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Alfred de MUSSET

Publié le 03/12/2010

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Avant Baudelaire, qui ne l'aime pas, Musset peut bien faire figure de poète maudit. Rarement un écrivain aura mis une telle constance à refuser de faire carrière et à se détruire.

L'avenir qui s'offre au jeune homme de 18 ans reçu parmi les écrivains qui peuplent le salon de l'Arsenal de Nodier est pourtant prometteur. Mais Alfred de Musset - ce sera une de ses constantes - préfère la vie à l'écriture et use ses nuits avec divers joyeux compagnons de débauche. À 19 ans, ses Contes d'Espagne et d'Italie l'ont déjà fait remarquer, mais l'échec en 1830 de La Nuit vénitienne à l'Odéon l'éloigne pour longtemps des salles de théâtre. Son œuvre dramatique sera constituée de pièces à lire « dans un fauteuil « : À quoi rêvent les jeunes filles (1832), Les Caprices de Marianne (1833), On ne badine pas avec l'amour (1834), comme Lorenzaccio sont publiées dans La Revue des Deux Mondes bien avant d'être représentées sur scène.

Les années 1830-1839 témoignent d'une grande activité créatrice. Musset écrivait tantôt très vite, sous l'inspiration, tantôt avec peine, s'aidant de l'alcool pour écrire au cours de longues nuits solitaires où il interdisait à quiconque de pénétrer dans sa chambre.

Jouant de tous les registres, imprévisible, Musset ne tarde pas à ironiser sur ses amis romantiques, à les ridiculiser dans les Lettres de Dupuis et Cotonet (1837) tout en écrivant les premières Nuits - La Nuit d'août, La Nuit d'octobre . R est à la fois poète et critique, libertin ou reclus. La Nuit de décembre transposera cette double postulation de Musset en évoquant la présence obsédante de l'autre :

« À l'âge où l'on est libertin,

Pour boire un toast en un festin,

Un jour je soulevai mon verre,

En face de moi vint s'asseoir

Un convive vêtu de noir,

Qui me ressemblait comme un frère.

Partout où j'ai voulu dormir, Partout où j'ai voulu mourir, Partout où j'ai touché la terre, Sur ma route est venu s'asseoir Un malheureux vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. «

Sa tumultueuse liaison avec G. Sand ne lui apporte pas d'apaisement. Il revendique hautement sa débauche dans La Confession d'un enfant du siècle :

« La grande raison qui m'empêchait de guérir, c'était ma jeunesse. Dans quelque lieu que je fusse, quelque occupation que je m'imposasse, je ne pouvais penser qu'aux femmes ; la vue d'une femme me faisait trembler. Que de fois je me suis relevé, la nuit, baigné de sueur, pour coller ma bouche sur les murailles, me sentant prêt à suffoquer ! «.

L'amour, à la fois plaisir et passion, est une excellente raison de vivre et de mourir : dans On ne badine pas avec l'amour (1834), Coelio et Rosette meurent pour y avoir trop cru. Lorenzaccio cherche sa voie, lui aussi déchiré entre la débauche et la pureté.

Après 1840, comme fatigué et dédaigneux du monde, Musset ne publie plus : « Il ne voulut plus rimer que pour son plaisir, écrit son frère, Paul de Musset. À partir de cet instant, des sonnets, des chansons, des stances commencèrent à traîner pêle-mêle sur sa table. Il s'amusait à les écrire à la hâte, quelquefois en abrégé, sur des chiffons de papier, sur une enveloppe de lettre /.../ comme pour établir que tout cela n'intéressait que lui et ne devait pas voir le jour. «

Musset rejoignait le « frère vêtu de noir «:

« Viens à moi sans inquiétude.

[...]

Ami, je suis la Solitude. «

Les années 1847-48 voient un regain d'intérêt pour l'oeuvre de Musset, qui fait jouer deux nouvelles pièces : Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée et il ne faut jurer de rien. L'élection à l'Académie française récompense en 1852 Le Poète déchu (titre d'une confession inachevée de 1839) et rappelle à la mémoire de chacun l'auteur de la Nuit de mai :

« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots «.

 

 

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« ALFRED DE MUSSET (1810-1857) Le prodige et le prodigue Issu d'une famille aisée, Musset fait de brillantes études que couronne un prix de latin au concours général (1827), fréquente l'Arsenal et le salon des Hugo, lance à dix-neuf ans un premier recueil poétique: Contes d'Espagne et d'Italie (1830).

Mais ce n'est qu'en météore qu'il traverse un romantisme qu'il répudie peu après dans les Pensées. »

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