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Analysez sur un exemple précis l'acte volontaire. ?

Publié le 10/10/2009

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  • CONSEILS PRELIMINAIRES

   1. Le sujet a l'avantage d'exiger clairement un exemple précis que l'analyse retiendra spécialement.  2. Il ne s'agit pourtant pas de se laisser porter par l'exemple et de présenter des observations fragmentaires sur l'acte volontaire : au terme de sa recherche, le devoir devra présenter une synthèse des caractères principaux de l'acte volontaire, c'est-à-dire décrire l'organisation motrice qu'il suppose, analyser le choix qui caractérise la conduite idéo-motrice et surtout présenter l'acte volontaire non en général, mais en particulier, comme une réaction adaptée à une conduite donnée.  3. Le choix de, l'exemple devra être judicieux. De même que pour un devoir sur l'habitude il ne conviendrait pas de choisir comme exemple une accoutumance qui n'épuise pas la richesse de la conduite habituelle, de même il ne suffit pas de choisir comme exemple d'acte volontaire un acte limité et indifférent.  

  • PLAN
   Préambule : Choix de l'exemple.  1re partie. — L'acte volontaire comme montage.  a) Données physiologiques.  b) Les niveaux du comportement.    2e partie. — Le choix dans l'acte volontaire.  a) Schéma de l'acte idéo-moteur.  b) Volonté et liberté.    3e partie. — L'acte volontaire comme conduite adaptée.  a) Rapports de l'inhibition et de l'impulsion.  b) Progrès de la volonté.  Conclusion : L'acte volontaire comme libération.   

 

« Devant une situation donnée, l'homme délibère et décide et un pouvoir mystérieux se met alors en œuvre quitransforme cette décision — idée pure — en action, en fait.

Il y a ce que les théoriciens de la volonté appellent un «fìat » qui semble être la meilleure garantie et la meilleure preuve de la liberté humaine.

Dans l'exemple choisi lasituation politique est donnée comme complexe et incompréhensible.

Les uns disent noir, les autres blanc, de quelavis serai-je ? Je balance un peu.

Des motifs « intellectuels » et des mobiles « affectifs » me sollicitent.

Enfin jedécide que je ne puis décider.

Qu'on s'arrête à ce schéma ou que, avec Bergson, on se refuse à découper l'actevolontaire en éléments, puisque dans la réalité tout s'interpénétre, il faut reconnaître que l'acte volontaires'accompagne d'un fort agréable sentiment de liberté.

Je pouvais ne point me faire d'opinion et pourtant, parce queje le veux, je décide de m'en faire une.

En fait, j'obéis à des constantes de mon caractère qui sont, mettons, lacuriosité intellectuelle et l'honnêteté.

Mais obéir à soi-même et à cette partie de soi-même qui est la plusraisonnable et la plus valable, n'est-ce point la forme la plus achevée de la liberté? Mais il ne faut pas céder àl'illusion d'une liberté trop facilement acquise et qui serait en fait une spontanéité.

Je décide de me faire une opinionmaintenant et c'est librement que j'en décide.

Mais il y a un an je ne pouvais m'y décider.

Etais-je moins spontané ?Non, sans doute, mais cet effort que je puis entreprendre maintenant, je n'avais pas alors les moyens et lespossibilités de le tenter.

Un acte volontaire ne doit pas être considéré dans l'abstrait; il faut l'étudier par rapport àla situation à laquelle il répond.

C'est pourquoi d'ailleurs il était judicieux de dégager ses caractéristiquesfondamentales à partir d'un exemple. Etant une réaction à une situation donnée, un acte volontaire est essentiellement une conduite juste ou tend à ledevenir.

Il comporte des essais et des erreurs qui l'orientent sans cesse vers une meilleure adaptation.Descartes distinguait dans le jugement deux éléments essentiels : l'entendement et la volonté.

Dans la philosophiede Descartes la volonté est infinie et peut dépasser les données de l'entendement, mais il n'y a jugement vrai etvolonté libre que si précisément la volonté se limite elle-même aux idées claires.

L'erreur consiste à laisser la volontédépasser les données de l'entendement; la vérité à adapter l'adhésion aux idées claires dégagées par l'entendement.La volonté peut aussi devant des idées insuffisamment claires suspendre son adhésion ; c'est alors le doute etprécisément mon enquête dans l'exemple choisi a commencé par le doute.Mais c'est là définir l'acte volontaire qui, dans une certaine mesure, est un jugement comme un acte qui exige uneinformation sans cesse renouvelée, un travail constant, un progrès.

Toutes les démarches de son progrès ne sontpas possibles au même moment.

Ainsi, dans mon effort d'information, je commence par comparer les diversesversions du crime qui est imputé à l'inculpé qui m'intéresse; je décèle les partis pris, la hargne de l'un, lacomplaisance de l'autre.

Non, certes, pour les renvoyer dos à dos, comme si la vérité n'existait pas, mais aucontraire pour dégager la vérité.

Au moment de l'affaire Dreyfus, devant l'agitation des Dreyfusards et des partisansde «l'ordre», j'aurais pu conclure qu'il y avait trop de bruit autour de cette affaire ou que la vérité n'existait pas ouen tout cas ne m'intéressait pas. Mais c'était là une attitude lâche, car précisément la vérité existait, Dreyfus était innocent et l'un des partis enprésence avait raison : sa « passion » et son « parti pris » étaient ceux de la vérité.

L'acquisition de l'esprit critiquedans le cas qui m'intéresse suppose des phases.

Ce n'est pas au bout de deux jours que je parviendrai à me faireune idée claire de l'ensemble des événements.

Mais j'aurai déjà acquis les éléments qui serviront à l'établissement dela vérité et me permettront bientôt de sortir de l'attentisme. Dans l'exemple que j'ai choisi j'aperçois clairement que l'acte volontaire est complexe et présente des aspects trèsdifférents.

A tous les niveaux, il est d'abord une coordination rationnelle de montages préexistants, réflexe, instinct,habitude.

Mais ces montages collaborent à la réalisation d'une idée consciente, établie par avance et qui ne cessede contrôler les détails de sa réalisation.L'acte volontaire se présente ensuite comme une idée qui devient peu à peu réalité, un choix libre qui par un pouvoirmystérieux qui appartient à l'homme se transforme en acte auquel on pourra trouver des déterminants et desaboutissants.Mais enfin et surtout l'acte volontaire est une conduite adaptée à une situation donnée, liée à l'ensemble de laconduite et qui n'est pas toujours possible, mais au contraire construit sans cesse ses conditions de possibilité.Peut-être dans l'exemple que j'ai choisi n'est-ce pas vraiment en toute liberté que je me suis décidé à prendre parti.Je souffrais de mes ignorances, certaines contradictions réapparaissaient par trop clairement.

Je découvrirai plustard que j'étais déterminé par « la crise de la conscience contemporaine ».

Mais si j'arrive à m'informer, si je prendsparti en mon « âme et conscience », mon acte qui n'était pas libre, alors que je le croyais tel, parviendra à me faireaccéder à une liberté plus haute et plus vraie.

Je me trouverai libéré de mes préjugés.L'acte volontaire et raisonné reste pour moi le meilleur moyen d'atteindre cette liberté qui n'est pas donnée àl'homme sans qu'il la mérite.. »

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