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Adopter le juste milieu est ce être raisonnable ?

Publié le 19/09/2010

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 En ce sens  la notion de "raisonnable" renvoie à un "raisonnable en soi", c'est à dire pour tout le monde : le raisonnable est alors défini à partir d'un bien en soi (qu'il faut alors déterminer) que la juste mesure réaliserait concrètement dans nos actions. La question est alors de savoir si le juste milieu est bien la réalisation du bien (lequel est le préférable en soi). Pour répondre à cette question, on voit qu'il faudra réfléchir sur ce qu'est le bien. Si le bien est le juste milieu, alors au sens absolu du "raisonnable", le juste milieu est toujours raisonnable. Si le juste milieu est ce qui réalise le bien, alors on peut l'appeler "vertu".

« - Il faut savoir être mesuré car l'hybris est destructeur.

Comme le montrait Platon,République IX 580 d : "Puisqu'il y a trois parties de l'âme, il me paraît qu'il y a aussi trois sortes de désirs propres à chacune d'elle, et aussi trois sortes de plaisirs et decommandement" : ces trois parties sont la concupiscence ( epithumia ) à avoir le désir relatif au plaisir du corps, le courage / coeur ( thumos ), qui est l'ardeur ou le zèle, et enfin la raison.

Une âme déréglée ne peut harmoniser ses désirs avec la raison, etl'homme en proie aux dérèglements (c'est-à-dire à la non harmonisation de ses désirs)est esclave de lui même et comme un pantin tiraillé de toutes parts.

Choisir le justemilieu, c'est orienter ses désirs par la raison qui perçoit ce qui est juste et bien, le justeétant un équilibre des parties dans laquelle chacune fait ce qui lui est propre (commedans une cité où l'harmonie suppose que chacun accomplisse son action propre et nequitte donc pas le milieu qui lui convient). - Ceci permet alors de définir, avec Aristote, la vertu comme "disposition de la volontéconsistant dans un juste milieu relatif à nous, lequel est déterminé par la droite règle ettel que le déterminerait l'homme prudent" ( Ethique à Nicomaque II, VI, 1106b) : en effet, la vertu est toujours un milieu entre deux vices contraires, comme le courage est vertu entre la lâcheté ettémérité (qui consiste à agir de manière imprudente en prenant des risques inconsidérés). - Transition : cela suppose qu'on peut connaître le bien et le juste milieu, donc la règle.

Il ne suffit donc pas de dire que le juste milieu est préférable, car on voit bien bien que souvent, le problème est que nous ne savonsjustement pas comment déterminer le juste milieu relatif à nous car : nous ne pouvons totalement nous connaître(donc savoir ce qu'est pour nous la mesure : ex.

de la nourriture : on ne doit pas manger tous la même chose selonnos activités), ni connaître la réalité en face de nous (comment mesurer le danger réel pour savoir si nous sommes imprudent ou non ?).

De plus, cela présuppose qu'il est bon de modérer ses désirs.

Mais n'y a-t-il pas là comme unefaiblesse ? 2.

Le juste milieu n'est jamais préférable car il est faiblesse. - Dans le Gorgias de Platon, le sophiste Calliclès défend l'idée qu'il ne faut pas réfréner ses passions car elles sont la marque de notre nature.

Les natures les plus fortes ayant les passions les plus fortes, c'est par peur et par faiblesseque certaines personnes n'osent pas assumer ce qu'elles sont, et préfèrent donc le juste milieu. - Dans le même esprit, Nietzsche dans la Généalogie de la morale fait l'hypothèse que la volonté de limiter ses passions, à savoir la morale ascétique, est née de la peur et du ressentiment, de l'esprit de vengeance, de ceux quisouffraient de la trop grande puissance de certaines natures.

Pour s'opposer à ces dernières, les "faibles" ontinventé les valeurs "démocratique" de la mesure et de l'égalité contre les valeurs "aristocratiques" qui pouvaient lesfaire souffrir. - Transition : est ici défait le lien entre le préférable et le juste milieu.

Le juste milieu devrait, dans cette logique, être rejeté comme la marque des faibles, de ceux qui n'osent pas s'affirmer en face de la foule, qui n'ont passuffisamment de volonté pour affirmer leur personnalité.

Mais cela n'implique pas un rejet pur et simple du justemilieu qui est une catégorie qui peut avoir encore un sens dans la pratique. 3.

Le juste milieu s'il peut être parfois préféré, ne doit pas toujours l'être car il ne constitue pas le bienmais seulement le bonheur. - Il faut déjà remarquer que si le juste milieu est préférable, il n'est pas nécessairement équivalent au bien.

Ainsi lesStoïciens considéraient qu'il faut distinguer le préférable, l'indifférent et le bien : entre les "extrêmes" que sont lebien et le mal, il y a le domaine des choses "moyennes" (à relier avec le juste milieu), intermédiaires, "indifférentes"telles que la richesse ou la pauvreté, l'opinion ou le savoir ( Fragments des anciens stoïciens I, 190).

Ces choses sont indifférentes à l'égard du bien (on peut être vertueux sans être riche).

Mais parmi ces choses indifférentes àl'égard du bien, certaines sont préférables (la richesse) d'autres totalement indifférentes (le nombre de cheveux surla tête).

Dès lors on pourrait montrer que le "juste milieu" s'il est préférable, n'est pas pour autant le bien et ne doitdonc pas toujours être préféré, notamment lorsqu'il s'oppose au bien (s'enrichir en volant).. »

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