Devoir de Philosophie

L'Adversaire, Emmanuel Carrere

Publié le 29/07/2010

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I. Présentation du livre et de son auteur

1) Le livre L’Adversaire n’est pas une fiction, c’est une biographie. La couverture du livre laisse penser à une histoire triste et dramatique, les personnages sont tous vêtus de noir. L’homme au premier plan représente Jean-Claude ROMAND, le personnage principal du roman. Il baisse les yeux, par peur peut-être, par honte sûrement. Au second plan, on voit sa famille, sa femme Florence et ses deux enfants, Antoine et Caroline. Ils paraissent lointains même si leur taille laisse penser qu’ils sont proches. Aucun des personnages ne regarde dans la même direction, la femme a le regard perdu, un peu inquiet. L’arrière plan est fait de verdure, il rappelle les forêts Jurassiennes dans lesquelles Jean-Claude se perdait des heures durant. 2) L’auteur Emmanuel CARRERE est un écrivain français né le 9 décembre 1957 à Paris. Ecrivain atypique, la plupart de ses romans comme La classe de neige ou l’Adversaire développent de manière très précise et argumentée une interrogation angoissante portant sur l’identité, l’être et le paraître, l’illusion. Pour l’écriture de son roman l’Adversaire, il assista au procès de Jean-Claude ROMAND et tout deux entretinrent une correspondance, Jean-Claude depuis sa cellule. Depuis la parution de l’Adversaire en 1999, Emmanuel CARRERE n’a plus écrit et est devenu reporter. Il a tourné un documentaire au cinéma et réalisé un documentaire en Russie. Il fut nommé président du jury du Livre Inter 2003. Sa carrière commence en 1984 avec Bravoure, livre qui lui vaudra le Prix Passion dès l’année de sa sortir et le Prix de la Vocation l’année suivante. Il enchaîna avec La Moustache, Le détroit de Behring (Prix Fémina 1995) ou encore Je suis vivant et vous êtes morts : Philip K.Dick, œuvre dont il parle dans l’Adversaire. II. Résumé de l’histoire

L’Adversaire revient en détail sur la vie de Jean-Claude ROMAND qui réussit à cacher son inactivité à ses proches et ce, durant une vingtaine d’années. Jusqu’au jour où, las de sa tromperie, il tue tout ceux qui lui étaient chers et qu’il risquait de décevoir en leur apprenant la vérité. Il tente de se donner la mort, en vain. Emmanuel CARRERE cherche à comprendre comment Jean-Claude ROMAND se retrouve prisonnier d’un mensonge le restant de sa vie et comment il en est venu à tuer tous les membres de sa famille. III. Analyse du personnage principal

Jean-Claude ROMAND est née en 1954, il avait dont 39 ans au moment des faits. Il est issu d’une famille de forestiers Jurassiens est a passé son enfance dans le bourg de Clairvaux-lesLacs, dans le Jura. Son père, Aimé, est « né au lendemain de la guerre «, il est droit, travailleur et a toujours su éduquer son unique fils. Sa mère était fragile, c’est pourquoi JeanClaude et son père prenaient soin de garder leurs problèmes pour éviter d’inquiéter davantage la mère, aussi « tout devait toujours aller bien, sans quoi la mère irait plus mal et il aurait été ingrat de la faire aller plus mal pour des brouilles, de petits chagrins d’enfant. Mieux valait les cacher. « Jean-Claude est dont l’enfant unique d’une famille unie, détestant plus que tout le mensonge et étant très croyante. Il évolue dans un monde à lui, gardant ses secrets pour lui ou le partageant avec son unique confident qui n’est autre que son chien. Il aura d’ailleurs une crise durant le procès lorsque l’on fera allusion à ce chien. Comme il l’est décrit page 55, Jean-Claude « a vacillé. Il s’est mis à trembler doucement, puis tous ses membres, et une sorte de fredon égaré s’est échappé de sa bouche […] On a entendu sa tête frapper le plancher, on a vu ses jambes battre l’air «. C’était un enfant calme, sage et sérieux, qui « avait un an d’avance, lisait beaucoup «. « Interne au lycée de Lons-le-Saunier «, c’est « un adolescent solitaire «, peu sociable, il n’a pas beaucoup d’amis. A cette époque, il se confie à une petite amie imaginaire, Claude. Au bac de philosophie, Jean-Claude choisit le sujet « La vérité existe-t-elle ? « et décroche la note de 16/20. Après obtention du bac, il s’inscrit au lycée du Parc à Lyon « pour passer le concours des Eaux et forêts «. Il abandonne dès le début de l’année pour raisons médicales, il ne se sent pas assez solide mentalement. Il est grand, massif, il a les mensurations d’un adulte et la « chair […] d’un enfant épouvanté «. Il se dirige ensuite vers la médecine, ce qui, selon ses propos, chagrinait un peu son père. Il y rencontre celui qui deviendra son meilleur ami, Luc LADMIRAL et se rapprochera de celle qui deviendra sa femme, Florence CROLET. Le jour de l’examen de médecine, Jean-Claude regarde les aiguilles de son réveil tourner, il a décidé de ne pas se présenter à cet examen. Personne ne remarquera son absence. Il raconte à ses parents « que ça avait bien marché «. « Son succès annoncé, il s’est enfermé dans le studio que lui avaient acheté ses parents […] il s’était enfermé dans sa chambre d’enfant «. Il ne recevait personne, n’ouvrait la porte à personne, il se renferme totalement et prend 20 kilos. Son meilleur ami Luc lui rend visite à l’approche de Noël et le trouve complètement déprimé. C’est le moment que choisi JeanClaude pour lui annoncer qu’il est atteint d’un cancer incurable, cancer qui n’est bien sûr que fictif. C’est ce cancer qui va rapprocher Jean-Luc de Florence qui, auparavant, ne le trouvait pas très séduisant. Ils révisent ensemble, Jean-Claude se prépare à être médecin et Florence pharmacienne. « Au total, il a bouclé le cycle complet de médecine, à ceci près qu’il ne passait pas les examens «. Il en était sans doute capable, ses amis le disaient « ambitieux, travailleur « et « pensaient qu’il irait loin «. Jean-Claude et Florence ont fait comme leurs amis. Ils se sont mariés. Des photos présentées à son procès le montre avec une « bonne tête de père tranquille un peu empâté, un peu dégarni «. « Son visage était poupin avec les cheveux qui frisaient, une expression de gentillesse rêveuse «, Jean-Claude est l’incarnation, l’allégorie de l’ange. Il a soit disant été reçu au concours national de l’internat de Paris, chargé de recherche à l’INSERM de Lyon puis rattaché à l’OMS, à Genève. Jean-Claude et Florence quittent Lyon et emménagent à Ferney-Voltaire. C’est ici que naîtront leurs 2 enfants, Caroline (le 14 mai 1985) et Antoine (le 2 février 1987). « Il dit qu’il était un faux médecin mais un vrai mari et un vrai père, qu’il aimait de tout son cœur sa femme et ses enfants «. Florence le disait « très cloisonné «, « un peu ours «, ce qui expliquait qu’il n’invitait jamais ses collègues de l’OMS. Il sépare vie privée et professionnelle. Personne ne peut le joindre à son bureau sauf sur son bippeur. « Jean-Claude avait été la fierté du village. On l’admirait d’avoir si bien réussi et d’être malgré cela resté si simple, si proche de ses vieux parents «. Tout le monde admirait sa discrétion, sa modestie, il n’étale pas sa réussite aux yeux de tous. « Ceux qui le connaissaient peu auraient dit qu’il avait un poste important à l’OMS et voyageait beaucoup, ceux qui le connaissaient bien ajouté que ses recherches portaient sur l’artériosclérose, qu’il donnait des cours à la faculté de Dijon, qu’il avait des contacts importants comme Laurent FABIUS ou Bernard KOUCHNER. Jean-Claude était entretenu par ses parents qui lui ont acheté un studio à Lyon. Lorsqu’il entre dans la vie active, ses parents continuent de subvenir à ses besoins. Il escroqua son entourage à commencer par ses parents, sa belle-famille puis sa maîtresse en leur faisant croire à des placements d’argent avantageux. Son beau-père est mort quelques semaines après avoir réclamé son argent à Jean-Claude. Coïncidence ? C’est ce que Jean-Claude tente de faire croire. Il mène une vie assez paisible, comme tous les grands chercheurs : Mercedes, école privée pour les enfants, villa… Au bout de 18 ans de mensonge, Jean-Claude se sent totalement dépassé par les événements. Un mensonge en entraînant un autre, il entre dans un cercle vicieux. Les dettes pleuvent, sa maîtresse Corinne se refuse à lui… Le 9 janvier 1993 au matin, Jean-Claude tuera sa femme et ses deux enfants (après un moment de complicité passé avec ces derniers devant une cassette vidéo) dans leur villa de Prévessin. Ensuite, il ira dîner chez ses parents, son père l’emmènera à l’étage pour contrôler une gaine d’aération, il lui tirera une balle de 22 long rifle dans le dos. Puis il conduira sa mère dans le salon, elle recevra une balle en pleine poitrine. Il tuera le chien de ses parents pour « que Caroline l’ait avec elle «. Il recouvrira les corps puis se rendra à son rendez-vous avec Corinne. Il tentera de la tuer puis s’arrêtera soudainement lorsqu’elle parlera de ses filles qui ne seraient rien sans elle. Il retournera à Prévessin et tentera de se sonner la mort en avalant des barbituriques. Il mettre le feu à sa ville mais s’en sortira, seul. Au procès, Jean-Claude est méconnaissable. « L’homme que les gendarmes ont fait entrer dans le box avait la peau cireuse des prisonniers, les cheveux ras, le corps maigre et mou […] Il portait un costume noir, un polo noir au col ouvert, et la voix qu’on a entendue […] était blanche. «. Il porte des lunettes. A dater de ce jour, « il dit s’être condamné à vivre, pour dédier ses souffrances à la mémoire des siens. IV. Analyse des relations du personnage principal avec les autres personnages

1) Avec ses parents Pendant son enfance, Jean-Claude ne se confiait pas trop à ses parents, sa mère étant gravement malade, il ne voulait pas l’inquiéter davantage. Devenu adulte, Jean-Claude se rapproche de ses parents. « Il leur téléphonait tous les jours. On disait qu’il avait refusé, pour ne pas s’éloigner d’eux, un poste prestigieux an Amérique «. « Il passait rendre visite à ses parents qui étaient tout heureux de montrer aux voisins leur grand-fils si important, si occupé, mais toujours prêt à un détour pour les embrasser «. Jean-Claude se fait entretenir financièrement par ses parents même lorsqu’il est entré dans la vie active. 2) Avec sa femme, ses enfants Au début, Florence se refuse à lui. Etrangement, elle se rapprochera de lui lorsqu’elle apprendra qu’il est gravement malade. Ils se marient, ont deux enfants et forment une famille modèle… En observant les photos, on voit une famille très attachée, « ils avaient vraiment l’air amoureux «, il était fier de ses enfants, eux fiers de leur père médecin. « Le côté social était faux mais le côté affectif était vrai «. « Hier encore, il y avait une famille unie, heureuse, des gens qui s’aimaient «. « Sa femme et ses enfants étaient tout pour Jean-Claude. 3) Avec le narrateur Entre-eux s’installe une relation de confiance. Emmanuel écrit ses lettres à la main pour être sur un pied d’égalité avec son correspondant, Jean-Claude. Il le voit comme quelqu’un à qui quelque chose d’épouvantable est arrivé et non comme quelqu’un qui a fait quelque chose d’épouvantable (page 41). Le narrateur ressent de la pitié, de la sympathie pour Jean-Claude. 4) Avec son ami Luc et sa femme Cécile Luc et Jean-Claude sont des amis depuis très longtemps, « depuis leurs études de médecine à Lyon, ils ne s’étaient pas quittés. « Chacun savait tout de la vie de l’autre, la façade mais aussi les secrets, des secrets d’hommes honnêtes, rangés «. A la page 13, en faisant référence à l’amitié entre Jean-Claude et Luc, le narrateur dit « un ami, un véritable ami, c’est aussi un témoin «. Cela est assez frappant de parler du témoin dans cette situation puisqu’il y a eu un meurtre. Luc est un peu rendu coupable, comme s’il aurait du se douter de quelque chose. Luc considère Jean-Claude comme l’homme le plus droit qu’il connaît et comme son meilleur ami. Lorsqu’il apprend la terrible nouvelle, il croit à une machination. « Sa femme et ses enfants étaient tout pour Jean-Claude «, aussi « Luc et Cécile avaient prié pour qu’il meure : c’était pour lui alors. Maintenant ils priaient pour qu’il meure, mais pour eux-mêmes, pour leurs enfants, pour tous ceux qui vivaient encore. « 5) Avec sa maîtresse Corinne Comme Florence, Corinne se refusera d’abord à lui. Ils auront finalement une liaison puis viendra la rupture. Jean-Luc vivait assez mal cette situation et n’arrivait pas à jongler entre femme et maîtresse. Cependant la rupture avec Corinne sera très douloureuse pour lui, il tente de la reconquérir en la couvrant de cadeaux qu’il paye avec l’argent qu’il gagne sur le dos de sa famille. Il tentera de l’assassiner, elle sera la seule survivante de ce « massacre «. V. Les thèmes

1) Le thème du double, de l’illusion, du mensonge Au tout début du roman, lorsque Luc apprend le drame qui vient de se produite, il pense que c’est un cauchemar, que c’est en fait une crainte qu’il a de perdre les siens et qui le hante. « L’idée a traversé Luc, elle devait le hanter par la suite, qua dans ce rêve Jean-Claude faisait office de double et qu’il s’y faisait jour des peurs qu’il éprouvait à son propre sujet «. Ensuite Jean-Claude a « peur de se perdre lui-même, de découvrir que derrière la façade social il n’était rien «. Ce thème va mener à un autre thème, celui de la possession, la manipulation. 2) La possession, la manipulation « Tout le monde les aimait. S’ils avaient été tués c’était forcément par des gens qui ne les connaissaient pas «. Cette phrase que l’on trouve dès le début du roman est assez choquante. En effet, l’assassin des ROMAND n’est autre qu’un ROMAND ! On a l’impression que JeanClaude est possédé, qu’il est devenu « le jouet infortuné de forces démoniaques « pour reprendre l’expression employée page 41. A la page 48, c’est le diable en personne qui a pris possession du corps de Jean-Claude « On n’a pas tous les jours l’occasion de voir le visage du diable « disait Le Monde. Emmanuel n’est pas du même avis et utilise dans son article le mot « damné «. C'est-à-dire que Jean-Claude n’est plus actif mais passif, il se fait manipuler. On trouve aussi la phrase « l’assassin qui avait été pour tous si proche, si familier, qui était devenu si monstrueusement étranger «, Jean-Claude n’est plus le même, il s’est totalement métamorphosé. 3) Le thème de la religion Les ROMAND sont très croyants c’est peut-être une des raisons pour laquelle la religion est omniprésente dans le roman. Lorsque Jean-Claude tue ses parents, on dit « qu’ils auraient dû voir Dieu et à sa place ils avaient vu, prenant les traits de leur fils bien-aimé, celui que la Bible appelle le Satan, c'est-à-dire l’Adversaire «. On trouve aussi l’expression « Dieu merci «, les personnages prient à plusieurs reprises… « Les disciples de Jésus l’ont vu arrêté, jugé, supplicié comme le dernier des criminels et pourtant, même si Pierre a trébuché, ils ont continué de croire en lui. Le 3eme jour, ils ont sur qu’ils avaient eu raison de tenir bon «. C’est en quelque sorte une métaphore, Luc et Cécile sont ici représentés par les disciples de Jésus et Jean-Claude n’est autre que Pierre. Il y a de nombreux passages traitant de la religion. Ainsi on trouve à la page 28 « Pour les croyants, l’instant de la mort est celui où on voit Dieu, non plus dans un miroir obscurément mais face à face « ou encore lorsque Jean-Claude récite le deuxième commandement, « On ne tue pas son père et sa mère « . 4) La paranoïa A force de mentir, Jean-Claude ne distingue plus le vrai du faux et pense que tout autour de lui le soupçonne de mentir et lui veut du mal. Comme il est dit page 133, « Chaque fois qu’il croisait quelqu’un, qu’on lui adressait la parole ou que le téléphone sonnait à la maison, l’appréhension lui nouait le ventre : l’heure était arrivée, son imposture allait être percée à jour. Le danger pouvait venir de partout «. VI. Explication du titre

Le titre n’est pas très explicite : lorsque l’on commence à lire le livre, on en vient à se demander d’où vient l’emploi du terme l’Adversaire. L’explication se fait à la page 28, « Ils auraient dû voir Dieu et à sa place ils avaient vu, prenant les traits de leur fils bien-aimé, celui que la Bible appelle le Satan, c'est-à-dire l’Adversaire «. Le titre a donc une connotation religieuse, Jean-Claude prenant les traits de Satan. L’Adversaire est le nom commun employé dans la Bible pour nommer Satan. Cela fait penser également au fait que Jean-Claude et son double sont en quelque sorte deux ennemis, deux adversaires, il doit se battre contre son double. VII. Critique de l’œuvre

L’Adversaire n’est autre que le récit d’un fait divers, pour cette raison, on pourrait penser que ce texte est un peu « voyeur «, ce n’est pas du tout le cas. Emmanuel CARRERE ne cherche pas à juger les actes de Jean-Claude ROMAND, il joue simplement le rôle d’une caméra qui suivrait Jean-Claude, l’observerait. Cela laisse donc au lecteur le soin de se faire sa propre opinion et de juger par lui-même sans se faire perturber par l’avis du narrateur. Avant d’écrire ce texte, Emmanuel CARRERE est entré au contact avec Jean-Claude ROMAND, il a suivi l’homme et son procès pendant plusieurs années. A la fois enquête, correspondance avec le meurtrier, journal de l’auteur et roman d’un destin, ce livre est passionnant. Le lecteur se trouve vite fasciné par le personnage qui, finalement pourrait être chacun d’entre nous.

 

« de tout son cœur sa femme et ses enfants ».

Florence le disait « très cloisonné », « un peu ours », ce qui expliquaitqu'il n'invitait jamais ses collègues de l'OMS.

Il sépare vie privée et professionnelle.

Personne ne peut le joindre à sonbureau sauf sur son bippeur.

« Jean-Claude avait été la fierté du village.

On l'admirait d'avoir si bien réussi et d'êtremalgré cela resté si simple, si proche de ses vieux parents ».

Tout le monde admirait sa discrétion, sa modestie, iln'étale pas sa réussite aux yeux de tous.

« Ceux qui le connaissaient peu auraient dit qu'il avait un poste importantà l'OMS et voyageait beaucoup, ceux qui le connaissaient bien ajouté que ses recherches portaient surl'artériosclérose, qu'il donnait des cours à la faculté de Dijon, qu'il avait des contacts importants comme LaurentFABIUS ou Bernard KOUCHNER.

Jean-Claude était entretenu par ses parents qui lui ont acheté un studio à Lyon.Lorsqu'il entre dans la vie active, ses parents continuent de subvenir à ses besoins.

Il escroqua son entourage àcommencer par ses parents, sa belle-famille puis sa maîtresse en leur faisant croire à des placements d'argentavantageux.

Son beau-père est mort quelques semaines après avoir réclamé son argent à Jean-Claude.

Coïncidence? C'est ce que Jean-Claude tente de faire croire.

Il mène une vie assez paisible, comme tous les grands chercheurs :Mercedes, école privée pour les enfants, villa… Au bout de 18 ans de mensonge, Jean-Claude se sent totalementdépassé par les événements.

Un mensonge en entraînant un autre, il entre dans un cercle vicieux.

Les dettespleuvent, sa maîtresse Corinne se refuse à lui… Le 9 janvier 1993 au matin, Jean-Claude tuera sa femme et ses deuxenfants (après un moment de complicité passé avec ces derniers devant une cassette vidéo) dans leur villa dePrévessin.

Ensuite, il ira dîner chez ses parents, son père l'emmènera à l'étage pour contrôler une gaine d'aération, illui tirera une balle de 22 long rifle dans le dos.

Puis il conduira sa mère dans le salon, elle recevra une balle en pleinepoitrine.

Il tuera le chien de ses parents pour « que Caroline l'ait avec elle ».

Il recouvrira les corps puis se rendra àson rendez-vous avec Corinne.

Il tentera de la tuer puis s'arrêtera soudainement lorsqu'elle parlera de ses filles quine seraient rien sans elle.

Il retournera à Prévessin et tentera de se sonner la mort en avalant des barbituriques.

Ilmettre le feu à sa ville mais s'en sortira, seul.

Au procès, Jean-Claude est méconnaissable.

« L'homme que lesgendarmes ont fait entrer dans le box avait la peau cireuse des prisonniers, les cheveux ras, le corps maigre et mou[…] Il portait un costume noir, un polo noir au col ouvert, et la voix qu'on a entendue […] était blanche.

».

Il portedes lunettes.

A dater de ce jour, « il dit s'être condamné à vivre, pour dédier ses souffrances à la mémoire dessiens. IV.

Analyse des relations du personnage principal avec les autres personnages 1) Avec ses parents Pendant son enfance, Jean-Claude ne se confiait pas trop à ses parents, sa mère étantgravement malade, il ne voulait pas l'inquiéter davantage.

Devenu adulte, Jean-Claude se rapproche de ses parents.« Il leur téléphonait tous les jours.

On disait qu'il avait refusé, pour ne pas s'éloigner d'eux, un poste prestigieux anAmérique ».

« Il passait rendre visite à ses parents qui étaient tout heureux de montrer aux voisins leur grand-fils siimportant, si occupé, mais toujours prêt à un détour pour les embrasser ».

Jean-Claude se fait entretenirfinancièrement par ses parents même lorsqu'il est entré dans la vie active. 2) Avec sa femme, ses enfants Au début, Florence se refuse à lui.

Etrangement, elle se rapprochera de lui lorsqu'elleapprendra qu'il est gravement malade.

Ils se marient, ont deux enfants et forment une famille modèle… En observantles photos, on voit une famille très attachée, « ils avaient vraiment l'air amoureux », il était fier de ses enfants, euxfiers de leur père médecin.

« Le côté social était faux mais le côté affectif était vrai ».

« Hier encore, il y avait unefamille unie, heureuse, des gens qui s'aimaient ».

« Sa femme et ses enfants étaient tout pour Jean-Claude. 3) Avec le narrateur Entre-eux s'installe une relation de confiance.

Emmanuel écrit ses lettres à la main pour êtresur un pied d'égalité avec son correspondant, Jean-Claude.

Il le voit comme quelqu'un à qui quelque chosed'épouvantable est arrivé et non comme quelqu'un qui a fait quelque chose d'épouvantable (page 41).

Le narrateurressent de la pitié, de la sympathie pour Jean-Claude. 4) Avec son ami Luc et sa femme Cécile Luc et Jean-Claude sont des amis depuis très longtemps, « depuis leursétudes de médecine à Lyon, ils ne s'étaient pas quittés.

« Chacun savait tout de la vie de l'autre, la façade maisaussi les secrets, des secrets d'hommes honnêtes, rangés ».

A la page 13, en faisant référence à l'amitié entreJean-Claude et Luc, le narrateur dit « un ami, un véritable ami, c'est aussi un témoin ».

Cela est assez frappant deparler du témoin dans cette situation puisqu'il y a eu un meurtre.

Luc est un peu rendu coupable, comme s'il auraitdu se douter de quelque chose.

Luc considère Jean-Claude comme l'homme le plus droit qu'il connaît et comme sonmeilleur ami.

Lorsqu'il apprend la terrible nouvelle, il croit à une machination.

« Sa femme et ses enfants étaient toutpour Jean-Claude », aussi « Luc et Cécile avaient prié pour qu'il meure : c'était pour lui alors.

Maintenant ils priaientpour qu'il meure, mais pour eux-mêmes, pour leurs enfants, pour tous ceux qui vivaient encore.

» 5) Avec sa maîtresse Corinne Comme Florence, Corinne se refusera d'abord à lui.

Ils auront finalement une liaisonpuis viendra la rupture.

Jean-Luc vivait assez mal cette situation et n'arrivait pas à jongler entre femme etmaîtresse.

Cependant la rupture avec Corinne sera très douloureuse pour lui, il tente de la reconquérir en la couvrant de cadeaux qu'il paye avec l'argent qu'il gagne sur le dos de sa famille.

Il tentera del'assassiner, elle sera la seule survivante de ce « massacre ». V.

Les thèmes 1) Le thème du double, de l'illusion, du mensonge Au tout début du roman, lorsque Luc apprend le drame qui vient. »

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