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Analyse de Texte Génèse Bible. 'non rédigé)

Publié le 22/03/2011

Extrait du document

Introduction :

  • Homme a toujours eu besoin de connaitre ses origines. Savoir d’où on vient (Qui est-on ? pourquoi sommes-nous ?  Quel est notre rapport à dieu ? Pourquoi travaillons-nous ?)   nécessaire pour déterminer où on va.  Ex : Mythe d’Œdipe. Tant qu’il ne connait pas sa véritable origine, ne connait pas sa place dans monde. Connaissance change sa vie.

§  Pb : comment dire le commencement puisque aucun homme présent ? Hors mémoire humaine. Toutes sciences, toutes religions cherchent réponse.

§  Bible, Genèse et précisément 2ème et 3ème chapitre apportent une réponse.

  • Comment nait l’Homme dans la Bible ?
  • Annonce plan. Genèse 2-3 vraiment comme récit avec équilibre initiale (jardin abondant homme qui y est placé) élément perturbateur (Eve et Adam mangent fruit) et chute (chassés du paradis).

 

I.                    Situation initiale, Genèse 2.

Pb Genèse 2 s’agit-il de même création évoquée dans Genèse 1 ? Beaucoup se sont interrogé sur ce fait. Mais spécialistes s’accordent à dire  que Gen 2  est résumé détaillé d’une partie de Genèse 1. De plus s’agit d’un récit pas de nécessité de précision absolue.

a)      Eden et création de l’homme :

« Ainsi furent achevés le ciel et la terre, avec toute leur armée. Dieu conclut au septième jour l’ouvrage qu’il avait fait et, au septième jour il chômât, après tout l’ouvrage qu’il avait fait. Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car il avait chômé après tout son ouvrage de création. Telle fut l’histoire du ciel et de la terre, quand ils furent créés. »

  •  Dieu chôme

§  pour contempler son œuvre.

§  Montre qu’il est maître de son travail, qu’il le contrôle puisque sait l’interrompre. Commande à son travail.

§  Modèle de comportement. Homme également invité à suspendre son travail, montre qu’il est libre.

§  Egalement invité à mettre à profit ce repos pour louer créateur (judaïsme = sabbat, Christianisme étymologie dimanche jour du seigneur).

  • Dieu a créé sans nécessité, mû par bienveillance.

§   Monde et humanité donc baignés par cette lumière, faits pour être harmonie.

« Au temps où YHWH dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n’avait encore poussé, car YHWH Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol. »

  • Dans ce chapitre le monde est différent du monde de l’origine.

§  Plus Cosmos mais monde humain, plus quotidien « pas d’homme pour cultiver le sol » homme considérer comme paysan qui doit travailler la terre. La faire prospérer.

  • Série de pas encore (négation). Familier aux récits origine. Souligne pouvoir créateur de Dieu.

« Toutefois, un flot montait de la terre et arrosait toute la surface du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie à l’homme et l’homme devint un être vivant »

  • Flot mystérieux grâce auquel dieu créé homme à partir poussière sol.  Geste de potier même que création Egypte et Mésopotamie. (dans récit babylonien sang d’un dieu et argile ici souffle de dieu et argile mais ici homme créé pour lui mêmepas pour aider dieux).
  • Mot homme Adam fait écho à mot Terre adama qui veut dire rouge (comme terre arable et matière corporelle.)  Homme originellement un « terreux ». 

§  homme = animal séparé des autres animaux par cette différence fondamentale « haleine de vie ».

(Illustration : Adam est noir et nu. Il est tiré du limon sombre de la terre, inanimé. Une fois que Dieu lui insuffle l’haleine couleur clair de la vie. C’était une momie noire inerte agglomération de boue opaque. Créer vie, mouvement, lumière.)

 

« YHWH Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait modelé. YHWH Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres séduisants à voir et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin et de là se divisait pour former 4 bras. Le premier s’appelle le Pishôn, il contourne tout le pays pour de Havila, où il y a l’or ; l’or de ce pays est pur et là se trouvent le bdellium et la pierre de coraline. Le 2ème fleuve s’appelle le gihôn : il contourne tout le pays de Kush. Le 3ème fleuve s’appelle le Tigre : il coule à l’orient d’Assur.  Le 4ème fleuve est l’Euphrate. YHWH Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. »

  • Hébreux : lieu de paix et de délices. Paradis : lieu symbolique idéal.
  • Situation : « en Eden, à l’orient »  « se divisait pour former 4 bras » pourrai situer entre ces 4 bras mais seulement 2 connus « tigre » « Euphrate » en Turquie.

§  Volonté de situer dans monde pour identification,  mais reste inaccessible. Ici et au-delà.

§  Espace relation privilégié Dieu/ homme qui ne nous est plus accessible.

  • On y retrouve plusieurs éléments de la mythologie gréco-latine : fleuves / faune/ flore + sorte d’âge d’or.
  • Don de l’Etat édénique différent d’acquisition naturelle. Jardin n’appartient pas directement à l’homme Dieu lui en fait don.  « et il y mit l’homme qu’il avait modelé »
  • Offre jardin. Abondance. Dieu offre à l’homme tout ce qui peut combler ses désirs. « toute espèce d’arbres séduisants à voir et bons à manger », « Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin », « où il y a l’or », « le bdellium et la pierre de coraline »…
  • Dieu a ici rôle de jardinier. « Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres ». créé un jardin paradeisos en grec.
  • Remet ce jardin entre les mains de l’homme pour qu’il le cultive. Pour en faire un lieu harmonieux et le protéger. Homme aussi ici comme paysan, travailleur. Doit faire prospérer terre qui lui a été donné. « YHWH Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder »
  • Dieu plante 2 arbres particuliers dans le jardin : l’arbre de la vie et l’arbre de la connaissance et du savoir.

§  Arbre de vie : fruit confère immortalité.  Très familier aux mythes notamment orient ancien. Nourriture des Dieux. Homme a accès à cette arbre il est donc immortel mais contrairement à Dieu il n’est pas éternel par nature. Va d’ailleurs par la suite se voir interdire accès à arbre.

§  Arbre connaissance bien et mal.

« Et YHWH Dieu fit à l’homme ce commandement : « tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu n’en mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ». »

  • Arbre connaissance bien et mal. Ici objet d’un commandement « Dieu fit à l’homme ce commandement »  or commandement énoncent précisément ce qui est bien et ce qui est mal. Connaissance bien et mal suggère donc connaissance illimitée pareil à celle de Dieu dont l’homme serait le seul arbitre.  (Jamais précisé que ses fruits sont pommes.) 
  • Dernière étape de ce don de l’abondance est marquée par l’interdit.

§  Par rapport au don du monde et de tous les autres arbres « tu peux manger de tous les arbres du jardin. »  1 arbre parait vraiment peu de chose mais rareté est aussi synonyme de valeur donc de tentation. Tentation peut être présente même avant serpent.

§  Dieu volonté de protéger l’homme. Conseil, avertissement plus qu’interdit. « tu mourras certainement ». le prévient qu’il pourrait ne pas supporter. 

§  On voit quand même que d’emblée lecteur se pose question de bonté de Dieu. (d’ailleurs beaucoup interprètent Bible dans ce sens). N’est-ce pas cruel de tenter ainsi homme ? + pourquoi refuse-t-il savoir à l’homme.  C’est ce dont va se servir le serpent dans le chapitre 3.

 

b)      Eve :

 « YHWH Dieu dit : « il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie. » YHWH Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l’homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l’homme lui aurait donné. L’homme donna des noms à des à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à  toutes les bêtes sauvages, mais pour un homme, il ne trouva pas l’aide qui lui fût assortie. »

  • Dieu donne tout à l’homme. Homme tout seul tout en haut sur TerreMais solitude
  • Dieu prend résolution de lui faire une « aide ». Nécessité de bien interpréter ce mot. 

§  Aide « ezer » en hébreux utilisé dans la bible pour désigner secours de Dieu quand homme dans détresse ou sous menace mortelle. Bien plus que main d’œuvre pour cultiver jardin.

  •  Doit nommer animaux. Exerce ainsi maîtrise sur le règne animal (il est dit dans le chapitre 1 qu’il est le plus haut dans Eden. En prend possession.
  • Justement pb : animaux pas de même essence qu’homme pas « haleine de vie » ne rompent pas sa solitude.
  • Nécessité de création avec laquelle homme puisse se lier.

« Alors YHWH Dieu fit tomber une torpeur sur l’homme, qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu’il avait tirée de l’homme, YHWH Dieu façonna une femme et l’amena à l’homme. Alors celui-ci s’écria : « pour le coup, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair !  Celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de l’homme celle-ci ! »

  • Dieu crée Femme.  « aide qui lui est assortie » la femme est une aide divine à l’homme.

§  Création femme pendant sommeil d’Adam. Hommes souvent endormis pendant création divine car trop puissante pour eux (ce sommeil = tardéma). Homme pas plus témoin création femme que de sa propre création. 

§  Nécessité : homme sans femme est stérile. Insertion femme = insertion fécondité. + donne sens à Homme, reflet et aide. Homme ne devient homme que dans son rapport à la femme.

§  Arrivée Eve = arrivée parole. Avant Adam ne parlait pas. Création d’un « vis-à-vis » permet parole.

o   Parole différente jusqu’ici la parole dans la bible n’était que la parole divine et créatriceParole de Dieu différente de parole des hommes.

 

  • Eve nait de sa côte (pas de reproduction entre 2 êtres)

§  Adam et Eve égaux : « c’est l’os de mes os et la chair de ma chair ! » + en hébreux mots « homme » « femme » souligne parenté homme = « ish » femme = « ishah ».

§  tout le monde a un ancêtre unique. Donc homme universelFraternité il faut aimer son prochain puisque nous sommes tous issus du même homme. Notion d’égalité. Tous égaux au regard de Dieu.

§   Création par ressemblance mais différences sont essentielles car création nait de l’opposition (des sexes en premier lieu).

« C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair. Or tous deux étaient nus l’homme et sa femme et ils n’avaient pas honte l‘un de l’autre. »

  • Amour conjugal emporte sur amour des parents. Exprime encore  une fois unité voulue par Dieu. Introduit tradition chrétienne du mariage.
  • Heureux et pas honteux car pas contiens de leur différences. Vivent en harmonie. Nudité = question d’honneur. Ici pas besoin de vêtements pour mutuellement reconnaitre honneur de l’autre.
  • Qui sont ces hommes, comment sont-ils arrivés cela relève de Science. Bible décide de les nommer Adam et Eve autrement dit M. L’Homme et Mme La Vie.  Ce sont donc les premiers hommes mais aussi tout homme et tous les hommes. Symbolique.

 

II.                  Elément perturbateur : Genèse 3,

a)      Tentation

 

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?

 

Le serpent, animal « le plus rusé ». Comme l’homme, il domine les animaux sauf qu’il n’a pas la légitimité divine. Il y a une ambiguïté dans le mot rusé. Est-ce dans le sens sage et prudent ou plutôt fourbe et manipulateur ? Il y a un jeu de mots ; les humains sont arummim « nus », alors que le serpent est arum, « rusé ».

Cette figure symbolique concentre en faite le mystère du mal, on ne sait d’où vient ce serpent, ni comment il a pu pénétrer le jardin puisqu’il est un animal des champs.

 

Le serpent reprend le propos divin, du moins en apparence. Mais il le cite en le faussant d’une manière très habile qui va conduire à la désobéissance. D’ailleurs nous observons que le serpent le nomme « Dieu » et non Yahvé Dieu (Eternel Dieu). Le serpent introduit l’interrogation, et donc le doute contrairement à la parole de Dieu qui est toujours affirmative.

Rappelons qu’avant d’introduire une restriction, Dieu avait donné une consigne autorisant et même encourageant l’usage de tous les arbres du jardin.

Le serpent lui, ne retient que la restriction, qu’il amplifie en faisant une interdiction de manger de tous les arbres du jardin. Il transforme la parole de Dieu qui n’est plus qu’interdiction alors qu’il s’agissait plus d’un avertissement, un conseil pour protéger l’homme. Le savoir est trop lourd pour lui et risque de le tuer.

 

La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.

 

Elle proteste que Dieu a permis de manger des fruits du jardin, sauf d’un arbre auquel il ne faut ni manger ni toucher au risque de mourir.

Elle transforme là aussi la parole divine, elle retire le positif, l’encouragement ; on passe de « tous les arbres » à « les arbres ».  Elle ajoute même un élément puisqu’elle parle de ne pas « toucher ». Cet arbre devient une sorte de tabou, l’interdiction sacré sans justification rationnelle.

Il sème ensuite le doute en affirmant ouvertement que Dieu est un menteur et qu’il trompe l’homme parce qu’il a peur que sa créature devienne son rival.  Cela soulève des questions ; jusqu’où est-elle libre ? Jusqu’où l’homme peut-il faire ses propres choix et les gérer? La femme ne voit plus qu’un Dieu menteur et jaloux ; complètement contraire à l’image du chapitre 2 où il agissait de manière libre et cherchait ce qui était bon pour l’homme et lui faisait don du jardin. Le serpent flatte l’orgueil du couple humain « comme des dieux, connaissant le bien et le mal ». Nous pouvons parler ici de péché d’Hybris. (Péché de la « démesure ». C'est un sentiment inspiré par les passions et plus particulièrement, par l'orgueil. L’opposer de la tempérance, ou modération.)

 

b)Transgression

 

La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea.

 

Le serpent a donc insinué que la privation d’un plaisir n’est pas normale. Le fruit apparait irrésistible, touchant aux sens ; arbre bon à manger, séduisant à voir, désirable pour le discernement. Reprise du terme bon qui fait référence à la création divine. Mais pour Dieu bon est synonyme de bonté, de bienveillance alors que pour l’homme bon est synonyme de plaisir. C’est la différence entre la nature de dieu et celle de l’homme.

 

Le chapitre 3 de la genèse parle du rapport de confiance entre l’homme et Dieu. Le serpent brouille l’image de Dieu et c’est delà que la confiance est ébranlée et pousse l’homme  à manger le fruit par orgueil.

Nous observons que l’homme brille par son absence de dialogue et sa docilité enfantine alors que la femme parle avec le serpent. Nous exclurons toutes les interprétations qui disent que la femme est + bavarde, + facile a corrompre.

Ici, la figure féminine n’est pas conjugale mais maternelle.  C’est une mère qui nourrit son enfant (enfant > infans est celui qui ne parle pas encore). Elle est d’ailleurs la mère des vivants.

Après le mystère du mal, c’est le thème de sa transmission ; de génération en génération ; tout être humain qui vient au monde est touché par cette réalité.

 

 

Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.

Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.

 

Lorsque leurs yeux s’ouvrent, c’est la connaissance de la nudité qu’ils acquièrent. 

L’harmonie paisible du chapitre 2 est brisée. Ce que découvre la nudité c’est honte et la peur. La vraie mort c’est la rupture entre l’homme et la femme, la conscience qu’ils sont différents. Il y a désormais une différence irrémédiable entre eux car ils en sont conscients.

Leur relation avec Dieu est maintenant dominée par la peur.

 

Mais l'Éternel Dieu appela l'homme, et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et l'Éternel Dieu dit : Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? L'homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé. Et l'Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé.

 

Dieu qui se promène, « cherche » l’homme comme si dans sa toute puissance il ne savait pas où il était. Il ne se détourne pas de l’homme, il part à sa recherche, constate la désobéissance et l’interroge.  Jeu de renvoi de responsabilité. De l’homme à la femme, de la femme au serpent.

 

III.                Chute : Génèse 3.

 

a)      Punition

 

Dieu énonce une série de sentences  qui sont autant de jugements. Ni l’homme, ni la femme ne seront l’objet d’une malédiction. Seul le serpent et la terre seront maudits.  Chacun va être puni par là où il a péché.  La punition n’est pas disproportionnée car l’homme a douté de la bienveillance de Dieu à son égard.  Il a cédé à un ordre inverse à celui de Dieu.. L’homme remet en cause tous les liens que Dieu a construits avec lui dans la Genèse.  Il s’est punit lui-même et ne peut plus rester dans le lieu de l’alliance entre lui et Dieu s’il ne croit plus à cette alliance.

L'Éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

 

Le serpent maître de l’orgueil va être humilié au sens étymologique « humus », terre. Il rampera et mordras la poussière.  Il prononce contre lui une autre sentence capital et mystérieuse ; l’annonciation d’une future défaite du serpent. Un membre du lignage de la femme le terrassera malgré être blessé au talon. (Achille?). Pour certains chrétiens, c’est la figure voilé du Christ ; vainqueur du mal et de la mort cependant blessé a mort pendant le combat.

 

A la femme il dit : J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.

 

La femme-mère va être atteinte dans sa maternité. Situation nouvelle entre elle et l’homme, une convoitise qui fait de la femme l’obligée de l’homme et qui maintenant va dominer sur elle. Ce texte montre que ce n’est ni naturelle, ni normale mais que cela résulte de la désobéissance qui a cassé l’harmonie originel.

 

A l'homme, il dit : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l'herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise.

 

L’homme se trouve en position de nourricier aux prises avec une terre que Dieu a maudite. Chardons et épines sont le signe de cette dégradation de la terre qui cesse d’être féconde portant spontanément des fruits. L’humanité passera désormais par la mort. Ce n’est pas le ton d’une condamnation mais d’un constat. L’homme s’est mis dans une situation mortelle, il retournera à la terre dont il a été tiré. Rien ne fait mention de l’âme. Grand silence pendant longtemps dans la Bible.

 

L'homme appela sa femme Eve, parce qu'elle fut la mère de tous les vivants. Yahvé Dieu fit à l'homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit. Puis Dieu Eternel dit : Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous, pour connaître le bien et le mal ! Qu'il n'étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l'arbre de vie, n'en mange et ne vive pour toujours !

Et Dieu Eternel le renvoya du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré. Il bannit l'homme et il posta devant le jardin d'Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l'arbre de vie.

 

La confection des tuniques de peau témoigne de la sollicitude que Dieu garde pour le couple qu’il a crée : il continue à veiller soigneusement sur la vie et l’honneur de l’homme.  Une phrase étrange semble annuler ce geste en légitimant ce qu’avait insinué le serpent : l’image d’un dieu jaloux qui veut se protéger de l’homme en gardant le meilleur pour lui et qui, pour cela, interdit l’arbre de vie.  Qui croire ? Le serpent ou Dieu…

L’homme ne peut plus rester dans le lieu de l’alliance entre lui et Dieu. Mais, bien que la porte du jardin soit fermée, le chemin existe toujours. L’homme peut retrouver le sens de cette alliance mais doit entrer le temps et la reconstruire pour retrouver le salut dans la mort.

Conclusion :

Genèse 2-3 apporte donc réponse à homme qui a besoin de comprendre sa nature.

§  St Augustin (père de l’Eglise) lecture de Genèse 2-3. péché originel = change profondément nature homme. Avant parfait, fait bonne usage du libre arbitre. Après choisi de satisfaire son désir, se trompe ds objet bonheur. Ecartelé entre désir fini et infini. Adam a perdu la grâce nature de l’homme définitivement déchue. Homme doit compenser avec ferveur religieuse.

§  Si Bible apporte réponse à question création hommes, autres réponses y ont été apportées. Hommes toujours tenté d’expliquer.

§  Similitudes et différences entre différents récits Genèse et causes, significations culturelles ? Retrouve en effet grand nombre de similitudes entre ces différents récits de Mythes Grecs au Coran.  (D’ailleurs en partie objet d’un prochain exposé avec mythes babyloniens). Mais aussi différences fondamentales notamment avec explication scientifique.

 

Sources :

Pour lire l’Ancien Testament, Etienne Charpentier, éditions de Cerf, 1980.

La Bible et sa culture, Ancien Testament, sous la direction de Michel Quesnel et Philippe Gruson, Desclée de Brouwer, 2001.

La Bible pour les nuls, Eric Denimal.

Cours de « culture Général » classe préparatoire ECE 1.

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