Devoir de Philosophie

ANALYSE DES OEUVRES DE RABELAIS: Gargantua et Pantagruel

Publié le 22/06/2011

Extrait du document

rabelais

Avant d'aborder l'étude de Gargantua et Pantagruel, nous voudrions dire quelques mots des autres ouvrages de Rabelais. De ces ouvrages, il en est trois scientifiques ; il en est d'autres, au contraire, qui, légers dans le fond et dans la forme, rappellent l'aimable et spirituel chroniqueur de la légende pantagruéline. Le titre seul du plus important de ces derniers livres, lequel, selon toute vraisemblance, parut peu après Pantagruel, en 1533,

« PANTAGRUELINE PROGNOSTICATION,

certaine, veritable et infalible, pour l'an perpétuel, nouvellement composée au profit et advisement des gens estourdis et musars de nature, par Maistre Alcofribas, architriclin dudit Pantagruel,

rabelais

« contraire à la vue, et que règnera quasi universellement une maladie bien horrible, redoutable, maligne, perverse,épouvantable, mal plaisante, « épidémiale » et qu'on appelle « faute d'argent.

»Le quatrième chapitre (Des fruits et biens croissans de terre) et le cinquième (De l'estat d'aucunes gens) ne sedistinguent guère, quant à la pensée et au style, des précédents : dans le premier, il est dit que, d'après les calculsde l'astrologue arabe Albumasar, l'année sera fertile et donnera tous biens à ceux qui auront « de quoi » ; que lehoublon de Picardie craindra quelque peu la froidure ; que l'avoine fera du bien aux chevaux ; qu'il n'y aura guèreplus de lard que de pourceaux; que les hannetons pulluleront ; que Mercure menacera quelque peu le persil, maisque, toutefois, il sera à prix raisonnable, et que de blé, vin, fruits et légumes on n'en verra jamais autant, si lessouhaits des pauvres gens sont satisfaits.Dans le second, il dit que c'est folie de penser qu'il y ait des astres pour les rois, papes et gros seigneurs plutôt quepour les pauvres et souffreteux, comme si nouvelles étoiles avaient été créées depuis le temps du déluge ou deRomulus ou Pharamond, à la création des rois, et, tenant pour certain que les astres se soucient aussi peu des roisque des gueux, des riches que des « maraulx », il range, avec son habituelle fantaisie, sous les divers astres, toutesles catégories de gens de bas étage.Le ton s'élève dans le sixième chapitre (De l'Estat d'aucuns pays).

Faisant allusion aux visites que le roi d'Angleterreet le pape firent, en 1532 et 1533, à François ter, Rabelais dit que le noble royaume de France « prosperera ettriomphera » en tous plaisirs et delices », que les nations étrangères s'y rendront volontiers, qu'il y aura force petitsbanquets et petits « esbatemens » et mille « joyeusetés » et qu'il y aura belle récolte de vins, et de vins « frians »,force châtaignes en Périgord et Dauphiné, que blé, légumes, fruits, beurre, laitage abonderont, qu'il n'y aura nipeste, ni guerre, ni ennui, ni pauvreté, ni souci, ni mélancolie, qu'enfin ces vieux « doubles ducatz », nobles à larose, angelots, royaux et moutons à la « grand laine » reviendront en usage.Les trois livres scientifiques sont dédiés à des amis poitevins, Tiraqueau, Geoffroy d'Estissac et Amaury Bouchard.Ils ont été édités, en 1532, par l'imprimeur lyonnais, Sébastien Gryphe.,Un médecin italien, contemporain de Rabelais, Manardi, avait fait paraître à Ferrare, un recueil de lettres latinestraitant de questions médicales.

André Tiraqueau avait, à Fontenay-le-Comte, appelé l'attention de Rabelais sur ceslettres, qu'il avait lues, qu'il admirait et dont il disait qu'elles avaient été dictées par Péon et Esculape.Lorsque le second volume de ces lettres parut à Ferrare, Rabelais, crut devoir en donner, à Lyon, une édition qu'il fitprécéder d'une lettre, écrite en latin, à André Tiraqueau.

Les images, les comparaisons, les plaisanteries, non moinsqu'un réel luxe de citations rappellent le tour d'esprit et le style de Rabelais.La seconde publication scientifique est une édition des Aphorismes d'Hippocrate.Peu de temps après l'obtention du grade de bachelier, l'étudiant Rabelais avait, on le sait, fait, pendant trois mois,d'après une traduction latine, suivant l'usage, à la Faculté de Médecine de Montpellier, un cours sur les Aphorismesd'Hippocrate et l'Art médical de Galien.

Or, en comparant le texte latin qu'il commentait avec un manuscrit grec, «très-ancien et d'une écriture très-élégante et très-pure », il avait noté, dans le texte latin, des omissions, desadditions, des expressions inexactes et parfois même, une traduction erronée.Sébastien Gryphe, ayant vu un jour toutes ces annotations et corrections, pria Rabelais de l'autoriser à les publier,dans un but d'intérêt général.

Rabelais y consentit et c'est ainsi qu'il donna, en un format très réduit, « pouvanttenir dans la main », la traduction latine des Aphorismes d'Hippocrate, revue d'après son manuscrit grec et enrichiede nombreuses notes.Amaury Bouchard avait vu, à son passage à Lyon, entre les mains de Rabelais, un exemplaire du testament d'unRomain du temps de la république, Lucius Cuspidius, et il l'avait prié de lui en remettre une copie.

Rabelais en fit tirerdeux mille exemplaires et il en offrit un à son ami.Dans l'épître de dédicace, Rabelais disait que bien des gens prétendaient avoir dans leur cabinet le manuscrit originaldu testament, mais que personne n'avait pu le montrer.Cette remarque était d'autant plus nécessaire que le testament avait été fabriqué au quinzième siècle, ainsi qu'unautre acte romain, un contrat de vente, joint au testament. On a, dans la notice biographique, dit que Rabelais avait eu la pensée d'utiliser son séjour à Rome en donnant de laville éternelle un tableau aussi exact que possible, mais qu'ayant appris qu'un Italien, Bartholomée Marliani, venait depublier une topographie de l'ancienne Rome, il avait renoncé à son projet.De retour à Lyon, il publia une édition de cet ouvrage et, dans une lettre-dédicace, écrite en latin, il offrit lanouvelle publication à son illustre protecteur, Jean du Bellay, qui, à Rome, l'avait encouragé à donner suite à sonprimitif projet, et qui, en vue de lui fournir des ren-seignements intéressants, avait entrepris des fouilles dans unvignoble acquis par lui.Un livre léger Pantagrueline Prognosticationtrois ouvrages scientifiques — lettres de Manardi, Apho-rismes d'Hippocrate, topographie de BartholoméeMarliani—telles sont, en dehors des immortels romans, et sans compter quelques épîtres en latin et en français, lesprincipales oeuvres de Rabelais ; mais toutes ces lettres, tous ces traités, quel qu'en pût être le mérite, ont peu faitpour la gloire de Rabelais et, peut-être même, ne l'auraient pas sauvé de l'oubli, s'il n'eût été l'auteur de la célèbrehistoire de Gargantua et Pantagruel. I.

— GARGANTUA. « Bon raillard en son temps, aimant à boire net et mangeant voluntiers salé », Grandgousier « en son aage viril »épousa Gargamelle, fille du roi des Parpaillos, « belle gouge » (fille( et de bonne troigne.

»Gargantua, leur fils, était de la race des géants.

Son premier cri, quand il vint au monde, fut : « à boire ! à boire ! »A quoi Grandgousier répondit : « Que grand tu as (le gosier) ! » Ce que oyans les assistans dirent que vrayement il. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles