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ALIÉNATION MENTALE

Publié le 26/06/2012

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L'aliéné est « autre «, « séparé «, c'est-à-dire étranger à son milieu, étranger aussi à lui-même. Sa relation avec autrui est faussée. Il se méconnaît lui-même. Il méconnaît sa propre image en autrui. Incapable de communiquer, de vivre en conformité avec les règles, d'agir selon des modes habituels, il se place lui-même en marge de la société, il y est ressenti comme un corps étranger. Son comportement est bizarre, ses gestes singuliers, son langage incompréhensible. Longtemps assimilé aux possédés et aux criminels, l'aliéné — le fou — fut traité comme tel. En France, une loi de 1838, tout en veillant à défendre ses intérêts, consacra cet état de fait, en créant les asiles d'aliénés, tenus par des médecins « aliénistes «. Tous les sujets représentant un danger pour la société peuvent y être enfermés. Cependant, la psychiatrie moderne s'inscrit en faux contre la conception qui consiste à mettre hors d'état de nuire les malades mentaux. Pour elle, ils sont d'abord des malades à soigner. Elle a pratiquement banni le terme d'aliénation mentale, qui subsiste seulement dans le langage judiciaire. C'est donc par un abus de terme que le langage courant continue à utiliser cette expression, en dehors des cas d'internement légal. « La médecine moderne est à l'ère de la désaliénation de la resocialisation du malade, de l'ouverture de l'hôpital psychiatrique, de la sociothérapie et de la psychiatrie sociale « (R. Lafon).

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