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Apprend-on à être libre?

Publié le 24/01/2005

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L'illusion toujours possible de la liberté: seule la libération, comme apprentissage de la liberté, est envisageable. A. Déterminisme et illusion du libre arbitre. Il s'agit ici de remettre en question la certitude psychologique de la liberté en mettant en évidence les déterminismes plus ou moins conscients qui agissent sur la volonté. C'est ainsi que, pour Spinoza(Éthique), les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres: la liberté du libre arbitre est une croyance qui provient de l'ignorance des causes par lesquelles nous sommes déterminés dans nos actes. Autrement dit, la conscience de la liberté peut apparaître comme une donnée illusoire: ce qui est donné, de façon non explicite, c'est l'ensemble des déterminismes qui pèsent sur l'existence humaine. B. La connaissance du déterminisme comme condition de possibilité de conquête de la liberté. La remise en cause de cette certitude psychologique ne signifie par pour autant qu'il faille abandonner l'idée de liberté. Au contraire, on peut comprendre la mise en évidence du déterminisme subi par l'homme comme un travail préalable nécessaire à sa libération.

« Il s'agit ici de remettre en question la certitude psychologique de la liberté en mettant en évidence lesdéterminismes plus ou moins conscients qui agissent sur la volonté.

C'est ainsi que, pour Spinoza(Éthique), les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres: la liberté du libre arbitre est une croyance quiprovient de l'ignorance des causes par lesquelles nous sommes déterminés dans nos actes.

Autrement dit, laconscience de la liberté peut apparaître comme une donnée illusoire: ce qui est donné, de façon non explicite, c'estl'ensemble des déterminismes qui pèsent sur l'existence humaine. Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volontéperdue.

Plus nous connaissons, plus notre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissanceau point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autantmieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors quetel autre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessitéde sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Ausens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être etexister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libredécret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pasun empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et depassions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservationque pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, par l'existence decauses extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notreculture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairementdéterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tousles hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, etignorants des causes qui les déterminent." B.

La connaissance du déterminisme comme condition de possibilité de conquête de la liberté. La remise en cause de cette certitude psychologique ne signifie par pour autant qu'il faille abandonner l'idée deliberté.

Au contraire, on peut comprendre la mise en évidence du déterminisme subi par l'homme comme un travailpréalable nécessaire à sa libération.

Autrement dit, on peut comprendre la sociologie et les sciences humaines engénéral comme un effort critique afin d'assurer à l'homme une liberté qui soit autre chose qu'une illusion.

C'est direque la liberté apparaît ici comme la fin d'une conquête.

Cette conquête réside dans le processus de libération, etimplique une lutte de la raison pour reprendre le terrain conquis par les préjugés, l'ignorance et l'idéologie. 3.

La liberté est à la fois donnée et ordonnée. A.

La liberté comme donnée déduite du fait de la raison. Si l'on veut assurer la possibilité de cette conquête, il importe de prouver la possibilité même d'une liberté quiéchappe au déterminisme.

Autrement dit, la question est de savoir si l'on peut dépasser la simple preuvepsychologique de la liberté pour véritablement fonder sa certitude.

On peut répondre par l'affirmative à cettequestion en mettant en évidence, avec Kant (Critique de la raison pratique), la certitude de la libertétranscendantale.

La conscience de la loi morale, comme fait de la raison même, implique en effet cette libertétranscendantale.

En d'autres termes, la liberté est une donnée certaine de la nature humaine que l'on peut prouverindirectement à partir de la conscience morale: si la raison dit «tu dois», elle dit nécessairement en même temps «tupeux». B.

L'autonomie comme conquête. Cette certitude de la liberté apparaît parallèlement comme une exigence: en effet, la liberté transcendantale estfine donnée qui ne se donne qu'à travers l'impératif du devoir.

C'est pourquoi la liberté est toujours une conquête:elle est «ordonnée» par la raison comme «autonomie», c'est-à-dire comme capacité à agir uniquement en fonctionde l'impératif catégorique.

Et si la possibilité de cette autonomie est certaine, dans les faits, sa réalisation est uneconquête jamais assurée.

La liberté comme autonomie est une conquête de l'homme sur lui-même, afin qu'il semontre à la hauteur de l'exigence qu'il porte en lui-même. Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législationrationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient le forcer àfaire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous ladépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Êtrelibre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

Lavolonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie :"L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toutepropriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes denotre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir.". »

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