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Vocabulaire: CONDAMNER, verbe transitif.

Publié le 17/11/2015

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Vocabulaire: CONDAMNER, verbe transitif. Déclarer quelqu'un ou quelque chose coupable par un jugement officiel. I.— [Le complément d'objet désigne une personne] A.— [Le sujet désigne une ou plusieurs personnes ayant autorité en matière de justice] Déclarer quelqu'un coupable à l'issue d'une sentence judiciaire et le frapper d'une peine. Condamner quelqu'un à mort, aux travaux forcés à perpétuité, à x jours (mois, ans) de prison. Antonymes : acquitter, gracier, amnistier. Pilate condamne un innocent, afin d'être ami de César (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 2, 1898, page 37) : Ø 1.... l'évidente bonne foi d'Hamelin, l'héroïque attitude de Saccard qui tint tête à l'accusation pendant les cinq jours, les plaidoiries magnifiques et retentissantes de la défense, n'empêchèrent pas les juges de condamner les deux prévenus à cinq années d'emprisonnement et à trois mille francs d'amende. ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 418. Remarque : Autrefois, en style judiciaire, existait la construction condamner en + une somme d'argent, supplantée par condamner à. Condamner en des dommages et intérêts (confer Code de procédure civile, 1806, article 128, page 349). SYNTAXE : Condamner quelqu'un à la réclusion criminelle, à des peines afflictives, infamantes, à un supplice, à l'exil, à une amende, aux galères, aux frais, aux dépens, à des dommages et intérêts; condamner sans appel; être condamné par défaut, par contumace, pour crime, pour meurtre, pour vol. — Spécialement. [En parlant du Jugement dernier] Damner. Antonyme : sauver. Ça en fait toujours une de sauvée. Il n'aura point à condamner cette âme (CHARLES PÉGUY, Le Porche du mystère de la 2e. vertu, 1911, page 216) : Ø 2. Parfois, elle résumait, ses lectures dans une parole sinistre; elle condamnait ainsi que Jéhova; son fanatisme sans miséricorde jetait voluptueusement les pécheurs à l'abîme. Frapper les coupables, les tuer, les brûler, lui semblait une besogne sainte... ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 124. B.— Par analogie. [En parlant du jugement, du diagnostic des médecins] Condamner un malade. Déclarer que son état de santé est désespéré. Une femme tuberculeuse que les docteurs condamnaient (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 296) : Ø 3. — « Ce qui aggrave, c'est que, depuis un an, mon père est condamné. Le mal progresse. Quelques semaines encore, et ce sera la fin. (...) » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Sorellina, 1928, page 1165. C.— Par extension et au figuré. [Le sujet désigne une personne ou un inanimé concret ou abstrait] Condamner à + substantif ou infinitif (désignant quelque chose de difficile à faire ou à supporter). Astreindre à, obliger à. Synonyme : vouer à. — Condamner quelqu'un (plus rarement quelque chose) à + substantif. Condamner quelqu'un au silence, à la solitude, au repos; condamner un ouvrage à l'oubli (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 4. Louis XVIII avait vécu avant l'émigration dans la familiarité des écrivains sérieux ou futiles de sa jeunesse. Les longs loisirs de l'émigration, la vie immobile et studieuse à laquelle l'infirmité de ses jambes le condamnait, avaient accru en lui ce goût des entretiens. ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 302. — Condamner quelqu'un (plus rarement quelque chose) à + infinitif. Une déplorable myopie qui le condamnait à porter des lunettes (EDMOND ABOUT, Le Nez d'un notaire, 1862, page 9 ). Que faire, lorsque des famines inévitables condamnent des millions de malheureux à mourir de faim? (HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 239 ). — Se condamner à. · Verbe pronominal réfléchi. S'obliger à, s'astreindre volontairement à. S'il se trouvait au contraire surpris au milieu de très grandes fatigues, il se condamnait à vingt-quatre heures de repos absolu (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 226 ). Ils [les athlètes grecs] se condamnent à la continence (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 191) : Ø 5. Dans plusieurs religions, et même dans le christianisme primitif, un prêtre se condamnoit à une réclusion volontaire où il passoit toute sa vie à prier pour le peuple, et à s'offrir pour lui en holocauste. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 300. · Verbe pronominal passif. Être contraint, réduit à. Pour être vraiment réaliste, une description se condamne à être sans fin (ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 333 ). II.— [Le complément d'objet désigne une chose concrète ou abstraite] Frapper d'une sanction sévère. A.— [En parlant d'un tribunal civil ou ecclésiastique] Déclarer quelque chose mauvais, erroné, parce que contraire à la morale ou à la religion. Condamner une doctrine, une hérésie, un ouvrage (et par métonymie l'auteur de l'erreur). Synonymes : censurer, interdire, prohiber, proscrire. L'Inquisition a poursuivi et fait condamner sans rémission auteurs et livres hétérodoxes (La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain) 1939, page 1405 ). Le pape condamne cinq propositions hérétiques dans le livre de Jansénius (HENRI DE MONTHERLANT, Port-Royal, 1954, page 1018) : Ø 6. Peu importe la date précise qu'on assigne à l'origine de la Réforme; on peut prendre l'année 1520, où Luther brûla publiquement à Wittenberg la bulle de Léon X qui le condamnait, et se sépara ainsi officiellement de l'Église romaine. FRANÇOIS GUIZOT, Histoire générale de la civilisation en Europe depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la Révolution française, leçon 12, 1828, page 6. Ø 7. Faut-il croire que les juges qui condamnèrent Les Fleurs du Mal et Madame Bovary s'employaient pour le confort intellectuel de leurs contemporains? MARCEL AYMÉ, Le Confort intellectuel, 1949, page 12. — Par analogie. CRITIQUE LITTÉRATURE. Déclarer non conforme aux règles, interdire l'usage de. C'est un mot dont l'usage a condamné l'emploi; les grammairiens condamnent ces façons de parler (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). Synonymes : bannir, proscrire. Parce qu'on fait tous les jours de mauvais vers, faut-il condamner tous les vers? (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1, 1810, page 24) : Ø 8. Malgré leur défense, on continua à dire comme devant : « Je ferme ma porte1. »... (1) Il est exact que l'Académie condamna cette locution. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Opinions de Monsieur Jérôme Coignard, 1893, page 189. B.— Par extension. Déclarer quelque chose et par métonymie quelqu'un blâmable, répréhensible, par un jugement de valeur individuel ou collectif sévère, énergique. Condamner d'avance, en bloc, absolument. Synonymes : blâmer, critiquer, déplorer, désapprouver, s'élever contre, rejeter; antonymes : approuver, bénir, glorifier, louer. 1. [Le sujet désigne une personne ou un groupe de personnes] — Condamner quelqu'un (le comportement de quelqu'un, et, par métonymie, condamner quelqu'un). On ne condamne point les gens sans les entendre (JEAN-FRANÇOIS COLLIN D'HARLEVILLE, Le Vieux célibataire, 1792, page 129) : Ø 9.... je me trouve pourtant comme en compagnie où une personne vous approuve, l'autre vous condamne; l'une est bienveillante, l'autre juge avec sévérité et critique tout ce que vous pouvez faire ou dire; l'une vous conseille de suivre telle direction, l'autre vous en détourne. MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, page 168. — Condamner quelque chose : Ø 10. Faut-il donc condamner la civilisation de l'image? Ce serait méconnaître les possibilités qu'elle offre en contre-partie de ses dangers. RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 57. — Se condamner, verbe pronominal réfléchi. Avouer qu'on a tort. Vous avez raison, et je me condamne moi-même (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 229 ). 2. [Le sujet désigne un inanimé abstrait ou concret (un indice, etc.)] — Condamner la conduite de quelqu'un, et par métonymie, condamner quelqu'un. Faire apparaître le tort de quelqu'un, servir de preuve contre quelqu'un. Synonyme : accabler. Voilà des preuves qui vous condamnent (Dictionnaire universel de la langue fran.aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845); vos propres paroles vous condamnent (Larousse 19e. ). Il le faut avouer, les apparences me condamnoient (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1, 1810, page 268 ). Aucune circonstance, absolument aucune ne plaidait en sa faveur. Tout le condamnait (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 204 ). — Condamner quelque chose. Servir, par comparaison, à la condamnation de quelque chose. Cette expérience paraissait condamner l'ancienne électrodynamique (HENRI POINCARÉ, La Théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes, 1899, page 54 ). Les petits portraits de l'école des Clouet (...) constituaient un ensemble parfait qui condamnait la prétention des autres ouvrages (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 123 ). Remarque : Pet IT DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) signale le dérivé condamnatoire, adjectif, droit. Qui condamne. Sentence condamnatoire. C.— Déclarer l'usage d'une chose dangereux et par voie de conséquence l'interdire. 1. MARINE. Condamner un navire. Interdire l'usage d'un navire parce qu'il est abîmé, trop vieux et donc dangereux. Remarque : Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe et du XXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892 et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. 2. Condamner un lieu (principalement une ouverture, un passage). Interdire l'accès, l'usage de. Synonymes : barrer, boucher, fermer, murer. Condamner une porte, une fenêtre : Ø 11. Il y avait une porte donnant directement de la chambre dans le jardin, mais Mme. Loiseau avait préféré la condamner, parce que quand elle était ouverte cela faisait de tels courants d'air avec la porte d'entrée, que déjà deux fois il avait fallu remplacer les vitres brisées, et maintenant pour remplacer les vitres! ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 211. — Au figuré. Condamner sa porte (à quelqu'un). Refuser de recevoir des visites. Ils se murèrent du monde, ils condamnèrent leur porte, ils n'acceptèrent plus aucune invitation (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1143 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 580. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 140, b) 2 754; XXe. siècle : a) 4 084, b) 3 504.

« fanatisme sans mis?ricorde jetait voluptueusement les p?cheurs ? l'ab?me.

Frapper les coupables, les tuer, les br?ler, lui semblait une besogne sainte... ?MILE ZOLA, Madeleine F?rat, 1868, page 124.

B.? Par analogie.

[En parlant du jugement, du diagnostic des m?decins] Condamner un malade.

D?clarer que son ?tat de sant? est d?sesp?r?.

Une femme tuberculeuse que les docteurs condamnaient (JEAN-GEORGES SOUL?S, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 296) : ? 3.

? ? Ce qui aggrave, c'est que, depuis un an, mon p?re est condamn?.

Le mal progresse.

Quelques semaines encore, et ce sera la fin.

(...) ? ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Sorellina, 1928, page 1165.

C.? Par extension et au figur?.

[Le sujet d?signe une personne ou un inanim? concret ou abstrait] Condamner ? + substantif ou infinitif (d?signant quelque chose de difficile ? faire ou ? supporter).

Astreindre ?, obliger ?. Synonyme?: vouer ?.

? Condamner quelqu'un (plus rarement quelque chose) ? + substantif.

Condamner quelqu'un au silence, ? la solitude, au repos; condamner un ouvrage ? l'oubli (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise)?: ? 4.

Louis XVIII avait v?cu avant l'?migration dans la familiarit? des ?crivains s?rieux ou futiles de sa jeunesse. Les longs loisirs de l'?migration, la vie immobile et studieuse ? laquelle l'infirmit? de ses jambes le condamnait, avaient accru en lui ce go?t des entretiens. ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 302.

? Condamner quelqu'un (plus rarement quelque chose) ? + infinitif.

Une d?plorable myopie qui le condamnait ? porter des lunettes (EDMOND ABOUT, Le Nez d'un notaire, 1862, page 9 ).

Que faire, lorsque des famines in?vitables condamnent des millions de malheureux ? mourir de faim? (HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 239 ).

? Se condamner ?.

? Verbe pronominal r?fl?chi.

S'obliger ?, s'astreindre volontairement ?.

S'il se trouvait au contraire surpris au milieu de tr?s grandes fatigues, il se condamnait ? vingt-quatre heures de repos absolu (EMMANUEL DIEUDONN?, COMTE DE LAS CASES, Le M?morial de Sainte-H?l?ne, tome 1, 1823, page 226 ).

Ils [les athl?tes. »

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