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Agota Kristof L'épidémie

Publié le 10/05/2013

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Analyse de texte : Agota Kristof L'épidémie : Scènes 10-15, pp 137-158 (Remédiation) Notre passage regroupe les dernières scènes de la pièce. Auparavant, Docteur s'est suicidée et tout indique que Convainqueur est assassiné par Pompier 1. Nous apprenons aussi que Homme 1 et Homme 2 ont saccagé le bistrot appartenant à Malabar, le patron. Notre extrait commence ainsi par l'explication de leur vandalisme précédemment commis. Le sentiment de non-sens que ressent le lecteur durant le début de la pièce est prolongé durant la première moitié de notre passage. Mais dès la seconde moitié, ce non-sens semble peu à peu céder sa place à un raisonnement logique, du moins pour certains personnages, donnant ainsi un sens aux événements antérieurs. Nous analyserons en premier lieu ce prolongement du non-sens dans la première partie afin de le mettre en opposition avec la seconde partie, durant laquelle un sens est enfin donné aux événements, mais où tout n'est pourtant pas expliqué. Nous nous attarderons également sur l'unité des différentes scènes, sur la structure de certaines phrases et sur le comportement de Sauveur. Nous avons découpé notre passage en deux parties. La première partie est composée des scènes 10, 11 et 12 (sans la dernière réplique). La deuxième partie regroupe quant à elle la scène 12 (dernière réplique), 13, 14 et 15. La séparation se fait donc juste avant la dernière réplique de Convainqueur au bas de la page 144. Cette réplique marque en effet la rupture entre le prolongement du non-sens présent auparavant et entre un sens donné par la suite aux événements antérieurs. De plus, cette réplique sert de catalyseur en ce qui concerne le bouleversement du comportement de Sauveur. C'est juste après cette réplique que Sauveur est hors de lui. La seconde partie de l'analyse marque un changement flagrant. Un événement se produit, Convainqueur se réveille. Nous analyserons les figures de Convainqueur et de Sauveur. Puis, nous développerons les relations de ce dernier aux autres personnages. Les scènes 13, 14 et 15 sont caractérisées par l'entrée et la sortie de personnages. A chaque nouvelle scène, des personnages entrent ou sortent à nouveau, mais ce n'est plus Sauveur, à l'inverse de la première partie. Sauveur reste présent dans toutes ces scènes. Il devient alors le centre de l'hist...

« Français moderne : Propédeutique BA Séminaire d'analyse de texte : Agota Kristof André Morais Professeur responsable : C.

Le Quellec Cottier avril 2013 contrôle de l’action de la pièce.

Il donne l’impression que tout est entre ses mains.

La préparation d’un plan se dessine.

Dans ses répliques, certains verbes sont conjugués à l’impératif.

Autrement dit, il donne des directives, des ordres, comme s’il était celui qui dirigeait tout le monde : « Vous n’allez pas jouer aux délicats, non ? Allez, dehors ! », « Prenez cette petite bombe.

Vous la lancez dans le bistrot.

Il faut qu’il y ait ces deux types dedans.

Et le patron, bien entendu ».

Convainqueur en vient même à agir physiquement.

On le voit dans la didascalie à la fin de la page 147 : « Convainqueur pousse les deux hommes vers la sortie.

Ils sortent.

».

Les réactions des personnages, quant à elles, sont surprenantes.

Ils se soumettent à la volonté de Convainqueur et exécutent ses ordres sans manifester un refus.

La réponse de Pompier 1 est claire : « À vos ordres ! ».

En outre, des questions sont formulées par tous les personnages et Convainqueur est celui qui y répond : « Et moi, qu’est-ce que je fais ? », « Pour quoi faire ? ».

Il a réponse à tout, il sait exactement ce qui va se produire.

Ainsi, il révèle à Sauveur, lequel l’a questionné sur ses agissements, la finalité de son plan : « Pour répandre l’épidémie.

Vous serez le premier de la série.

», « Nous allons d’un village à l’autre avec un contaminé comme vous.

Il passe le virus à tout le monde, et quand il ne reste plus personne, nous rasons le village.

C’est simple.

», « Il faut faire de la place.

Pour des usines, des autoroutes, des bases de toutes sortes.

».

Ces révélations constituent un tournant.

Tout ce qui était complètement fou répond désormais à une logique.

Tout ce qui fut entrepris auparavant était motivé.Alors que Convainqueur monte en puissance, un renversement a lieu.

Convainqueur perd le contrôle, car son plan est perturbé.

Le premier signe de cette perturbation est le retour d'Homme 1 et Homme 2 qui étaient supposés être mort dans le bistrot.

Dès lors, Convainqueur est surpris : « Comment cela se fait-il ? », « Vous avez...

euh...

fini avec...

vos dettes ? », « Vous n’étiez pas dedans ? » Il enchaîne ensuite une série de questions dont il n'a plus les réponses.

L’assurance qu’il dégageait dans la fin de la scène 12 s’est dissipée.

On le voit en proie au doute, d’où les nombreuses questions qu’il pose.

Apprenant plus tard que l’hélicoptère est détruit, il est d’autant plus stupéfait : « Vous l’avez vu ? Où est-il ? », « Vous n’avez pas démoli l’hélicoptère ! », « Vous l’avez détruit ? ».

Convainqueur manifeste des failles.

Il ne contrôle plus la suite des événements.

Sauveur, le cobaye qui devait être le premier contaminé de la prochaine épidémie, finit par mourir.

Le plan de Convainqueur est ainsi totalement déjoué.

Après la mort de Sauveur, quand il demande ce qui va advenir de sa vie : « Et moi ? », on comprend dès lors qu'il est tellement accablé qu’il ne maîtrise même plus son propre destin. Dans cette seconde partie, l’analyse se consacre sur le processus de contamination de Sauveur.

La didascalie de la page 145 de la scène 13 : « Sauveur entre, il est hors de lui », permet de constater que l’état de sauveur n’est plus stable, comme nous avons pu le voir dans la première partie.

Il va au contraire devenir progressivement fou à partir de la scène 13.

Nous pouvons notamment voir son hésitation et son trouble : « On dirait...

on dirait...

qu’il n’y a plus de village...

il n’y a plus de maisons...

il n’y a personne...

nulle part.

».

Les points de suspensions montrent l’inachèvement des phrases et accentuent le trouble du personnage.

On remarque également des répétitions de structures comme « on dirait… on dirait», ainsi que « il n’y a plus de maisons » et « il n’y a personne».

Sauveur est donc déstabilisé à cause de la disparition de sa voiture, de la totalité du village.

C’est ce qui fait germer en lui cette soudaine folie.

C’est une perte de repères qui cause le le début d’un changement de l’état de Sauveur.

Il est abasourdi.

Et son état ira en se dégradant au fil des scènes.

Sauvée étant le seul lien qui lui permettait d’entrevoir un espoir, mais elle disparaîtra et Sauveur s’exprimera nouvelle fois par des répliques hachées.

Notons que ses propos. »

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