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ACTE II. EXPULSION DE MARTINE. LES FEMMES SAVANTES. Molière

Publié le 07/07/2011

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IDÉE SOMMAIRE. — Chrysale, sur la recommandation d'Ariste, consent au mariage d'Henriette et de Clitandre, et il s'engage à le faire agréer par sa femme. Survient l'incident de Martine, chassée par Philaminte pour avoir manqué à la grammaire, et malgré les timides protestations de Chrysale. Lorsque celui-ci essaie de parler du mariage d'Henriette, Philaminte le prévient qu'elle a pour sa fille un mari de son choix, Trissotin.

SCÈNES I-IV. Ariste, l'oncle d'Henriette, a bien voulu servir d'intermédiaire officieux à Clitandre ; il s'acquitte de sa commission auprès de son frère Chrysale. — Après une grossière intervention de Bélise, qui se croit toujours aimée, Chrysale donne son consentement; il déclare que « c'est chose faite «, et qu'il va le notifier à sa femme « sans délai «.

« Comme de l'adjectif avec le substantif,Nous enseigne les lois.MARTINE.J'ai, Madame, à vous direQue je ne connais point ces gens-là.PHILAMINTE.Quel martyre !BÉLISE.Ce sont les noms des mots : et l'on doit regarderEn quoi c'est qu'il les faut faire ensemble accorder.MARTINE.Qu'ils s'accord nt entre eux ou se gourment, qu'importe?PHILAMINTE, à Bélise.Eh ! mon Dieu ! finissez un discours de la sorte.(A Chrysale ) Vous ne voulez pas, vous, me la faire sortir?CHRYSALE, à part.Si fait.

A son caprice il me faut consentir.Va, ne l'irrite point : retire-toi, Martine.PHILAMINTE.Comment ! vous avez peur d'offenser la coquine?Vous lui parlez d'un ton tout à fait obligeant?CHRYSALE.(D'un ton ferme) (D'un ton plus doux.)Moi ? point ! Allons, sortez ! — Va-t'en, ma pauvre enfant. SCÈNES VII - IX Tirade de Chrysale contre les femmes savantes.Le trop débonnaire Chrysale, en voyant chasser cette servante modèle "pour un si maigre sujet", ne peut sedéfendre d'un mouvement d'indignation : CHRYSALE.Qu'importe qu'elle manque aux lois de Vaugelas,Pourvu qu'à la cuisine elle ne manque pas ?J'aime bien mieux, pour moi, qu'en épluchant ses herbes,Elle accommode mal les noms avec les verbes,Et redise cent fois un bas ou méchant mot,Que de brûler ma viande ou saler trop mon pot.Je vis de bonne soupe, et non de beau langage.Vaugelas n'apprend point à faire un bon potage ;Et Malherbe et Balzac, si savants en beaux mots,En cuisine peut-être auraient été des sots. PHILAMINTE.Que ce discours grossier terriblement assomme !Et quelle indignité, pour ce qui s'appelle homme,D'être baissé sans cesse aux soins matériels,Au lieu de se hausser vers les spirituels !Le corps, cette guenille, est-il d'une importance,D'un prix à mériter seulement qu'on y pense?Et ne devons-nous pas laisser cela bien loin? CHRYSALE.Oui, mon corps est moi-même, et j'en veux prendre soin.Guenille si l'on veut, ma guenille m'est chère. Devant les cris d'indignation que provoque le mot « sollicitude » qu'il vient de prononcer, Chrysale éclate et accableBélise de reproches, n'osant s'adresser directement à Philaminte : CHRYSALE, à Bélise.

C'est à vous que je parle, ma sœur.

Le moindre solécisme en parlant vous irrite : Mais vous enfaites, vous, d'étranges en conduite.

Vos livres éternels ne me contentent pas ! Et, hors un gros Plutarque à mettremes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile, Et laisser la science aux docteurs de la ville ; M'ôter, pour. »

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