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ARISTOTE et la tragédie

Publié le 27/02/2008

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aristote
(...) La tragédie est l'imitation d'une action de caractère élevé et complète, d'une certaine étendue, dans un langage relevé suivant les diverses parties, imitation qui est faite par des personnages en action et non au moyen d'un récit, et qui, suscitant pitié et crainte, opère la purgation, propre à pareilles émotions.ARISTOTE
aristote

« vertueuse, conforme à la raison.

Un tel programme d'éducation civique et culturelle ne pourrait-il convenir au futurroi de Macédoine ?Multiplier les spectacles tragiques, attirer la foule au théâtre, c'est permettre à la catharsis d'opérer non seulementsur l'individu, mais collectivement.

C'est aussi distraire les citoyens, détourner leur attention des problèmes dumoment - les guerres incessantes - et permettre l'expulsion d'une mauvaise conscience qui commence à hanter unpeuple en décadence.Il s'agit là d'une explication presque psychanalytique au sens actuel du terme: le spectacle apaise les passionsparce qu'il permet de vivre fictivement, de façon innocente et inoffensive, pour la personne et pour la société, despassions qui les mettraient en danger dans la réalité.

La catharsis autoriserait alors une sorte de défoulement etjouerait un rôle d'exutoire.On parle de défoulement.

Ce n'est pas un hasard si Freud a choisi le terme de catharsis pour désigner la finalité de la cure psychanalytique: le retour à la conscience des pulsions refoulées, notamment dans le cas des névroses.

Riende plus préjudiciable à l'équilibre de l'individu et de la société que de se complaire dans le malaise ou le mal-être depassions et de pulsions condamnées au mutisme, rejetée, dans le tréfonds de l'inconscient.Cette interprétation établit un lien entre la " Poétique " et la " Politique ".

Sur un plan plus général, elle révèle les implications politiques - au sens large du terme - et le discours sur l'art.

Or ce n'est pas non plus un hasard si cetype d'interprétation a systématiquement été omis par la tradition qui se réclame d' Aristote .

On pourrait d'ailleurs en dire autant de Platon .

Au IV siècle, nous l'avons dit, on se soucie surtout de la portée morale du théâtre.

On ne prête attention qu'aux règles de l'art, aux procédés techniques qui permettent d'aboutir à l'effet recherché.

A la findu XVIIIe siècle, Lessing dénonce l'assimilation aristotélicienne entre la poésie et la peinture dans le cadre de sa critique de l' « ut pictura poesis ».

La fonction cathartique par la mise en scène de la terreur ne lui plaît guère.

Il préfère la pitié et considère que la tragédie doit surtout susciter la compassion.

Quant à Goethe , peu sensible à l'effet de purgation et de purification de la catharsis, il ne parle que de retour à l'équilibre.

Dans sa périodeantiquisante et classique, et dans le cadre d'une esthétique idéaliste, il privilégie l'harmonie qui naît de lacontemplation de la beauté idéale propre à l'œuvre d'art réussie.

Surtout lorsque cette œuvre d'art appartient à lapoésie dramatique.Plus récemment, Bertolt Brecht (1898-1956) a fondé sa théorie et sa pratique théâtrale sur ce lien entre esthétique et politique : « Ce qui nous paraît du plus grand intérêt social, c'est la fin qu' Aristote assigne à la tragédie: la catharsis, purgation du spectateur de la crainte et de la pitié par l'imitation d'actions suscitant lacrainte et a pitié.

Cette purgation repose sur un acte psychologique très particulier: l'identification du spectateuraux personnages agissants que les comédiens imitent. » Brecht critique avec virulence la catharsis et ses effets anesthétisants au regard de la réalité peu plaisante du monde actuel.

Mais c'est moins Aristote qu'il dénonce que la « dramaturgie aristotélicienne », la tradition du théâtre classique et « vermoulu ».

Il lui reproche de miser sur l'identification entre le spectateur et les personnages afin d'engendrer un plaisir illusoire qui détourne le public de la réalité concrète.

À cette trop grande proximité qui vise,selon lui, à mystifier le spectateur, il oppose la distanciation.

Celle-ci a pour effet d'instaurer précisément unedistance critique.

Elle permet au public de prendre conscience des enjeux politiques et idéologiques de l'actionfictive représentée sur la scène.

La grande difficulté de ce théâtre didactique et épique, qui repose sur uneconception marxiste de l'histoire et de la société, consiste évidemment à concilier, dans l'intérêt du spectateur,didactisme et divertissement, pédagogie politique et magie du spectacle.Aristote laisse le problème de la catharsis en suspens, comme d'ailleurs tous ses interprètes et commentateurs.

On peut regretter la perte du livre II de la " Poétique "; il n'est pas sûr toutefois qu'il ait pu résoudre définitivement le problème.

Doit-on ou non montrer un spectacle représentant des actions et des héros à forte charge émotionnelle ?Produit-il un effet bénéfique ou néfaste sur le public ? Nous ne le savons toujours pas.

il suffit de penser aux débatsactuels, quasiment insolubles, sur la légitimé de la représentation de la violence fictive dans les médias modernes,cinéma ou télévision ? Effet cathartique ou incitation à l'imitation et passage aux actes réels ? Le problème de lacatharsis est encore promis à un bel avenir.

Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fondal'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en sepromenant.

A la mort d'Alexandre, en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sortde Socrate et voulut « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage le. »

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