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Alcools [Guillaume Apollinaire] - Fiche de lecture.

Publié le 06/05/2013

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Alcools [Guillaume Apollinaire] - Fiche de lecture. Alcools [Guillaume Apollinaire], recueil de poèmes de Guillaume Apollinaire, publié en 1913. Paru aux éditions du Mercure de France en 1913, mais élaboré sur une période de quatorze ans (de 1898 à 1912), Alcools constitue l'oeuvre poétique la plus novatrice du début du XXe siècle.<...

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« SYMBOLISME .

Les historiens du symboli s me souli­ gnen t toujour s, par de s avertisseme nts liminaires, la dif ­ ficult é, voire l' impo ssibilité de leur tâc he.

Le sy mbo­ li sme semble en effet refu ser l es défin itions et instaure r dan s la litt ératur e l 'amou r du flou et de l'indici ble.

Dès lor s, qui est symb oli ste? Certe s, vers 1890.

une bonne pa rt de la l itté ra ture fran çaise est prob ab lement justicia­ ble de l'a djectif.

M ais à pre ndr e une telle extension, le conce pt ne défi­ nit plu s rien de précis, surtout quand on l'a pplique e nsuite à des é c riva ins aussi diffé rent s que Gide, Proust, Claudel ou Valéry.

L 'éc ole symboli ste, déjà problémati­ que , se diss out dan s le vaste co urant symb oliste : elle s'y noie comme une Ophélie pr éra phaélite.

D 'auta nt qu'on peut estime r les «préc ur seurs» du sy mbol i sme ou ses hér itiers plu s importants que les symbo listes eu x-mêmes - ce ux , du moins, de str icte observa nce.

Après tout, fau t- il vraiment considérer Baudelaire, Rimbaud et Mal­ larmé comme les précur seurs d'Éphraïm Mikhaël ou de Vielé-Griffm ? N 'es t-il pas plu s juste de considé rer ceux ­ ci comm e des épigones de ceux- là? Tl y a là tout le danger des reco nsti tuti ons a posteriori, des pré histoire s trop finalistes : c'es t ain si qu 'on tro uve ra dans les ancê­ tre s du sym boli sm e Edgar Poe, Nerval , Aloysi us Ber­ tra nd, un e bon ne part des Ji u 6ra ture s allemande et anglai se , l es poèt es baroque s, sans par l er des Latins, des Grecs, de tou s les métaphy siciens enfin qui ont touché au symbo le, depuis les penseur s de l'Inde jusqu'à Swede nborg en passant par Platon - ave c po ur résulta t d e faire du sy mbolisme une de ces tendance s éte rnelles d e l' art qui é vitent aux critiq ues de pense r vrai ment.

P o urtant , on ne peut pas dire non plus que le s ymbo­ lisme n'existe pas.

qu' il n 'es t qu 'un e manière co mm ode de d6nommer la modernité de 1890.

Même si le public y ran ge parfo is d es auteurs comme les Go ncou rt ou les frères Ros ny , les symb olistes, e ux , save nt mieux ce qu'il s rejettent et ce qu'i ls ad mi rent.

Ce qu'ils rejette::t: l'ens eig ne m en t, Ill déclamation, la fau sse sen si bi li~6 et la de scripti on objectiv e - en fait , s urt ou t, le posi .t i visme et l a rati onalit é, un e certaine faço n de déc rir e le mon de «platement» , sans my stè re.

Ce qu'il s admire nt : la poé­ sie de ces pr6 eur seu rs qu'i ls pr étè re nt appele r l·;urs maî­ tres -Bau de laire, le père fondat eur , et su rto ut \fallarmé et V erlaine.

Ce so nt ces de ux derni ers noms q u'o n retrouve dans les ac t es de naissance officiels du sy mbo­ l isme .

dans l'a rticle de Moré as do nn é au xncc Siècle en aoflt 1885 ct, bien sflr , dans son célè bre manife:; te publié un an pl us tard dans le Supp lém e nt litt érai re dn Figaro : Mor éas y admi re en Mallarm é le sens du my s~r e et de J'ineffabl e, ta ndi s que Verlaine est loué d'a1 oir brisé « les cruelles entraves du ve rs que les do igts prestig ie u x de M.

Th éo dore de B anvi lle avaie nt as sou pli aupara­ vant».

Ave c Lamar tine et Vigny, avec Rimbaud aussi, il s forment le pan th éo n « symbolj ste » , pui sq ue le mo t est utilisé explici tement : «Les poètes déc adents - la criti que , pu isq ue sa manie d'é tiq uetage est i nc urab le , po urra it les appe le r p lu s juste ment des symb clistes - son t M M .

Sté phan e Ma 11arm é, Paul Verl ain e, Lauren t Tailhade, Charles Vigu ier et le sig nataire de cet article » (Mor éas).

Il y a donc une nouv elle éco le po étiq ue, succé­ dant au roma n tisme ct au Parna sse : elle résume son esthétique dan s Je « sy mbol e » et y m et m ê mt tant de choses qu' u ne boutade de Val é ry, cit ée par Pierre Bru­ nei , p ré te nd q ue le symb oli sm e e~t l'ense mble des gens qui ont ena que le mot «s ymbole )> avait un sen s .

En to ut cas, cc mot fait flor ès puisqu e Moré as voit n:.ître un co nc urrent avec René Ghil.

dont l'école se veut « symbo ­ l iq ue e t harmoniste » (en a ttenda nt d 'être « év olu rive et instrumentale»!) .

Ce t engouement n 'est pas fortuit; le symbole est en effet dans l 'air depuis longtemps; n:mar­ qué dan s les « Correspon dances » de Baudelaire , repri s dan s de nom breux tex tes de l 'époqu e, et en particulier chez Mal la rmé, on le retro u ve finaleme nt dans les Déli­ quescences d'Adoré Floupette ( 1885), une charge co ntre ces décadent s que Moré as transfor me en symbol istes [ voi r DÉCADENCB).

Le s origines Le sy mbo lisme a en effet été précé dé par le « &.:r.a­ di sme », dont il se dist ing u e peu t- ê tre par un côté « ma!­ larmi ste » plu s acce ntué - une rigue ur t héorique plus gran de au ssi.

In ve nté par Anatole Ba ju à partir d' un sonnet sans do ute parodiqu e de Verlaine ( « Je suis l'Em ­ pire à la fin de la déca den ce»), le mot désig ne ah>rs. »

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