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Antigone D'Anouilh

Publié le 22/02/2012

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antigone
C'est finalement en 1942, alors que la France connaît les heures les plus noires de l'Occupation, qu'Anouilh reprend, en l'actualisant, une pièce que Sophocle avait écrite quelque vingt-cinq siècles plus tôt : Antigone. La première représentation aura lieu en 1944. Autant l'action suit fidèlement la tragédie de Sophocle, autant les sentiments et les mobiles des personnages sont sensiblement différents. Pour accentuer les contrastes, Anouilh choisit des costumes du XXe siècle : Créon porte l'habit ; les gardes des gabardines. La tragédie est une pièce où il n'y a pas de hasard, où tout découle d'un événement et où rien ne pourra être fait pour sauver ceux qui doivent mourir. Voilà pourquoi, d'emblée, le prologue nous annonce la mort prochaine d'Antigone, ainsi que celle d'Hémon : les jeux sont faits. Anouilh montre qu'on ne peut lutter contre la tragédie : "C'est le propre de la tragédie, c'est sûr, c'est reposant..." ?
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« Bravant cette interdiction, la petite Antigone va, dès le matin, jeter de la terre sur le cadavre de son frère.

Deretour chez elle, elle rassure sa sœur Ismène et s'assure de l'amour de son fiancé, Hémon, fils de Créon.

Mais, dansla journée, Antigone retourne mettre de la terre sur le cadavre de Polynice, se fait prendre par les gardes et traînerjusqu'à son oncle le roi.

Créon, par amour pour sa nièce, fiancée de son fils, tente tout pour l'amener à sesoumettre.

Mais Antigone tient tête, refuse, et Créon se résigne à la faire exécuter, entraînant par là même lesuicide de son fils Hémon, ainsi que celui de sa femme Eurydice.

"Sans la petite Antigone, vous auriez tous été bientranquilles." Résumé Tous les personnages sont en scène.

Le Prologue s'avance et les présente un à un.

Antigone, sérieuse, est toute àson destin.

La belle et riante Ismène parle avec Hémon, le fiancé d'Antigone.

Créon, le vieux roi fatigué, méditeauprès de son page sur la tâche difficile de mener les hommes.

Sa femme Euridyce, tricote.

Elle tricoterainlassablement, jusqu'à ce que son heure vienne de mourir.

Restent à présenter la nourrice, le messager et les troisgardes, absorbés par leur partie de cartes.

Les onze personnages se retirent avec le Prologue.Thèbes est sauvée, la guerre civile est avortée.

Polynice, le traître, le voyou, a levé les armes contre le royaume deson père et Etéocle, le prince loyal, a défendu la ville vaillamment, en héros.

Les deux ennemis se sont entre-tuéset gisent, enlacés dans la mort.Afin de rétablir l'ordre, le roi Créon, oncle des jeunes princes, ordonne des funérailles grandioses et élève unesépulture de marbre à Etéocle, le héros terrassé.

Mais il jette en pâture aux vautours le cadavre de Polynice.

«Quiconque tentera de l'ensevelir sera condamné à mort », tel est l'ordre implacable du roi.A l'aube, Antigone la noiraude se glisse hors du palais et parvient, à l'aide d'une pelle d'enfant, à recouvrirpartiellement le corps de son frère.

Elle rentre à pas feutrés et croise sa bonne nourrice à qui elle tient un discoursétrange : elle lui demande de faire tuer sa chienne si, un jour, elle n'était plus là pour lui parler.

Sa soeur Ismène, aucourant du terrible projet, a bien tenté de la raisonner; elle ignore qu'Antigone, n'écoutant que sa voix intérieure, adéjà bravé l'ordre du roi, et se propose même de retourner sur les lieux interdits pour terminer sa tâche.

Il lui reste àformuler les paroles les plus douloureuses à l'égard de son fiancé.

Hémon, qui a promis de se retirer sans un mot dèsqu'elle aurait fini de parler, entend avec stupeur que « jamais, jamais, elle ne pourra l'épouser ».Créon apprend, de la bouche d'un garde veule et médiocre, que quelqu'un est allé sur la fosse.

Peu de temps après,Antigone, qui y est retournée en plein jour, entre, escortée.

Créon, stupéfait, tente dans un premier tempsd'étouffer l'affaire.

Mais Antigone ne l'entend pas de cette oreille; Persuadée d'accomplir son devoir, elle avouequ'elle recommencera.

Tentant un autre type d'argument, Créon essaye de ( aimer l'orgueilleuse en lui disant queces rites sont absurdes, qu'ils ne signifient rien.

Mais, au-delà de ces gestes symboliques, c'est pour elle-même quela petite fille a décidé de mourir, au nom de sa propre liberté.

Créon lui explique alors les rouages du gouvernement :l'acte de laisser pourrir un cadavre au soleil lui répugne, mais il faut un héros et un coupable, à la face de tous, pourque l'ordre soit rétabli.

Il va même plus loin et révèle à la jeune fille une vérité bien laide : les corps des deux frères— aussi traîtres l'un que l'autre —étaient méconnaissables.

Le moins abîmé a été choisi pour recevoir les honneurs.A une Antigone enfin ébranlée, Créon dépeint son avenir : une vie tranquille, au côté d'Hémon, en un mot, lebonheur...

Mais Antigone ne veut pas de ce bonheur égoïste et mensonger, fait d'habitudes, de compromis etd'usures.

Elle hurle, comme une furie; insulté, à bout de nerfs, Créon, vaincu, appelle ses gardes.

Le sort en est jeté: Antigone a cherché la mort, elle l'aura.Le messager vient annoncer qu'Antigone s'est pendue dans sa tombe.

Hémon, après avoir craché au visage de sonpère, s'est tué de son épée.

Eurydice s'est suicidée en apprenant la mort de son fils.

Le vieux roi resté seuls'apprête à reprendre le lourd travail.

Seule retentit dans le silence d'une Thèbes apaisée la voix à jamais limpided'Antigone. Pistes de lecture Pièces noires, roses, grinçantes...

: quelques jalons Dès sa plus tendre enfance, Jean Anouilh est sensibilisé à la scène et au phénomène du spectacle.

Il rêve de vivredans une troupe et écrit, vers 12 ans, ses premiers essais dramatiques en vers.En 1928, deux rencontres orientent sa carrière : Giraudoux, dont la représentation de Siegfried le fascine, etCocteau.Après un bref détour par la Faculté de Droit, il est introduit dans les milieux de théâtre qu'il ne quittera plus.

En1932, il met en scène L'Hermine où apparaît déjà le thème de la jeune fille révoltée.

Ses premiers succès, bien quemodestes, lui permettent de vivre de ses droits d'auteur et d'approfondir, sur le terrain, ses recherches de mise enscène.En 1942, Anouilh regroupe sous des termes génériques ses différentes pièces.

Les Pièces noires comprennent quatrepièces dont L'Hermine, tandis qu'un second groupe — les Pièces roses -- contient notamment Le Bal des Voleurs.

Lamême année, Anouilh écrit Eurydice et Antigone.

Cette dernière oeuvre connaît un triomphe.Après la libération, le registre d'Anouilh se modifie.

Les Pièces grinçantes sont dominées par un accent cruel etféroce.

Sa technique théâtrale s'affine.

Il insère dans ses pièces des anachronismes, des mises en abyme (théâtredans le théâtre).En 1953, L'Alouette renouvelle le triomphe remporté par Antigone.

Anouilh y explore les multiples possibilités del'adaptation historique en mettant en scène Jeanne d'Arc.

En 1959, Beckett ou l'Honneur de Dieu rencontre le mêmeenthousiasme.Anouilh ne se contente pas de monter ses propres pièces, il met également en scène les grands classiques : Molière,. »

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