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Aristote: lois et justice

Publié le 13/04/2005

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aristote
Des lois bien faites doivent, à la vérité, déterminer elles-mêmes autant de cas qu'il se peut, en laisser le moins possible à la décision des juges... il ne se peut que le législateur prévoie ces choses. Aristote
aristote

« toutes les circonstances dramatiques ou émouvantes, de tout ce qui fait l'incarnation de chaque casindividuel.

Au contraire, le juge doit à la fois entendre la présentation de tous ces éléments et s'en distancier pourdemeurer impartial.

Ce difficile processus serait tout à fait impossible sans le point d'appui que constitue la loi.Pour expliquer ce point, Aristote montre que la loi oblige le juge à maintenir un point de vue objectif et à ne pas selaisser «obnubiler », c'est-à-dire fasciner, par ses sentiments.

Autrement dit encore, le juge est crédible tant qu'ilréussit à ne pas transformer le cas en affaire personnelle.

Or si la loi n'est pas là pour lui fournir des élémentsobjectifs, il sera nécessairement renvoyé à ses sentiments propres.

C'est dire que le recours à «l'intime conviction »doit être aussi réduit que possible.Que reste-t-il alors au juge ? Une loi bien faite doit lui laisser uniquement ce que par définition elle ne peutdéterminer, c'est-à-dire l'aspect matériel de l'instruction.

Reposant sur la généralité, la loi ne peut bien évidemmentprédire chaque situation et il revient donc au juge de dire sous quel article vient se ranger tel ou tel cas.

Il luirevient soit de déterminer la qualification de l'affaire (par exemple homicide volontaire ou involontaire), soit decontrôler et de rectifier la qualification proposée par les parties. Conclusion Le juge est donc clairement soumis à l'autorité du législateur et ne doit être autonome et souverain que dans lapartie qui échappe à ce dernier.

Le juge demeure une pièce irremplaçable dans le dispositif judiciaire.

Mais ne peut-on pas dire qu'Aristote, non content de situer précisément sa compétence, a aussi tendance à saper son autoritéen le soupçonnant de toutes les faiblesses et en soulignant la facilité avec laquelle il peut être victime des passions,et ce d'autant plus qu'il agit dans l'instant ? N'est-ce pas sous-entendre qu'en dehors d'une justice divine leshommes ne peuvent espérer être bien jugés ?À ce problème, on peut répondre de deux façons.

On peut rappeler que pour Platon, la justice humaine ne peut eneffet prétendre atteindre la perfection d'une justice divine puisque les âmes ne comparaissent pas telles qu'ellessont mais masquées par des apparences que le juge ne sait pas toujours dépasser ; mais on peut égalementsouligner l'importance de l'institution judiciaire et des instances de contrôle du jugement.

Les procédures d'appel oud'annulation d'un jugement permettent de comparer le travail du juge et le cadre de la loi. Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fondal'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en sepromenant.

A la mort d'Alexandre, en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sortde Socrate et voulut « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage lecondamna à mort par contumace.

Il mourut au mois d'août.

Aristote peut disputer à Platon le titre de plus grandphilosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut pas seulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.Aristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie, de l'anatomie et de la physiologie comparées.En philosophie, il est disciple de Platon, mais son sens d'observateur lui permet de replacer le platonisme dansl'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmations platoniciennes, notamment la théorie de lahiérarchie des idées.

Aristote en déduit la logique, établie sur la structure et les relations des concepts, les relationsétant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, qui sont les genres les plusgénéraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substance ou essence, quantité, relation, qualité,action, passion, lieu, temps, situation et manière d'être.

Ce sont les points de vue à partir desquels l'esprit peutconsidérer les choses.

Les catégorèmes se rapportent aux modes généraux, qui permettent d'énoncer une choserelativement à une autre ; ils sont cinq : le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident.

L'expérience estindispensable à l'entendement, et Aristote, pour qui l'activité et le mouvement ont une grande importance, nepartage pas la théorie de l'idée éternelle, abstraite et immuable.

La réalité est le résultat d'un mouvement de lamatière vers la forme.

C'est l'acte, c'est-à-dire l'être dans son plein achèvement, dans sa réalisation parfaite, paropposition à la puissance.

La fleur est puissance du fruit et acte du bouton.

Dieu, étant pensée pure et sansmatière, est l'acte pur.

La nature est un effort de la matière vers la pensée, vers l'intelligence, vers l'acte pur.

Dieu,pensée parfaite, se pense lui-même, une pensée parfaite ne pouvant penser qu'un objet parfait ; il est « la Penséede la pensée ».

La pensée politique d'Aristote n'est pas négligeable.

Le bonheur se trouve dans la cité, qui est lasociété par excellence.

Il distingue trois formes de gouvernement : la royauté, l'aristocratie et la démocratie.

Il enprévoit aussi les altérations, qui sont la tyrannie, l'oligarchie et la démagogie.

Pendant des siècles, Aristote areprésenté les bornes de la science humaine.

Les interprétations, exégèses et commentaires de son oeuvre furent. »

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