Devoir de Philosophie

L'APPORT DE LA RENAISSANCE

Publié le 27/06/2012

Extrait du document

La Renaissance apporte à la France tout d'abord le culte de l'Antiquité; parfois connue directement, elle l'est souvent par l'intermédiaire de traductions, surtout d'oeuvres historiques, oratoires, morales, scientifiques ou poétiques, ou à travers les commentaires ou les triages déjà effectués par quelque humaniste, Érasme ou Ramus, Ravisius Textor ou Coelius Rhodiginus. Les emprunts à l'étranger se bornent, pour le nord, à des auteurs écrivant en latin, Érasme, Th. Morus, Buchanan; pour le midi, à quelques rares Espagnols; par contre, l'influence des oeuvres italiennes, en vers et en prose est prépondérante.

« 104 HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE et sociales surtout, et par suite du mauvais goût, de l'effort même vers la noblesse.

L'histoire n'existe pas encore comme genre littéraire : on hésite toujours entre une érudition sans art et une beauté de forme dépourvue de solidité.

La tragédie réussit mal; elle incline vers la tragi-comédie, et ne s'imposera comme genre littéraire qu'avec Mairet et Corneille.

La comédie substitue le thème de l'amour de deux jeunes gens contrarié par les parents, à celui des infortunes conjugales.

Le principe de l'imitation règne sur toute la création littéraire; la Renaissance le transmettra au classicisme pour plus de deux cents ans.

On se borne d'abord à des pastiches ou des centons, puis on s'inspire d'un texte qu'on s'est assimilé, en revivant les sentiments décrits et en créant une expression personnelle pour les traduire.

Une nouvelle conception de la beauté littéraire se fait jour; elle ne consiste plus dans l'application de règles minutieuses, mais dans l'expression de la vérité humaine; l'art doit charmer; il doit aussi instruire.

Le sentiment de la nature s'étoffe et s'attache à des objets variés.

Les poètes sentent que la mélancolie est une des matières les plus poétiques; ils devinent que le problème de la destinée fait partie de leur domaine; ils enrichis­ sent les thèmes traditionnels, mort ou amour, en les mêlant; la sensualité entre dans la poésie lyrique.

Le sens du rythme se développe; les coupes sont mieux adaptées aux sujets.

La mythologie, qui deviendra une algèbre commode, est encore une réalité vivante.

Malheureusement, ces précieuses inventions ou décou­ vertes, il était tentant pour les médiocres de les utiliser comme des procédés.

L'imitation peut remplacer l'émo­ tion personnelle; la mythologie masque la nature; les genres trop bien définis risquent d'entraver l'imagina­ tion du poète; les genres importés introduisent avec eux une vie abstraite qui n'est d'aucun temps ni d'aucun lieu: c'est ce qui se produit pour la tragédie; les genres perdent les profondes racines qui les attachaient à un terroir, à une race, à une époque.

Enfin la littérature de­ vient aristocratique, et restera telle pendant deux siècles au moins: on n'écrit que pour les lettrés ou les mondains.

On aura trouvé dans ce bilan les éléments initiaux du classicisme, de ses qualités comme de ses défauts; mais aussi des traits particuliers à la Renaissance et que le xvue siècle laissera de côté.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles