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DE L'ANALOGIE. — DE L'INDUCTION. — DE LA DÉDUCTION

Publié le 20/06/2011

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I. De l'Analogie (et de la Probabilité).

1. Lorsqu'un objet nouveau se présente à nous comme étant, sous un ou plusieurs points de vue, semblable ou non semblable à un objet déjà connu, nous sommes portés à conclure qu'il lui ressemble également ou qu'il ne lui ressemble pas non plus dans les points de vue encore inaperçus. Juger ainsi de la ressemblance ou de la dissemblance de points inconnus par celle de points connus, c'est ce qu'on appelle juger par analogie. 2. On peut distinguer quatre espèces d'analogie suivant que nous concluons par analogie du particulier au particulier, ou du général au général; ou du particulier au général, ou enfin du général au particulier.

« précédents, ou plutôt c'est de la conception rationnelle des lois et de leur immutabilité, conception que nulleproposition du langage ne saurait rendre identiquement, que l'esprit tire à l'occasion des individus et des faits,toutes ses notions de classes et de lois.6.

Les notions de classes et de lois, générales par rapport aux individualités et aux phénoménalités, sont elles-mêmes particulières par rapport au principe d'induction.7.

On peut donc dire que les classes et les lois sont conçues par le concours de deux éléments , l'un phénomenal,individuel, contingent, relatif; l'autre rationnel , général, nécessaire, absolu.

(Ce qui rentre absolument dans ce qui aété dit en psychologie, chap.

6.)8.

Il est facile de tirer de la nature même de l'induction les règles de la légitimité de ce procédé.9.

Première règle.

Il y a deux modes d'induction, celui qui conduit aux classes, celui qui conduit aux lois (ex.).

Lepremier se nomme classification, le second plus particulièrement induction.10.

Deuxième règle.

Pour conclure du fait à la loi, c'est-à-dire d'un cas particulier et d'un individu, à tous lesindividus de la même classe, il faut que les classes soient faites.

La classification des êtres ou des objets de lascience est donc le premier des deux modes d'induction.11.

Troisième règle.

A l'égard de l'induction proprement dite, il est clair que nulle induction n'est légitime, si dansl'affirmation générale il entre plus qu'il n'était entré dans les affirmations particulières qui lui servent de point dedépart; c'est-à-dire si on affirme plus de tous les individus de la classe qu'il n'a été d'abord affirmé des individussoumis à l'observation.

En termes d'école, l'induction dépasse l'observation en extension, mais non encompréhension.12.

Quatrième règle.

Il est clair encore que l'affirmation générale n'a de valeur que si l'affirmation particulière n'estpoint hypothétique.13.

Cinquième règle.

Et encore, que l'affirmation particulière ne donne droit à l'affirmation générale qu'autant qu'ellese rapporte précisément aux caractères communs par lesquels l'individu observé se rattache à la classe objet del'induction.

(Ainsi si dans un liquide alcoolique vous observez certains faits qui tiennent à sa propriété d'être liquideet non à celle d'être alcoolique, vous pouvez conclure ou induire à tous les liquides ; mais non dans le cas contraire,etc.)14.

Sixième règle.

Il est prouvé par l'histoire des inventions ou des diverses inductions qui ont grossi peu à peu letrésor de la science, que les règles précédentes sont absolument infécondes et que l'observation qui sert de baseaux inductions est elle-même tout à fait dépourvue de clairvoyance, si elle n'est pas faite en vue d'une inductionpréconçue hypothétiquement , c'est-à-dire si elle n'est pas faite comme vérification de l'induction.

Cette inductionpréconçue n'est qu'une hypothèse que l'observation ultérieure ou vérification oblige de modifier, jusqu'à ce qu'enfinla vérification soit adéquate à l'induction.15.

Septième règle.

Mais l'induction, pour être ainsi préconçue sans trop de mécompte, doit elle-même être tirée deprincipes déjà reconnus.

Autrement, hypothèse tout à fait gratuite, l'observation ferait bien éclater sa fausseté,mais ne pourrait la rendre vraie en la modifiant, puisque cette modification supposerait avant tout que l'inductionn'est pas entièrement fausse.16.

Or, dans le début des sciences, il n'y a pas de principe scientifique admis d'où les premières inductions puissentse tirer.

Sur quoi se fondera-t-on pour les établir? Sur les principes de la vie pratique, sur les principes sociauxétablis ou sur les croyances publiques.

Cela seul suffit pour expliquer pourquoi les anciens n'ont point fait de sciencevéritable, leurs croyances publiques étant fausses et ne pouvant donner lieu qu'à des hypothèses sans valeur; etpourquoi chez les peuples chrétiens mêmes, les grands inventeurs ont tous été des hommes éminemment religieux,c'est—à-dire fortement influencés par la doctrine révélée dont ils posaient les principes avant tout.

Cela fait voiraussi que le principe de la science n'est point le doute, comme on le dit vulgairement, mais au contraire la foi, lacroyance ferme, non—seulement rationnelle mais religieuse; et enfin que la morale et la révélation sont juges dedroit de la science, en ce sens que si les inductions ou hypothèses scientifiques sont en désaccord avec elles, parlà même et è priori on peut conclure qu'il y a erreur.17.

Huitième règle.

L'observation et la vérification ultérieure qui n'est encore que l'observation, sont la base detoute induction légitime.

Mais qui fait la légitimité de l'observation même ? Ce simple principe, que nous ne sommesnullement juges de ce qui est, mais simplement témoins; et qu'ainsi nous devons admettre les données del'observation, telles qu'elles sont, sans y rien ajouter et sans en rien retrancher.

Principe d'or, dont la scrupuleuseapplication fait la certitude et la fécondité des sciences, comme sa violation perpétue l'incertitude, l'arbitraire, lesinépuisables disputes sorties de systèmes aveugles et d'autant plus obstinés. N.

B.

(Nous avons fait remarquer ailleurs que les données premières sont fort diverses, et que dans les huit branchesdes sciences elles ne se ressemblent nullement.

Voir le même chapitre pour les autres règles de l'observation.

Lacomparaison étant une double observation suivie d'un jugement sur la ressemblance ou la différence, ne réclamepoint de règles qui lui soient propres.

On voit seulement que c'est par une suite de comparaisons ou de jugementspartiels que l'observation conduit aux généralisations proprement dites, c'est-à-Ire aux classifications et auxinductions.) III.

De la Déduction. 1.

Les premiers principes immédiatement fournis par la raison, ceux que forme l'abstraction, ceux ensuite quel'induction fournit à l'occasion de l'expérience , toutes les propositions générales enfin qui constituent la science,soit à titre d'axiomes , soit à titre de définitions, théorèmes, classes, lois, etc., ne sont point destinés à rester àl'état de pure théorie.

Ils doivent produire, fournir des ,propositions nouvelles moins générales, jusqu'aux. »

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