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Vocabulaire: CONQUIS, -ISE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 17/11/2015

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Vocabulaire: CONQUIS, -ISE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de conquérir* II.— Emploi adjectival. A.— Domaine militaire [En parlant d'un territoire, d'un peuple] Qui est sous la domination d'une puissance militaire. Conquis (sur). Un monarque étranger reçu comme un bienfaiteur dans la capitale d'un état conquis et délivré par ses armes (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 5, 1814, page 191 ). La population conquérante et la population conquise se mêlèrent dans les mêmes murs (FRANÇOIS GUIZOT, Histoire générale de la civilisation en Europe depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la Révolution française, leçon 10, 1828, page 21) : Ø 1. Un peuple agriculteur, soumis à une nation étrangère, n'abandonne point ses foyers : la nécessité le contraint à travailler pour ses maîtres. Tantôt la nation dominatrice se contente de laisser, sur le territoire conquis, des chefs pour le gouverner, des soldats pour le défendre, et surtout pour en contenir les habitants, et d'exiger du peuple soumis et désarmé un tribut en monnaie ou en denrées. Tantôt elle s'empare du territoire même, en distribue la propriété à ses soldats, à ses capitaines;... ANTOINE MARQUIS DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794, page 34. SYNTAXE : Substantif + conquis, ise(s) : nation(s), peuple(s), position(s), province(s) conquis(e)(s). — Par extension. [En parlant d'objet symbolisant les territoires, les peuples conquis] Dépouilles conquises sur l'ennemi (JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 381 ). Les symboles de nos gloires (...) arc de triomphe dans le soleil, drapeaux conquis frissonnant à la voûte des Invalides (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 2 ). — Par analogie. · [En parlant de biens matériels sans intérêt militaire particulier] Qui est gagné (sur quelque chose). Conquis (sur). · [En parlant de terrains] De petits champs conquis sur le roc ou sur le torrent (ALPHONSE DE LAMARTINE, Des destinées de la poésie, 1834, page 409 ). Les vastes prairies conquises sur les sables de la Moselle (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 4, 1904-06, page 208 ). Trois cents hectares aux portes d'Alger conquis sur les marais de la Mitidja (PAUL CLAUDEL, Le Pain dur, 1918, I, 1, page 413 ). · [En parlant de choses diverses ou de personne considérées comme des choses à posséder] Ce repas conquis à coups de crocs (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Une Vendetta, 1883, page 121 ). La clientèle conquise, abattue aux pieds du tentateur [Octave Mouret] (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 796 ). Locution. En pays conquis. Entrer, s'installer, pénétrer, etc., [dans tel lieu] (comme, ainsi qu') en pays conquis. (...) à la manière dont on traite, etc., un pays conquis. Aucun d'eux ne faisait mine de nous traiter en pays conquis (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 77 ). Une femme qui pénétrait dans l'hôtel ainsi qu'en un pays conquis (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, Le Club des valets de coeur, 1859, page 384) : Ø 2.... la contrée leur appartenait, ils y vivaient comme en pays conquis, jouissant de la terre et du ciel. ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 199. B.— Par métaphore, au figuré. domaine des valeurs humain Qui est gagné à la suite d'un déploiement de qualités d'ordre social, moral, intellectuel ou affectif. 1. Domaine des valeurs sociales. Ils [les châteaux] sont pour eux [les nobles] des actions, des titres, des privilèges conquis (GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 75). ... d'un pouvoir toujours conquis et disputé Faire le prix du crime et de l'atrocité! (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 934 ). Il a cinq ou six grands cordons conquis par des services rendus (...) aux princes ou aux États (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 135 ). 2. Domaine des valeurs morales. Liberté conquise. Le double reflet D'un éternel bonheur et d'une paix conquise (LÉON DIERX, Poèmes et poésies, Stella Vespera, 1864, page 79 ). Cette torture hebdomadaire [Le Petit journal] du talent, du travail, du bonheur conquis, du légitime orgueil (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 23 ). — En particulier. domaine religion : Ø 3. Ayant communié, le roi se replongea dans l'ampleur des coussins, et la béatitude de l'absolution reçue ouvrant déjà l'oeil de son âme au jour clair de la certitude, (...), l'âme du roi mourant montait aux cieux conquis. PAUL VERLAINE, Poèmes saturniens, 1886, page 93. 3. Domaine des valeurs intellectuelles et artistiques. [En parlant de l'esprit et de ses productions] Expert dans l'art d'écouter tout (...) une fois l'idée conquise (...) il oubliait rapidement les phrases (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 107 ). La splendeur impériale du génie classique, qui règne (...) sur l'univers des formes conquis et maîtrisé (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, page 1463) : Ø 4. L'imagination qui « néantit » parfaitement et nous transporte « ailleurs » — dans cet ailleurs que l'exotisme cherche au delà des océans lointains et qui est plus souvent figuré sur une scène de théâtre et évoqué par un personnage de roman — cette imagination est une imagination de luxe, une imagination esthétique conquise sur l'imagination besogneuse qui ne dépeint pas le pur néant de présence, mais une présence anticipée et encore absente des choses dont le manque nous fait souffrir. PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 94. 4. Domaine des valeurs affectives. [En parlant du coeur d'une personne; par métonymie de cette personne elle-même] a) Domaine des relations amicales. Il endoctrinait les camarades, surtout Lapoulle, dont il avait promis de faire un gaillard. (...) tout le wagon riait, amusé, conquis (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 46 ). Un enfant qui (...) paraît si jeune, si grêle, si touchant (...) que le public, définitivement conquis, applaudit (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 76 ). Apprivoisés (...) les enfants ne s'éloignaient plus des jupes de Kate (...). Wielanda, elle aussi conquise (JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 83 ). — Par analogie. [En parlant d'un animal] Un chien s'était égaré dans le labyrinthe (...) j'appelai celui-ci qui hésita, visiblement conquis (ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1536 ). b) Domaine des sentiments amoureux. Son petit coeur de femme séduite, vaincue, conquise (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Rendez-vous, 1889, page 1111 ). Elle dut désarmer, vaincue, conquise à l'infini de câlinerie puérile (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, 4e. tableau, 2, page 145 ). Le chevalier soudain conquis ouvre ses bras (JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, I, 5, page 39 ). III.— Emploi comme substantif. A.— Domaine militaire [En parlant d'une personne, d'un peuple] Personne qui est sous la domination d'une puissance militaire. Les conquis conquerront par l'esprit leurs rudes conquérants (MAURICE BARRÈS, Au service de l'Allemagne, 1905, page 105 ). — Par analogie, au singulier avec valeur de neutre. Ce qui est conquis : Ø 5. Puis, sur un doux trille en si bémol (...) la mélodieuse phrase de la deuxième idée se balance, soumise, et se rend. La première idée en prend possession. Son élan dominateur (...) se répète (...) comme un acquiescement dicté. L'affirmation de la conquête est redite (...) par le conquis. Mais cela ne suffit pas encore au poing du vainqueur, qui insiste (...) et c'est, à la fin, la soumission complète. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1928, page 243. B.— Domaine des valeurs humain; en particulier des valeurs morales. Personne qui est gagnée par un déploiement de qualités d'ordre moral. La conquête juive ne serait qu' (...), une des tentatives (...) contre l'unité morale de notre peuple... si l'étonnante passivité des conquis n'annonçait un mal plus grave (GEORGES BERNANOS, La Grande peur des Bien-Pensants, 1931, page 136 ); (Confer aussi conquérant III B 2 b). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 307. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 734, b) 1 349; XXe. siècle : a) 2 502, b) 1 850. Forme dérivée du verbe "conquérir" conquérir CONQUÉRIR, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Domaine militaire [Le complément d'objet désigne un territoire, un peuple] Se rendre maître par les armes. Conquérir quelque chose, conquérir quelque chose sur quelqu'un, conquérir quelque chose à quelqu'un. Toute autre place à conquérir sur les Musulmans (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 54 ). De splendides garçons (...) qui lui [l'Angleterre] conquièrent des empires (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Les Silences du colonel Bramble, 1918, page 239) : Ø 1.... la Prusse, en deux semaines à peine, par une marche foudroyante, venait d'envahir le Hanovre, de conquérir les deux Hesses, Bade, la Saxe, en surprenant en pleine paix des populations désarmées. ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 104. SYNTAXE : Conquérir + substantif : conquérir un empire, le monde, une province, un royaume, une/la terre, l'univers; verbe + conquérir : aller, venir, vouloir conquérir; préposition + verbe + conquérir : aider, chercher à conquérir, achever de conquérir. — Absolument. Désir, gloire de conquérir. Le jour où elle [l'Italie] cessa de conquérir, elle fut conquise (EDGAR QUINET, Allemagne et Italie, 1836, page 223 ). On cherche de moins en moins à conquérir pour conquérir (HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 305 ). — Par analogie. [Le complément désigne des biens matériels, sans intérêt militaire particulier] · Par plaisanterie. Une espèce de fruitier mal clos où l'on pouvait conquérir une pomme (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 115 ). Il conquit la table de haute lutte, au milieu du tas (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 325 ). · En général. S'assurer la possession de quelque chose, étendre son emprise sur quelque chose. Conquérir quelque chose, conquérir quelque chose sur quelque chose Quand il [l'homme] conquiert par un effort son abri et ses aliments (ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu, 1935, page 276 ). Dans cette ville [Venise] où il faut conquérir la place sur la lagune (EUGÈNE VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'architecture. 1872, page 264 ). B.— Par métaphore. au figuré, domaine des valeurs humain (S'efforcer de) gagner quelque chose, quelqu'un par un déploiement de qualités d'ordre social, moral, intellectuel ou affectif. 1. Domaine des valeurs sociales. Conquérir de belles positions (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 12 ). Conquérir une grande situation parlementaire (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 358 ). Des élections (...) le moment de conquérir un siège (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 63 ). 2. Domaine des valeurs morales. L'homme conquiert sa liberté et sa personnalité, mais en s'ouvrant à la vie (JACQUES MARITAIN. Humanisme intégral, problèmes temporels et spirituels d'une nouvelle chrétienté, 1936, page 254) : Ø 2. Mais il fallait lutter, se raidir, pour conquérir son bonheur, échapper à cette faillite d'une existence. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 70. — En particulier. domaine religion Il ne seyait pas de vouloir conquérir tout de suite la perfection chrétienne (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 423 ). Conquérir la béatitude (ÉTIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, tome 1, 1931, page 125 ). 3. Domaine des valeurs intellectuelles. [Le complément désigne l'esprit d'une personne et ses diverses modalités; par métonymie cette personne elle-même] Le désir d'attirer à lui et de conquérir les esprits (ALFRED DE VIGNY, Mémoires inédits, 1863, page 120 ). Conquérir son estime, mieux, son admiration (PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 62 ). 4. Domaine des valeurs affectives. [Le complément désigne le coeur, les sentiments d'une personne; par métonymie cette personne elle-même] a) Domaine des relations amicales. Il conquit son affection en lui procurant quelques plaisirs et des douceurs (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 559 ). Pour tâcher de conquérir la sympathie générale (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 231 ). Tant de bonhomie conquit le coeur du peintre (ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1639 ). — En particulier. [Le complément désigne une personne ou un groupe de personnes] (Quasi-)synonyme : plaire. Elle conquit maman en l'appelant « petite madame » (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 92) : Ø 3. Mme. Rougon se tenant à l'écart par une manoeuvre de haute habileté, la belle Octavie était ainsi devenue l'alliée la plus active de l'abbé Faujas. Elle lui conquit ses amis et les amis de ses amis. Elle partait en campagne chaque matin, faisait une étonnante propagande, rien qu'à l'aide des petits saluts qu'elle jetait du bout de ses doigts gantés. ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 1144. b) Domaine des sentiments amoureux. Un amant doit aller conquérir le coeur de sa dame (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 3, 1813, page 4 ). — En particulier. [Le complément désigne une personne] (Quasi-)synonyme : séduire. Le mariage (...) cette manière de conquérir et de s'approprier une femme (HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 37 ). Elle redoublait de séduction, elle l'amollissait et le conquérait (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 382) : Ø 4. « L'homme qui aime une femme, qui s'efforce de la conquérir, qui l'obtient et qui la prend, contracte vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis d'elle un engagement sacré. » GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Étrennes, 1887, page 1071. — Absolument. Le succès flatteur est de conquérir, et non de conserver (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'Amour, 1822, page 138 ). La bouche grande, infiniment séduisante, faite (...) pour conquérir (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Yvette, 1884, page 489) : Ø 5. Aimer et posséder, conquérir et épuiser, voilà sa façon [à l'homme absurde] de connaître. (Il y a du sens dans ce mot favori de l'écriture qui appelle « connaître » l'acte d'amour.) ALBERT CAMUS, Le Mythe de Sisyphe, 1942, page 104. Remarque : La construction se conquérir quelque chose, quelqu'un rencontrée parfois dans les emplois précités ne peut guère être considérée comme une forme d'emploi pronominal, le pronom n'ayant dans ce cas qu'une fonction de complément indirect servant à ajouter une marque subjective. Il se mit à cueillir les feuilles de vigne (...) et se conquit par là le coeur du jardinier (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 36). II.— Emploi pronominal. A.— Emploi pronominal réfléchi. [Le sujet désigne une personne] (S'efforcer de) prendre possession de soi-même. Se conquérir, se conquérir sur quelque chose Tendu sur lui-même et décidé à se conquérir lui-même par la violence (ERNEST PSICHARI, Le Voyage du centurion, 1914, page 11 ). Je venais conquérir le monde et me conquérir moi-même (MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 410 ). Il faut se conquérir sur les passions, sur la race, sur la classe, sur la nation (JEAN-PAUL SARTRE, Situations II, 1948, page 116) : Ø 6. L'immense effort de sa jeunesse pour prendre possession de soi, les luttes acharnées pour se conquérir sur les autres le simple droit de vivre, pour se conquérir sur les démons de sa race. Même après la victoire, l'obligation de veiller, sans trêve, sur sa conquête, afin de la défendre contre la victoire même. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, page 1585. B.— Emploi pronominal passif. [Le sujet désigne une chose abstraite d'ordre moral ou intellectuel] (Pouvoir) être acquis au prix d'un effort. Les succès littéraires ne se conquièrent que dans la solitude et par d'obstinés travaux (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 110 ). Accéder à une vérité qui se conquiert de haute lutte (NATHALIE SARRAUTE, L'Ère du soupçon, 1956, page 63) : Ø 7. C'est un grand problème d'être soi. La probité se conquiert et se perd par d'obscures voies. Mais la volonté continue et appliquée de vivre dans la vérité suffit à assurer à quiconque en est capable une prodigieuse puissance. JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, En marge des "Confessions", préface, 1948, page 17. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 183. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 490, b) 992; XXe. siècle : a) 2 155, b) 1 931. DÉRIVÉS : Conquéreur, substantif masculin. vieux littéraire. Personne qui conquiert. J'étais la toison d'or et (...) je partais à la recherche d'un conquéreur (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 982 ). Remarque : Selon DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) Supplément 1970, " mot repris pour éviter les connotations que comporte le mot normal conquérant triomphant ou prétentieux " et formé par analogie sans doute de acquéreur.

« ? Par analogie.

? [En parlant de biens mat?riels sans int?r?t militaire particulier] Qui est gagn? (sur quelque chose).

Conquis (sur).

? [En parlant de terrains] De petits champs conquis sur le roc ou sur le torrent (ALPHONSE DE LAMARTINE, Des destin?es de la po?sie, 1834, page 409 ).

Les vastes prairies conquises sur les sables de la Moselle (MAURICE BARR?S, Mes cahiers, tome 4, 1904-06, page 208 ).

Trois cents hectares aux portes d'Alger conquis sur les marais de la Mitidja (PAUL CLAUDEL, Le Pain dur, 1918, I, 1, page 413 ).

? [En parlant de choses diverses ou de personne consid?r?es comme des choses ? poss?der] Ce repas conquis ? coups de crocs (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Une Vendetta, 1883, page 121 ).

La client?le conquise, abattue aux pieds du tentateur [Octave Mouret] (?MILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 796 ).

Locution.

En pays conquis.

Entrer, s'installer, p?n?trer, etc., [dans tel lieu] (comme, ainsi qu') en pays conquis. (...) ? la mani?re dont on traite, etc., un pays conquis.

Aucun d'eux ne faisait mine de nous traiter en pays conquis (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 77 ).

Une femme qui p?n?trait dans l'h?tel ainsi qu'en un pays conquis (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, Le Club des valets de coeur, 1859, page 384) : ? 2....

la contr?e leur appartenait, ils y vivaient comme en pays conquis, jouissant de la terre et du ciel. ?MILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 199.

B.? Par m?taphore, au figur?.

domaine des valeurs humain Qui est gagn? ? la suite d'un d?ploiement de qualit?s d'ordre social, moral, intellectuel ou affectif.

1.

Domaine des valeurs sociales.

Ils [les ch?teaux] sont pour eux [les nobles] des actions, des titres, des privil?ges conquis (GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 75).

...

d'un pouvoir toujours conquis et disput? Faire le prix du crime et de l'atrocit?! (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 934 ).

Il a cinq ou six grands cordons conquis par des services rendus (...) aux princes ou aux ?tats (ALEXANDRE DUMAS P?RE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 135 ).

2.

Domaine des valeurs morales.

Libert? conquise.

Le double reflet D'un ?ternel bonheur et d'une paix. »

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