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André CHAMSON , Le Chiffre de nos jours

Publié le 14/07/2012

Extrait du document

Midi sonnait. Grand-mère m'appelait , penchée sur la grille de la terrasse ou la tête levée dans l'escalier à colonnes. Je surgissais du jardin ou je dégringolais du grenier. Grand-mère avait déjà mangé, toute seule, dans sa cuisine, vers onze heures du matin. Ma table était mise. Je m'installais. Grandmère s'asseyait, dans un fauteuil, à côté de moi, sans rien dire. Tout en mangeant, je lui racontais mes histoires, ce que j'avais fait, ce que faisaient mes parents, ce que je voulais faire moi-même, ce que je voulais devenir. Elle ne me contredisait jamais, et, jamais, ne portait la main sur mes rêves, mes projets et mes illusions. On a toujours dit, dans la famille, que j'étais son préféré. Je crois plutôt qu'elle me savait malheureux et souvent humilié. Elle essayait de corriger le destin. Tout enfant, elle m'a traité comme un grand garçon, grand garçon, elle m'a traité comme un homme. La richesse et la pauvreté n'avaient plus de sens, auprès d'elle. Elle n'a jamais dit un mot contre mon père, devant moi, même quand elle souffrait en voyant souffrir ma mère. Elle mesurait les êtres à d'autres mesures que celles de la réussite et du succès. Elle a su panser mes blessures, sans y mettre les doigts dessus, sans même paraître les voir et je lui dois de ne pas en avoir gardé de cicatrices. Elle m'a toujours laissé libre, d'une liberté totale. Elle me demandait seulement de l'accompagner quelquefois chez ses amies mais, chez Mme Vidal, chez Hermance ou chez Léontine, j'étais aussi libre que chez elle. Ces vieilles dames m'abandonnaient à mes rêves, à mes imaginations, à mes découvertes... Les enfants et les vieillards sont faits pour s'entendre. Ils vivent dans des mondes séparés, trop lointains pour se porter ombre.

 

« dire.

Tout en mang eant, je lui racontais mes histoires, ce que j'a vais fait, ce que faisaient mes parents, ce que je voulais faire moi-même, ce que je voulais devenir.

Elle ne me contredisait jamais, et, jamais, ne portait la main sur mes rêves, mes projets et mes illusions.

On a toujours dit, dans la famille, que j'étais son préféré.

Je crois plutôt qu'elle me savait malheureux et souvent humilié.

Elle essayait de corriger le destin.

Tout enfan t, elle m'a traité comme un grand garçon, grand garçon, elle m'a traité comme un homme.

La richesse et la pauvreté n'avaient plus de sens, auprès d'elle.

Elle n'a jamais dit un mot contre mon père, devant moi, même quand elle souffra it en voyant souffrir ma mère.

Elle mesurait les êtres à d'autres mesures que celles de la réussite et du succès.

Elle a su panser mes blessures, sans y mettre les doigts dessus, sans même paraître les voir et je lui dois de ne pas en avoir gardé de cicatrices.

Elle m'a toujours laissé libre, d'une liberté totale.

Elle me demandait seulement de l'accompagner quelquefois chez ses amies mais, chez Mme Vidal, chez Hermance ou chez Léon­ tine, j'étais aussi libre que chez elle.

Ces vieilles dames m' abandonnaient à mes rêves, à mes imaginations, à mes découvertes.

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Les enfants et les vieillards sont faits pour s'entendre.

Ils vivent dans des mondes séparés, trop lointains pour se porter ombre.

André CHAMSON , Le Chiffr e de nos jours .

1.

- Questions A.

- Gra mmai re.

1° Transf ormez la première phrase de manière à en faire une proposition subordonnée à la phrase suivante.

Quelle est la nature et la fonction de la proposition que vous avez utilisée ? (3 points) 2° Tout en mangeant : quel est le mode du verbe utilisé ici? Remplacez cette expression par une proposition de même sens dont vous indiquerez la nature et la fonction (4 points) .. »

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