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APOLOGIE DE SOCRATE (21a – 24d) - commentaire

Publié le 03/12/2011

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socrate

[…] Dans le dialogue Apologie de Socrate, Platon revient sur la mort de son maître et nous décrit un homme étrange, qui défie le tribunal devant lequel il a été convoqué pour « avoir introduit de nouveaux dieux « et pour « avoir corrompu la jeunesse «. Socrate lui-même a bien conscience que sa défense (apologia) peut paraître comme une provocation. Il va en être ainsi lorsque, s'adossant à l'Oracle de Delphes, Socrate va indiquer à ses juges de quoi est faite sa sagesse.

ð  ORIGINES DE L’ACCUSATION DE SOCRATE

 

I)             L'oracle sur Socrate et comment Socrate l'analyse

 

Chéréphon, l'ami d'enfance de Socrate, interroge l'oracle de Delphes sur Socrate. La Pythie, lui répondit qu'il n'y avait pas d'homme plus sage, plus libre, plus juste, plus sensé que Socrate. Celui-ci va alors s'interroger sur la réponse de l'oracle. 

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« Après avoir ainsi examiné les hommes politiques, Socrate interroge les poètes qui, eux, disent des choses admirables, mais seulement lorsqu'ils sont "inspirés", c'est-à - dire en quelque sorte hors de leur bon sens.

Ces poètes, d'ailleurs, explique Socrate, s'avèrent incapables d'expliquer comment ils composent et écrivent de si b elles choses (22b -c).

Descendant encore dans l'échelle sociale, Socrate examine ensuite les artisans (22d - z ) : eux, reconnaît -il, savent des choses que Socrate ignorait ; mais ils succombent au même vice que les politiques et les poètes : dans leur orgueil, ils s'imaginent savoir mieux que personne comment gouverner les humains.

(Certaines choses ne changent pas, remarquons -le : il suffit d'entrer dans un café pour entendre le premier venu dire : "Moi, si j'étais le gouvernement...") II) La vie de So crate entendue comme mission divine Tous les Athéniens y passent ; et comment s'étonner qu'une attitude en apparence aussi arrogante, aussi dérangeante, aussi subversive, attire à Socrate de nombreux ennemis ? Socrate n'est pourtant pas aveugle : il s'es t bien aperçu du danger qu'il courait à poursuivre dans cette voie : "je sentais bien quelles haines j'assemblais sur moi; j'en étais affligé, effrayé même" explique -t -il (21e).

Telle serait donc la cause des calomnies anciennes, des accusations nouvelles et de la condamnation finale : à se mettre à dos tous les Athéniens, à montrer la vacuité de leur savoir, à s'y employer devant des jeunes gens que cette impertinence divertit beaucoup (et qu'ils s'empressent d'imiter, 23c), Socrate a fini par passer aux yeux des Athéniens pour un corrupteur de la jeunesse qui subvertit l'ordre établi, et notamment le respect dû aux aînés.

Pourtant, argumentera- t-on, rien n'obligeait Socrate à persister dans cette conduite ? Pourquoi, alors qu'il voyait bien tous les inconvénients qui découlaient de ces entretiens ironiques, Socrate a -t -il continué ? Parce que, répond -il de manière catégoriq ue, en tant qu'outil du Dieu (23b), il lui était impossible de se soustraire à cette mission ni d'y mettre un terme (21e).

Aussi Socrate affirme- t-il bien haut qu'il poursuivra dans la même conduite, quoi qu'il advienne (cette résolution est répétée à troi s reprises : 29d, 30a, 38a), et même sous peine de mort (29a).

Socrate va jusqu'à dire, dans une profession de foi formelle et particulièrement résolue, que, même si on lui laissait la vie sauve en échange de son silence, il refuserait le marché avec hau teur et continuerait à philosopher (29c -30a).. »

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