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L’évolution récente du prix du pétrole : déterminants, incidences et recherches d’alternatives

Publié le 02/07/2012

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V – Les solutions alternatives De façon ironique, nous dirons que le pétrole n’est toujours pas assez cher pour motiver sérieusement les économies à développer des solutions alternatives ! Evoquer les autres grandes énergies (gaz, charbon) est hypocrite, au vu de l’indexation des prix de ces matières. Il faut donc chercher d’autres sources d’énergie. Les alternatives au pétrole sont dans les énergies renouvelables (qui ne s’épuisent pas) utilisant le soleil, l’eau, le vent, ou les matières agricoles. Selon certains observateurs, les programmes de Recherche et Développement ne seront pris au sérieux qu’à partir d’un baril de pétrole se maintenant durablement autour de 50$, le seuil psychologique. Les énergies renouvelables s’ajoutent aux mesures d’économie d’énergie déjà préconisées, telles l’inter-modalité (rail/route), la réduction de la vitesse automobile, les transports collectifs gratuits, le télétravail … Le pétrole pourra être facilement remplacé pour tout ce qui ne concerne ni l’énergie ni le transport (15% de l’utilisation du pétrole selon l’Observatoire de l’Energie) tels les plastiques ou les fertilisants agricoles.

« politiquement instables.

Mais c’est plutôt la présence du pétrole et les enjeux afférents qui ne garantissent pas son extraction sereine ! IV – Les vraies raisons de lahausse du prix du pétrole depuis 2003 Les réels déterminants du prix du pétrole sont l’augmentation de la demande pour ce bien, principalement du fait dudéveloppement de la Chine et de l’Inde, dans un contexte de ressources limitées (réserves à surveiller) et de pénurie de raffinage (volontaire).

Les acteurs du marchéboursier le savent et spéculent sur ce bien qui ne semble pas, à ce jour, disposer de sérieux substitut. Une augmentation de la demande … Après le contre-choc pétrolier, les pays consommateurs ont feint d’oublier que le pétrole était une ressource rare.

La demanden’a cessé de s’élever, passant de 68 mbj en 1994 à 85,2 mbj estimés pour 2006.

Au cours des années 90, la hausse de la demande pétrolière était de 1,5%.

Elle estpassée à 3% depuis 2003.

Cette hausse de la consommation mondiale de pétrole réduit mécaniquement le nombre d’années de réserves pétrolières.

Une part de lahausse de la consommation de pétrole en 2003 provient des USA.

Les ménages américains ont bénéficié de cadeaux fiscaux en 2003 qui se sont traduits par uneaugmentation de la consommation, notamment en essence.

Mais, nous l’avons vu, le déterminant principal de la hausse de la demande pour ce bien est ledéveloppement récent et rapide de la Chine.

Ce pays a augmenté son besoin en pétrole de 9,1% en 2002 et 8,8% en 2003.

La Chine a certes produit 3,5 mbj en 2005,mais elle en a consommé le double ! La croissance de la consommation chinoise et indienne de pétrole explique 50% de la hausse de la demande pour ce produit en2003.

L’AIE anticipe une croissance de la demande chinoise de pétrole de 10% en 2006 (puis 7%).

Le besoin de la Chine en pétrole pourrait atteindre 13,3 mbj en2030.

Dans ces conditions, le prix du pétrole devrait continuer à s’élever.

… face à des explorations insuffisantes … Compte tenu de l’enjeu stratégique de cetteréserve, aucun pays producteur de pétrole, à part peut-être l’Iran dans certaines conditions, n’accepte que soient réalisés des travaux d’exploration de nouveauxgisements avec des capitaux extérieurs.

La Russie, par exemple, utilise des techniques d’extraction désuètes et n’optimise pas l’exploitation de ses richesses.L’augmentation récente des quotas confirme que la source de l’augmentation du prix est l’insuffisante production.

Deux mbj furent injectés par l’AIE du premieroctobre 2005 au premier janvier 2006 afin de restreindre l’augmentation du prix du pétrole.

… dans un contexte de cruel manque de raffineries … La hausse du prixdu pétrole dans ce contexte de pénurie est intensifiée par manque de raffineries.

Les taux d’utilisation du capital des raffineries avoisinent les 94% depuis 2003.

Lespays consommateurs, qui détiennent les raffineries, n’ont pas suffisamment investi dans les années 90, au moment où le prix du pétrole était relativement bas.

Onpeut croire Jim Rogers, spécialiste des matières premières, quand il dit qu’aucune usine de raffinerie n’a été créée depuis 1976.

Au contraire, le nombre de raffineriesest passé de 321 en 1982 à 149 en 2003.

Certes, les usines existantes se sont développées.

Des investissements furent réalisés afin d’améliorer le taux d’extraction.Mais d’autres investissements paraissent nécessaires afin de transformer les réserves en capacités de production … à moins que la gestion inter-temporelle de larareté ne 4 soit privilégiée ! Ce manque de raffinerie est un moyen (efficace) de maintenir une pression sur le prix d’une ressource rare qui, de toutes façons, continuera des’élever. … et de difficile estimation des réserves … Une chose est sûre : le stock mondial de pétrole s’épuisera un jour.

C’est une énergie fossile qui nécessite un certaintemps pour être produite et la demande pour ce bien est nettement supérieure à la capacité de fossilisation du pétrole.

Les réserves de pétrole font l’objet decontroverses.

Les quotas de production étant définis par rapport aux réserves, les pays producteurs ont intérêt à surestimer ces réserves.

A l’inverse, les compagniespétrolières vont tenter de les sous-estimer afin de justifier un prix fort et en hausse ! Les réserves sont données à conditions économiques et technologiquesd’extraction actuelles.

Or, nous pouvons espérer que des innovations technologiques faciliteront l’extraction de certains gisements (sousmarins, notamment), doncélèveront les réserves.

De plus, la hausse du prix rend certaines exploitations viables.

Ainsi, en 2003, le droit à produire s’est élevé, incluant l’extraction de pétroleautrefois non rentable.

A ce jour, les réserves « prouvées » mondiales de pétrole sont de 1100 milliards de barils, soit 38 ans de consommation.

En 1988, elles étaientde 44 ans.

En fait, d’un point de vue géologique pur (hors conditions d’extractions), les réserves « ultimes » sont de 3000 milliards de barils selon le US GeologicalSurvey, soit près de 100 ans de consommation au rythme actuel de croissance de la demande de pétrole.

Sachant que le gaz dispose de stocks autrement plusimportants que le pétrole, l’indexation des prix de ces deux énergies ne se justifie plus.

Mais, les pays producteurs de gaz étant souvent ceux du pétrole, l’indexationrisque de se poursuivre quelques années encore.

… incitent à la spéculation à terme.

Nous comprenons aisément, que, dans ces conditions, le pétrole fasse l’objet despéculation sur les marchés à termes.

Les cours du brut et du light sweet crude se fixent notamment au Nymex (New York Mercantile Exchange).

Tout va dans lesens de la continuation de la hausse du prix de ce produit.

Patrick Artus (recherche de la CDC) pense que son prix augmentera de 20% par an : 60$ le baril en 2005,72 en 2006, 86 en 2007 … Le pourcentage semble exagéré, mais la tendance est celle-ci.

Pour les pays européens, la hausse du prix du pétrole exprimé en $ estd’autant plus mal vécue que le dollar se déprécie par rapport à l’euro, intensifiant la hausse du prix du pétrole exprimé en euro.L’augmentation du prix du pétrole est à l’origine de l’essentiel de la croissance du déficit commercial américain (726 milliards $ en 2005 contre 617,6 en 2004) eteuropéen (106,4 milliards € en 2005 contre 62,9 en 2004).

La nouvelle hausse du prix du pétrole en avril 2006 induit une révision à la baisse des estimations decroissance économique.

Malgré cela, l’augmentation du prix du baril ne devrait pas entraîner d’inflation dans les pays développés.

En effet, les politiques monétairesy sont assez restrictives.

Cela étant dit, il ne faut pas négliger les effets positifs d’une hausse du prix du pétrole, car il y en a ! Les pays producteurs qui s’enrichissentsont autant de débouchés potentiels pour nos industries, y compris les biens de luxe pour lesquels la France est bien placée.

Les sociétés tentent d’obtenir des contratspour le développement d’infrastructures dans les pays pétroliers : télécommunications, transports, réseaux routiers … Comme le souligne Patrick Artus, ces paysinvestissent sur les marchés financiers ce qu’ils ne consomment pas et contribuent au maintien d‘un faible taux d’intérêt (à moyen et long termes), qui facilite lesinvestissements et le fonctionnement de l’économie internationale. 5 V – Les solutions alternatives De façon ironique, nous dirons que le pétrole n’est toujours pas assez cher pour motiver sérieusement les économies à développer dessolutions alternatives ! Evoquer les autres grandes énergies (gaz, charbon) est hypocrite, au vu de l’indexation des prix de ces matières.

Il faut donc chercher d’autressources d’énergie.

Les alternatives au pétrole sont dans les énergies renouvelables (qui ne s’épuisent pas) utilisant le soleil, l’eau, le vent, ou les matières agricoles.Selon certains observateurs, les programmes de Recherche et Développement ne seront pris au sérieux qu’à partir d’un baril de pétrole se maintenant durablementautour de 50$, le seuil psychologique.

Les énergies renouvelables s’ajoutent aux mesures d’économie d’énergie déjà préconisées, telles l’inter-modalité (rail/route), laréduction de la vitesse automobile, les transports collectifs gratuits, le télétravail … Le pétrole pourra être facilement remplacé pour tout ce qui ne concerne nil’énergie ni le transport (15% de l’utilisation du pétrole selon l’Observatoire de l’Energie) tels les plastiques ou les fertilisants agricoles.

Les compagnies pétrolièresinvestissent dans le gaz naturel et les énergies renouvelables (éoliennes et carburants agricoles).

Elles font cela sûrement plus pour améliorer leur image que parcequ’elles croient en l’avenir de ces énergies.

L’objectif de l’Union Européenne est de passer de 14% (en 2003) à 22% en 2020 d’énergie renouvelable dans laconsommation énergétique globale.

Mais cela concerne plus l’alternative au nucléaire (investissements dans les éoliennes) qu’au pétrole.

Les observateurs qui misentsur l’exceptionnelle croissance des énergies renouvelables se leurrent.

Certes, en France, la production d’éoliennes fut multipliée par cinq et la surface de panneauxsolaires par quatre de 2001 à 2005.

Ces énergies deviennent plus rentables avec les prix actuels du pétrole.

Mais le pétrole, le charbon et le gaz resteront les sourcesd’énergie principales encore en 2030, selon les estimations de l’Institut Français du Pétrole (IFP) et Bloomberg.

La consommation mondiale d’énergie passera de10,7 milliards de tonnes équivalent pétrole (tep) en 2003 à 16,3 tep en 2030.

Cette consommation se répartira en 2030 entre le pétrole à 34% (contre 35% en 2003),le charbon à 23% (contre 24% en 2003), le gaz à 24% (contre 21% en 2003, la seule hausse notable), la biomasse à 10% (contre 11%), le nucléaire à 5% (contre 6%en 2003), l’hydroélectricité à 2% (stable) et les énergies renouvelables à 2% (contre 1% en 2003).

Il y aura donc certainement doublement de la présence des énergiesrenouvelables, mais à partir d’un chiffre tellement dérisoire ! En alternative au pétrole, il faut distinguer deux fonctions : la chaleur et le carburant.

Les énergiesrenouvelables sont plus faciles à mettre en place pour la production de se stocke facilement.

Des décisions politiques locales peuvent inciter à développer (bois ouincinération de déchets ménagers), la géothermie ou le solaire thermique faibles capacités de stockage).

Ce sont les trois principales alternatives au pétrole source dechaleur.

chaleur, qui la biomasse (malgré ses en tant que En revanche, le développement des biocarburants paraît anecdotique ou marginal.

Tout d’abord, ils ne proposent pas de se substituer au pétrole mais le complètent,dans un mélange à 30% 6. »

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