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Vocabulaire: COLORIS, substantif masculin.

Publié le 14/11/2015

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Vocabulaire: COLORIS, substantif masculin. A.— Façon d'utiliser, d'agencer les couleurs et, par métonymie, l'effet obtenu. Coloris au pochoir (confer Charles-Louis Carabelli, [Langage de l'imprimerie] ). Coloris mode ( Catalogue de jouets des Magasins des Trois-Quartiers, 1936). — Spécialement. PEINTURE. (Confer couleur I A 3). Vous savez que chaque artiste a son style (...). Si c'est un peintre, il a son coloris, riche ou terne, ses types préférés, nobles ou vulgaires, ses attitudes, sa façon de composer (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 2 ). Ce qui fait dans un tableau la beauté du coloris, ce n'est ni la variété, ni la richesse des tons isolés, c'est leur harmonie (GABRIEL SÉAILLES, Eugène Carrière, essai de biographie psychologique. 1911, page 56) : Ø 1. Le grand Margaritone n'avait en sa possession qu'un petit nombre de couleurs, et il les employait dans toute leur pureté, sans jamais rompre les tons. Il en résulte que son coloris offre plus de vivacité que d'harmonie. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 149. SYNTAXE : a) Coloris + adjectif Coloris chaud, dominant, éteint, frais, léger, sobre, tendre, violent. b) Substantif + coloris. Beauté, délicatesse, éclat, force, justesse, raffinement, splendeur du coloris. B.— Par métaphore ou au figuré. 1. MUSIQUE. Effet résultant de l'emploi des instruments, des sons, des timbres. Coloris harmonique, instrumental, musical : Ø 2.... tantôt [c'est] l'emploi de registres inaccoutumés qui, en altérant les timbres, fournit le coloris intense de la plupart des pièces descriptives [de Debussy] ... ALFRED CORTOT, La Musique française de piano, 1930, page 14. Ø 3. Employés en soli, et accompagnés, souvent par des timbres de nature différente, (...) flûtes, hautbois, cor anglais, bassons apporteront leur note picturale bien personnelle et constitueront une source de grande variété dans le coloris orchestral. Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham), 1935, page 3812. 2. LITTÉRATURE. Tonalité générale d'une oeuvre. Poésie, différente dans ses coloris, selon les moeurs et la nature dont elle réfléchissoit les teintes (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les révolutions, tome 1, 1797, page 330) : Ø 4. Plus je vis, plus je vois que dans notre affaire Molière seul est classique. Son coloris est déplaisant pour moi, mais la force du comique et le bon sens me ramènent à lui. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Journal, tome 5, 1801-18, page 90. Ø 5.... tout mon être, mes sens et mon intelligence me portent à admirer l'oeuvre (...) que je vais analyser [Germinie Lacerteux] . Je trouve en elle les défauts et les qualités qui me passionnent (...) une audace large et superbe, une vigueur extrême de coloris et de pensée... ÉMILE ZOLA, Mes haines, 1866, page 55. — Spécialement. [En parlant du style d'une oeuvre, d'un auteur et par opposition à la banalité, à la fadeur] Éclat : La chartreuse de Parme. — Il y a du coloris, une atmosphère. Mais le livre est surchargé d'intrigues embrouillées (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1913-14, page 64) : Ø 6. Le vers de M. de Bornier est avant tout scénique et clair, solide et bien rimé. Faut-il dire qu'il lui manque parfois l'image, le coloris dans l'expression, et un peu du bruissement de ces belles ailes d'or qui couronnent le casque du bon Gérard? ALPHONSE DAUDET, Pages inédides de critique dramatiques, 1897, page 53. C.— Par extension. Teinte : Ø 7. Il existe une analogie frappante entre le jeu des rayons de lumière et le jeu de nos passions. Les passions donnent un coloris différent aux événemens de la vie, suivant les périodes que nous parcourons; les rayons de lumière donnent une couleur différente aux objets, suivant que la texture de leurs élémens... CHARLES-JULIEN LIOULT DE CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1833, page 185. Ø 8. C'est ce rebondissement des ondes lumineuses sur les corps mats qui donne à toute chose son coloris propre. MAURICE BOIGET, La Science des couleurs et l'art du peintre, 1923, page 3. 1. En particulier. a) [En parlant d'un être humain] Les couleurs du visage (confer couleur I A 1). Un visage d'un ovale à rendre fou Raphaël, un teint d'un coloris délicieux, des teintes bien fondues, veloutées (HONORÉ DE BALZAC, Un Début dans la vie, 1842, page 370 ). Un visage au frais coloris (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 29 ). — [Par opposition à la pâleur (confer couleur I B 1)] Un léger coloris venait ranimer ses traits abattus (PAUL DE KOCK, Zizine, 1836, page 54 ). Un tressaillement dans la face, la plus légère touche de coloris ajoutée par un sentiment (HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1846, page 419 ). b) [En parlant de la végétation (confer couleur I B 1)] Le coloris de la végétation (JULES MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 165 ). Les plantes attirent les insectes par des coloris et par des encens (JEAN COCTEAU, Bacchus, 1952, II, 6, page 126 ). 2. Au figuré (confer couleur III) Ce coloris pernicieux dont la passion embellit le vice (SOPHIE COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 188) : Ø 9.... il [Rousseau] a su, comme l'a dit Byron, donner à la folie l'apparence de la beauté, et recouvrir des actions ou des pensées d'erreur avec le céleste coloris des paroles. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 2, 1851-62, page 30. Ø 10. Il est vrai, les événements prennent, au long du chemin, quand on se retourne, un coloris curieux, un air d'entente avec nous. JACQUES CHARDONNE, Le Chant du Bienheureux, 1927, page 50. Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif colorifique. Qui produit une (des) couleur(s). Tout ce qu'une couleur gagne en lumière, elle le perd en énergie colorifique, et la preuve, c'est qu'à force de lumière elle irait s'évanouir dans le blanc (Charles BLANC, Grammaire des arts et du dessin, 1876, page 566). Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française complément 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), GUÉRIN, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 165. DÉRIVÉS : Colorisation, substantif féminin. a) Apparition d'une couleur; changement de couleur dans une substance. Nous ne nous étendrons pas davantage ici sur les phénomènes innombrables de la colorisation (Nouveau manuel complet du fabricant de couleurs. tome 1, 1884, page 25 [encyclopédie Roret] ). b) Application de couleurs. Colorisation électromagnétique (confer la plupart des dictionnaires généraux). c) Musique (confer coloris B). Nous donnons ici, pour les artistes (...) le système de la colorisation (COMTE CAMILLE DURUTTE, Esthétique musicale Résumé élémentaire de la technie harmonique, 1876, page 396 ).

« ? 3.

Employ?s en soli, et accompagn?s, souvent par des timbres de nature diff?rente, (...) fl?tes, hautbois, cor anglais, bassons apporteront leur note picturale bien personnelle et constitueront une source de grande vari?t? dans le coloris orchestral. Arts et litt?rature dans la soci?t? contemporaine (direction Pierre Abraham), 1935, page 3812.

2.

LITT?RATURE.

Tonalit? g?n?rale d'une oeuvre.

Po?sie, diff?rente dans ses coloris, selon les moeurs et la nature dont elle r?fl?chissoit les teintes (FRAN?OIS-REN? DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les r?volutions, tome 1, 1797, page 330) : ? 4.

Plus je vis, plus je vois que dans notre affaire Moli?re seul est classique.

Son coloris est d?plaisant pour moi, mais la force du comique et le bon sens me ram?nent ? lui. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Journal, tome 5, 1801-18, page 90.

? 5....

tout mon ?tre, mes sens et mon intelligence me portent ? admirer l'oeuvre (...) que je vais analyser [Germinie Lacerteux] .

Je trouve en elle les d?fauts et les qualit?s qui me passionnent (...) une audace large et superbe, une vigueur extr?me de coloris et de pens?e... ?MILE ZOLA, Mes haines, 1866, page 55.

? Sp?cialement.

[En parlant du style d'une oeuvre, d'un auteur et par opposition ? la banalit?, ? la fadeur] ?clat?: La chartreuse de Parme.

? Il y a du coloris, une atmosph?re.

Mais le livre est surcharg? d'intrigues embrouill?es (MAURICE BARR?S, Mes cahiers, tome 10, 1913-14, page 64) : ? 6.

Le vers de M.

de Bornier est avant tout sc?nique et clair, solide et bien rim?.

Faut-il dire qu'il lui manque parfois l'image, le coloris dans l'expression, et un peu du bruissement de ces belles ailes d'or qui couronnent le casque du bon G?rard? ALPHONSE DAUDET, Pages in?dides de critique dramatiques, 1897, page 53.

C.? Par extension.

Teinte?: ? 7.

Il existe une analogie frappante entre le jeu des rayons de lumi?re et le jeu de nos passions.

Les passions donnent un coloris diff?rent aux ?v?nemens de la vie, suivant les p?riodes que nous parcourons; les rayons de lumi?re donnent une couleur diff?rente aux objets, suivant que la texture de leurs ?l?mens... CHARLES-JULIEN LIOULT DE CH?NEDOLL?, Journal, 1833, page 185.. »

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