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Alain et l'erreur

Publié le 27/02/2008

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alain
«Quiconque pense commence toujours par se tromper. L'esprit juste se trompe d'abord tout autant qu'un autre ; son travail propre est de revenir, de ne point s'obstiner, de corriger selon l'objet la première esquisse. Mais il faut une première esquisse ; il faut un contour fermé. L'abstrait est défini par là. Toutes nos erreurs sont des jugements téméraires, et toutes nos vérités, sans exception, sont des erreurs redressées. On comprend que le liseur ne regarde pas à une lettre, et que, par un fort préjugé, il croit toujours l'avoir lue, même quand il n'a pas pu la lire ; et, si elle manque, il n'a pas pu la lire. Descartes disait bien que c'est notre amour de la vérité qui nous trompe principalement, par cette précipitation, par cet élan, par ce mépris des détails, qui est la grandeur même. Cette vue est elle-même généreuse; elle va à pardonner l'erreur; et il est vrai qu'à considérer les choses humainement, toute erreur est belle. Selon mon opinion, un sot n'est point tant un homme qui se trompe qu'un homme qui répète des vérités, sans s'être trompé d'abord comme ont fait ceux qui les ont trouvées. » Alain.

Alain, dans ces textes, comme dans d’autres, ramène le bon sens à la philosophie, et explique avec des mots simples ce que signifient la vérité et l’erreur. Pour lui la vérité n’est qu’une erreur rectifiée ; que la rectification elle-même apporte plus de vérité, que la vérité n’est en rien quelque chose d’intangible, d’inchangée en décrivant finalement le cheminement normal d’un esprit qui désire trouver la vérité. Quelle est la place de l’erreur dans la recherche de la vérité ? Aussi, ce texte ouvre les portes de la réflexion philosophique en définissant les contours de notions importantes : la vérité, l’erreur, l’opinion, le préjugé. Au travers du prisme de la philosophie française : Descartes, Bergson, Bachelard, il s’agira de percevoir l’idéal du savoir scientifique.

 

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