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Ambivalence de la sacralisation de l'enfance

Publié le 15/04/2012

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Dans le cadre de notre recherche qui part de postulats établis lors de recherches antérieurs[1], nous avons choisi de travailler, dans une optique comparatiste, sur trois romancières qui appartiennent à différents horizons mais qui ont comme point commun la langue française. Nos trois écrivaines : Malika Mokeddem (Algérie) , Ken Bugul (Sénégal)  et Gisèle Pineau (Guadeloupe)  s’inscrivent dans le domaine de la littérature féminine, une littérature qui répond à un besoin qu’ont les femmes de se dire et de dire la société dans laquelle elles vivent.

Nous allons tenter dans le présent travailler de montrer avec différents outils d’analyse, les concordances et les discordances entre ces écritures féminines qui font partie, par leur situation géographique, à des champs littéraires plus vastes : la littérature antillaise, maghrébine et subsaharienne.

Nous concevrons notre recherche sur une perspective de confrontation entre ces écrits qui ont pour thématique commune l’enfance, abordée, paradoxalement de façon ambivalente de sacralisation et de désacralisation. Ce choix du thème répond à l’intérêt croissant que nous portons à la figure de l’enfance qui nous semble privilégiée dans les écrits de femme.


[1]Enfance et violence dans « Des rêves et des assassins « de Malika Mokeddem, Mémoire de Magister réalisé sous la direction du Professeur Mohammed Ismail ABDOUN, Ecole Doctorale Algéro-française, Ecole Normale Supérieure de Bouzaréah, Alger, Juin 2011. 

« 2 faire ressortir, d’un côté, le rôle important de l’enfance dans les écritures féminines dans une sorte de sacralisation de l’être-enfant, et d’un autre côté, traiter la thématique inverse : la désacralisation de cette même figure à travers l’infanticide et le refus de maternité que l’on retrouve à travers les romans choisis. Notre problématique sera ainsi formulée : pourquoi ce personnage de l’enfant, présent dans les écrits féminins, tient-il une place aussi importante ? Quel rôle joue-t-il à la fois dans la progression des textes choisis et dans la vie des romancières qui en font un personnage important ? C’est après la lecture de ces romans que la thématique de l’enfant s’est imposée à nous.

La prédominance de l’enfant, qu’il soit mâle, femelle ou même asexué, semble constituer de prétexte, ou une source, à la production littéraire et à la relation de faits vécus par les différents protagonistes de ces romans.

Ces héros portent en eux une part importante de leurs auteures qui restent attachées à leur enfance comme un radeau salvateur, porteur d’espoir et de paix.

Mais même si elle est portée aux nues, l’enfance révèle dans ces écrits un aspect de la femme, de l’écrivaine, contraire aux normes établies par les sociétés dans lesquelles elles évoluent : celui du refus de se reproduire à travers l’autre, de se voir en l’autre, d’exister tout simplement à travers l’autre dans une sorte de négation à la fois de l’autre et de soi.

Nous tâcherons ainsi de valider ces hypothèses de lecture qui constituent notre point de départ sur ce travail sur l’enfance. Notre thèse abordera, outre la thématique principale, d’autres thèmes qui se révéleront très importants dans l’étude du thème principal.il s’agira ainsi d’étudier l’influence de la société dans les conditions de production des œ uvres choisies, mais aussi les relations qu’entretiennent les personnages avec leurs parents d’une part.

D’autre part, nous aborderons ces mêmes relations, mais dans une autre optique qui est celle de l’autobiographie qui investit le texte non. »

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