Vocabulaire - Définition: AVANTAGEUX, -EUSE, adjectif.

Vocabulaire - Définition: AVANTAGEUX, -EUSE, adjectif. I.— [En parlant de choses] A.— [En parlant d'une affaire, d'une situation, etc.] Qui procure un avantage. Poste, traité avantageux (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. — C'est pourquoi, continua le Père, je réclame l'obéissance que vous me devez, et j'exige que, sous quinze jours, vous soyez l'époux de la femme que je vous destine; c'est un mariage honorable et avantageux. ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 59. Ø 2. Quelle explication avantageuse et combien elle est commode! HENRI POINCARÉ, La Valeur de la science, 1905, page 208. Ø 3. Il est très flatteur et très avantageux d'être la maîtresse d'un ministre. Gurau ne la quitterait pas; (...). Pécuniairement, il l'aiderait davantage. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 126. Ø 4. C'est aussi parce que le mensonge est avantageux, flatteur, plaisant (tout au moins pour le plus grand nombre), tandis que la vérité gêne et blesse toujours quelques-uns par quelques côtés. ANDRÉ GIDE, Journal, 1934, page 1205. SYNTAXE : Dans le vocabulaire commercial et financier. Les conditions matérielles les plus avantageuses (H. CHARDON, Les Travaux publics, 1904, page 189), commerce, placements, prix (plus) avantageux. Trouver une situation plus avantageuse (LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, page 213), tirer le parti le plus avantageux de ses capitaux (SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 181). — Courant et familier. Économique, qui fait de l'usage : Ø 5. [Chez le cordonnier :] Ernest, ceux-là sont trop justes, je t'assure. Tu comprends, quand on grandit, il faut des souliers avantageux. JEAN RICHEPIN, Le Pavé, 1883, page 122. — Spécialement. DROIT. Part avantageuse. " Préciput que l'aîné prenait en plus de la part des autres frères et soeurs dans la succession familiale " (Petit vocabulaire d'histoire du droit français (GABRIEL LEPOINTE), 1948). B.— [En parlant d'une vue de l'esprit, d'un point de vue, etc.] Qui est à l'avantage d'une personne, en sa faveur : Ø 6. Ce qui constitue l'essence du talent, le désir de montrer la pensée sous un jour avantageux, leur eût semblé une frivolité, comme la parure des femmes, qu'ils traitaient nettement de péché. ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 147. SYNTAXE : Avoir une opinion, une idée avantageuse de quelqu'un. Mettre, présenter quelque chose sous un jour avantageux (Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932). — Spécialement. [En parlant d'un trait du comportement, etc.] Qui met les attraits physiques d'une personne en valeur : Ø 7. Il avait dû lutter contre des obstacles de nature, contre son organe, contre sa taille, contre un extérieur peu avantageux. LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 359. SYNTAXE : Couleur, coiffure, parure avantageuse (Dictionnaire de l'Académie Française 1798, 1835), mine avantageuse (Dictionnaire universel de la langue fran.aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845), une taille fort avantageuse (MAURIAC, La Vie de Jean Racine, 1928, page 45). II.— [En parlant d'une personne] Qui se met (trop) ostensiblement en valeur, qui cherche à prendre avantage sur les autres ou à se targuer d'avantages qu'il est seul à s'attribuer : Ø 8.... au lieu d'un homme armé de la lyre, un petit singe, sans manières, sans portée, sot et avantageux, qui peut avoir de l'esprit à l'Houmeau, mais qui devient à Paris un garçon extrêmement ordinaire? HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 174. Ø 9. Il y avait là-dedans toute la naïveté de la jeunesse, qui est un peu égoïste, ou plutôt un peu avantageuse en amour, et qui croit aussi largement au bonheur qu'elle donne qu'à celui qu'elle reçoit. LOUIS-ÉMILE-EDMOND DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, page 24. — Par extension. Avoir, prendre un ton, un air avantageux (Dictionnaire de l'Académie Française); un ton haut et avantageux (Thierry, Récits des temps mérovingiens, tome 2, 1840, page 351) : Ø 10. La plupart des députés se présentaient d'un air avantageux, étrennaient des redingotes neuves, s'attardaient devant l'urne... EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 344. Ø 11. Cette plénitude aisée. Ce gonflement de sa puissance. Ce ton comme avantageux. Et presque provocant Cette courbe d'orgueil. Cet avantage pris, enlevé. Cette sorte de ton tout particulier. CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, comte Hugo, 1910, page 753. Remarque : " On dit d'un homme qui est attentif à prendre toutes sortes d'avantages au jeu, et à profiter de tout, qu'il est avantageux au jeu " (Dictionnaire de l'Académie Française 1798). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 755. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 480, b) 722; XXe. siècle : a) 848, b) 1 050.