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L'affaire de Beauvais

Publié le 21/08/2012

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Certes, le roi a déjà pris sa décision. Mais, pour que le droit de chacun soit garanti, il tient à ce que des enquêtes en bonne et due forme soient diligentées. Après, quoi, il rend son verdict, en présence de ses conseillers et de ses magistrats, devant la foule des Beauvaisiens.

« « Bonne et prompte justice» Lors d'un entretien en pnve , l ' évêque e xplique à Louis IX faisant les cent pas : « Très redouté Sire, je viens vous demander conseil, comme à mon seigneur, sur ce qu'il con­ vient de faire en pareille occurrence », rapporte le sire de Joinville dans ses M ém oires.

« Gardez-vous, Monseigneur, de lâcher la foule en délire sur les citoyens commerçants et artisans qui font la renommée et la fortune de votre ville », réplique le souverain .

A quoi l'homme d'Église répond, non sans ironie : « Hélas, Sire, que faire devant le défrlement spontané d'une foule mécon- ROI ET SUZERAIN Considérant que l'affaire est close, Louis IX s'en retourne à Paris.

Mais c'est compter sans la pugnacité de Milon de Nanteuil.

Dans un courrier adressé au roi, l'évêque insiste pour que les prévenus qui ont été transférés dans la capitale soient renvoyés à Beauvais et soumis à la justice épiscopale .

Il précise en outre que le privilège de juridiction attaché à son Église interdit au souverain de se substituer à l'autorité ecclésiastique, et que Sa Majesté aurait ainsi outrepassé ses droits en accaparant la haute justice dans cette affaire.

Malgré son jeune âge, Louis IX ne se laisse ni impressionner, ni influencer.

Il convoque ses messagers et leur ordonne : « Allez présenter à Monseigneur de Châtillon-Nanteuil les plus humbles dévotions du plus humble serviteur de Dieu.

Faites ensuite connaître au seigneur temporel de Beauvais, vassal du roi, que le suzerain juge le vassal et qu'il n'est pas d'appel au jugement du roi.

» tente , excédée ? j'ai dû faire appel à vous ...

» Mais le roi est bien plus habile et retors que son âge ne le laisse sup­ poser .

« Répétez-moi donc ce gros mensonge en face, Mon­ seigneur .

Je prends sur moi de faire ici bonne et prompte jus­ tice »,conclut-il en congédiant le prélat sans lui laisser aucune illusion ! Certes, le roi a déjà pris sa dé ­ cision .

Mais, pour que le droit de chacun soit garanti , il tient à ce que des enquêtes en bon­ ne et due forme soient diligen­ tées .

Après, quoi, il rend son verdict, en présence de ses conseillers et de ses magis­ trats, devant la foule des Beau­ vaisiens .

Il impose Robert de Moret sur le fauteuil de maire, puis fait l'énumération des peines légères, amendes et bannissements .

Les auteurs des crimes les plus graves sont transférés à Paris pour y être jugés et leurs maisons sont détruites .

L'affaire aurait pu en rester là ...

Le roi ne cède pas ...

Depuis Philippe Auguste, l ' évêque paie chaque année cent livres parisis correspon­ dant à l' entretien du roi et de sa suite lors leur venue à Beauvais .

Considérant que son dernier séjour a été ex ception­ nel.

Louis IX réclame un verse­ ment supplémentaire de huit cents livres.

Déjà furieux d' avoir été dépos­ sédé de ses droits juridiction ­ nels , Milon de Nanteuil, qui est aussi comte de Beauvais, refuse de payer .

Le roi fait aus­ sitôt saisir le temporel de l'évêque (ses revenus autres que ceux afférant à la fonct ion religieuse) .

Soutenu par l'ar ­ chevêque de Reims Henri de Dreu x, le prélat jette l'interdit sur le diocèse .

A sa mort , en septembre i234, le conflit n 'est toujours pa s ~E DITIONS w.

ATLAS éteint .

Il finira par s'atténuer peu à peu et.

en 1240 , nul ne contestera plus la prééminence de la justice royale s ur la justice épiscopale en ce qui concerne le règlement des affaires tem ­ porelles .

En faisant plier les grands ecclésiastiques , Louis IX mon ­ tre qu 'il entend limiter leurs interventions au domaine spi ­ rituel.

Malgré les menaces d 'e x communication et les mul­ tiples protestations du Saint­ Siège , le roi très chrétien ne désarmera pas.

Tout en affir­ mant son respect pour la papauté et l'Église , il refusera de les voir empiéter sur ses droits de souverain , entendant rester le seul maî tre en son ro y aume terrestre .

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