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L'amour et la sexualité dans LES CONFESSIONS DE ROUSSEAU

Publié le 22/02/2012

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amour
Une des audaces de Rousseau consiste à analyser l'origine de la sexualité en la faisant remonter à l'enfance, et à dégager dans la singularité de son comportement, des constantes, une cohérence. La découverte de la sexualité se fait lors d'expériences violentes, qui tourmentent l'enfant et plus encore l'adolescent. Même quand elle procure du plaisir, la chair, pour Rousseau, reste fondamentalement un objet d'effroi.
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« goût masochiste d'être dominé par elles :Être aux genoux d'une maîtresse impérieuse, obéir à ses ordres, avoir des pardons à lui demander, étaient pour moide très douces jouissances, et plus ma vive imagination m'enflammait le sang, plus j'avais l'air d'un amant transi.

(p.47)Dans son éveil à la sexualité, jean-Jacques est partagé entre d'une part l'appétit sensuel et, d'autre part, lacandeur.

C'est parfois une source de drôlerie, quand par exemple, en voyage vers Turin, il côtoie la fougueuse MmeSabran, « plus tranquille le jour que la nuit » (p.

93).

Ou une source de méprise : le lecteur peut juger Jean-Jacquessot — ce dont Rousseau se défend. Les femmes et les «romans d'amour »Des romans d'amour inaboutis.

Dans le début des Confessions, plusieurs « romans» d'amour tournent court,: avecMme Basile, Mlle de Breil ou Mlle Galley.

Le même scénario se reproduit : Jean-Jacques reste à distance, l'émoi quiunit les deux cœurs, le signe d'affection qui les relie l'un à l'autre brièvement (échange d'un regard et d'une parole,trouble physique partagé échange d'un rapide baiser comblent l'amoureux.

Jean-Jacques ne recherche pas lapossession physique mais une forme sensuelle d'adoration.

Il y a là l'influence de lectures romanesques qui ontfaçonné son imagination (il reproduit le schéma inventé par la tradition de l'amour courtois, où la possession estconstamment différée, et où la femme impose à son amant toutes sortes d'épreuves qui l'éloignent d'elle), mais aussiun goût plus singulier pour l'humiliation et la frustration. Deux idéaux féminins.

Rousseau est attiré par la douceur des blondes autant que par le piquant et la vivacité desbrunes (lire G.

May, «Femmes rêvées et femmes réelles », dans son ouvrage cité en Bibliographie, p.

94).

Cettedouble attirance est éprouvée tôt à Genève, lorsque son coeur se partage entre Mlle de Vulson et Mlle Goton ; on laretrouvera lors de « l'idylle des cerises » avec Mlle Galley, jeune fille discrète et timide, et Mlle de Graffenried, sonamie, plus entreprenante.J'abordais Mlle de Vulson avec un plaisir très vif, mais sans trouble; au lieu qu'en voyant seulement Mlle Goton, je nevoyais plus rien ; tous mes sens étaient bouleversés.

J'étais familier avec la première, sans avoir de familiarités; aucontraire, j'étais aussi tremblant qu'agité devant la seconde, même au fort des plus grandes familiarités.

(p.

60)Mlle de Breil, « quoique brune », a cet « air de douceur des blondes auquel Ile] coeur [de Rousseau] n'a jamaisrésisté ».

Au contraire, la jeune marchande de Turin, Mme Basile, «brune extrêmement piquante », est une de cesfemmes dominatrices, impérieuses auprès desquelles Rousseau aime s'agenouiller, à défaut de subir des humiliationsplus sévères (pp.

112 à 120).Une figure centrale.

Parmi les femmes rencontrées, Mme de Warens est la plus importante.

Elle a la douceur desblondes.

Elle traite le jeune homme avec tendresse, affection, bienveillance, mais aussi autorité (elle lui donne desordres, le conseille, lui trouve emplois et places, parfait son éducation intellectuelle).

Elle réunit donc les vertusd'une idole maternelle et d'une femme désirable à distance.

Elle inspire des élans passionnés mais toujoursrespectueux.

Vous aurez intérêt à lire les livres V et VI des Confessions : Mme de Warens y occupe une placeimportante (c'est elle qui fait de Jean-Jacques son amant).. »

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