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Aimer, est ce la même chose qu'etre amoureux ?

Publié le 07/08/2005

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                     Aimer et être aimés relèvent pourtant de la même erreur, il s'agit dans les deux cas d'une illusion, nul n'aime ni n'est réellement aimé de qui que ce soit (comme nous venons de le voir), seules les qualités des gens sont aimables, comme le souligne le romancier Proust : « celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté l'aime-t-il ? Non, car la petite vérole qui tuera la beauté sans tuer la personne fera qu'il ne l'aimera plus. Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on moi? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même (...). On n'aime personne que pour des qualités empruntées. » Pascal, Pensées, 1670. « Mon amour pour Albertine n'a été qu'une forme passagère de ma dévotion à la jeunesse. Nous croyons aimer une jeune fille et nous n'aimons, hélas, en elle que cette aurore dont son visage reflète momentanément la rougeur. »   III.

L’amour est un sentiment que nous aspirons tous à ressentir car il est source de joie. En effet l’amoureux ou l’amant c’est-à-dire celui qui aime, se sent immergé par une telle force qu’il serait prêt à tout pour l’aimé : ne dit-on pas communément que l’amour donne des ailes. Les soucis du quotidien ne nous affectent plus car toute notre attention est tournée du côté de celui qu’on aime. Mais peut-on assimiler le sentiment amoureux et le fait s’aimer ? Autrement dit aimer, est-ce la même chose qu’être amoureux ? Etre amoureux, c’est ressentir un sentiment qui enveloppe tout notre être, l’amour est ce qui nous rend joyeux en tant qu’il accentue notre puissance d’exister. Mais le sentiment amoureux comme tout sentiment se vit à la première personne, il est ce qui vient colorer notre subjectivité. Bref, être amoureux relève d’un état subjectif. Or qu’en est-il du fait d’aimer ? A l’inverse du sentiment amoureux, aimer comme tout verbe désigne un acte. En effet aimer c’est se tourner du côté de l’aimé, c’est vouloir lui faire du bien en étant bienveillant à son égard. Il semble donc exister une opposition de force entre le sentiment amoureux et le fait d’aimer. Le sentiment amoureux s’apparente plus à une force centripète car l’amant ressent toute sa puissance d’exister alors que le fait d’aimer s’éprouve comme une force centrifuge où l’amant est complètement tourné du côté de l’aimé.

Ainsi le problème est le suivant : comment faire en sorte pour que ces deux forces antagonistes puissent s’accorder ? Peut-on être amoureux sans aimer ?

« L'amour est un sentiment que nous aspirons tous à ressentir car il est source de joie.

En effet l'amoureux ou l'amantc'est-à-dire celui qui aime, se sent immergé par une telle force qu'il serait prêt à tout pour l'aimé : ne dit-on pascommunément que l'amour donne des ailes.

Les soucis du quotidien ne nous affectent plus car toute notre attentionest tournée du côté de celui qu'on aime.

Mais peut-on assimiler le sentiment amoureux et le fait s'aimer ? Autrementdit aimer, est-ce la même chose qu'être amoureux ? Etre amoureux, c'est ressentir un sentiment qui enveloppe toutnotre être, l'amour est ce qui nous rend joyeux en tant qu'il accentue notre puissance d'exister.

Mais le sentimentamoureux comme tout sentiment se vit à la première personne, il est ce qui vient colorer notre subjectivité.

Bref,être amoureux relève d'un état subjectif.

Or qu'en est-il du fait d'aimer ? A l'inverse du sentiment amoureux, aimercomme tout verbe désigne un acte.

En effet aimer c'est se tourner du côté de l'aimé, c'est vouloir lui faire du bienen étant bienveillant à son égard.

Il semble donc exister une opposition de force entre le sentiment amoureux et lefait d'aimer.

Le sentiment amoureux s'apparente plus à une force centripète car l'amant ressent toute sa puissanced'exister alors que le fait d'aimer s'éprouve comme une force centrifuge où l'amant est complètement tourné du côtéde l'aimé.Ainsi le problème est le suivant : comment faire en sorte pour que ces deux forces antagonistes puissents'accorder ? Peut-on être amoureux sans aimer ? I L'amour comme élan A : De manière générale l'amour est attirance vers le Bien.

L'amant considère que celui qu'il aime représente un bienabsolu.

L'amant retrouve en l'aimé une sorte d'unité perdue.

C'est cette recherche de l'unité perdue qui est dépeintedans le Banquet de Platon par Aristophane.

Les hommes possédaient un corps de forme sphérique auquel était accroché quatre bras et quatre jambes ainsi que deux visages.

Mais en raison d'une punition divine les corps furentcoupés en deux, et chaque moitié fût séparée.

Ainsi à travers l'amour chaque amant rechercherait finalement sadeuxième moitié.

B : L'amour est aussi une source de joie car on se réjouit d'être amoureux.

En effet la joie qu'éprouve l'amant lepousse à accomplir des choses pour l'aimé.

L'amoureux se sent investi d'une telle force que celle-ci vient augmentersa puissance d'exister.

Spinoza dans l'éthique définit l'amour comme « une joie qu'accompagne l'idée d'une cause extérieure »et montre ainsi que l'amour comme passion peut entraîner l'action quand celle-ci repose sur une idéeadéquate.Mais le problème c'est que l'amour n'est pas toujours ce qui me pousse à agir pour l'autre.

En effet l'amour estparfois égoïste II L'amour comme passion ou le piège du sentiment amoureux A : La passion amoureuse est le symbole même de l'amour égoïste où l'amant ne fait qu'aimer finalement son proprepassé en la personne de l'aimé.

En effet, la psychanalyse a montré que l'amour était une opération de transfert danslequel l'amant ne faisait que projeté sur l'aimé ses propres fantasmes où souvenirs infantiles.

Ainsi l'aimé dans lapassion amoureuse ne constitue qu'un miroir qui reflète les propres fantasmes de l'amant.

Le passionné n'estfinalement qu'un être qui ne fait qu'aimer sa propre image incarnée en la personne de l'aimé.

B : Le passionné c'est celui qui comme saint Augustin affirme « j'aimais à aimer », le passionné c'est celui qui aimele fait d'être amoureux.

Mais dans cette perspective, ce n'est pas l'autre qui compte, c'est plutôt mon propresentiment, mon propre moi.

Le passionné est donc amoureux de lui même ou plutôt du sentiment amoureux qui lebouleverse.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître le passionné c'est celui qui est amoureux sans aimer.

Or n'est-ilpas possible d'être amoureux et d'aimer en retour ? Comment aimer sans être victime des affres de la passionamoureuse ? III L'amour et le don et la question du fait d'aimer A : Le sentiment amoureux semble donc parfois confiner à l'égoïsme.

Mais c'est parce qu'il existe plusieurs manièresd'aimer.

La philosophie a toujours distingué deux sortes d'amour : l'amour de concupiscence dans lequel j'aime l'autreque parce qu'il répond à mes intérêts ; et l'amour de bienveillance dans lequel j'aime l'autre pour ce qu'il estindépendamment de mes propres intérêts.

C'est cet amour que Leibniz défend lorsqu'il propose sa définition del'amour dans ses Nouveaux essais sur l'entendement humain II, 20 : le vrai plaisir de l'amour c'est celui que noustirons du bonheur ou plaisir de l'autre.

Cet amour oblatif n'est pas un désintéressement total mais il prend enconsidération le plaisir de l'autre, chose que l'amour passion ne fait pas, dans la mesure où il relève d'un amourcaptatif dans lequel je cherche à posséder l'autre plutôt qu'à le laisser être.

Conclusion : Il existe plusieurs manières d'aimer et toutes ne se valent pas.

L'amour passion est cet amour dans lequel l'autren'est pas aimé pour lui-même mais plutôt pour ce qu'il incarne.

Le passionné n'aime finalement que sa propre image.De plus la passion amoureuse est finalement la quête du sentiment amoureux et non pas celle d'un autre être.

Lepassionné c'est celui qui se réjouit uniquement du fait d'être amoureux.

Or être amoureux c'est aussi aimer, c'est-à-dire sortir de soi pour se tourner vers l'autre en se réjouissant par le fait qu'il existe.

Aimer n'est donc pas réductibleau sentiment amoureux, car aimer c'est toujours se tourner vers l'autre.. »

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