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J'appelle classique ce qui est sain, romantique ce qui est malade. Goethe, Conversations avec Eckermann. Commentez cette citation.

Publié le 20/03/2020

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goethe

« J'appelle classique ce qui est sain, et romantique ce qui  est  malade.  Ainsi  les Nibelungen  sont   classiques comme l'est Homère: tous deux sont sains et forts. Si la plupart des oeuvres modernes  sont romantiques, ce n'est  pas  parce  qu'elles  sont  modernes,  mais  parce qu'elles sont  faibles, infirmes et malades; et si ce qui est  antique est classique,  ce n'est  pas parce que  c'est ancien,  mais parce que c'est  robuste, frais, joyeux et sain. En distinguant, selon ces  caractères, le classique et le romantique, nous saurons à quoi nous en tenir.»

goethe

« l 18 .• Classicisme et romantisme / 99 démoniques.

Pour l'instant, restons-en à l'opposition étudiée entre sain et malade recouvrant l'opposition entre classique et romantique.

Elle permet une première approche, un peu approximative, de deux mouvements littéraires étudiés, mais ~lle nous éclaire plus encore sur la personnalité de Goethe lui-même.

► Le conflit entre le sain et le malade, entre les forces de vie et les forces de mort, entre Eros (instinct de vie) et Thanatos (instinct de mort), pour parler comme Freud, Goethe l'a d'abord éprouvé en lui-même.

La crise sentimentale qui aboutit à Werther (1774) lui a fait percevoir les forces de destruction qui étaient en lui.

Son héros se suicide, comme le feront un certain nombre de lecteurs, et comme l'avait fait, au moment de la rédac­ tion, un confrère de Goethe en littérature.

Mais lui, l'auteur, a survécu, ayant réussi à ne· pas se.

laisser emporter par les puissances démoniques.

Goethe deviendra par la suite, durant son installation à Weimar, un modèle du triomphe de la force de caractère sur les puissances dissolvantes de la passion.

Le voyage en Italie (1786-1788) ne fera qu'accentuer cet engage­ ment en faveur de ce qui est« sain» ou, toujours pour parler comme Goethe, «grec».

Pourtant Werther, et toutes les forces qui s'y rattachent, ne sont jamais morts en lui.

Ces forces refoulées sont toujours prêtes à affleu­ rer au point que Goethe répugnera· toujours à relire Werther.

Il ne le relira qu'une seule fois dans la soixan­ taine d'années qui suit sa publication.

La façon dont il expliquait cette réticence à Eckermann en 1824 montre bien qu'il situait cette œuvre du côté de la maladie: « Ce sont de vraies fusées incendiaires -ce livre m'est pé11i­ ble et je crains d'éprouver à nouveau l'état pathologique où il a pris naissance.

>> Le calme olympien du sage de Weimar- calme d'ailleurs tout relatif- n'a jamais été celui d'un volcan éteint.

Goethe comme Flaubert était un« romantique dompté>>.

On peut même se demander. »

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