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Vocabulaire: COGNÉE, substantif féminin.

Publié le 14/11/2015

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Vocabulaire: COGNÉE, substantif féminin. Hache utilisée par les bûcherons et les charpentiers. Je vois toujours ce bois avant qu'on y eût porté la cognée (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 161 ). On entendait les coups sourds de la cognée de Célestin, occupé à détailler l'ormeau (ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 168) : Ø 1. Le bûcheron abattait un « ancien » marqué au flanc. Il frappait obliquement. Le fer de la cognée s'enfonçait plus avant, à chaque coup, dans le pied palmé de l'arbre, faisait voler un copeau, humide et blanc comme une tranche de pain, et se relevait pour retomber. RENÉ BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, page 8. — Locution figurée. · Mettre la cognée à l'arbre, à la racine. Faire oeuvre de démolisseur : commencer un travail de destruction. Le chêne que vous rêvez d'abattre, le temps y a mis déjà sa cognée; un fer qui ne pardonne pas (FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 191) : Ø 2.... une douleur sourde dans la mâchoire me rappelle la défiguration prochaine, la cognée mise à la racine de l'arbre, la démolition de la santé, le déclin des forces... HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 272. · Jeter le manche après la cognée. Renoncer à quelque chose par lassitude, désespoir : Ø 3.... afin de remonter Durtal qu'il voyait abattu, le prêtre ajouta : — Si vous succombez, ne désespérez pas, ne jetez pas, après la cognée, le manche. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 125. Remarque : On rencontre dans la documentation un exemple de cognée au sens de « bruit fait par une hache ». L'un de ces cornets [les oreilles du lièvre] (...) épiait le grésillement de la gelée, tandis que l'autre, ouvert à l'horizon, recueillait les cognées d'une hache dont résonnait la forêt morte (FRANCIS JAMMES, Le Roman du lièvre, 1903, page 32). Fréquence absolue littéraire Cognée : 161. Coignée : 4. Forme dérivée du verbe "cogner" cogner COGNER, verbe. I.— Emploi transitif. A.— Vieux. Frapper sur quelque chose pour l'enfoncer. Cogner un clou. — Au figuré, régionalisme (Canada), familier. Cogner des clous. Hocher la tête lorsqu'on dort assis : Ø 1.... l'ange du sommeil penchait la tête de Didace à petits coups, puis plus obstinément. Alphonsine poussa Amable du coude : — Ton père qui cogne des clous!... GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 95. Remarque : Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) mentionnent l'expression figurée cogner un fétu (« s'occuper de choses sans importance ») et la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle, le substantif masculin cogne-fétu (« celui qui se donne beaucoup de peine pour ne rien faire ») qui paraît cependant peu usité : Dom Beaudequin (...) a la réputation d'être un finassier et un cogne-fétu (...) il l'a [l'abbé] d'abord roulé par sa force d'inertie et ses faux-fuyants (JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 225). B.— Par extension. 1. Frapper plus ou moins violemment. a) [L'objet explicite ou implicite désigne une chose] Cogner quelque chose (sur, contre quelque chose). Quelqu'un cogne ses sabots sur le seuil avant d'entrer, pour enlever la boue (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1907, page 308 ). Le mercanti cognait furieusement le bureau de l'institutrice de son poing massif (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 103 ). Contre les vitres un arbre cognait ses branches jaunies (PAUL-JEAN TOULET, Les Demoiselles La montagne, 1920, page 168 ). — Employé avec un pronom réfléchi indirect. [Le complément désigne une partie du corps] Il a essayé de s'ouvrir le crâne en se cognant la tête contre le mur (JULIEN GREEN, Journal, 1942, page 264 ). Remarque : 1. Se cogner la tête. Cogner sa tête. 2. On rencontre le verbe suivi d'un objet interne. Il s'en va cogner un grand coup dans le petit poêle (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 622). — emploi absolu. [Éventuellement suivi d'un complément d'objet secondaire] : Ø 2. Rocambole se dirigea vers la porte que lui avait indiquée le chiffonnier (...). Mais le fils adoptif de la veuve cogna inutilement, la porte ne s'ouvrit pas. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 286. Ø 3. À l'intérieur [de la grotte] , dans l'ombre piquée par des flammes tremblantes de bougies, une forme accroupie cognait en ce moment avec un marteau. ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1666. · Cogner sur quelque chose : Ø 4. La caisse (...) fut menée à bras jusqu'à la rotonde, et le sculpteur, homme vigoureux, armé d'un coin de fer, d'un marteau, cogna dessus avec prudence... RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, page 13. · Cogner à (contre, sur) la porte. Pour avertir, signaler sa présence. Nanon vint cogner au mur pour inviter son maître à descendre (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 117 ). Meaulnes fut réveillé par quelqu'un qui cognait à la vitre (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 121 ). On cogna du heurtoir à la porte (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 28 ). Par métonymie, familier. Frapper sur la porte pour réveiller quelqu'un « La chambre, ce sera sept francs. (...) Le premier train arrive à 5 H 30; je vous cognerai » (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Cahier gris, 1922, page 628 ). b) [L'objet explicite ou implicite désigne une personne] Familier. Battre. Cogner quelqu'un. Je quitterai cette infâme danseuse ignoble (...) je la battrais, je la cognerais, je lui dirais son fait (HONORÉ DE BALZAC, Un Prince de la Bohème, 1840, page 390 ). Ma fureur décuplait mes forces; je le cognai, le bousculai, le tombai tout aussitôt (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 409 ) · Emploi pronominal (réciproque ou réfléchi) Un de ces ménages où on se cogne du matin au soir (GUY DE MAUPASSANT, Mont-Oriol, 1887, page 43 ). — Populaire. Se battre (au combat). Moi, ayant rien, j'ai rien à perdre. Donc, j'hésite pas : j'cours me cogner! (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 20 ). · emploi absolu. Cogner dur, cogner comme un sourd. Nous avons à l'Action Française un type qui est une vraie brute, il ne sait que cogner (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance avec Alain-Fournier, 1908, page 345 ). Pour passer sa colère, — ou sa honte, — il tirait la femme du lit et se mettait à cogner (ROGER MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, page 1057 ). [Avec un complément d'objet second] Cogner sur quelqu'un. Je ne suis pas un gentilhomme, je n'aurai pas peur de cogner sur une femme (JEAN-PAUL SARTRE, Huis-clos, 1944, page 155 ). 2. Heurter (involontairement). a) Cogner quelqu'un, quelque chose. Charles marchait comme un homme ivre (...) il cognait les passants, rompait les familles (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 34 ). Il courait dans le jardin, cognant sa tête aux branches basses des pruniers (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 267 ). Un papillon vert et deux libellules cognent ma lampe (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 191 ). — Cogner contre quelqu'un, quelque chose. Je l'ai vu pousser Julia Kasen et la faire cogner du front contre le marronnier (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 85 ). Le bac cogna soudain contre l'extrémité d'un embarcadère qui avançait dans l'eau (ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1657 ). b) Emploi pronominal familier. — Se cogner (à, contre quelque chose). Se heurter. · Par métaphore : Ø 5. Dans le numéro d'octobre de la N. R. F., (...) je me cogne à cette phrase stupéfiante : « Gabriele d'Annunzio est le plus grand écrivain de l'Italie... » ANDRÉ GIDE, Journal, 1938, page 1327. — Se cogner avec quelqu'un.. Rencontrer par hasard, par surprise. En sortant ce soir-là de chez Charpentier, je me cogne sous la porte cochère avec Bourget (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1882, page 143 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le verbe s'entre-cogner. Les prisonniers, harassés de la veille et qui dormaient encore plus qu'à demi, s'entre-cognaient sur le chemin comme des hommes ivres (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 60). II.— Emploi intransitif. Faire entendre des bruits sourds et répétés. A.— [En parlant du coeur, du sang] Battre violemment. Le coeur lui cognait à coups sourds sous la côte (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, page 304 ). Victor n'avait jamais été aussi essoufflé. Son coeur cognait (GEORGES MAGNANE, La Bête à concours, 1941, page 292) : Ø 6.... [il] rougit comme je n'ai jamais vu quelqu'un rougir : une montée de sang qui devait lui cogner à grands coups dans les tempes... HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 252. Remarque : Noter la construction : Le sang (le coeur) lui [pronom réfléchi] cognait, au lieu de son sang cognait; il s'agit d'une partie du corps (confer se laver les mains = laver ses mains), avec en outre un complément circonstanciel. B.— [En parlant d'un mécanisme, d'un moteur] Au fond de cette demi-nuit domestique où les radiateurs cognaient (PAUL NIZAN, La Conspiration, 1938, page 181 ). Trois mille pistons. Six mille soupapes. Tout ce matériel grince, racle et cogne (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, page 320 ). — En particulier. [En parlant d'obus qui éclatent] L'artillerie allemande cognait partout (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 196 ). Tant qu'ça a cogné, il [le sergent] est resté planqué dans un abri (MAURICE GENEVOIX, Les Éparges, 1923, page 117 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 687. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 222, b) 1 015; XXe. siècle : a) 1 363, b) 1 364. DÉRIVÉS : Cogneur, substantif masculin. Celui qui cogne, qui donne des coups. Avec ça pas jaloux, pas méchant, pas cogneur, un vrai amour d'homme qui n'a jamais fait un bleu à une personne du sexe! (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 202 ). Remarque : DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Larousse Encyclopédique, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 enregistrent le substantif masculin. cogneux. " Outil utilisé par les fondeurs pour battre le sable dans le moule ".

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L'un de ces cornets [les oreilles du li?vre] (...) ?piait le gr?sillement de la gel?e, tandis que l'autre, ouvert ? l'horizon, recueillait les cogn?es d'une hache dont r?sonnait la for?t morte (FRANCIS JAMMES, Le Roman du li?vre, 1903, page 32).

Fr?quence absolue litt?raire Cogn?e?: 161.

Coign?e?: 4.

Forme d?riv?e du verbe "cogner" cogner COGNER, verbe.

I.? Emploi transitif.

A.? Vieux.

Frapper sur quelque chose pour l'enfoncer.

Cogner un clou.

? Au figur?, r?gionalisme (Canada), familier.

Cogner des clous.

Hocher la t?te lorsqu'on dort assis?: ? 1....

l'ange du sommeil penchait la t?te de Didace ? petits coups, puis plus obstin?ment.

Alphonsine poussa Amable du coude?: ? Ton p?re qui cogne des clous!... GERMAINE GU?VREMONT, Le Survenant, 1945, page 95.

Remarque : Grand dictionnaire universel du XIXe.

si?cle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRAN?AISE (?MILE LITTR?) mentionnent l'expression figur?e cogner un f?tu (? s'occuper de choses sans importance ?) et la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle, le substantif masculin cogne-f?tu (? celui qui se donne beaucoup de peine pour ne rien faire ?) qui para?t cependant peu usit?: Dom Beaudequin (...) a la r?putation d'?tre un finassier et un cogne-f?tu (...) il l'a [l'abb?] d'abord roul? par sa force d'inertie et ses faux-fuyants (JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 225).

B.? Par extension.

1.

Frapper plus ou moins violemment.

a) [L'objet explicite ou implicite d?signe une chose] Cogner quelque chose (sur, contre quelque chose). Quelqu'un cogne ses sabots sur le seuil avant d'entrer, pour enlever la boue (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivi?re] , 1907, page 308 ).

Le mercanti cognait furieusement le bureau de l'institutrice de son poing massif (ROLAND LECALEL?, DIT ROLAND DORGEL?S,. »

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