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Vocabulaire: COMÉDIE, substantif féminin.

Publié le 14/11/2015

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Vocabulaire: COMÉDIE, substantif féminin. DRAMATURGIE. I.— Vieux et/ou littéraire. A.— 1. Pièce de théâtre, quel que soit le genre auquel elle appartient : Ø 1. Clara Gazul affecte de se servir du mot comédie, comedia, employé par les anciens poètes espagnols pour exprimer tout ouvrage dramatique ou bouffon ou sérieux. PROSPER MÉRIMÉE, Le Théâtre de Clara Gazul, 1825, page 436. 2. Par métonymie (généralement au singulier, avec l'article défini) a) Représentation d'une pièce. Donner, jouer la comédie. b) Lieu où se joue une pièce. Aller à la comédie. Je quittai la comédie pendant qu'on éteignait les derniers flambeaux (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 127) : Ø 2. Quoique demeurant à deux pas du boulevard du Temple, où se trouvent Franconi, la Gaîté, l'Ambigu-Comique (...) Élisabeth n'était jamais allée à la comédie. HONORÉ DE BALZAC, Les Employés, 1837, page 53. — Classique. Portier de comédie. Employé placé à l'entrée d'un théâtre et chargé autrefois d'encaisser le prix des places. Le portier de la comédie, déterminé gaillard habitué à jouer des poings et à se débattre contre les assauts de la foule (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 411 ). — Au figuré et ironiquement. Le secret de la comédie. Secret qui est partagé entre tous comme les confidences faites sur la scène par un acteur. Chacun le savait et le disait; c'était le secret de la comédie (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 2, 1863-69, page 45 ). — Argot. Envoyer à la comédie. Mettre au chômage. C'est-y pas vexant d'envoyer comme ça les ouvriers à la comédie? (DENIS POULOT. Le Sublime, ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être. 1872, page 62 ). Être à la comédie. Manquer d'argent par suite de chômage. C'est toque d'être à la comédie (HOGIER-GRISON (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde où l'on vole, 1887, page 302 ). c) Ensemble des comédiens. Le personnel féminin de la comédie (ALPHONSE DAUDET, Trente ans de Paris, 1888, page 50) : Ø 3. Cette dernière partie de l'annonce me déplut, par cela seul qu'elle me rappela la Marche des apothicaires du Malade imaginaire, et celle des Mama-Mouchy du Bourgeois-Gentilhomme, dans lesquelles il est d'usage aussi que toute la comédie paraisse. VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 4, 1813, page 243. — En particulier. · Comédie-Française. Ensemble des acteurs et du personnel de théâtre de la troupe fondée en 1680 par Louis XIV. Synonyme moderne : Théâtre-Français. Une dame de la Comédie-Française qui s'avança (...) et déclama (...) « L'oiseau sur le lac » (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 1, 1948, page 107 ). · Comédie-Italienne. Troupe d'acteurs installés en France dès 1659 et qui fusionna par la suite avec l'Opéra-Comique. L'immortel Carlin, de la Comédie italienne (HONORÉ DE BALZAC, Physiologie du mariage, 1826, page 121 ). 3. Par métaphore. [et par référence et opposition à la Divine Comédie de Dante] . La Comédie humaine (souvent dans un contexte où la vie est comparée à une pièce de théâtre — avec ses scènes, ses intrigues, son dénouement — dont nous sommes les acteurs). La comédie de la vie a des bouffonneries supérieures à toutes les autres (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 751) : Ø 4. J'ai passé la cinquantaine. C'est dire que la mort ne doit pas avoir à faire bien longue route pour me rejoindre. La comédie est fort avancée. Il me reste peu de répliques. JEAN COCTEAU, La Difficulté d'être, 1947, page 5. — HISTOIRE LITTÉRATURE. La Comédie humaine. Ensemble de son oeuvre romanesque groupée par Balzac sous ce titre. B.— Au figuré, familier et souvent péjoratif. 1. Au singulier (avec l'article défini), vieilli. Se donner la comédie de quelque chose Se livrer au jeu de quelque chose. Donnez-vous la comédie, quelque jour, de parler de vous-même à des gens de simple connaissance (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 162 ). a) Jouer la comédie. Simuler par une mise en scène des sentiments que l'on n'éprouve pas : Ø 5. Il y a la comédie qu'on joue pour tromper les hommes. Celle-là ne m'intéresse pas. Il y a celle qu'on joue par une sorte d'automatisme, parce que l'habitude est prise — qu'il s'agisse des passions ou de simple politesse, celle-là est plus grave, c'est le jeu du monde, autant dire du démon. Je ne puis l'accepter. JULIEN GREEN, Journal, 1950-54, page 170. — [Constructions] · Absolument. Elle sentait tout à fait qu'il lui jouait la comédie, qu'il n'y avait pas en lui la moindre sincérité (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, page 459 ). · [Suivi d'un complément de nom] Elle joua la comédie du coeur brisé, et prit des airs dédaigneux, blasés (ALPHONSE DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, page 184 ). [Suivi d'un infinitif] Rare. Les choses se font toutes seules. Les hommes jouent la comédie de les accomplir (PAUL VALÉRY, Tel quel II, 1943, page 219 ). b) [Chez les enfants et certains adultes à la conduite puérile] Caprice, enfantillage le plus souvent destiné à donner le change. S'il te plaît pas de comédie (MARCEL AYMÉ, Les Quatre vérités, 1954, page 197 ). 2. Par métonymie, au singulier et au pluriel. Attitude, sentiment déguisé, feinte. Si l'amour est une comédie, cette comédie, (...) sifflée ou non, est, (...) ce qu'on a encore trouvé de moins mauvais (ALFRED DE MUSSET, Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, 1845, page 255 ). Un homme se définit aussi bien par ses comédies que par ses élans sincères (ALBERT CAMUS, Le Mythe de Sisyphe, 1942, page 46 ). — [Suivi d'un complément; préposition de, sans article] : Ø 6. Le fond de ma femme est tel que je vous le dis. Vous lui voyez des grimaces, des mines, des comédies de délicatesse, des prétentions à être difficile, dégoûtée;... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 300. Remarque : (correspond au sens B). Dans la langue actuelle, le mot est en passe, dans cette acception, d'être remplacé par le mot cinéma*. II.— En particulier. Pièce de théâtre dont le propos est de faire rire le public; par métonymie genre littéraire dont relève une pièce de ce type. A.— Pièce qui provoque le rire par le comique des situations, de l'intrigue, de la peinture des moeurs, du ridicule des caractères. 1. [Chez les Grecs] Pièce de théâtre qui se jouait généralement avec des masques et où l'on mettait en scène les citoyens d'Athènes en les nommant La tragédie prit naissance sous Thespis, la comédie sous Susarion, la fable sous Ésope (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les révolutions, tome 1, 1797, page 123 ). Comédie nouvelle. Pièce d'imagination fondée essentiellement sur la peinture des moeurs. — Par extension. [Chez les Latins] Pièce imitée des Grecs, par exemple pièce de Plaute ou de Térence imitée de Ménandre. Une foule de comédies antiques roulent sur des questions d'état; il s'agit (...) de savoir si une personne est née libre ou esclave (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 1, 1831, page 125 ). 2. [À l'époque classique, par opposition à la tragédie puis au drame] Pièce mettant en scène des personnages de condition moyenne ou basse dans un cadre quotidien et dont le dénouement est toujours heureux. Moderne. Pièce (jouée au théâtre, au cinéma, à la radio, à la télévision) destinée à faire rire. Toutes les comédies finissent par un mariage (JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 214 ). Une soubrette comme on n'en voit guère que dans les comédies de Marivaux (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, Le Club des valets de coeur, 1859, page 96) : Ø 7. « Dites-moi, Messieurs, qu'est-ce qui se passe dans les comédies? On y joue un valet fourbe, un bourgeois avare, un marquis extravagant, et tout ce qu'il y a au monde de plus digne de risée. (...) » FRANÇOIS MAURIAC, La Vie de Jean Racine, 1928, page 68. SYNTAXE : Comédie amusante, divertissante, enjouée, gaie, bien conduite; donner, jouer une comédie; composer, représenter des comédies; acteur, auteur, personnage, scène, sujet, valet de comédie; art, déroulement, noeud de la comédie; comédie en 3, 4, 5 actes, en vers, en prose : Ø 8.... j'aime ces galants de comédie, toujours fleuris de langage, experts à pousser les beaux sentiments, qui se pâment aux pieds d'une inhumaine, attestent le ciel, maudissent la fortune, tirent leur épée pour s'en percer la poitrine, jettent feux et flammes comme volcans d'amour, et disent de ces choses à ravir en extase les plus froides vertus;... THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 107. B.— Par métonymie, au singulier (avec l'article défini). Genre théâtral comprenant les différents types de pièces comiques ou relevant d'un type particulier. Dans la comédie, Molière nous semble avoir été tout ce qu'on peut être en aucun pays et en aucun siècle (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 261 ). Le niais de la farce, le Géronte de la comédie, le Cassandre de la pantalonnade (JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 23) : Ø 9. La comédie est une satire. La tragédie doit être inspirée par l'amour et la terreur, la comédie par la haine et la critique. La tragédie provoque les pleurs et l'attendrissement, la comédie le rire amer et ironique, et, en général, le public a pour applaudir la comédie deux moyens, le rire et les battements de mains, il n'en a qu'un pour la tragédie, les mains, car il cache et réprime ses pleurs. ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1832, page 956. SYNTAXE : (correspondant à A et à B). a) Précédés d'un adjectif Grande, haute comédie (termes s'appliquant généralement à la comédie classique). La marque de la grande comédie, c'est que l'on n'y rit que de soi (ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 160). b) Suivis d'un adjectif Comédie bourgeoise, burlesque, classique, épisodique (ou à tiroirs), héroïque, larmoyante, légère (confer vaudeville), pastorale, réaliste, régulière, romanesque, romantique, sérieuse. La comédie sérieuse, ou tragédie bourgeoise (FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, 1880, page 6). Corneille (...) préfigure beaucoup mieux les comédies légères du dix-huitième siècle (BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 239). — Spécialement (syntagmes figés) 1. Comédie + adjectif. a) Comédie italienne. Genre comique dont les personnages traditionnels se livrent à toutes sortes d'improvisations à partir d'un thème préétabli. L'arlequin, valet et personnage principal des comédies italiennes (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 431 ). Remarque : La forme italien Commedia dell'arte est parfois traduite en français par comédie dell'arte. On jouait au palais une comédie dell'arte, c'est-à-dire où chaque personnage invente le dialogue à mesure qu'il le dit (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 403). b) Comédie musicale (ou américaine). Comédie où se mêlent chants et danses. Il y a aussi le « vaudeville », puis les « Follies » (...). Plus haut encore viennent la comédie musicale et la comédie proprement dite (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 170 ). 2. Comédie + complément. a) Comédie de caractère. Pièce, genre, où l'auteur met en lumière en les exagérant certains travers de ses personnages et, à partir d'eux, de la société. Il y a dans la comédie des modèles donnés, les pères avares, les fils libertins, les valets fripons, les tuteurs dupés (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 3, 1810, page 219 ). b) Comédie d'intrigue. Pièce, genre, dont le comique est lié aux complications de l'intrigue. La comédie d'intrigue est une sorte de ballet de l'amour, qui exige le luxe et la musique et la danse (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 106 ). c) Comédie de moeurs. Dont le rire est provoqué par la peinture satirique des moeurs d'une époque. « La famille Benoîton » (de Sardou), comédie de moeurs, où se démènent une foule de poupées mécaniques, chargées de faire la satire du luxe contemporain (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 43 ). 3. [Mots composés] a) Comédie-ballet. Forme de comédie mise au point par Molière et comprenant une partie dansée et chantée. Pourceaugnac, comédie-ballet, représentée pour la première fois le 6 octobre 1669, à Chambord (LAURENT GRILLET, Les Ancêtres du violon, tome 2, 1901, page 52 ). b) Comédie(-)bouffe. Qui fait rire par des procédés d'un comique grossier. Elle n'est pas mal ta pièce; mais elle serait encore bien plus marrante si tu en avais fait une comédie bouffe (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 365 ). c) Comédie-farce. Comédie utilisant les procédés de la farce, c'est-à-dire fondée essentiellement sur un comique assez grossier de mots, de gestes et de situations. Le sieur Bouilhet est toujours à Mantes où il compose une comédie-farce en prose (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1858, page 243 ). d) Comédie-parade. Comédie empruntant le genre de la parade, farce grossière jouée au début d'une représentation, pour inciter le public à entrer dans la salle et y voir la fin du spectacle. « Cassandre oculiste », comédie-parade, avec vaudevilles (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 121 ). e) Comédie-vaudeville (au XIXe. siècle notamment sous l'influence de Scribe). Genre de comédie où s'intercalent des couplets. Nous ferons une comédie-vaudeville sur toi, avec trois couplets à chaque acte (PAUL DE KOCK, Ni jamais, ni toujours, 1835, page 280 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 092. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 898, b) 5 112; XXe. siècle : a) 3 371, b) 4 245.

« com?die? (DENIS POULOT.

Le Sublime, ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut ?tre.

1872, page 62 ).

?tre ? la com?die.

Manquer d'argent par suite de ch?mage.

C'est toque d'?tre ? la com?die (HOGIER-GRISON (PSEUDONYME COLLECTIF), Les Hommes de proie, Le Monde o? l'on vole, 1887, page 302 ). c) Ensemble des com?diens.

Le personnel f?minin de la com?die (ALPHONSE DAUDET, Trente ans de Paris, 1888, page 50) : ? 3.

Cette derni?re partie de l'annonce me d?plut, par cela seul qu'elle me rappela la Marche des apothicaires du Malade imaginaire, et celle des Mama-Mouchy du Bourgeois-Gentilhomme, dans lesquelles il est d'usage aussi que toute la com?die paraisse. VICTOR-JOSEPH ?TIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chauss?e d'Antin, tome 4, 1813, page 243.

? En particulier.

? Com?die-Fran?aise.

Ensemble des acteurs et du personnel de th??tre de la troupe fond?e en 1680 par Louis XIV.

Synonyme moderne?: Th??tre-Fran?ais.

Une dame de la Com?die-Fran?aise qui s'avan?a (...) et d?clama (...) ? L'oiseau sur le lac ? (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 1, 1948, page 107 ).

? Com?die-Italienne.

Troupe d'acteurs install?s en France d?s 1659 et qui fusionna par la suite avec l'Op?ra-Comique.

L'immortel Carlin, de la Com?die italienne (HONOR? DE BALZAC, Physiologie du mariage, 1826, page 121 ).

3.

Par m?taphore.

[et par r?f?rence et opposition ? la Divine Com?die de Dante] .

La Com?die humaine (souvent dans un contexte o? la vie est compar?e ? une pi?ce de th??tre ? avec ses sc?nes, ses intrigues, son d?nouement ? dont nous sommes les acteurs).

La com?die de la vie a des bouffonneries sup?rieures ? toutes les autres (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 751) : ? 4.

J'ai pass? la cinquantaine.

C'est dire que la mort ne doit pas avoir ? faire bien longue route pour me rejoindre.

La com?die est fort avanc?e.

Il me reste peu de r?pliques. JEAN COCTEAU, La Difficult? d'?tre, 1947, page 5.

? HISTOIRE LITT?RATURE.

La Com?die humaine.

Ensemble de son oeuvre romanesque group?e par Balzac sous ce titre.. »

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