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Annan, Kofi

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Annan, Kofi (1938- ), diplomate et homme politique ghanéen, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) de 1997 à 2006.

Successeur de Boutros Boutros Ghali, dont le mandat n’avait pas été renouvelé en raison de l’opposition des États-Unis, Kofi Annan est le premier secrétaire général à avoir effectué l’ensemble de sa carrière au sein des Nations unies. Réélu en juin 2001, il s’est vu décerner la même année le prix Nobel de la paix, conjointement à l’ONU.

2 UNE CARRIÈRE AU SEIN DE L’ONU

Né à Koumassi, Kofi Annan est le fils d’un ancien gouverneur de la province ashanti, alors partie intégrante de la colonie britannique de la Côte-de-l’Or. Boursier de la Fondation Ford, il commence ses études supérieures aux États-Unis, où il obtient un diplôme d’économie, les poursuit à l’Institut universitaire des hautes études internationales de Genève et les achève au Massachusetts Institute of Technology, à Cambridge.

Entré comme fonctionnaire international à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il occupe ensuite divers postes de direction au sein de l’Organisation des Nations unies, notamment dans les divisions du budget et des ressources humaines. Après avoir été nommé directeur de l’administration et du personnel du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), il accède au poste de sous-secrétaire général de l’ONU (1992-1993), puis de secrétaire général adjoint pour les opérations de maintien de la paix (1993-1996).

3 L’ACCESSION AU SECRÉTARIAT GÉNÉRAL

En 1996, la candidature de Boutros Boutros Ghali à sa réélection se heurte à l’opposition des Américains. La France souhaite, de son côté, l’élection d’un francophone originaire d’Afrique noire.

Le retrait de Boutros Boutros Ghali, sur les instances de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui craint que le poste ne revienne finalement à un ressortissant d’un autre continent, et l’assouplissement de la position française, permettent l’élection de Kofi Annan, le 17 décembre 1996. Dès janvier 1997, le nouveau secrétaire général se lance dans ce qui va constituer l’une des principales réussites de son mandat : la réforme de l’ONU, qui passe notamment par l’établissement d’alliances plus étroites avec la société civile. Il parvient ainsi à obtenir des États-Unis un début de règlement de l’arriéré de leur dette d’un 1,4 milliard de dollars qui entrave l’accomplissement par l’institution internationale de ses missions traditionnelles.

Confronté dès les premiers mois de 1997 à la question des réfugiés du Zaïre, il tente à plusieurs reprises de maintenir l’engagement de la communauté internationale en faveur du continent africain. La stature du nouveau secrétaire général s’affirme et se renforce à l’occasion de la crise qui oppose, de décembre 1997 à février 1998, l’Irak au Conseil de sécurité, et plus spécifiquement aux États-Unis, à propos de la mission de désarmement (Unscom) et des conditions de son exercice. Usant à la fois de diplomatie, grâce à ses capacités d’écoute et de compréhension, et de fermeté quant au maintien des principes, il réussit à désamorcer la crise et à signer un accord avec Saddam Hussein. L’usage dynamique qu’il fait de ses « bons offices « favorise l’apaisement des violences dans plusieurs autres conflits, notamment au Timor-Oriental et au Proche-Orient, et lui vaut la reconnaissance de la communauté internationale.

4 UNE RÉÉLECTION PAR ACCLAMATION

Alors que le mandat de Kofi Annan ne s’achève que le 31 décembre 2001, l’élection du secrétaire général de l’ONU est avancée de plusieurs mois en signe de reconnaissance pour l’excellence de son action. Le 25 juin 2001, il est reconduit dans ses fonctions à l’unanimité par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), et le 27 juin, il est réélu par acclamation par les 189 États membres de l'Assemblée pour un second mandat de cinq ans. Ses priorités pour l’avenir sont la réduction de la pauvreté, le respect de l’environnement, l’éducation des filles et l’amélioration des opérations de maintien de la paix. En outre, Kofi Annan entend poursuivre son combat dans la lutte contre le sida, qu’il a engagé dès la fin de son premier mandat et qu’il décrit comme une priorité personnelle.

5 LE « SORCIER GHANÉEN « LAURÉAT DU PRIX NOBEL DE LA PAIX

En octobre 2001, Kofi Annan se voit décerner le prix Nobel de la paix, conjointement à l'Organisation des Nations unies, « pour leur travail en faveur d'un monde mieux organisé et plus pacifique «. Cette distinction, qui récompense l’intégrité, le sens moral et la compétence du secrétaire général, apparaît, dans un contexte de guerre, comme un message de paix, salué par le monde entier, à l’exception d’associations du Rwanda et de Bosnie. Mais, s’il est en effet reproché à Kofi Annan de ne pas avoir réussi à empêcher le génocide rwandais et le massacre de Srebrenica, alors qu’il était en charge des opérations de maintien de la paix, c’est en assumant publiquement l’échec « honteux « de l’ONU dans les deux cas qu’il a en partie gagné l’autorité morale dont il jouit et dont bénéficie l’image des Nations unies auprès de l’opinion publique. Celles-ci sont cependant considérablement écornées dans les années qui suivent.

Dans un environnement international durablement marqué par les attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis, Kofi Annan condamne fermement le terrorisme tout en exhortant les puissances occidentales à ne pas utiliser la rhétorique de la « guerre contre le terrorisme « développée par l’administration de George W. Bush comme une justification pour violer les droits de l’homme et les libertés publiques. En septembre 2004, notamment, il déclare comme contrevenant à la Charte des Nations unies et « illégale « l’invasion de l’Irak menée par les États-Unis pour renverser le régime de Saddam Hussein. Ses relations avec l’administration américaine ne cessent de se détériorer et, critiquant sévèrement l’unilatéralisme américain, Kofi Annan fait sienne cette pensée de l’ancien président américain Harry Truman : « la responsabilité des grands États est de servir et non de dominer les peuples du monde «.

Au cours de son second mandat, il devient la cible des conservateurs américains, qui réclament sa démission après les révélations sur un scandale de corruption dans le cadre du programme humanitaire en Irak « Pétrole contre nourriture « (1996-2003). Confronté à la montée des critiques et aux conclusions d’une enquête indépendante l’accusant de mauvaise gestion et appelant à une vaste réforme de l’ONU, Kofi Annan s’emploie en 2005 à réformer le fonctionnement des institutions onusiennes. Lors de la soixantième assemblée générale de l’ONU, en septembre 2005, il ne parvient cependant pas à faire adopter la mesure-phare de son projet, l’extension du Conseil de sécurité de 15 à 24 membres. Kofi Annan, qui s’est considérablement mobilisé dans la crise du Darfour, obtient cependant que soient renforcées les obligations et les responsabilités de la communauté internationale dans la prévention des génocides et des nettoyages ethniques. Au terme de son mandat, alors que la communauté internationale semble incapable de surmonter ses divisions, il met surtout l’accent sur la nécessité de régler le conflit israélo-palestinien, sur la défense des droits de l’homme, sur la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, sur l’accompagnement de la mondialisation et la protection de l’environnement.

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