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Argumentation directe ou indirecte ?

Publié le 17/01/2011

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            Pour convaincre, est-il préférable d’illuster son point de vue à travers un récit fictif ou de présenter dircetement ses arguments ?

 

Introduction

 

Un argumentation a pour but de convaincre, c'est-à-dire d’amener le destinataire à adhérer à un point de vue en jouant sur la logique, la rigueur et le rationnel. On peut aussi faire appel aux sentiments, au plaisir et à l’émotionnel, pour le persuader. De plus, le récit fictif utilise l’argumentation indirecte alors que pour présenter directement ses arguments, on utilise une argumentation directe, tel l’éssai aussi peut-on se demander si, pour amener le destinataire à adhérer à son point de vue, il est plus efficase d’employer une argumentation directe ou une argumentation indirecte.

            Pour apporte une réponse à cette question, il faut comparer les avantages et les inconvénients des deux types d’argumentations.

 

Plan :

A-   Argumentation directe

I-              Elements positifs

-       La diversité du genre : essais, tribune, préfaces …

-       Les structures logiques

-       L’ouverture à l’écahnge, au débat

-       Les intentions polémiques

II- Eléments négatifs ou limites

-       Ce genre est  trop brutal, trop direct.

-       Il est difficile d’accés, abstrait et autére.

B-   Argumentation indirecte

I-      Eléments positifs

-       Le plaisir est essentiel : la qualité de la narration, l’imagination.

-       La fantaisie

-       Un genre concret et accessible

-       Amener le lecteur à tirer ses propres conclusions

-       Eviter la censure

II- Eléments négatifs ou limites

-       Simplification des problémes

-       Des moralités trop conventionnelles

 

            Dans l’argumentation directe ou explicite, le discours est en principe pris en charge par l’auteur ; on peut parler d’essai au sens large. Montaigne a donné naissance à ce genre, en écrivant une œuvre qui a pour titre Essais, où il met en avant une réflexion en constante évolution.

                        L’essai s’est largement, car les intellectuels lui confèrent de nombreux atouts.

            Touts d’abord, la forme de l’essai est très libre, et les auteurs y recourent souvent. Les hommes politiques, les journalistes parlent de leurs expériences ou font part de leurs jugements dans des articles, des traités, des livres, des mémoires, des études, des lettres ouvertes, des pamphlets …L’essai n’a pas de définition formelle : aucune régle de discours, d’énonciation et de longueur de texte n’est imposée. Par exemple, dans Pensée d’un biologiste, Jean Rostand, nous fait part de ses réflexions sur les relations entre l’homme et le monde dans lequel celui-ci évolue.

            Ensuite, ce genre se caractérise par ses structures logiques. Les arguments sont clairement énoncés. Les thèses défendues et les thèses adverses sont bien identifiables. Les auteurs mettent ainsi leurs pensées à l’épreuve, pour en vérifier la validité. Les traités, en particulier, sont très rigoureux. Cette clarté met en valeur les arguments et c’est pourquoi cette forme de texte est très utilisée pour rédiger des livres dédiés à enseignement.

            De plus, l’essai est une œuvre où se rencontrent des points de vu différents, notamment celui de son auteur et des auteurs adverses. C’est comme si l’auteur était en discussion avec tous ses lecteurs. Ceux-ci peuvent confronter leurs réflexions é celles de l’auteur. L’essai prend en compte la pensée du lecteur et se caractérise aussi par la recherche d’éléments de réflexion. C’est une ouverture à l’échange et au débat. Michel Tournier, auteur Des clés et des serrures, pousse le lecteur à s’interroger sur sa place dans la nature et les "forces élémentaires" qui le dominent.

            Enfin, l’auteur d’un essai peut aussi avoir des intentions polémiques. Dans ce cas, exceptionnellement, l’essai ne vise plus seulement à convaincre mais aussi à persuader c’est-à-dire à utiliser les émotions du destinataire. Alors il choisit d’écrire un pamphlet, un ouvrage généralement bref, qui attaque violemment un système, une institution ou des personnes. Il s’agit souvent de s’indigner devant une situation que les autres ignorent. L’argumentation peut même se transformer en violence verbale. Ou alors, l’auteur peut choisir d’écrire une lettre ouverte, sorte de correspondance publique, qui est une forme commode pour exposer ses idées. Pour dénoncer les pratiques qui ont conduit le général Dreyfus à êtres condamné pour trahison, Zola fait oublier dans le journal « l’Aurore » en 1898, une lettre ouverte intitulée  J’accuse et qui est adressée au Président de la République.

                       Malgré ses nombreux points positifs, l’essai a ses limites et ses limites.

            D’abord, il peut être trop brutal et trop direct. Les arguments présentés sans détours peuvent blesser ou confronter trop violament le lecteur avec la réalité. Alors la lecture ne procure plus de plaisir mais au contraire elle peut provoquer un sentiment de malaise. L’argumentation directe exclut trop le plaisant et l’émotionnel des textes

            Ensuite, l’essai est souvent difficile d’accès pour certains lecteurs et en particulier pour les jeunes. Les problèmes politiques, philosophiques, sociaux ou autres y sont abordés avec un vocabulaire spécifique ou trop intellectuel. Ainsi, certains essais touchent une part très restreinte de la communauté des lecteurs. Parfois, même pour les habitués du genre, un texte ou un effet de style peut rester abstrait Les essais reflètent une image austère et ennuyeuse de la littérature. Dans Le pouvoir des fables de Jean de la Fontaine, un orateur tente en vain de discourir avec le peuple athénien d’un sujet important à l’aide d’une violente argumentation directe. Mais voyant que personne ne l’écoute, il commence à conter une fable, le public lui accorde alors toute son attention.Cela nous améne à penser, q’uune fable est parfois préférable à un discours sérieux ;

                       En conclusion, L’argumentation directe caractérisée par sa diversité, sa grande clarté et son pouvoir à faire réfléchir, permet à l’auteur de donner facilement son point de vue mais elle est malheureusement abstraite pour certains esprits, et trop brutale pour d’autres. D’où peut être l’interet d’écrire un récit fictif.

 

 

            Dans l’argumentation indirecte ou implicite, le discours est plutôt délégué à un narrateur et à des personnages, on aura alors à faire au récit et à la fiction, au genre général de l’apologue. Ce récit court existe depuis l’Antiquité. Il illustre des comportements qui sont des modèles à imiter ou des contre-modèles à éviter, et enseigne une morale au lecteur.

                       Pour commencer, l’apologue est un genre de récit très vieux car depuis longtemps les intellectuels s’en servent pour faire passer leurs points de vue.

            Tout d’abords, l’apologue se soucie énormément de l’intérêt que lui porte le lecteur. L’auteur utilise son imagination et son talent pour apporter du plaisir au destinataire. La qualité de la narration est aussi un critère de qualité. L’œuvre fait découvrir au lecteur des mondes très différents et peut susciter le rire en employant le ridicule ou l’absurde. En plus de convaincre, le récit fictif a aussi pour but de donner du plaisir au lecteur, pour cela il peut se servir des sentiments. Donc contrairement à l’essai, l’apologue persuade plus souvent qu’il ne convainc.

Ensuite dans ceratins récits de fiction, les fées, les dragons, les princes et les princesses se mêlent aux rois, aux sorcières, et à d’autres monstres. Ils évoluent dans des mondes extraordinaires. Par exemples, Charles Perrault dans Les fées, utilise le mythe des fées et de la magie pour illustrer deux moralités. De même, Jeans de la Fontaine se sert d’animaux qu’il personnifie pour faire ressortir une caractéristique humaine. C’est pourquoi le destinataire peut s’identifier à ces animaux.

            De plus, le récit fictif illustre les arguments de l’auteur par une situation concrète, ce qui rend l’argumentation plus claire pour le lecteur. Il est destiné à éclairer les nombreux lecteurs qui auraient été décourager par les essais ou les traités. Voltaire écrivait dans une lettre : « Il faut être très court, un peu salé, sans quoi les ministres et madame de Pompadour, les commis et les femmes de chambre, font des paillotes du livre ». L’apologue a donc l’avantage d’être accessible à une énorme partie de la population et même aux jeunes enfants qui sont très réceptifs aux contes.

            En outre, ce type de récit cherche toujours à faire réfléchir le lecteur sur des vérités générales ou des problèmes d’actualité souvent contreversés, comme la religion par exemple. Le narrateur devient un guide pour le lecteur en lui indiquant clairement les morales ou les leçons qu’il faut tirer de l’histoire. Il peut également montrer les actes ou les comportements qui sont condamnables. Le lecteur est ainsi accompagné et amené à se questionner tout au long du récit. De plus, la fable annonce souvent une moralité en une phrase. Ainsi, certaines morales de la Fontaine sont devenues célèbres. C’est le cas de « le travail est un trésor », une morale tirée du Laboureur et ses enfants.

Enfin, dans l’apologue, l’auteur fait passer son point de vue par le biais de ses personnages ou de son narrateur et ainsi il se décharge de tous les mécontentements que leurs idées peuvent provoquer. Dans certaines époques ou certains lieux, des écrivains ainsi cachés derrière leurs créations ont pu critiquer à leur guise tout en évitant la censure. Voltaire utilisera Candide pour dénoncer de nombreuses choses, comme par exemple la cruauté de al geurre. De même dans Les grenouilles qui demandent un roi, Jean de la Fontaine critique la monarchie alors que c’est le régime de la France de son époque.

            Mais, tous ces avantages à écrire un récit fictif s’accompagnent immanquablement de certains problèmes ou limites.

D’abord, le fait même d’utiliser une histoire pour viser un large public entraîne inévitablement la simplification de problèmes complexes et donc des pertes de données importantes. Cela peut amener le lecteur à une réflexion trop superficielle et fausser son jugement. Par exemple quand La Fontaine écrit dès la première ligne de «  Le loup et l’agneau » : « la loi du plus fort et toujours la meilleure », on est en droit de se demander si l’on peut qualifier cette morale de vérité générale. Dans cet apologue comme dans d’autres, il serait préférable de nuancer cette affirmation et de mener une analyse plus poussée.

            Ensuite, les moralités ne font bien souvent qu’illustrer des principes dont le lecteur a déjà acquis la véracité. Il n’y donc pas de véritables réflexions et encore une fois les leçons restent superficielles. Une fois passé le côté inventif et drôle de ceratains apologue, il ne reste pas grand-chose. L’objectif qui est de faire réfléchir est mal atteint et celui de convaincre cède la place aux vérités générales sans autre justification qu’une histoire irréelle et impossible.

                       En conclusion, l’argumentation implicite attire le lecteur par le plaisir qu’elle donne, son accessibilité, sa fantaisie et ses situations concrètes. Elle permet d’éviter la censure et de faire ressortir une leçon de son histoire. Mais, de ce fait, elle simplifie trop les problèmes et délivre des moralités trop conventionnelles.

 

 

 

Conclusion

 

Ainsi donc, l’argumentation se divise en deux grandes voies: l’explicite et l’implicite. Leurs avantages et leurs inconvénients sont indissociablement liés : pour la première la rationalité entraîne l’austérité, pour la seconde la créativité entraîne la simplification.

Les deux se valent donc autant l’une que l’autre. Mais elles doivent être choisit en fonction du lecteur, de l’effet que l’on veut produire et de ses affinités avec la littérature. Si l’auteur vise un public un minimum cultivé, ou si il veut l’amener à réfléchir et à se questionner ou enfin si il est plus doué pour analyser et commenter il est préférable de choisir l’argumentation directe. Si au contraire, il vise un large public ou si il veut éviter la censure ou encore si il a un esprit inventif, mieux vaut choisir l’argumentation indirecte.

            Par conséquent, bien qu’il soit intéressant de comparer ces deux argumentations, il serait tout de même judicieux d’étudier les facteurs extérieurs qui font varier le type d’argumentation à choisir et son impact sur le lecteur comme par exemple le contexte politique ou social et l’age des lecteurs.

 

 

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