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Acte 1 scène 1 de Lorenzaccio - Commentaire

Publié le 03/03/2012

Extrait du document

I) Une exposition dramatique

1. Une scène d'attente :

Conception classique de la scène d'exposition : par un long dialogue entre le héros et son confident, le spectateur apprend tout de l'action en cours. Le duc de Florence est venu pour brusquer le plan de Lorenzo de payer la vieille mère pour livrer la fille

Musset opère ici un renversement sur deux plans par rapport aux attentes du spectateur :

- les premières paroles du duc sont “je m'en vais” (l.1) ; les personna-es n'apparaissent pas (masques, “elle” inconnue et invisible)

« - Lorenzo souligne la fragilité et le succès assuré du duc - Deux perspectives de la pièce apparaissent déjà : Lorenzo " dupe " le duc, et celui-ci, bien que prévenu par les autres (Giomo), reste aveugle au danger.  Le duc est partagé par Lorenzo qui flatte et Giomo qui presse 2.  Le duc : un don Juan dégradé  Il n'est pas un être d'esprit mais d' instinct , d'impulsions, charnel , intéressé avant tout par le plaisir et le confort.  Il veut passer pour un don Juan en blasphémant, en s'affichant spécialiste des femmes, mais son rapport "petit bourgeois" à l' argent et son manque d'autonomie de pensée et d'acte l'éloignent du modéle.  un faux dom Juan car le vrai est hypocrite 2.  Le duc et Lorenzo : une étrange interdépendance - Lorenzo est respectueux du duc et le vouvoie - tension entre les deux car on ressent une hierarchie  Lorenzo fournit les plaisirs (connaisseur) et le duc profite (jouisseur).  Malgré le respect que lui témoigne Lorenzo, le duc semble incapable de faire quoi que ce soit sans lui . III) Lorenzo, poète de la corruption  Sa "leçon de libertinage" rapporte à deux grandes époques de référence en ce do- maine : les XVII° et XVIII° siècles. - s’amuse de a faiblesse de la jeune fille, de sa pudeur et sa propreté : « un vernis » 1.  XVIII° siècle  Une opposition lexicale duelle est nettement perceptible dans sa tirade : Éducation dans le mal Jeunesse inexpérimentée connaisseur, étudier, vice, ensemencer, infiltrer paternellement (=>hypocrite, vicieux et incestueux)... jeune chatte, fille de bonnes gens, enfant de quinze ans, arbuste en fleurs... De cette opposition qui structure la tirade de Lorenzo découle une forte tonalité cynique . - Lorenzo devient un rabatteur, et est séduisant par son discours imagé - 2.  XVII° siècle  Influence de la fameuse tirade du Dom Juan de Molière : même séduction par un rythme envoûtant grâce à l'énumération des infinitifs et aux structures ternaires ; même abondance des images et même variété des registres : familier (jeune chatte), poétique (arbuste en fleur), épique (flot violent) - proche du duc, se soumet, propos ironiques quand on connaît la suite  Lorenzo joue un role, et est assimilable à la jeune fille, même histoire de pureté  Lorenzo possède un grand pouvoir de séduction par le langage , le badinage, sa grande maîtrise de la parole.

Non seulement cynique , il est aussi un esthète .. »

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