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Vocabulaire: COIN2, substantif masculin.

Publié le 14/11/2015

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Vocabulaire: COIN2, substantif masculin. I.— Angle* rentrant ou saillant formé par l'intersection de deux lignes ou de deux plans; par métonymie, partie d'une chose où se forme un tel angle. Coin d'une armoire, d'une feuille, d'un mouchoir, d'une table, d'un bâtiment. A.— HABITATION HUMAINE. Coin de, de coin. 1. [Espace clos] a) Espace en angle rentrant dans un lieu habité ou fréquenté. Coin d'une pièce, d'appartement; les quatre coins d'une pièce. Le regard du vieux Ganse continuait d'aller lentement d'un coin à l'autre de la vaste pièce (GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 937 ). — De coin.. Qui est dans un coin. · AMEUBLEMENT. Conçu spécialement pour occuper l'angle d'une pièce. Chaise, meuble de coin. · Qui est dans l'angle d'un lieu clos. Place de coin : Ø 1. Qu'aurait-il [La Bruyère] été sans ce jour inattendu qui lui fut ouvert sur le plus grand monde, sans cette place de coin qu'il occupa dans une première loge au grand spectacle de la vie humaine et de la haute comédie de son temps? CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 1, 1863-69, page 125. · Coin fenêtre. Coin situé du côté de la fenêtre d'un compartiment de chemin de fer. Le couloir latéral, avec des fauteuils-couchettes en extension bloque les occupants des coins fenêtres (PIERRE DEFERT, Pour une politique du tourisme en France, 1960, page 71 ). — Locutions. · Mettre un enfant au coin. L'obliger à se tenir debout dans l'angle d'une pièce, ou par extension face à un mur, en signe de punition. · Acculer quelqu'un dans son coin (figuré). L'exaspérer jusqu'à ses dernières limites. Les hommes (...) s'amusaient de la colère qui l'étouffait, l'acculait dans son coin et le submergeait sous des spectres embusqués (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 136 ). — Par analogie. · Aux quatre coins de. Dans tous les lieux possibles d'un espace considéré comme clos. Par extension. Partout. Aux quatre coins du globe, du monde, de l'horizon. Les deux journaux semaient la haine et l'incendie aux quatre coins du département (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 3e. partie, 2, page 226 ). · JEUX. Jeu des quatre coins. Jeu dans lequel quatre personnes occupant les angles d'un quadrilatère doivent changer de coin en courant tandis qu'une cinquième essaie d'occuper un coin laissé momentanément vide par le déplacement d'un des quatre partenaires. Jouer aux quatre coins : Ø 2. Elle (...) se montre fort étonnée quand je lui dis qu'il est question de béatifier le petit bonhomme, et cela la fait rire de penser qu'elle aura joué peut-être, aux quatre coins et à pigeon vole avec un saint. JULIEN GREEN, Journal, 1948, page 162. Par ellipse. Un quatre-coins : Ø 3. Parfois, au coucher du soleil, un vol de pigeons nains s'abattant à la hâte sur un manguier auquel les chauves-souris pendaient le jour par grappes et les condamnant à errer jusqu'au matin. Un perpétuel quatre coins sur chaque arbre, qui laissait flottantes des centaines d'ailes. JEAN GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique, 1921, page 77. b) En particulier. [L'accent est mis sur l'intimité et/ou l'étroitesse de l'espace.] Coin de. a ) Coin de la cheminée. Espace en angle rentrant formé par les deux côtés de la cheminée. Plus usuel. coin de (du) feu. — Au coin du feu, et plus rarement, au coin de l'âtre, du fourneau, du foyer. Près du feu. Causerie* au coin du feu. Charles avait la manie de bavarder au coin du feu (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 5 ). Mais au dessert les commis redescendaient au magasin, et laissaient César, sa femme et sa fille achever leur dîner au coin du feu (HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 145) : Ø 4. Folantin (...) avait exhalé à demi-voix, dans un accès de rage lucide, sa préférence d'une lecture silencieuse des Fleurs du Mal au coin de son feu. — Au coin de votre pot-au-feu, voulez-vous dire, avait aussitôt rectifié Apémantus, qui feignit un instant l'admiration pour le roucouleur funèbre. LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 194. · Figuré. Chez soi, en famille. · Locution (souvent figurée) Cela ne se dit qu'au coin du feu (Dictionnaire de l'Académie Française). Cela ne se dit que dans l'intimité de la famille. Souvent péjoratif. Garder le coin du feu, rester au coin du feu, ne pas bouger du coin du feu. Rester enfermé chez soi, ne pas voyager. Vous savez qu'il y a des jours où la pluie oblige à garder le coin du feu (ALFRED DE MUSSET, Le Temps, 1831, page 94) : Ø 5. L'été, ils [les nobles] habitent les châteaux qu'ils possèdent aux environs; l'hiver ils restent au coin de leur feu. ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 39. Quitter le coin du feu. Sortir; partir en voyage. Allez, enfants nés sous un autre règne; Sous celui-ci quittez le coin du feu. Adieux! partez,... (PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 3, 1829, préface, page 1) : Ø 6. On dirait une enfantine impatience de savoir, comme celle des gens qui n'ont jamais quitté le coin de leur feu, quand ils se trouvent en face d'un homme qui revient de pays lointains et inconnus. CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 354. ß ) Par métonymie. — Existence dans l'intimité du foyer. Je suis sûre qu'il a mille aventures effrayantes à me conter... Cela vient à point pour me faire cet hiver un coin de feu supportable (OCTAVE FEUILLET, Scènes et proverbes, 1851, page 182 ). — [En apposition avec valeur d'adjectif] Je l'avais jugé tel qu'il [Maxime] est, quand je le traitais, en riant, de bourgeois monogame, de père de famille coin-de-feu... (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 209 ). — AMEUBLEMENT. Coin-de-feu. Petit siège bas conçu pour s'asseoir près du feu. 2. [Espace ouvert où habite l'homme ou qui est proche de son habitat] Coin de. a) Coin de la rue. Angle saillant formé par une ou plusieurs maisons à l'intersection de deux rues. Tourner le coin de la rue. Par métonymie. Espace où se forme un tel angle. Nous avons tourné le coin de la rue où rougeoyait l'enseigne Schiltz (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 323 ). — Expression familière. [Par référence aux débits de boissons fréquents aux coins de rue] À tous les coins de rue, à chaque coin de rue. Partout. Il s'arrêtait à tous les coins de rue pour boire un verre (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Crainquebille, 1904, page 41 ). · Rencontrer quelqu'un au coin d'une rue. Le rencontrer par surprise. Je vous en conjure, faites-le [ce garçon] envoyer dans un collège de province. Que je ne risque jamais de le rencontrer au coin d'une rue (HENRI DE MONTHERLANT, La Ville dont le prince est un enfant, 1951, III, 7, page 934 ). · Populaire. Figure en coin de rue. Figure anguleuse. Gervaise s'était calmée, toute refroidie par les figures en coin de rue des Lorilleux (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 523 ). b) Coin d'un bois. Angle saillant formé par l'intersection de la lisière d'un bois et du chemin qui y pénètre; par métonymie, espace où se forme un tel angle : Ø 7. Deux sauvages du parti des Français (...) sortent de leur rang sans qu'on s'en aperçoive, vont se mettre en embuscade au coin du bois, et postés derrière des arbres, ils tirent deux coups de fusil. GÉNÉRAL LOUIS-NARCISSE BAUDRY DES LOZIÈRES, Voyage à la Louisiane et sur le continent de l'Amérique septentrionale, 1802, page 98. — Locution figurée. [Par référence à l'isolement et/ou au danger d'un tel lieu] · Mourir au coin d'un bois. Mourir dans un endroit solitaire. Il [Alexandre] répétait souvent : « je mourrai au coin d'un bois, dans un fossé, au bord d'un chemin, et l'on n'y pensera plus » (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 157 ). · On ne voudrait pas le rencontrer au coin d'un bois. Il a un aspect peu rassurant Un de ces arbres vilainement taillés par l'homme comme un mendiant avec tous ses moignons, et qu'on ne voudrait pas rencontrer au coin d'un bois (JULES RENARD, Journal, 1906, page 1051 ). Expression proverbiale. Cet homme a la mine de demander l'aumône au coin d'un bois. " Se dit de quelqu'un qui a l'aspect d'un bandit " (Dictionnaire de l'Académie Française). B.— [Partie du visage humain] Angle entrant formé par les extrémités des lèvres, des paupières; par métonymie, partie extrême de la bouche ou des paupières où se forme un tel angle. Coin de, de (en) coin. Coin de la bouche, des lèvres; coin de l'oeil, des paupières; coins d'une moue (JULES LAFORGUE, Moralités légendaires, 1887, page 36 ). Il (...) s'essuyait un coin de lèvre qui saignait paisiblement (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 114 ). Elle [Moïra] écrasa du doigt une larme au coin de sa paupière (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 132 ). — [Avec un verbe ou un substantif verbal impliquant un mouvement du visage] (Verbe +) du coin de, (substantif verbal +) au/du coin de (la bouche, de l'oeil). En imprimant un certain mouvement au coin de la bouche, de l'oeil. Sourire du coin de la bouche, (un) rire au coin des lèvres (seulement esquissé); regarder, observer quelqu'un du coin de l'oeil (à la dérobée). Il me disait souvent, avec un rire du coin de la bouche, un affreux rire en scie qui me froissait, m'humiliait (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 243 ). Il me semblait qu'il me surveillait du coin de l'oeil et s'amusait (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 294 ). · Locution elliptique. En coin, de coin. Rire, sourire en coin. Rire, sourire peu appuyé et généralement malveillant Regarder de coin, regard en coin. (Jeter un) regard de côté et peu bienveillant Pendant qu'il [Lesable] fouillait dans les papiers étalés sur le bureau du commis d'ordre, Maze le regardait de coin en se frottant les mains (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Héritage, 1884, page 499) : Ø 8. Elle [Mlle Kolouri] se décida soudain à s'asseoir sur le sommier. Je la regardai faire, un peu gêné... Mais sans doute qu'un lit n'est pas pour lui faire peur. — Oh! dit-elle, avec un sourire de coin, vous avez un très bon sommier... Je ne bronchai pas. Elle continua, enhardie et bavarde : — Vous devez me juger bien sévèrement... CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 216. · Populaire. [En parlant d'une chose ou d'un événement qui peut faire mal] Tomber sur le coin de l'oeil : Ø 9. Une invasion de nuages lourds gagnait morceaux par morceaux le ciel (...) Ça, de la pluie? [dit la Guillaumette] Eh ben, mes gars, si y a jamais que c'te pluie-là pour vous tomber su'l'coin d'l'oeil, vous n'êtes pas encore à la veille d'attraper des compères-loriots. GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 1re. partie, 7, page 47. C.— Par extension. Partie généralement petite d'un objet; par métonymie, petit objet. 1. Partie, généralement petite, d'un objet, située à un des coins (saillants) de celui-ci. Un coin de. Elle [cette femme] a dans sa mamelle une goutte de lait pour nourrir son fils, et dans ses haillons un coin de manteau pour l'envelopper (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 261 ). Il [le percepteur] savait se faire apporter les coins de beurre et les saucissons de campagne (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, page 187 ). — Par métaphore. Il y avait surtout un certain Boisbertrand, (...) fort soupçonné d'être attaché par un coin à la police (CÉLINE BUISSON DE LA VIGNE, VICOMTESSE DE CHATEAUBRIAND, Mémoires et lettres, 1847, page 111 ). — Au figuré. Lever un coin du voile (qui est censé cacher le visage). Kean,... je vais allez au-devant de vos paroles... Je vais lever un coin du voile sous lequel vous cachez votre secret... (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Kean, 1836, III, 12, page 151 ). 2. Spécialement. a) RELIURE. Pièce triangulaire de métal ou de peau garnissant les angles d'un livre. On appelle, sans raison, reliure amateur une demi-reliure à coins, si toutefois dos et coins sont en peau (La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain) 1939, page 1203) : Ø 10. Il ne sort pas dix francs de la maison grise sans qu'elle ajuste ses lunettes sur son nez, inscrive la somme au livre des comptes, le fameux livre avec des coins de cuivre. GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 962. b) Par analogie. Petit objet en forme de coin saillant (et donc généralement triangulaire). — Attache métallique triangulaire servant à assembler plusieurs feuillets, documents, etc., (attesté dans Larousse de la Langue française en six volumes). Synonyme : papeterie. — Attache de papier gommé triangulaire servant à fixer des photographies dans un album. Remarque : Le syntagme avoir un coin coupé sert à marquer l'absence d'un morceau en forme de coin : Ø 11. Les cartes [perforées] de ce type ont généralement un coin coupé, pour permettre de vérifier si toutes les cartes d'un paquet sont dans le bon sens avant d'entreprendre une recherche. JOHN-LIONEL JOLLEY, Le Traitement des informations, texte français de Charles Pléssis, 1968, page 171. c) HISTOIRE MILITAIRE. Formation en coin. Formation d'une troupe d'infanterie en triangle, la pointe tournée vers l'ennemi. Ces Barbares (...) s'étaient formés en coin, leur ordre accoutumé de bataille (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1, 1810, page 285 ). II.— Par extension. Portion d'espace de dimensions modestes. A.— HABITATION HUMAINE. [Espace clos] 1. Petite surface dans une maison. — En particulier. a) Place réservée à certains objets (coin à); place où sont rassemblés des objets de même nature (coin de). Le coin à balais, le coin des livres. Elle va au coin des outils; elle fouille dans la ferraille et prend la bêche neuve (JEAN GIONO, Colline, 1929, page 192 ). · Par analogie. JOURNALISME. Rubrique dans la presse qui intéresse plus particulièrement des catégories de personnes aux goûts communs. Le coin des philatélistes. b) [En construction d'apposition] Partie d'une pièce aménagée en vue d'une utilisation spécifique. Le coin-bureau, le coin-cuisine, le coin-salon. · Par euphémisme. Partie de la maison aménagée pour un usage spécial. Le petit coin. Cabinets. Aller au (x) petit (s) coin (s) : Ø 12. Autrefois celui qui avait le plus faim était celui qui retardait le plus d'attaquer son potage. Celui qui voulait aller au petit coin était celui dont le sourire était le plus large... JEAN GIRAUDOUX, La Folle de Chaillot, 1944, II, page 115. — Par analogie et au figuré. Petite pièce où l'on travaille; petit emploi. Villemessant, pensais-je, lui trouvera bien un petit coin au Figaro, dans l'administration (ALPHONSE DAUDET, Trente ans de Paris, 1888, page 34 ). 2. [L'accent est mis sur le caractère caché ou retiré de l'espace] Le percepteur (...) doit être en train de rager à cette minute, dans quelque coin de la maison (FRANÇOIS MAURIAC, Asmodée, 1938, II, 7, page 82 ). « Ce petit coin obscur entre la cheminée et le bahut de chêne où tu t'allais blottir » (GASTON BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, page 133 ). a) Partie retirée et tranquille d'une maison où l'on se tient dans la journée. Il [Maurice] va à la porte, à son secrétaire, à la croisée; il court ensuite se blottir, s'affaisser, se faire petit dans son coin (LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 248 ). — Par analogie ou au figuré. Rester dans son coin. Jusqu'à la porte de Clichy, d'Ivry, de Vincennes, je restais dans mon coin méfiante (JEAN GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique, 1921, page 30) : Ø 13. Mme. Ligneul avait un peu négligé Mme. Rabier depuis deux jours. Et celle-ci avait même le sentiment qu'elle l'avait fuie; se piquant de respecter la liberté des autres, elle resta dans son coin. Pourtant elle aimait sincèrement son amie. PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 61. — Familier et au figuré. Dans les coins. Dans l'intimité d'une maison. Tous les rires qui étaient dans tous les coins se sont enfuis (MARCEL SCHWOB, Le Livre de Monelle, 1894, page 135 ). Vous devez connaître dans les coins le double fond de ce château (ANDRÉ GIDE, Isabelle, 1911, page 641) : Ø 14. C'est [ces femmes] mignon, c'est généreux, et ça papote dans les coins, en grignotant des petits fours avec d'élégants froufrous et un caquetage d'oiseaux. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1887, page 680. b) Par extension. Je partais, fouillant de l'oeil coins et recoins (JULES VALLÈS, Le Réfractaire, 1865, page 48 ). Les gens accourent de tous les coins et recoins du quartier (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 160 ). Marthe, (...) poussa Rose à porter chez un brocanteur du marché toutes les vieilleries inutiles jetées dans les coins (ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 1071 ). J'allai [le coffret de fer] l'enterrer dans un coin reculé de la forêt (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 372) : Ø 15. À dix-sept ans, dans mon village des Cévennes, j'ai attrapé une pleurésie, en jouant sauvagement au rugby. Mais j'ai cogné plus fort que mes paysans, ça m'a fermé tout un coin de poumon, et tu vois, j'ai peu de souffle. JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946 page 174. — Par métaphore. Il va à leur [des pensées] recherche, fait des battues dans les coins ténébreux de sa conscience (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 12, 1919-20, page 294 ). c) Locution populaire. · Blague dans le coin. Blague laissée de côté (confer blague2). · En boucher un coin (confer boucher1). 3. Par extension. Place assignée à une personne. Tenir son coin. — Au figuré. Tenir une place modeste, mais distinguée dans la bonne société : Ø 16. Louis XIV le remit [Gourville] au pas; l'excellent esprit de Gourville qui, de tout temps, serait allé de pair avec les plus fins, devint digne d'une époque où les honnêtes gens avaient le dessus; il y tient son coin original et distingué. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 5, 1851-62, page 579. — Vieux. [Au jeu de paume] Renvoyer les coups qui viennent du côté du joueur. B.— Espace ouvert où habite l'homme ou qui est proche de son habitat. 1. Petite surface de l'espace qui entoure ou qui surplombe une habitation. a) Cultiver un coin de jardin; apercevoir un coin de ciel. Le soir, une bêche à la main, j'ai sondé le coin où j'avais enfoui mon trésor (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 456 ). b) Familier. Endroit (d'un jardin, d'un terrain exploité) qui convient particulièrement à certains animaux, à certaines plantes. Le coin à (ou des) fraises, à (ou des) violettes. Des propriétaires éclectiques organisent des battues de bécasses; on choisit à cet effet, au moment du passage en novembre, les enceintes connues comme coins à bécasses (FRANÇOIS VIDRON, La Chasse en plaine et au bois, 1945, page 61 ). 2. Le coin. Portion de rue, quartier proche où se trouvent les commerces d'objets courants. L'épicier, le crémier du coin. Eugène irait au magasin du coin, puis lui rapporterait aussitôt la monnaie (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 289 ). — Familier. Habiter dans le coin. On était venu le prévenir [Tranchard] , un homme qui n'était pas du coin... (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, La Tourmente, 1948, page 117 ). — Par analogie. Et tous les soirs, après la buvette en commun à la flaque du coin ou à la source du taillis (...) elles [les pies] répondaient à l'appel de l'ancêtre Margot, la vieille pie de la forêt (LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 175 ). Remarque : On rencontre dans la documentation coinstot, substantif masculin, argotique Coin, endroit. Je donnerai cher pour savoir ce que vous êtes venu faire dans le coinstot (RAYMOND QUENEAU, Zazie dans le métro, 1959, page 106). Attesté également sous les formes coinsteau, coinsto et coinstôt. STATISTIQUES : Coin1 et 2. Fréquence absolue littéraire : 10 244. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 8 257, b) 22 124; XXe. siècle : a) 19 493, b) 12 941.

« ? Mettre un enfant au coin.

L'obliger ? se tenir debout dans l'angle d'une pi?ce, ou par extension face ? un mur, en signe de punition.

? Acculer quelqu'un dans son coin (figur?).

L'exasp?rer jusqu'? ses derni?res limites.

Les hommes (...) s'amusaient de la col?re qui l'?touffait, l'acculait dans son coin et le submergeait sous des spectres embusqu?s (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 136 ).

? Par analogie.

? Aux quatre coins de.

Dans tous les lieux possibles d'un espace consid?r? comme clos.

Par extension.

Partout.

Aux quatre coins du globe, du monde, de l'horizon.

Les deux journaux semaient la haine et l'incendie aux quatre coins du d?partement (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 3e.

partie, 2, page 226 ).

? JEUX.

Jeu des quatre coins.

Jeu dans lequel quatre personnes occupant les angles d'un quadrilat?re doivent changer de coin en courant tandis qu'une cinqui?me essaie d'occuper un coin laiss? momentan?ment vide par le d?placement d'un des quatre partenaires.

Jouer aux quatre coins?: ? 2.

Elle (...) se montre fort ?tonn?e quand je lui dis qu'il est question de b?atifier le petit bonhomme, et cela la fait rire de penser qu'elle aura jou? peut-?tre, aux quatre coins et ? pigeon vole avec un saint. JULIEN GREEN, Journal, 1948, page 162.

Par ellipse.

Un quatre-coins?: ? 3.

Parfois, au coucher du soleil, un vol de pigeons nains s'abattant ? la h?te sur un manguier auquel les chauves-souris pendaient le jour par grappes et les condamnant ? errer jusqu'au matin.

Un perp?tuel quatre coins sur chaque arbre, qui laissait flottantes des centaines d'ailes. JEAN GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique, 1921, page 77.

b) En particulier.

[L'accent est mis sur l'intimit? et/ou l'?troitesse de l'espace.] Coin de.

a ) Coin de la chemin?e.

Espace en angle rentrant form? par les deux c?t?s de la chemin?e.

Plus usuel.

coin de (du) feu.

? Au coin du feu, et plus rarement, au coin de l'?tre, du fourneau, du foyer.

Pr?s du feu.

Causerie* au coin du feu.

Charles avait la manie de bavarder au coin du feu (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857,. »

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