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Apprendre "par sa propre raison" , est ce apprendre sans l'aide des autres ?

Publié le 07/08/2005

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mais à penser. Il ne doit pas porter l'élève mais le guider, si l'on veut qu'à l'avenir il soit capable de marcher de lui-même. » Kant, Propos de pédagogie. Ainsi, en élargissant le contenu du mot on observe qu'il peut tout aussi bien désigner un travail qui a été fait par un autre. Apprendre uniquement dans les livres, c'est faire appel au savoir de ceux qui les ont écrits et c'est donc apprendre avec l'aide des autres. Dans tous les cas l'apprentissage suppose l'autre.   Deuxième partie : L'autre comme médiateur vers le savoir La raison ne travaille qu'à la mesure d'un besoin qui s'inscrit dans un rapport de société, c'est elle qui fait la demande de ce savoir, de ces connaissances, ainsi c'est elle l'Autre. Pascal : « Curiosité n'est que vanité. Le plus souvent on ne veut savoir que pour en parler aux autres. » Le savoir est donc bien une demande collective et ancrée dans une société, puisque apprendre n'est qu'une petite partie de la tâche, le reste est de le communiquer aux autres.

La raison d’un individu peut-elle être à elle-même son produit ? Il n’est aucune expérience humaine qui ne commence par un apprentissage et spécialement un apprentissage par l’intermédiaire des autres. Le nourrisson regarde et imite, écoute et répète et c’est ainsi qu’il acquiert la locomotion et la parole. Ceci est une métaphore de toute autre modalité d’acquisition.

« Discussion : La raison d'un individu peut-elle être à elle-même son produit ? Il n'est aucune expérience humaine qui ne commence par unapprentissage et spécialement un apprentissage par l'interm édiaire des autres.

Le nourrisson regarde et imite, écoute et répète et c'estainsi qu'il acquiert la locomotion et la parole.

Ceci est une métaphore de toute autre modalité d'acquisition. Suggestion de plan : Première partie : L'illusion d'un savoir solitaire La question du solipsisme de l'apprentissage ne peut pas être pertinente dans la mesure où tout apprentissage suppose un médium, quece soit un livre, un disque, un objet.

Dès lors on n'est plus seul, le travail se fait donc avec l'aide d'un médiateur.

Car on ne peutrestreindre le terme « autres » à sa signification la plus élémentaire, c'est-à-dire un maître, ou encore un parent. « Le professeur ne doit pas apprendre des pensées [...] mais à penser.

Il ne doit pas porter l'élève mais le guider, si l'on veut qu'àl'avenir il soit capable de marcher de lui-même.

» Kant, Propos de pédagogie . Ainsi, en élargissant le contenu du mot on observe qu'il peut tout aussi bien désigner un travail qui a été fait par un autre.

Apprendreuniquement dans les livres, c'est faire appel au savoir de ceux qui les ont écrits et c'est donc apprendre avec l'aide des autres.

Dans tousles cas l'apprentissage suppose l'autre. Deuxième partie : L'autre comme médiateur vers le savoir La raison ne travaille qu'à la mesure d'un besoin qui s'inscrit dans un rapport de société, c'est elle qui fait la demande de ce savoir, de cesconnaissances, ainsi c'est elle l'Autre.

Pascal : « Curiosité n'est que vanité.

Le plus souvent on ne veut savoir que pour en parler auxautres.

» Le savoir est donc bien une demande collective et ancrée dans une société, puisque apprendre n'est qu'une petite partie de latâche, le reste est de le communiquer aux autres.

Car comment posséder un savoir sans le mettre en application, sans le confronter àcelui des autres ? Ainsi tout apprentissage aussi solitaire qu'il soit a recours à l'Autre. « Le biologique ignore le culturel.

De tout ce que l'homme a appris, éprouvé, ressenti au long des siècles, rien ne s'est déposé dans sonorganisme...

Chaque génération doit refaire tout l'apprentissage...

Là gît la grande différence des civilisations humaines avec lescivilisations animales.

De jeunes fourmis isolées de la fourmilière refont d'emblée une fourmilière parfaite.

Mais de jeunes humainsséparés de l'humanité ne pourraient reprendre qu'à la base l'édification de la cité humaine.

La civilisation fourmi est inscrite dans lesréflexes de l'insecte...

La civilisation de l'homme est dans les bibliothèques, dans les musées et dans les codes; elle exprime leschromosomes humains, elle ne s'y imprime pas.

» Jean Rostand, Pensées d'un biologiste . Les Grecs disaient que « tout savoir suppose un maître de savoir ».

Le travail de ce maître était d'amener le disciple à opérer la diatagué (le parcours entier du cercle du savoir).

Le savoir était donc associé à l'image d'un cercle que l'élève devait parcourir, mais cetapprentissage ne pouvait se faire sans l'aide d'un médiateur.

Il fallait qu'il y ait un intermédiaire entre la pensée et l'objet de la pensée. Troisième partie : Intérêt philosophique d'une raison solitaire Une fois acquise cette conviction que le savoir n'est aucun cas le produit d'une autonomie, on peut en revanche mettre l'accent sur le faitque penser par soi-même peut comporter d'intéressantes qualités philosophiques.

Le « soi-même » doit être en cette mesure expliqué.Cet isolement est le résultat de la pensée elle-même. L'isolement est nécessaire dans un premier temps parce qu'il permet de prendre une certaine distance avec les convenances.

Touteinterrogation engendre une dissociation avec le semblable. Toute pensée est rupture. Ainsi dans toute démarche de réflexion il y a nécessité à se détacher des autres, à prendre du recul par rapport à une opinion universelle.D'une certaine manière penser par soi-même c'est remettre en question et questionner c'est douter.

Dans la mesure où on se met àdouter de ce que dit autrui, il y effectivement un décalage, un écart qui se creuse et qui peut créer une certaine solitude, une mise àl'écart.

Pour rejoindre Mallarmé, il serait intéressant de souligner que toute réflexion indépendante de la volonté générale est un risque àprendre.

Un risque à prendre dans la mesure où cet acte peut être condamné par le reste de la société tout comme être approuvé.

« Lasolitude offre à l'homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d'être avec soi-même, et le second de n'être pasavec les autres.

» Aphorismes sur la sagesse dans la vie , Schopenhauer. Conclusion : La relation à l'autre passe par deux stades distincts : d'une part, tout travail réflexif est supporté par le travail qui l'a précédé, on est doncconstamment inscrit dans une filiation ; d'autre part, il y a un bénéfice intellectuel à faire acte d'indépendance puisque c'est par cetteradicalité qu'on parvient à manifester une pensée nouvelle, qui sera à son tour le substrat de l'apprentissage par autrui.. »

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