays; mais il y aura une manière de ne pas trop s'apercevoir de ses désagréments. Ce sera de rester à fumer sur le perron, de bavarder à tort et à travers entre nous, et de dormir en chien sur le grand canapé du salon. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 1, 1812-76, page 272. F.— Familier. Division populaire de la journée. Entre chien et loup. À l'heure crépusculaire où l'on ne fait pas de distinction entre un chien et un loup, où les objets se confondent. Ils sortaient seulement avant l'aube, juste à peine une heure ou deux entre chien et loup... au tout petit matin (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 615 ). Remarque : On rencontre l'emploi substantival : Rares sont les poètes qui dédaignent ce chien et loup, cette pénombre à surprises (JEAN COCTEAU, La Fin du Potomak, 1940, page 97). G.— Argot. Chien ou sacré-chien. Eau-de-vie. Donnez-lui une goutte de sacré-chien, (...) s'il n'est pas encore bien loin dans l'autre monde, il reviendra pour y goûter (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 135 ). · Coup de chien. Tempête soudaine et, par extension, émeute, soulèvement. Le spectre du coup de chien ou seulement des « manifestations inopportunes » (...) hantait [les gardiens] (HERVÉ BAZIN, Le Bureau des mariages, 1951, page 113 ). Remarque : 1. Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Grand Larousse de la Langue française en six volumes 2. On rencontre chez Zola (L'Assommoir, 1877, page 388) du chien au sens de « coup fort et violent » : C'est du chien, ça! s'écria Madame Boche, émerveillée de la rudesse des coups de battoir. · Piquer un chien. Faire un somme : Ø 20. «... ce que c'est bon (...) d'allumer une pipe, en buvant son café arrosé d'un caramel à l'eau-de-vie, et de piquer un chien en face l'un de l'autre (...) oh! un tout petit chien, le temps de laisser passer le gros de la digestion... » ALPHONSE DAUDET, Sapho, 1884, page 188. — Avoir du chien. 1. [En parlant d'une femme] Avoir un charme quelque peu provocant, être attirante. À Paris dès qu'une femme dit qu'elle est belle, qu'elle a du chic, du zinc ou du chien, tout le monde la croit sur parole et prend feu (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Madame de Beaulaincourt, 1870, page 35 ). 2. Par extension. [En parlant d'une chose] C'est aussi la chapelle nocturne que je connais le mieux (...) Elle a plus de chien, plus d'âme et plus de résonance (LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 25 ). 3. Vieux. [En parlant d'un artiste et, en particulier d'un comédien] Faire preuve d'un talent brillant (Confer Émile Zola, Nana, 1880, page 1330). Remarque : Voir en outre supra II B 1 a des chiens « cheveux ».

« caresser un chien.

d) Chien d'aveugle, de berger, de trait « attelé au traîneau »; chien policier, sanitaire; chien savant (ou chien dressé, chien de cirque).

e) Chien de chasse; chien d'arrêt ou couchant (confer arrêt I A 1 a); chien courant « qui poursuit le gibier en donnant de la voix »; chien fou « qui s'emporte après le gibier »; valet de chiens « celui qui s'occupe des chiens d'une meute ».

Rompre les chiens « les empêcher de suivre la trace d'un animal ».

Au figuré Interrompre une conversation dont le sujet est délicat, embarrassant ou dangereux : Ø 4.

— « Après tout, il est peut-être indispensable d'être un imbécile pour bien jouer au tennis.

» — « C'est possible.

» Elle leva la tête avec impertinence; « vous devez le savoir mieux que personne; vous étiez une excellente raquette, autrefois.

» Puis, rompant les chiens, et se tournant vers sa cousine : « Tu ne pars pas encore, petit Nico? » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 921. — Familier, ironique.

Chien-chien.

Petit chien à qui l'on prodigue des soins exagérément délicats : Ø 5.

« Je n'aurai plus d'amis, parce qu'on souffre trop quand on les perd »; c'était le mot des vieilles dames, quand trépasse le chien-chien-à-sa-mémère... HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1213. II.— [Le chien comme figure de l'être humain] Expressions usuelles et généralement familières. A.— [Chien désigne des types humains] 1.

[Types sociaux; par référence au rôle du chien gardien de maison] Personne exerçant des fonctions de surveillance sous le contrôle d'une autorité supérieure.

Chien de caserne, de quartier.

Adjudant Je t'embête? Tu ne disais pas ça, il y a vingt ans, quand j'étais simple chien de quartier à Lunéville (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Les Gaîtés de l'escadron, 1886, page 54 ).

Chien du commissaire. Secrétaire du commissaire de police (confer Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1894, page 517).

Chien de cour.

Surveillant dans un lycée.

Les chiens de cour qui les harcelaient naguère au collège (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 2, 1850, page 154 ). — Vieilli.

(C'est un) chien au grand collier.

(Celui qui) " a le principal crédit dans une compagnie, dans une maison " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe. siècle. 2.

[Types moraux ou caractériels; par référence au fait que le chien passait pour un animal vil] Personne âpre au gain, dure en affaires.

Son oncle était un vieux chien qui lui avait filouté ses bijoux (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 233 ). — Familier, au féminin.

Femme sensuelle et sans moralité : Ø 6.

— Les fleuristes, murmura Lorilleux, toutes des Marie-couche-toi-là. — Eh bien! Et moi? reprit la grande veuve, les lèvres pincées.

Vous êtes galant Vous savez, je ne suis pas une chienne, je ne me mets pas les pattes en l'air, quand on 2. »

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