Les actes héroïques sont-ils toujours conformes au Bien ?
Publié le 10/11/2005
Extrait du document
Analyse. · Le sujet nous pose une double définition : o Ce qu’est un acte héroïque, à savoir s’il s’agit d’un acte que tout homme peut accomplir ou au contraire ceux dont seuls les héros sont capables ; o Ce qui est conforme au bien, c'est-à-dire, ce qui est soit dans un système de valeur autonome, soit qui corresponde aux besoins du sujet. · La question concernant les actes héroïques nous mettra donc en demeure de définir qui commet ces actes. En effet, selon qu’il s’agisse d’un homme quelconque ou d’un héro clairement définit, la valeur de ces actes pourra varier. · De même, il faudra pousser la réflexion sur la valeur de l’acte : est-il héroïque parce que celui qui le commet fait ce qu’aucun ne pourrait oser faire ou parce qu’il agit selon un idéal admit par tous ? · Un acte héroïque devra donc être défini selon ce double critère de valeur idéal et de rapport au sujet. De plus, nous ne pourrons éviter de considérer cet acte en rapport à son époque. L’acte héroïque des temps passé est-il le même que celui que nous connaissons aujourd’hui ? · Quand au bien, nous pourrons voir en lui une identité dans le double critère : ce qui est bien peut être ce qui correspond à une valeur universellement acquise, ou ce qui correspond aux besoins du sujet. Dans les deux cas, nous pouvons voir que les actes héroïques peuvent entrer en conformité. · Cependant, le sujet n’interdit pas cette conformité. Au contraire, il la comprend comme possible, voir probable. La question est sur la permanence de cette conformité. · Si les actes héroïques peuvent ne pas toujours être conformes au bien, cela signifie donc qu’ils peuvent avoir une troisième définition qu’il reste à découvrir. · Ainsi, nous devrons ici définir clairement les actes héroïques dans le cadre d’une correspondance aux critères du bien, mais aussi valider ou non leur existence hors de ce s critères. Problématisation. Le héros fait, par nature, des actes héroïques. Pourtant, il arrive que les hommes, aussi banals soient –ils, puissent un jour commettre ce type d’actes. Qu’est ce qui fait alors que nous qualifions d’héroïques ces actes accomplis par des hommes « normaux « ? Est-ce que c’est la conformité au bien qui permet de le dire ? Ou doit-on penser que l’acte héroïque ne peut être accomplit que par le héros ? Enfin, qu’il s’agisse d’un héros ou d’un homme, les actes héroïques qu’il accomplit sont-ils toujours conformes au bien ?
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l'homme recherche la vie héroïque en référence aux héros alors que ce qu'il vit déjà au jour le jour esten soi quelque chose d'héroïque. · De nos jours, chaque action qui sort un tant soit peu du commun est vue comme un acte héroïque : d'un sauvetage de personnes en dangers aux pompiers des tours du World Trade Center,les actes héroïques sont légions. 3.
L'acte héroïque peut-il être autre chose que conforme au bien ? · Mais, si l'acte héroïque est aujourd'hui à la portée de tous, conserve-t-il sa conformité au bien que nous avons aperçue dans notre premier paragraphe ? Car en effet, si le héros peut faire figure devaleur conforme au bien, l'homme ordinaire ne rentre pas, par définition dans ce cadre. · Alors, l'acte commis par cet homme aura-t-il une conformité au bien, ou pourra-t-il être simplement autre chose ?
« L'instant qui vient peut être celui de votre mort, vous le savez etvous pouvez sourire : n'est-ce pas admirable ? Dans la plusinsignifiante de vos actions, il y a une immensité d'héroïsme »Jean-Paul Sartre, La Nausée .
· Sartre pose ici l'héroïsme ordinaire, tel que l'on peut chacun en faire l'expérience.
Cet héroïsme n'est pas celui des hérosd'antan, mais simple et commun.
Il ne vise aucun bien, necorrespond à aucune fonction. · L'acte héroïque est ici simplifié au maximum, et même moqué par Sartre.
Le héros ancien souriait à la mort, parce qu'ilsavait qu'il allait l'affronté.
Celui des temps nouveau semble luisourire parce qu'il n'y peut rien. · Mais alors qu'y a –t-il d'héroïque dans les actes de nos contemporains, et de nous-mêmes, s'ils sont involontaires ? · Car en effet, on ne peut penser une conformité au bien dans le fait d'être un héros malgré soi, ou, pire, dans unetentative de devenir un héros, en orientant son action dansdes buts égoïstes et parfois malintentionnés. · L'acte héroïque doit être conforme au bien, mais il s'avère qu'il ne l'est pas toujours.
Étant jugé comme héroïque par ceuxqui le constate, cet acte ne reflète pas toujours, dans le fond,une valeur universellement acquise. · Cependant, un tel acte ne rentre plus dans le concept que l'on peut avoir de ce qu'est l'acte héroïque.
Aussi, nous constatons que si dans les faits, tout acte héroïque n'est pas conforme au bien,en droit, il se doit pourtant de l'être.
Conclusion.
Nous avons vu que le bien était une notion double, impliquant à la fois la visée d'une fin universelle pour l'homme, etl'accomplissement des besoins de chacun.
La notion d'acte héroïque semble en conformité à ce qu'est le bien.Cependant, nous avons vu que dans les faits, un acte jugé comme étant héroïque pouvait ne pas être conforme aubien.
Il faut donc comprendre la notion d'acte héroïque en terme de droit pour pouvoir y voir une parfaite conformitéau bien..
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