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André Schwarz-Bart: Le Dernier des Justes (Fiche de lecture)

Publié le 22/02/2012

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Le Dernier des Justes évoque la destinée de ces Justes qui, au sein de la nation juive, assument, tels des boucs émissaires, les souffrances universelles pour obtenir le salut du monde. Le roman s'achève sur l'évocation douloureuse et pudique de la rafle du Vel' d'Hiv'.
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« à la tuerie : il perpétue l'antique tradition juive des Lamed-waf que les talmudistes font remonter à Isaïe.L'expérience du sacrifice, le peuple juif l'a acquise depuis Abraham, qui offrit son fils unique à Dieu.

Depuis la nuitdes temps, trente-six Justes incarnent l'âme souffrante du monde : boucs émissaires, ils supportent les tourmentsdes hommes et maintiennent une forme d'équilibre spirituel dans le monde.

Salomon était un de ces Justes et sa postérité errante traverse les siècles pour enfin se fixer, au XVIIIe siècle, à Zémyok, petit bourg polonais.

Haïm Lévyy est reconnu comme un juste et la tradition se perpétue jusqu'à Mardochée, grand-père d'Ernie. Histoire de Mardochée Mardochée ose quitter le ghetto pour se louer aux chrétiens, s'imposant avec une vigueur et une arrogance feintequi lui valent l'admiration des Polonais et la considération compatissante des siens.

Devenu colporteur, MardochéeLévy noue une idylle avec une fille Krichownick, au grand dam des habitants de Zémyok.

Judith préférerait épouserun juif comme les autres, non un Lévy de la race des Justes.

Mardochée finit par dompter cette grande et belle filleéprise de liberté. Naît un enfant malingre, Benjamin, sorte d'erreur de la nature, suivi de trois robustes rejetons qui réconcilient legéant Mardochée avec sa progéniture.

Très tôt exilé en apprentissage chez un tailleur, Benjamin considère les juifsd'un point de vue strictement personnel.

A la ville, il commence, avec effarement, à remettre en cause Zémyok ainsique sa généalogie des Justes et se confronte à cette évidence stupéfiante: si Dieu n'existe pas, que signifie lasouffrance humaine? L'année de son retour dans son village natal, la guerre éclate en Europe.

En 1915, lesévénements se rapprochent et les Cosaques encerclent Zémyok.

Les Gardes blancs exécutent les habitants :quelques-uns seulement échappent au pogrom, dont Mardochée, Judith, Benjamin et le Juste en titre à l'époque,signe d'une mystérieuse ironie divine. Les tribulations d'un juif en Allemagne En quête d'un lieu de repli, Benjamin se décide pour Berlin, mais sa candeur est surprise par l'esprit délétère quisouffle en ces lieux.

Pour le jeune juif de Galicie, Yankel, rencontré dans un foyer provisoire, le temps s'arrêta le jouroù il enterra tous les habitants de son village, victimes d'un pogrom.

Dieu abandonne-t-il son peuple? Peut-oncontinuer à être juif? Le fils de Mardochée s'installe en Rhénanie, à Stillenstadt, et s'établit comme retoucheur de vieux vêtements.

Sesparents le rejoignent, figés dans le deuil éternel de leur ancienne vie.

Mais Benjamin veut vivre, fût-ce au prix dusacrifice de certaines raisons de vivre qui lui apparaissent, alors, obsolètes.

Il épouse la frêle Léa Blumenthal, quiengendre le robuste Moritz, puis le délicat Ernie. Ernie, garçon rêveur, vit dans l'imaginaire, sévèrement réprimé par Mutter Judith, peu soucieuse de voir son petit- fils échapper à la vie en se retranchant dans les livres, Thot comprise.

Contraint de jouer avec les jeunes Allemands dl'endroit, Ernie subit leur agression un jour qu'il doit représenter le peuple juif dans une réédition de la Passion dChrist.

Cette année-là, en 1933, Adolf Hitler accède au pouvoir et les nazis commencent à créer des sections danstout le pays.

Le piège commence à se refermer sur les juifs d'Allemagne. Le Juste de Stillenstadt Les tensions s'exacerbent entre les nazis et les juifs dont l'instinct de défense se réveille au contact de la barbarienaissante.

Les S.A.

traquent les fidèles à la synagogue o Ernie s'illustre en s'élançant pour défendre une vieillefemme.

Mardochée lui raconte la chronique prodigieuse des Lévy et les légendes des Lamed-waf.

Dès lors, l'enfantse me à pratiquer la compassion, bien qu'il lui semble peu conséquent d'endosser les souffrances du monde si Dieuseul en es le témoin et si son action demeure, à jamais, inefficace au regard des hommes.Ernie est premier en allemand.

Après l'incendie de la synagogue, son professeur, M.

Krémer, un vieil humanistel'invite chez lui avec Ilse, jeune Allemande qui se destine au chant.

Mais le laxisme de M.

Krémer, qui prétendprotéger les jeunes juifs, lui vaut son renvoi.

Le nouveau maître inculque la doctrine hitlérienne aux jeunes enfantset, entre tous les « invités juifs », désigne Ernie à la vindicte juvénile.

Cruellement poursuivi au cours d'unegalopade, le petit garçon connaît la haine, dans la confrontation au non-sens d'un monde qui l'exclut et le rejette àson néant.

Il veut mourir de toutes façons, tout est prévu, l'ordre du monde se met en place pour rendre possiblel'holocauste.

Ernie s'ouvre les veines et, pour faire bonne mesure, se pend dans les toilettes en sautant par lafenêtre.Mardochée se saisit du petit gisant, mort une première fois à ce monde sans grâce, dépourvu de toute charité.

Erniereparaît dans le monde après s'être alité pendant deux ans méconnaissable, grandi, affligé d'une élocution ralentiequi rappelle à Benjamin le jeune homme de Galicie.

Le début des exactions naziesLe 6 novembre 1938, un adolescent juif exécute le conseil-Ici Ernst von Rath et les nazis se mettent en chasse àStillenstadt.

Le 10 novembre de la même année, ils dévastent les maisons juives de la ville et, dès le lendemain, plusde dix mille juifs s'installent à Buchenwald.

Bien que l'opinion internationale s'émeuve en faveur des persécutés, illeur est difficile de trouver un havre de paix.

Cependant, les Lévy parviennent à émigrer en France.La guerre vient.

Engagé volontaire, Emie intègre les rangs de l'armée et combat les troupes allemandes.

En mai. »

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