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L'art chez Platon

Publié le 20/08/2011

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platon
L'art est une simple imitation ! C'est, de fait, à une vision très critique de l'art que nous avons à faire lorsque nous évoquons la pensée platonicienne. En effet, Platon (427 - 347 av. J.-C.), condamne tout d'abord et de manière très virulente l’œuvre du poète, du peintre ou du sculpteur. Ce travail de copiste ne vaut même pas celui de l'artisan, qui est au moins utile, lui ! Rappelons que le mot « art « n'existe pas chez les Grecs de l'Antiquité ; c'est le terme technê (qui rappelle plus la notion de technique que celle d'esthétique) qui vient alors transcrire l'activité de l'artiste.


platon

« L'imitation est donc loin du vrai, et si elle façonne tous les objets, c'est, semble-t-il, parce qu'ellene touche qu'à une petite partie de chacun, laquelle n'est d'ailleurs qu'un simulacre (eidôlon )...Lorsque quelqu'un vient nous annoncer qu'il a trouvé un homme instruit de tous les métiers, quiconnaît tout ce que chacun connaît dans sa partie [...], il faut lui répondre qu'il est un naïf, etqu'apparemment il a rencontré un charlatan et un imitateur.

" PLATON Ce texte capital concerne le problème de la mimèsis ; par la médiation de Socrate, Platon y soutient quel'art, apparence d'apparence, n'est très précisément, rien.Cette condamnation philosophique de l'art est ontologique : l'apparence est une illusion sans substanceou sans réalité, un néant ; elle est épistémologique : l'omniscience de l'imitateur qui prétend tout imiterne repose sur aucune science ; elle est morale : « chacun ne peut pratiquer qu'un métier » (394 e) etprétendre les pratiquer tous est non seulement une duperie mais une « injustice » au sens platonicien : laJustice est la vertu hors pair qui maintient toute chose (hommes et puissances de l'âme) dans sa positionpropre, or, dans sa polytechnicité, l'imitation ouvre l'errance sans fin de la perte du propre ou de l'identitéet, avec elle, le risque de la folie (cf.

396 b).En effet l'imitateur produit non pas simplement une image, une icône (eikôn) qui respecte les proportionsde son modèle (comme l'art égyptien, dont parle Platon dans Les Lois, qui utilisait le procédé de la miseen carré) mais un fantôme (phantasma), un simulacre (eidolon) ou une « idole » qui se substitue aumodèle et le fait oublier.

C'est ce que font ces imitateurs que sont les peintres réalistes, les seuls quePlaton condamne : ce sont des « skiagraphes », des peintres d'ombres (skiai) qui utilisent le raccourci, lemodelé et la perspective.

Comme Zeuxis qui avec ses raisins en peinture trompait les pigeons, et tous lespeintres décadents qu'allait connaître la Grèce hellénistique, ce sont des experts en trompe l'oeil.

Dans LeSophiste Platon opposera à l'art de la copie (eikastique), l'art du simulacre (phantastique) qui produit dessimulacres trompeurs analogues à ceux que produisent les « montreurs de marionnettes » (c'est-à-dire lesartistes, les sophistes...) de la caverne (514 b).L'intervention du miroir permet à Platon d'opérer ce coup de force : l'artiste, au rebours de l'artisan qui,comme le démiurge, impose une forme à une matière rebelle, ne fait, à proprement parler, rien ; le miroirest ici un instrument à l'efficacité redoutable et inquiétante, un instrument diabolique au sensétymologique du terme puisqu'il permet de diviser (dia-balein) le monde ou de donner du monde un doublefascinant et illusoire. Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement ladévalorisation du monde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau,Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le« Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premierdegré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureurla 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère , Hésiode , ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pas encourager le mal? Les peintres etsculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc biensemblable à celui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce quine l'est pas et n'en a que l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...).

Par exemple le bon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensionsun objet qui, lui, occupe un espace à trois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie,plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'il est.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation duréel sensible (cf.

les règles de 1a perspective).. »

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