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Accepter l'inconscient est-ce aliéner la liberté ?

Publié le 22/02/2012

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Après Copernic qui a ruiné le géocentrisme, Darwin qui a détruit la croyance en une primauté de l'homme dans la création, Freud pensait avoir infligé à l'homme sa troisième humiliation en lui apprenant qu'il n'est « même pas maître dans sa propre maison ». La découverte de l'inconscient et de son importance dans le psychisme humain justifie-t-elle une remise en question de la liberté, nous oblige-t-elle à considérer la liberté comme une illusion, effet de la méconnaissance où se trouve le moi pour comprendre les mobiles qui le font agir ?

« cette perspective, l'inconscient n'exclut pas l'idée de liberté, il contribue, au contraire à étendre, et préciser sondomaine. Mais on voit bien que le mot liberté n'est plus porteur de la même signification.

Dans le premier cas, il renvoyaità une essence de l'homme ; ici, il réfère seulement à son pouvoir d'agir. La philosophie sartrienne a su concilier liberté et acquis de la psychanalyse.

Les déterminations inconscientes nesont pas niées : les biographies de Genêt, Flaubert ou Baudelaire écrites par Sartre les prennent en compte.

Maiselles sont intégrées dans la liberté fondamentale de tout être existant.

La notion de projet qui unifie lecomportement individuel permet de surmonter la contradiction.

Flaubert ou Baudelaire peuvent bien avoir étédéterminés à se comporter d'une certaine manière, il arrive toujours un moment où ils adhèrent à ce que l'on a faitd'eux (ou le refusent).

L'individu ne devient pleinement lui-même que par cet acte qui reprend, intègre et dépassela détermination dans une intention. L'optique de Reich est différente ; il reproche à Freud de n'être pas allé jusqu'au bout de sa découverte.

Aprèsavoir mis à jour la puissance et l'importance du désir, sous la forme des tendances refoulées, Freud auraitcontribué à leur répression en affirmant la nécessité de leur contrôle par les forces de censure de l'appareilpsychique.

Pour Reich, au contraire, la liberté ne sera complète que si l'on libère les forces de l'inconscient quel'ordre social s'efforce de réprimer.

Le cas limite de Reich est intéressant parce qu'il met en lumière l'ambiguïté de ladécouverte psychanalytique.

Devant la difficulté de préciser la nature exacte de l'inconscient, des rapports qu'ilentretient avec le reste de l'appareil psychique, il n'est pas possible de dire quelle conséquence exacte découle desa découverte. Enfin, une réflexion comme celle de Deleuze et Guattari dans l' Anti-Œdipe ouMille plateaux s'efforce aujourd'hui de montrer que la théorie psychanalytique est, en quelque sorte, la dernière ruse de la répression qui accepte dereconnaître l'existence initiale du désir, sa force vitale, pour, aussitôt la censurer.

Telle serait la fonction de lastructure œdipienne, nullement fatale et inscrite dans l'évolution de notre psychisme, mais instrument de contrôlesocial, et enfermement du désir.

Cela suppose donc que l'inconscient ne soit pas considéré comme ce qui doit êtresurmonté, mais ce qui doit être libéré. De quelque côté que l'on se tourne, l'inconscient paraît donc n'être pas exclusif, facteur d'exclusion de la liberté.. »

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